KIOUVELLES DIVERSES.
f
FRANCE. Paris, 28 novembre.
porter éventuellement eu Italie. Ypres ne doit
pas laisser au besoio de prendre l'initiative cause
de son importance secondaire. Une commission
pourrait se former et se mettre en rapport Brux
elles avec les personnes qui sont le mieux même
d'apprécier les circonstances, les dispositions, l'op
portunité et le choix des moyens. A cette première
démarche, pourrait succéder une double souscrip
tion volontaire pour les hommes et les fonds;
laquelle n'aurait d'exécution qn'au cas de nécessité.
Aujourd'hui que le travail manque, les bras belges
ne feront point défaut h l'œuvre, s'il se présente
du travail en Italie.
QUESTION DE I/OCTROI.
(Suite.)
Nous avons dans nos articles précédents rencontréet suc
cessivement réfuté, les principales allégations produites par
le journal le Progrès, dans la question de l'octroi sur les bières.
Nous avons presque éprouvé du regret d'avoir eu lui dire
un peu vertement, que par plusieurs de ses observations ce
journal avait donné la preuve évidente qu'il ne comprenait
rien cette matière. Nous concevons qu'il a été dur pour lui
d'entendre une vérité aussi crue, surtout, lorsque comme il
le dit, il croit en conscience avoir réfuté tout ce que uous avons
avancé qui eût quelque valeur.
Mais, de bonne foi, Progrès avez vous répondu quelque
chose de sérieux nos assertions que le règlement est sub
versif de la loi? Cela est grave cependant. Qu'il introduit
un système diamétralement opposé celui de la loi, par la
prise eu charge de rentonuemeutet l'exigence des décla
rations l'avance des quantités entonner? Qu'il a ainsi
pour conséquence de violer la liberté et le secret de l'industrie
consacrées par la loi, qu'il est exceptionnel ce qui se pra
tique ailleurs et que pareilles dispositions réglementaires
avaient été répudiées partout comme blessant trop ouver
tement ce que des concitoyens d'une même ville se doivent
entr'eux? A ceci vous répondez peu près que partout
ailleurs on n'a pas su ce que l'on faisait, et vous semhlez vous
pavaner de l'idée de certain personnage, et vous dire d'un
air satisfait
Nul n'aura d'esprit
Que nous et nos amis.
Vous avez encore la vérité répondu satiété, que la pétition
des brasseurs ayant été présentée la veille des élections com
munales, eu forme d'intimidation, comme vous le dites si
bien elle ne peut nécessairement avoir aucun fondement.
La conséquence est très-logique. Vous oubliez cepeudaut
que même avant i83o les brasseurs ont réclamé. Était-ce aussi
eu vue des élections? Et au demeurant quand cela serait ainsi,
qu'est ce que tout cela prouve en faveur du règlement
Un autre arguaient s'est enoore présenté sous votre plume.
11 n'en pouvait être autremeuteu proiecomme vous l'êtes,
des préoccupations de parti, c'est, risum teneatis a m ici)
qu'il y a du clérical là dessous; qu'il y a des ambitieux des
mécouleuts, et vous iusiuuez que c'est pour ce motif que l'on
crié contre le règlement. L'on voit encore que tout cela
est également fort concluant.
Uue autre objection, souvaut répétée par notre contradicteur,
c'est même son grand cheval de bataille, est, que la ville ne
peut se trouver daus le cas de restituer plus qu'elle ne reçoit.
A cela nous ne pouvous que répoudre, comme nous l'avons
toujours faitque la demande des brasseurs a été de prime-
abord comme maiuteuaut encoreque l'on lit une retenue
équitable sur les exportations, atiu que la ville ne perdît rien.
A part la faiblesse d'argumentation, les efforts du Progrès
il faut le reconnaître, ont été grands daus la défense du rè
glement, et nous, autaut pour ne pas être en reste aveo lui pour
ses deux ou trois mots de latin, qui reviennent sans cesse,
quand il dit que les articles du journal des baziles(ce mot
est de rigueur) sout une oratis pro domoque pour rendre
justice ses efforts, nous dirons son éloge avec le poète
Si Pergama dextrd
defendi possentètiam hâc defensa fuissentsi Troie avait pu
l'être, Hector l'aurait sauvée. Trad. de De Lillb.
Mais, de même que la valeur héroïque d'Hector n'a pu em
pêcher les murs d'ilion de crouler, de même tous vos argu-
mens, 6 Progrèsn'empêcheront le règlement de la ville de
tomber aux yeux du public.
Nous en sommes donc bien fâchés, mais au risque d en
courir le courroux du Progrèsnous devons encore répeler
qu'il ne possède aucune notion positive de la matière qu'il a
traitée dans une serie d'articles publiés depuis quelque temp3.
Voici une nouvelle preuve de notre allégation.
Ce journal argumente avec une entière confiance du retrait
ou de l'abrogation de l'article 3 de la loi sur les bières, et
avance bravement que ce n'est que depuis cette abrogation,
que les brasseurs de cette ville demaudent être régis suivant
la loi seule.
Il y a autant d'erreurs que de mots dans cette assertion et
dans ce raisonnement. D'abord il a été convenuet cela a
été dit et rappelé plus d'une fois, que les brasseurs de cette
ville ont dès avant iS3o réclamé contre le règlement et solli
cité dès cette époque le retour pur et simple la loi. L'ar
ticle 3 subsistait pourtant alors dans toute sa force. Voilà
donc une première erreur du Progrèsqui prouve combien il
a la mémoire courte, et qu'il ne recule pas devant uue con
tradiction manifeste.
Il y a plus, nous affirmons que jamais cet article 3, n'a
empéclié les brasseurs de verser dans leurs cuves les quantités
de farines qu'il leur convenait d'y verser, et par conséquent de
produire les mêmes quantités de bière qu'après la suppression
de cette dis|iositioii législative. Eu premier lieu, la raison
en était que cet article 3 avait été introduit uniquement com
me corollaire ou complément la loi sur la mouture, et non
pour limiter les brasseurs dans l'emploi des farines dans leurs
cuves.
Que cet article 3 n'avait pas un rapport direct avec la loi
sur les brasseries, résulte toute évidence de son paragraphe
deux, conçu comme suit si le résultat de cette justification,
(justification par peimis eu due forme des farines entrées
daus les brasseries), offie uu excédent de farine au-delà de
d la quautitc que douneiout deux tiers de la capacité nette
des cuves matières déclarées, multipliées par le nombre
des brassins qu'on y aura brassés suivant déclaration, et
celle de la farine qui se trouverait encore dans la brasserie,
cet excédent sera puni d'une amende de trois florins pour
chaque rasiere de farine qui ne serait pas justifiée.
Pour avoir la preuve du fondement de notre allégation,
l'ou n'a qu'a remarquer que cette loi ne prononce pas de pé
nalité coutre le brasseur chez lequel il y déficit des farines qui
auraient été destinées la fabrication de la bierepar con
séquent pas cou Ire le brasseur qui a rempli sa cuve au-delà
des deux tiers; mais au contraire la loi prououce une amende
de trois florins par rasiére s'il y a excèdent de ces farines.
Le motif de cette prescription est facile saisir. Que voulait
en effet cet article? il voulait empêcher que des fariues dé
clarées pour l'usage des brasseries ne reçussent une autre
destiualiouen uu mot ne passassent la boulangerie sans
avoir paié les droits de moulure. Ainsi le calcul qui devait se
baser sur les deux tiers de la contenance des cuves déuotait
seulement que l'intention du Gouvernement d'alors était,
que le miuimum auquel ou remplissait ordinairement les cuves
était des deux tiers, car si après vériticaliou faite vous aviez
empioié moins de farine, vous aviez paier 3 florins par
rasiére d'excèdent mais s'il y avait déficit si vous aviez eu le
bon esprit de remplir votre cuve au-delà des deux tiers, au-
cuue amende ne vous était infligée.
Eu second lieu, la raison pour laquelle l'article trois cité
n'a jamais été uu obstacle verser daus la cuve autant de
farines que cela couveuait au fabricaul est, que l'administra
tion des accises n'a pas trouvé uu rapport bien exact entre les
deux tiers de la contenance d'une cuve et les quantités de
fariues qui devaient y répoudre. Par exemple, dans une cuve
de 3o hectolitres, dont les deux tiers sont 20 hectolitres,
combien pouvait-on, en eutrcpiétant l'article 3, comme semble
vouloir le faire le Progrès y verser de farine? Nous recon
naissons ne l'avoir jamais connue; le Progrès le sait-il paj
hasard? s'il l'ignore, comme nous avons de fortes raisons
pour le croire, et certes il n'y a pas de crime cela,.mais
alors pouiqooi m raisonner, pourquoi argumenter de l'abro
gation de cet article, et pourquoi y bâtir tout un système de
récriminatiouset d'absurdes reproches? pourquoi avancer que
c'est depuis lors que la loi sur la fabrication de la bière est
mauvaise, détestable et que cet article 3 était toute la loi? et
pourquoi enfin ces regrets si vifs de la suppression d'un article
de la loi qui ue dut jamais sou existence qu'à l'odieux système
moulure, et qui est tombé avec lui? La thèse du Progrès est
tout au plus digne de servir de remplissage daus quelque men
songère statistique où il l'aura puisée.
Dans la séance de mercredi, M. Julliot a fait
un rapport de pétitions 'a la Chambre. L'assemblée
a statué sur toutes les demandes qui en faisaient
l'objet.
Dans la même séance plusieurs rapports ont été
déposés.
L'arrêté royal du 21 novembre porte que la peine
de mort prononcée contre les nommés Spilthoorn,
Delestrée, Perin, Mellinet, Mathieu, De Rudder,
Baliiu, Tedesco et Carnel a été commuée eu celle
de vingt années de réclusion, et pour les nommés
Gueltou Jouannin, Caloune, Baeten Nonkel
Coopmans, Bourgeois et Declerq, en quinze années
de réclusion.
C'est Huy qu'ils subiront leur peine.
Mardi soir, 'a Gand, un domestique attelait,
place du Marais, un cheval un tilbury; pendant
l'opération le cheval quitta son brancard et se di
rigea vers la cave, située sous le
en descendit les dix marches et passa la tête a tra
vers une porte vitrée qui en fermait l'entrée a
l'intérieur.
Cette apparition subite mit en émoi la famille
du rempailleur qui occupe cette habitation sou
terraine, et ce ne fut qu'à grands renforts de bras
que l'on parvint retirer le cheval de l'étroite issue
où il s'était engagé. Le rempailleur et sa famille en
furent quittes pour la peur et le cheval pour quel
ques légères blessures que le bris de carreaux lui
occasionna.
Le choix de Bruxelles, comme siège du Con
grès où les affaires de Lombardie seront débattues,
est définitivement arrêté.
Le clergé catholique de Londres, sous la
direction de Mgr. VValsh, s'occupe avec la plus
louable activité de la fondation d'hospices pour les
enfants orphelins ou abandonnés. Déjà plusieurs
maisons ont été achetées pour recueillir ces enfants
et les faire instruire sous la direction de respec
tables ecclésiastiques; et le nombre de ces maisons
d'asile sera augmenté au fur et mesure de la ren
trée des contributions volontaires que les catho
liques s'imposeront pour le succès d'une si utile
entreprise. La circulaire de Mgr. Walsh, qui a été
lue du haut de la chaire, le 6 novembre, dans
toutes les églises catholiques de Londres, annonce
encore qu'un certain nombre de dames catholiques
de Norward se sont associées pour fonder un institut
de même nature en faveur des orphelins de cette
ville.
On mande de Triqueville (Seine-Inférieure):
Il y a six années, un jeune enfant, âgé de 9
ans, nommé Léopold Valerand, fit une chute d'une
hauteur assez considérable. Les conséquences de ce
fâcheux accident furent de le priver de l'usage de
la parole, que tous les soins qui lui furent prodigués
depuis ne purent lui faire recouvrer. Ce pauvre
jeune homme, doué d'une grande intelligence et
qui avait, malgré son infirmité, un emploi chez
l'huissier de cette commune, vient de retrouver la
faculté qui lui manquait depuis cinq, dans une
circonstance assez singulière.
Il y a peu de jours, au moment où il ouvrait
la fenêtre de l'étude, un ouvrier maçon qui tra
vaillait réparer un toit en face, perdit l'équillibre
et tomba. En voyant la chute du pauvre diable, le
jeune Valerand éprouva une si violente commotion,
qu'il perdit connaissance. A la stupéfaction de ceux
qui l'entouraient, aussitôt qu'il eut repris ses sens,
il articula ces mots: Est-il tué? Puis, comme si,
depuis cinq années, il n'eût pas été privé de la fa
culté de la parole, il se mit parler presque sans
difficulté. Cet événement a causé une seusation
profonde Triqueville.
.ViF.CKOI.OUIE.
La ville de Wavre vient de faire une double
perte dont elle conservera longtemps le triste sou
venir; M. et M"9 Donglebert, qui depuis nombre
d'années n'ont cessé d'être la providence de nom
breux pauvres dont ils étaient environnés, sont
morts tous les deux dans la journée du 23 novem
bre. Possesseurs d'une grande fortune, M. et M1'9
Donglebert ont toujours su partager leurs revenus
avec les malheureux. Biens des pleurs seront versés
sur cette double mort par tous ceux qui ont eu
part leurs bienfaits.
M. et M"9 Donglebert sont nés la même date
onze ans de distance, M1'9 Donglebert est mort
6 heures du matin et son frère 5 heures du soir,
soit onze heures de distance. Le frère était âgé de
72 ans et la sœur de 83. M. Donglebert est
fondateur de l'hôpital de Charité; il a fait don
d'un beau bâtiment pour l'établir. Enlevé rapide
ment ceux dont il était le bienfaiteurM. Don
glebert n'a pas eu le temps d'assurer de l'avenir de
son hôpital; toutefois sa dernière heure, il a
exprimé le vœux qu'une somme de fr. 12,000 soit
encore remise en son nom cet établissement. Sa
volonté dernière sera exaucée.
Le couvent des dames de Saint-André
Tournai, vient de faire une perte bien douleureuse.
La supérieure, Mmo Delattre, est morte subitement
mardi soir vers six heures en entrant dans la cha
pelle.
Les irrésolutions de M. Louis Bonaparte, au
sujet de son manifeste ont enfin cessé; il s'est dé
cidé en publier un.
Nous remarquons parmi ses promesses celle de
la liberté d'enseignement qui est de nature ral
lier au candidat impérial les voix des catholiqnes'