PRUSSE.
AUTRICHE. Vienne, 24 novembre.
ESPAGNE. Madrid, 23 novembre.
ETATS-ROMAINS.
Au reste, il semble y avoir une concession pour
tous les partis dans ce manifeste.
Mgr. l'archevêque de Paris vient d'adresser
une lettre pastorale aux cure's de son diocèse, sur
les événements dont Rome vient d'être le théâtre;
il ordonne des prières chaque messe. Plus tard,
dit-il, si les circonstances le commandent, des
prières publiques serout ordonnées.
La déclaration suivante, publiée dans les
journaux, est le complément de l'incident peu
parlementaire qui a eu lieu entre MM. Pyat et
Proudhon
Mous soussignés, déclarons qu'à la suite d'une
altercation qui a eu lieu entre MM. Félix Pyat et
Proudhon, nous sommes allés trouver, au nom de
M. Félix Pyat, MM. Langlois et Frerny, amis de
M. Proudhonafin d'exiger de ce dernier une ré
paration par les armes. MM. Langlois et Frerny
nous ont repondu que M. Proudhon se tenait pour
l'offensé et ne voulait ni demandé ni donné satis
faction. Nous nous sommes donc retirés et avons
signé la présente déclaration.
e. b aune, martin-bernard,
Représentants du peuple.
Paris 26 novembre 1843.
Des désordres graves ont eu lieu Brest
l'école navale. La tyrannie des ancien» (élèves de
seconde année) envers les fisteaux(élèves de
première année), était devenue intolérable, et les
anciensau nombre de g5 exerçaient contre les
Jisleaux, qui ne sont que 55, des violeuces fort
peu en harmonie avec les principales de fraternité,
d'égalité et de liberté républicaine. Il en est ré
sulté une lutte sanglante sur le pont du vaisseau-
école, et par suite une décision sévère du comman
dant l'égard des plus coupables, qui furent arrêtés
au nombre de quatre; on a résolu une séparation
complète des deux divisions qui, l'avenir, n'au
ront plus de points de contact.
La France ne restera pas spectatrice indiffé
rente des outrages faits au Chef suprême de l'Église.
Un des membres de l'Assemblée nationale qui se
sont les plus distingués par leur amour pour la
liberté religieuse, M. de Corcelles, a reçu une mis
sion, la plus belle, sans doute, qui put être ambi
tionnée par tin catholique, celle d'aller offrir au
Saint-Père l'appui et au besoin l'épée de la Ré
publique.
En même temps, quatre frégates portant 3,5oo
hommes ont fait voile de Toulon pour Civita-
Vecchia. Ces troupes se tiendront la disposition
de M. de Corcelles, qui a reçu pour instruction de
les faire débarquer, s'il le juge nécessaire, pour
protéger la personne du Souverain-Pontife a ga
rantir sa pleine et entière liberté.
M. de Corcelles est la fois catholique, répu
blicain de la veille et ami particulier de M. le
général Cavaignac. Dans toutes les questions de
liberté religieuse, M. de Corcelles a toujours été un
des premiers se séparer du faux libéralisme de
ses amis politiques.
Je suis heureux de vous apprendre que le gou
vernement de la République a pris l'attitude la plus
énergique, la plus noble pour protéger l'héroïque
Pie IX. Tousles catholiques devront la plus grande
reconnaissance M. le général Cavaignac. Les
Montagnards ont manifesté la plus vive irritation.
M. Ledru-Rollin, qui a demandé la parole avec
vivacité, voulait attaquer immédiatement le mi
nistère; mais sur la demande du général, la discus
sion est renvoyée jeudi. La majorité s'est associée
par ses acclamations la politique généreuse du
gouvernement.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Présidence de M. ftlarrast. Séance du t§ Xov.
La séance est ouverte deux heures.
M. Bixio est appelé la tribune pour les inter
pellations annoncées hier au sujet des affaires de
Rome.
M. Bixio. Une faction libérale, mais qui semble
n'avoir pour principe que le besoin de faire haïr
'a liberté, fait peser sur l'Italie du centre la servi-
'nde du désordre.
Des villes entières ont fêté un lâche assassinat.
(Interruptions la Montagne.)
M. le président la gauche.) Vous commen
cer déjà vos interruptions.
M. Bixio. Des villes entières ont fêté un lâche
assassinat.
Et la papauté, qui n'est pas une institution ita
lienne, mais une iiistitutioneuropéenne,uuiverselle,
a été le but de leurs attentats.
Un véritable pontife, qui a été le prometeur de
la régénération européenne, est tenu prisonnier par
elle, s'il n'a point été chassé de sa capitale.
Je demande des explications ce sujet au Pou
voir, et l'Assemblée une résolution.
Il est de l'honneur de la République que des
explications aient lieu, sans plus tarder, sur celte
oppression et sur celte anarchie, sur ces excès qui
peuvent troubler la paix du monde.
M. Cavaignac. Informés, avant-hier, par une
dépêche de l'envoyé de la République Roine, des
faitsdéplorablesqui ont eu lieu, nous avons, le jour
même, par un ordre télégraphique, fait commencer
l'embarquement d'une brigade depuis longtemps
réunie en vue de certaines éventualités. Cette bri
gade sera embarquée sur quatre frégates vapeur,
qui auront fait voile sous très-peu de jours, l'effet
de rendre au F'ape sa liberté personnelle.
M. Ledru-Rollin. Honte pour la France.
(Sensation.)
M. de Corcelles, notre collègue, a reçu en cette
circonstance une mission extraordinaire; il est parti
hier, et s'embaïquera avec les forces dont nous
venons de parler.
Si nous n'avons point pris les ordres de l'Assem
blée, c'est que nous avons dû considérer l'urgence
qu'il y avait prendre une résolution immédiate.
Nous avons pensé d'ailleurs que nous agissions
complètement dans la limite des pouvoirs que vous
nous avez confiés.
Des mesures sont prises pour renforcer cette
brigade, si cela devenait nécessaire.
L'université a rédigé une consultation sur le
droit de la Couronne de transférer et de proroger
l'Assemblée nationale. Soixante-deux professeurs,
la plupart ordinaires, entre autres les sept profes
seurs ordinaires de la faculté de droit, ont déclaré
que la Couronne était dans son droit en agissant
ainsi.
Le prince-évêque de Breslau exhorte tous les
ressortissants de son diocèse payer les impôts
comme par le passé. Gazelle de Breslau.)
On mande d'Erfurt, le 2'i novembre
La bande que le docteur Stockmann avait
réunie Bibra, privée de son chef par l'arrestation
de celui-ci, a été dispersée facilement. Le parti du
bouleversement a tenté aujourd'hui dans notre ville
une levée de boucliers; mais cette tentative a
échoué contre l'esprit parfait et l'iuébranlable fidé
lité des troupes. L'équipement de deux compagnies
de la laudwehrena fourni le prétexte et l'occasion,
quoique la landwehr se fût rendue aux ordres
qu'elle avait reçuset fût toute prêteà l'équipement.
Elle n'a nullement pris part ce mouvement. Mal
heureusement une partie de la garde bourgeoise,
après que ses chefs se furent déclarés hors d'état
de rétablir et de maintenir l'ordre, a tiré plusieurs
reprises sur les troupes et a même tué et blessé
plusieurs soldats. L'engagement qui en est résulté,
et auquel a participé une troupe de gens armés de
longues faux distribuées aujourd'hui, a eu aussi
pour suite beaucoup de personnes blessées et de
morts. A 3 heures de l'après-midi, les révoltés
étaient vaincus. On en a arrêté jusqu'ici 102,
parmi lesquels se trouve la personne qui a distribué
les faux.
La ville et la forteresse sont déclarées en état
de siège, et la remise des armes est ordonnée.
La Diète d'Autriche a repris ses séances; elle
s'est trouvé en nombre Kremsier, le 22, jour fixé
par l'ordonnance de prorogation. Cette première
séance a été consacrée la formation du bureau. M.
Smolka, qui présidait la Diète lors des événements
d'octobre, a été réélu président après deux tours
de scrutin.
Le Ministre de la guerre hongrois Messaros
a été renvoyé, pour l'aplanissement des différents
hongrois, aux généraux Windischgraetz et Jella—
chich, nantis des pleins pouvoirs nécessaires.
S. A. I. l'archiduc Régnier Ferdinand est
arrivé d'Ollmutz.
Le docteur Becber, rédacteur du Radical, et
le docteur Jellinck, principal collaborateur de cette
même feuille, ont été fusillés le 23 au matin dans
les fossés de la ville.
Pendant cette exécution, un requiem était chanté
pour le général Breda, tué le 6 octobre, et en même
temps une parade avait lieu sur le glacis eu l'hon
neur du prince russe Liewen qui, comme on sait, a
apporté au prince Windischgraetz la grande croix
de l'ordre de Saint Georges, et an ban Jellachich,
la grande croix dé l'ordre Saint Wladimir, accom
pagnées d'une lettre autographe par laquelle le
Czar félicitait ces chefs de leur bravoure et de leur
modération. L'Empereur exprimait en même temps
le désir que les régiments de hussards Nicolas et
Alexandre, et le régiment d'infanterie hongrois
Alexandre fussent pour toujours privés de porter
ces uoius, parce qu'ils s'en étaient rendus indignes
par la trahison.
Il est rentré 72,000 armes feu et armes
blanches, ce qui ne forme que la moitié des armes
qui avaient été livrées.
Le corps de Blnm ayant été disséqué après
l'exécution, il n'a pu être remis a sa famille qui
l'avait réclamé.
Le manque de vivres se fait vivement àVienne.
Le prix des vivres est beaucoup plus élevé que
l'année dernière, et il augmente de jour en jour.
Les opérations contre la Hongrie commen
ceront le 27 novembre.
Le 20, les troupes impériales ont commencé
jeter un pont sur la March dans la contrée de Tre-
ben. C'est en vain que les Magyares ont tenté d'y
opposer. A Presbonrg, on se prépare b la défense,
et il s'y trouve beaucoup de troupes magyares.
La nouvelle du désastre de la coloune de 5
600 hommes sous les ordres du brigadier Manzano
s'est confirmée. On craint que le brigadier Manzano
fait prisonnier avec ses troupes, n'ait été fusillé.
On ne connaît pas encore les détails de cette mal
heureuse affaire il paraîtrait que les troupes de la
Reine auraient été attirées dans une ambuscade.
Voici comment le correspondant de Y Ami de la
religion rend compte des événements de la journée
du 16 novembre
La situation n'a pas tardé se dessiner plus
nettement, et désormais la journée du 16 novembre
appartient l'histoire comme l'une des plus fatales
pour l'honneur de la dignité humaine et de la
liberté. Jamais peut-être un peuple n'avait donné
aussi unanimement et avec un pareil sang-froid un
tel spectacle d'ingratitude et d'avillissetnent.
Hier, je m'étais fait un devoir de ne citer aucun
nom propre; après les nouveaux attentats d'au
jourd'hui je ne me crois plus tenu a une pareille
réserve; aussi bien, si mes paroles ont quelque
retentissement dans ce pays, elles ne pourraient
qu'attirer des applaudissements et des couronnes
sur la tête de ces hommes ils y out bien autant de
droits que l'assassin de M. Rossi, celui qui l'a frappé
au cou et hier ce misérable a été l'objet d'une
ovation publique dans le café dei BelliArtimais,
Dieu merci la France et le monde catholique ne
penseront pas comme les Romains, et il est bon que
l'on sache que ce lâche assassinat coïncide avec
l'arrivée Rome de Léopardi, qui n'est pas le
poète de ce nom, et de Riciardi, l'un et l'autre
lieutenants principaux de Mazzini. Il faut que l'on
sache que nous avions ici les représentants d'un
parti qui vraisemblablement se relie aux meurtriers
du comte de Lemberg, a Pesth du général Latour,
Vienne; de l'abbé Ximinès, de plusieurs prêtres,
et enfin de M. Rossi, Rome le même parti sans
doute, qui, le i5 mai, presque a la même heure,
suscitait les attentants de Naples, de Vieune, de
Paris.
Il faut que l'on connaisse les chefs de ces
exaltés de Rome: les Sterbini, les Canino, les
Potenziani, les Ministres ou les maîtres d'aujourd'
hui, et qui, s'ils n'ont pas matériellement exécuté