JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
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3 2me annee.
Ne pouvant rester sourd aux réclama
tions du pays, le gouvernement a proposé
quelques économies, les unes entièrement
illusoires, les autres de très-minime im
portance. Les Chambres, qui, si elles ne
reflètent pas avec une entière fidélité l'opi
nion politique dominante chez la nation,
expriment du moins énergiquement ses
vœux de réformes financières, ne pouvaient
point se contenter de ce simulacre de di
minution dans les dépenses. Ce que le
pays veut, ce sont des économies franches,
réelles, étendues, mais qui ne nuisent pas
toutefois la sûreté des services publics.
Donc évidemment le Ministère devait être
débordé par les Chambres. Il fallait s'y
attendre et cela est arrivé. Les Chambres
exigent une limite plus restreinte aux dé
penses que n'en propose le Gouvernement;
de plus, les représentants de la nation ne
sont pas d'accord avec le Gouvernement
surlescatégoriesdedépenses qui devraient
subir des réductions.
Le Ministère proposait de diminuer le
nombre des membres aux députations per
manentes, et la Chambre des représentants
a rejeté ce projet. L'initiative de la Cham
bre a mis au jour la proposition de réduire
les traitements des membres de la Cour
des Comptes, et le Gouvernement ne s'est
point rallié cette proposition.
Ici s'est élevé une question très-délicate
et très-grave.
La Chambre a-t-elle le droit de modifier,
en votant les budgets, des traitements fixés
par une loi?
Remarquez qu'il y a des traitements qui
sont et qui doivent être fixés par la loi,
d'autres qui ne le doivent pas et ne le sont
pas. Ces derniers restent abandonnés la
discrétion et l'arbitraire du Gouverne
ment.
Les Chambres font la loi, elles peuvent
la défaire; sauf, dans l'un comme dans
l'autre cas, la sanction royale. Ainsi, par
une loi postérieure, elles peuvent diminuer
aussi bien qu'augmenter des traitements
fixés par une loi antérieure. Or, les budgets
sont des lois, donc, la rigueur, il serait
possible de soutenir que les Chambres ont
la faculté, en droit strict, de modifier des
traitements fixés par la loi, même dans le
cours d'une discussion sur un budget quel
conque.
Mais il faut en convenir, celte marche a
les inconvénients les plus dangereux, et
répugne, si non au texte, du moins l'es
prit de la Constitution.
Les traitements n'auraient plus ce cachet
de stabilité que le Congrès a entendu leur
imprimer; ils seraient soumis la fois aux
caprices du Gouvernement et d'une assem
blée mouvante. Et puis, l'objet n'est-il pas
trop sérieux pour que l'on s'en occupe
incidemment, sans examen spécial et ap
profondi, sans ensemble et sans suite?
C'est ce que la Chambre a senti. Mais
elle n'a sauvé que le principe; elle est
tombée dans les mêmes inconvénients, en
réduisant les traitements de la Cour des
Comptes par une loi spéciale, présentée,
disculée et votée la hâte.
Les premières économies doivent donc
frapper sur les traitements non fixés par
la loi, et qui sont généralement les plus
élevées, sous réserve de réviser mûrement,
s'il y a lieu, tous les traitements qui sont
arrêtés par des dispositions législatives.
LIBRE TRANSIT DU BÉTAIL.
Le ministère a soumis le 28 novembre
la chambre des représentants un projet
de loi sur le transit. Il résulte de ce projet
que le transit du bétail serait permis par
le chemin de fer. Si ce projet est adopté
par les mandataires du peuple, il aura des
suites désastreuses pour nos environs et
le Furne-Ambacht; enfin, pour tous nos
éleveurs de bestiaux.
Nous espérons que nosnouveaux députés
MM. AlphVandenpeereboom et Bocdts'ils
n'ont pu l'empêcher de faire cette propo
sition si hostile nos intérêts, apporteront
du moins autant de zèle la combattre
que .1/. Jules Malou en a mis, il y a quelques
années, et qu'ils obtiendront le même suc
cès.
Un journal de celte ville, semble douter
de la véracité du fait que nous avons avan
cé, en disant qu'un homme a été vu rodant
sur le Marché au Beurre, et dans la rue de
l'A, B, C, habillé en femme, et qu'il aurait
été accosté par plusieurs individus pour
toute réponse et confirmation de ce que
nous avons avancé, nous l'envoyons près
du sieur Dmaître condonnier sur le
Marché au Beurre.
Il dira sans doute encore que nous avons
été mystifié, en avançant que dans la nuit
du jeudi au vendredi (1" nuit que nos veil
leurs ont fait leur tournée) 3 ou 4 individus
assez bien habillés, ont été vus par des
sentinelles leur poste, tentant d'entrer
dans les maisons au moyen de fausse clefs;
et qu'ils ne se sont décidés abandonner
le terrain, que par l'arrivée du veilleur et
par les cris de la sentinelle; cependant c'est
là ce qui a eu lieu.
Depuis quelque temps il faut en con
venir, plus rien ne parvient aux oreilles
de ce bon journal, pas même le carillon
mis en branle pendant plusieurs heures.
Onnouscommuniqueque les deux mem
bres de la Compagnies péciale d'Artillerie,
qui ont été exemptés du service de la Garde
Civique, ont résolu de donner une preuve
de sympathie la demi-batterie. Pour dé
montrer combien ils sont attachés cette
institution, ils viennent d'inviter indistinc
tement tous les artilleurs un banquet qui
aura lieu Jeudi prochain YHùtel de Gand.
Nous aimons constater ce fait, parce
qu'il prouve tout l'intérêt que portait
cette compagnie, des membres qui n'ont
qu'un regret, celui de se séparer de ceux
dont ils s'estimaient heureux et fiers d'être
les camarades.
ROME ET LA C1IRÉTIENNETÉ.
La capitale de l'Italie a offert, ces jours,
des scènes de barbarie sauvage qui dislin
gue les descendants de Néron et de Vespa-
sien, et qui a fait dire au savant Frayssi-
nous le peuple Romain fut toujours un
peuple horrible. En effet; lisez son his
toire, et vous frémirez en ouvrant ses pa
ges le premier Brutus égorge ses fils, le
second assassine son père, Marius verse
volonté le sang des nobles, Sylla celui des
prolétaires; les conjurés de Calilina s'en
gagent massacrer les propres auteurs de
leurs jours, les chefs d'une même conju
ration se dénoncent et se poignardent les
uns les autres. Pour se faire une idée du
caractère sanguinaire de cette nation, qu'on
consulte les traditions de Tacite; on y verra
dix-neuf mille hommes s'entretuant sur le
lac Fucin, pour l'amusement de la populace
Romaine. Sans rappeler les actes de cruauté
sous Galba, Vitellius, Domitien, Commode
et Caligula, les annales historiques offrent
mille autres traits l'appui de ce qu'avance
l'écrivain précité.
Le meurtre de l'abbé Ximénès, le lâche
assassinat du ministre Rossi etde M|rPaIma
ne feront qu'ajouter l'opprobre de la
naissance Romaine; par les outrages per
fides qu'elle a fait subir son pontife su
prême, Rome s'est couverte d'une tâche
dont elle aura de la peine se laver. Déjà
l'Europe entière s'est indignée, la vue de
l'infortuné chef de l'Église, exposé aux fu
reurs d'une canaille soldatesque; forte de
sa puissance,laFrancedans son vieil amour
VÉRITÉ ET JL'MTICE.
On s'abonne Yprès, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume,
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Le Prapagateur parait le M inE»l et le SIEItl'REIII
de ohaque semaine. (Insertions II centimes la ligne).
s», 9 Décembre.