JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N» 3256.
32m« année.
7FF.3S, 13 Décembre.
Le mouvement religieux qui se déploie
en la ville d'Ypres, la voix des R. P.
RédemptoristesColpin, JansonetSwinkels,
est un témoignage éclatant du zèle et du
talent de ces hommes évangéliques. En
effet, grâce leurs efforts infatigables, la
manière dont l'octave de S" Barbe et de
l'Immaculée Conception vient d'être célé
bré, a dépassé toutes les prévisions: Jamais,
depuis la célébration du jubilé de nôtre
Dame des Tuynesl'Église de S' Martin n'a
vu se presser dans son enceinte, une foule
plus enthousiaste et plus avide d'écouter
la parole divine. Ainsi que nous l'avons
annoncée, il se fait trois sermons par jour:
Un auditoire choisi ne cesse d'assister aux
Conférences en français du R. P. Colpin,
où se développent constamment l'onction
et la simplicité solide qui respirent dans
les écrits du fondateur de l'ordre des
Ligoristes. Mais, c'est surtout aux instruc
tions du malin et du soir, que l'affluence
est telle que les nefs de nôtre ancienne
Cathédrale, bien qu'elles soient vastes et
spacieuses ne peuvent suffire, contenir
les fidèles. Il serait impossible d'évaluer
exactement le nombre des personnes pré
sentes; mais nous croyons ne pas être taxés
d'exagérer les choses, en le portant six
mille.
La solennité deS* Barbe, a réveillé, dans
toute sa vivacité, la piété Yproise. La ville
conservera longtemps le souvenir d'une si
belle fête; aussi, nous pensons être l'organe
fidèle de la cité, en disant, que c'est au
regret unanime, que le jour soit si prêt
FEUILLETOiN DU PROPAGATEUR.
poindre, où il faudra que ces bons mission
naires prennent congé de ses populations.
Hier on a distribué devant la demeure
de Monsieur Théodore Pironon, comman
dant de la demi-batterie Artillerie spéciale
de la ville 200 pains aux indigents, c'est
le produit des quêtes qui ont été faites le
jour de Sainte Barbe l'Église et au ban
quet. Espérons que ce généreux exemple
trouvera un utile écho au banquet des
officiers et sous-officiers de l'infanterie de
la Garde Civique projeté pour Dimanche
prochain.
Le tribunal a décidé aujourd'hui «que
lorsque les reproches légaux articulés con
tre un témoin sont justifiés, je juge doit
rejeter sa déposition, sans qu'il ait cet
égard un pouvoir discrétionnaire. La ques
tion paraît diviser les tribunaux et les
auteurs.
On annonce que sous peu il sera publié
Poperinghe un journal hebdomadaire en
langue flamande. Ce journal sera exclusi
vement consacré la défense des intérêts
locaux.
Le rapport de la section centrale des
voies et moyens est sous presse. La dis
cussion parlementaire pourra s'engager
jeudi sur ce budget.
La section centrale pour le projet de loi
sur les successions s'est déjà réunie deux
fois. De graves objections ont été élevées
contre les principes du projet.
Le rapport de la section centrale du
budget de la justice a été arrêté ce matin.
Ce budget viendra la suite des voies et
moyens, et précédera le budget de l'inté
rieur.
La Chambre des Représentants n'a eu
lundi qu'une courte séance. Après avoir
continué la discussion du budget des affai-
res étrangères, la Chambre a encore adop
té les projets de loi relatifs 1* l'érection
de la commune de Pepinster; 2° la pro
rogation de la loi du 18 juin 1842 relative
au transit.
M. Emile Vanden Bogaerde vient d'être
nommé ingénieur-mécanicien du chemin
de fer de la Flandre-Occidentale.
MM. les vicaires capitulaires de notre
diocèse viennent d'envoyer au clergé et aux
fidèles du diocèse le mandement suivant
La dernière lettre pastorale que feu
notre bien-airaéet très-vénéréévêque adres
sa ses diocésiens, et dans laquelle, comme
un père l'approche de la mort, il dit avec
une effusion si attendrissante un dernier
adieu ses enfants, avait pour but d'or
donner des prières pour le Souverain Pon
tife Pie IX, afin que le Seigneur daignât
adoucir et détourner les rudes épreuves
dont le Saint Père était accablé. Sa Gran-
deurs'exprimaitalorsen ces termes: Vous
savez que notre Saint Père le Pape est
opprimé et persécuté avec une astuce
sans exemple; priez donc N. S. J. C.,
qu'il protège son vicaire sur la terre.
Unissez vos prières aux supplificalions
qui ont lieu son intention par tout le
monde chrétien, priez pour la liberté du
Souverain Pontife avec la même unani-
mité et la même persévérance avec les-
quelles les premiers fidèles priaient pour
la délivrance de S'-Pierre, le premier
Pontife de Rome.
Telles étaient les paroles de l'illustre pré
lat, dont nous déplorons encore la perte,
paroles qu'il puisait dans la profonde vé
nération dont il était animé envers le Vi
caire de J.-C. sur la terre.
Pénétrés d'un même sentiment d'iné
branlable dévouement au Siège Apostoli
que, nous considérons comme un devoir
de vous exhorter de nouveau redoubler
vos prières et vos bonnes œuvres, pour le
Souverain Pontife, aujourd'hui qu'il est
réduit boire jusqu'à la lie la coupe des
amertumes.
VÉRITÉ ET 4CITICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, iq, près la Grande
Place, et chei les Percepteurs des Postes du P.oyaume,
PRII DE L'SMI.IEHEXT, par trlmr.lrr,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n" iS.
le Propasatrur parait le MVWEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (In.ertl.n. If centime* la ligne).
PROJET DE LOI RELATIF Al'X YIOOIFICATIO.\§
A APPORTER A LA COMPÉTENCE RÉPRESSIVE.
TITRE I"-.
Des tribunaux de simple police et de police correctionnelle
Art. ier. Indépendamment des affaires de simple police qui
leur sont attribuées, tant par le Code pénal que par des dis
positions spéciales, les juges de paix, connaîtront
i° Des délits de vagabondage, de mendicité et d'injures,
prévus par les art. 271, 274 et 375 du Code pénal;
2° Des délits ruraux
3° Des contraventions aux lois et règlements sur la grande
voirie, le roulage, les messageries, les postes et les barrières;
4° Des contraventions aux arrêtés pris en exécution de la
lui du 21 août 1816, sur les poids et mesures;
5° Des infractions aux règlements provinciaux.
Art 2. Les juges de paix appliqueront les peines comminées
par les lois et règlemeuts sur les matières meutionuées dans
l'article précédentjusqu'à concurrence de huit jours d'era-
risonnement et 200 francs d'amende; les peines plus élevées
^ront réduites de plein droit oe maximum.
Néanmoins si les circonstances sont aUéuuautes, ils pour
ront, dans le cas piévus par les numéros 1 et 4 de l'article
précédent, réduire l'emprisonnement et l'amende, et même
prononcer séparément l'une ou l'autre de ces peiues, sans qu'en
aucuu cas elle puisse être au-dessous des peines de simple
police.
Art. 3. Dans les cas de vagabondage et de mendicité prévus
par les articles 171 et 274 du Code pénal, l'iudividu arrêté
sera amené dans les vingt-quatre heures devant le juge de
paix son audience ordinaire ou celle que l'oflicier du
miuistère public requerra pour le lendemainatiu d'y être
statué conformémeut la présente loi; et ce cependant, l'in
culpé restera sous la main de la justice en état d'arrestation
la maisou de police communale.
Si le prévenu le demaude, un délai de trois jours lui sera
accor dé pour préparer sa défense.
Art. 4- Lorsque le fait imputé sera punissable de l'empri-
sonoemeut ou de l'amende, et que, sur le réquisitoire du
ministère public, ou sur le rapport fait la chambre du con
seil, les juges seront uuauimeineul d'avis qu'il y a lieu de réduire
ces peiues au taux des peines de simple police, ils pourront
renvoyer le préveuu devant le juge de paix compétent, en
exprimant les circonstances atténuantes.
La chambre défi mises en accusation pourra, la simple
majorité, exercer la même faculté.
Le ministère public et la partie civile pourront former op
position l'oidonnance de la chambre du conseil, conformé
ment aux disposition du Code d'instruction criminelle.
Le tribunal de simple police devant lequel le prévenu sera
envoyé ne pourra décliner sa compétence en ce qui concerne
les circonstances atténuantes.
Art. 5. Les jugemeuts rendus par les tribunaux de simple
police pourrontdans tous les casêtre attaqués par la voie de
l'appel.
Le délai fixé par l'art. 174 du Code d'instruction criminelle,
courra dater de la prononciation du jugementou de la
signification, si lejugemeut et par défaut.
Art. 6. Les appels des jugements rendus par les tribunaux
de police correctionnelle, seront "tous portés devant la Cour
d'appel du ressort.
La faculté d'appeler appartiendra
i° Aux parties prévenues ou responsables;
2° A la partie civile, quant ses intérêts civils seulement;
3° Au miuistere public près la Cour ou le tribunal qui doit
prononcer sur l'appel
4° En matière correctionnelleau orocureur du Rr»