FRANCE. Paris, 13 décembre.
Louis-Napoléon Ro.naparte, 2,004,570
Cavaignac, 503,187
ANGLETERRE. Londres, 11 décembre.
IRLANDE.
ALLEMAGNE.
AUTRICHE. Vienne, 8 décembre.
ITALIE.
ÉTATS-ROMAINS.
Malgré les avertissements donnés par les auto
rités municipales, des plaintes ont été déposées au
parquet du procureur de la République, contre des
individus accusés d'avoir voté deux fois.
Plusieurs évêques viennent de demander au
gouvernement des congés, afin de se rendre a Uaëte
pour présenter au Pape leur hommages.
On donne également, comme certain que
l'ambassadeur de France a reçu l'ordre de résider
Gaëte auprès du Saint-Père.
On assure que deux bâtiments vont être en
voyés Gaëte, avec ordre de stationner dans le port
de cette ville, pour se trouver la disposition du
Saiut-Père, en cas d'événements.
Trente-trois mille demandes en diminution
d'impôts encombrent en ce moment le bureau des
contributions, l'Hôtel de Ville.
Une scène affligeante, s'est passée barrière du
Trône, dans un bal au Jardin des Délicesplus
connu encore sous le nom de Corybanles. Des
gardes mobiles et des soldats de la troupe de ligne
eu sont venus aux mains avec les sabres; il y a eu
un grand nombre de victimes qui ont été trans
portées l'hôpital. Gardes mobiles et soldats de la
ligne du 73e voulaient se porter aux dernières li
mites de la colère; un piquet de garde nationale
est venu a temps pour mettre un terme a ces
sanglants excès.
Le 8 au soir, on a eu a déplorer Lyon quel
ques scènes tumultueuses. Un mannequin repré
sentant le général Cavaignac, a été pendu la
croix de la Grande-Place, puis ensuite brûlé aux
acclamations de la foule. Cette foule toutefois se
composait en majeure partie, d'eufants et de jeunes
gens.
Un fait extraordinaire vient de passer près
de Lodève. Depuis quelque temps des arrestations
nombreuses avaient lieu sur la route de Gignac:
elles étaient exercées sur des voitures publiques,
des charretiers et des marchands de porcs, sans
qu'on pût soupçonner qui pouvait être l'auteur de
ces attentats. Aussi, qu'elle n'a pas été la stupé
faction générale quand on apprit qu'une descente
de justice avait eu lieu au château de Mostuéjouls,
près Gignac, pour arrêter les propriétaires de ce
château, accusés d'avoir commis ces attaques. Au
jourd'hui, le comte de Mostuéjouls et son père sont
sous les verroux de la prison de Montpellier.
Un assassinat a été commis dans la soirée de
samedi, rue de Nemours, faubourg du Temple,
Paris Eutre six et sept heures du soir des passants
ont trouvé étendu sans mouvement, sur le trottoir
de cette rue, un homme de cinquante et quelques
années, qu'ils relevèrent et portèrent aussitôt dans
une maison voisine, où les secours qui lui furent
administrés parvinrent ranimer un peu ses sens,
et permirent de le transporter ensuite l'hôpital
Saint-Louis, où les hommes de l'art constatèrent
qu'il avait reçu la tête et a la poitrine plusieurs
blessures avec un instrument piquante! trauchaut,
desquelles le sang s'était échappé avec abondance.
Ces blessures étaient extrêmement graves la
victime, malgré les soins empressés qui lui étaient
donnés, a expiré mardi cinq heures du matin,
sans avoir pu donner aucun renseignement sur les
auteurs de cet horrible'attentat.
En fouillant dans ses vêtements, on a trouvé des
papiers qui ont fait connaître que la victime était
le sieur Maille, propriétaire, rue Ménilmontant, 47,
on a trouvé également de l'argent et d'autres valeurs
qui démontraient jusqu'à un certain point que le
vol immédiat n'avait pas dû être le but des assassius.
M. Naille avait adopté depuis longtemps un
régime de vie tout fait excentrique. Sans famille,
propriétaire de trois maisons, il occupait dans l'une
d'elles un chétif grabat garni d'un lit de sangle et
de quelques meubles vermoulus, il ce sortait le plus
souvent que couvert de vêtement annonçant la plus
profonde misère, s'adossait quelquefois le long des
murs et recevait des passants, trompés par les ap
parences, l'aumône destiné au pauvres. 11 poussait
l'avarice jusqu'à prendre ses repas chez son con
cierge, qui avait été obligé de le traduire devant le
juge de paix pour en obtenir le payement.
Il y a quelque temps, M. Naille avait vendu ses
propriétés par lots, cinq ou six personnes, moyen
nant une rente viagère et annuelle de i5 16,000
fr., que les acquéreurs lui servaient depuis lors.
Comme on ne lui connaissait pas d'ennemis, la
plupart de ces personnes ont été mises aujourd'hui
provisoirement en état d'arrestation, par suite de
mandats décernés par l'un de MM. les juges d'in
struction, en conséquence de l'enquête commencée
mardi par la justice. Mais, jusqu'à cette heure, tous
protestent de leur innocence.
Dimanche dernier, une malheureuse femme
de la campagne s'acheminait en pleurant vers la
porte de la Barre,Lille, lorsqu'elle fut rencontrée
par une ouvrière, qui émue de compassion, lui
demanda la cause de sou chagrin. J'ai faim, dit la
paysanne, et je demeure quatre lieues d'ici.
L'ouvrière, qui avait une grosse tartine la main,
s'empressa de la lui donner. Cet acte de charité fut
remarqué par deux jeunes gens qui, un moment
plus tard, virent l'ouvrière descendre dans une
misérable cave de la rue de la Barre, où elle ha
bite; ils comprirent alors tout le mérite de la bonne
action, et, afin qu'elle ne restât pas sans récom
pense, ils suivirent la pauvre ouvrière dans la cave,
et, tout en la félicitant de sa conduite, ils lui remi
rent 5 francs, en ajoutant la promesse dé ne pas
l'oublier l'avenir. Voilà ce qui prouve une fois
de plus qu'un bienfait n'est (tas perdu.
On écrit de Bordeaux, le 28 novembre
Un événement fort regrettable vient d'arriver
dans la commune du Carbon-Blanc. Là, une pay
sanne avait donner des soins uu jeune enfant de
vingt jours environ elle avait pour son nourrisson
des attentions vraiment maternelles; mais celle
femme, forcée de s'absenter un matin, laissa l'en
fant dans son berceau, sans songer au chat qui
faisait partie de sa domesticité.
Cet animal se coucha sur la figure de l'enfant,
et lorsque cette femme rentra, le chat ronflait, mais
le nourrisson ne respirait plus.
Paris, le «4 décembre.
D'après les premiers résultats déjà nombreux on
peut, en conservant les mêmes proportions dans
les départements dont les scrutins sont encore
inconnus, calculer ainsi le résultat général et défi
nitif de l'élection
Il y aurait environ de 6 millions 6 millions
5oo mille votants
M. Louis Bonaparte obtiendrait de 4 millions
5oo mille 5 millions de voix
M. le général Cavaignac de 1 million 1,200
mille
M. Ledru-Rollin de i5o 200 mille;
MM. Raspail, Lamartine et voix perdues de i5o
200 mille.
Les résultats que nous connaissons donnent en
semble les chiffres suivants
Le duc et la duchesse de Nemours sont depuis
samedi auprès de la reine, Osborne-House.
C'est samedi qu'a été close l'exposition du
club de Smilhfield. Ce jour-là l'ex-roi des Fran
çais, accompagné de ses trois fils, le duc de Ne
mours, le prince de Joinville et le duc d'Aumale,
et du prince Edward de Saxe-Weimar, a visité
cette magnifique exposition. Dans les quatre jours
où elle a été ouverte, elle a été v isitée par plus de
100,000 personnes.
Le mariage de M. Henri Lytton Bulwer, ex
ministre d'Angleterre Madrid, avec lady Mary
Wellesley, nièce du duc de Wellington, a été cé
lébré hier samedi au château du maïquis de Salis—
bury dans le comté d'herlford.
Une dépêche télégraphique de Southampton
annonce que le brick de guerre français le Pan-
dour a fait naufrage l'embouchure de la Plata
et que la plus grande partie de l'équipage a péri.
La semaine dernière il est arrivé Folkes-
tone un grand nombre de caisses venant de Paris,
l'adresse de l'ex-famille royale de France. Le
duc d'Aumale a assisté la douane la visite de
ces caisses, dont quelques-unes coniendieut des
armes de prix, des selles africaines richement bro
dées, des porcelaines et autres objets de fantaisie
appartenant S. A. R. et dont quelques-unes,
ainsi que le prince l'expliquait lui-même, lui ont
été offerts en présents par des chefs arabes pendant
qu'il était gouverneur de l'Arabie.
Ce qui arrive en Irlande passe toute imagination.
L'émigration ne diminue pas, et voici comraeDt elle
s'accomplit Un fermier réalise prix vil soû blé
récolté, et part nuitamment, emportant le produit
de la vente, en laissant souvent femme et enfants,
dont le malheureux propriétaire, qui déjà a perdu
la totalité de son loyer, est réduit acheter le
départ, sous peine de devoir les expulser par une
procédure coûteuse. La famille s'en va alors ré
prouver son chef et ils s'expatrient ensemble. La
misère va toujours croissant, les pauvres meurent
de faim quoique les provisions soient meilleur
compte que jamais.
La séance de l'Assemblée uationale dé Francfort
du 11 décembre a été remplie tout entière par la
suite de la discussion du chapitre de la Constitution
relatif la Diète de l'Empire. Les divers paragra
phes relatifs la composition de la Chambre des
États et de la Chambre des Représentants, ainsi
qu'aux conditions et au mode d'élection des mem
bres appelés en faire partie, ont été successive
ment adoptés.
Les membres de la Chambre des États seront
nommés moitié par les gouverneurs, moitié par les
Diètes des États particuliers; ceux de la Chambre
des Représentants par le peuple.
Une nouvelle exécution a eu lieu hier après-
midi. Un Hongrois a été fusillé dans les fossées de
la ville, sous prévention d'avoir voulu cacher des
armes et des munitions.
On a semblé déployer dessein un grand appa
reil militaire, plusieurs excès, particulièrement les
armes cachées encore plusieurs endroits, faisant
considérer comme nécessaires des exemples de
sévérité. Une autre exécution aura lied prochaine
ment.
On écrit de Florence, 5 décembre
Je puis vous annoncer comme officielle la nou
velle suivante: Une ligue vient d'être conclue
entre la France, le Piémont et Naples, et d'un
autre côté, la Russie, la Prusse et l'Autriche vien
nent de conclure une ligue offensive et défensive.»
Les nouvelles de Rome sont du 4 décembre.
Elles ne manquent pas d'intérêt. Le 3il est par
venu au corps diplomatique une protestation du
Saint-Père, par laquelle il nie avoir jamais reconnu
le ministère qui lui avait été imposé le 16 novem
bre, et nomme nue commission composée du car
dinal Castracani, le général Zucchi, le prince Bar-
berini, le duc de Sorriano, le marquis Ferrile
marquis Bevilaqua, député démissionnaire, et d'au
tres encore, pour administrer le pays pendant son
absence.
Par cette même protestation, le Pape auuule
tous les actes émanés du ministère. A peine celui ci
en a-t-il eu connaissance qu'il a convoqué la
Chambre des Députés eu une séance extraordinaire
qui a duré le 3 de dix heures du soir trois heures
du matin. La Chambre a décidé que cette protes
tation, datée du 27 novembre, n'ayant aucun ca
ractère officiel puisqu'elle n'avait été envoyée
aucun membre du gouvernement actuel, devait
être considérée comme illégale et de nul effet;
qu'en conséqueuce, il allait être nommé une com
mission pour se rendre auprès de Sa Sainteté,
l'engager rentrer dans ses États, et que, sur son
refus, il serait nommé un gouvernement provisoire.
Bologne persévère dans sa résistance. Un gou
vernement provisoire, composé du général Zucchi,
de MM. Spada et Mastaï, frère de Pie IX, a été
institué, et refuse d'obéir aux ordres du miuistère.
Ferrare et Ancône, vivement sollicitées par les
Bolonais de suivre cet exemple, ont refusé. Ferrare
a reconnu le ministère. Quant Ancône, une ma-