NOUVELLES DIVERSES.
Les voix récueillis donnent en résumé
LOUIS-NAPOLÉON5,363,101.
LE GÉNÉRAL CAVA1GNAC 1,408,761.
On pense que la Commission chargée
du dépouillement, des procès-verbaux des
élections terminera aujourd'hui les dé
pouillements et qu'elle pourra faire son
rapport demain l'Assemblée.
FRANCE. Paris, 17 décembre.
Lettre du général Cavaignac Sa Sainteté.
ALLEMAGNE.
ESPAGNE. Madrid, 11 décembre.
o
terme fixé b l'art. 1er, interdire la sortie du froment,
du seigle, de l'orge, du sarrasin, de l'avoine, des
fèves et vesces, des pois, des pommes de terre et de
leurs fe'cnles, des farines, son et mouture de toute
espèce, du pain, du biscuit et des gruaux.
Nos lecteurs savent déjà que la section centrale
du projet de loi sur les successions, a rejeté l'impôt
en ligne directe et l'augmentation d'un p. c. au 2°
degré. Le 16 la section centrale a repoussé le ser
ment ainsi qu'un amendement qui consistait h con
céder au Ministre des finances la faculté de déférer
le serment aux personnes dont la déclaration serait
suspectée de fraude. M. De Liège a été nommé
rapporteur.
La Chambre a discuté les articles Canaux et
Chemin de fer du budget des voies et moyens. Le
gouvernement a promis de présenter dans quelques
mois un projet de loi réglant les tarifs et les péages.
PlItlS, t H Décembre.
ÉLICTOM©.
Le gouvernement a ordonné des études et des
recherches très-étendues h l'effet d'entreprendre
l'année prochaine au mois d'avril le défrichement
de la Campine sur une large base.
Plusieurs nouveaux villages doivent être établis
dans cette contrée, et l'armée concourra leur
formation. Il est donc question d'employer l'armée
au défrichement, et surtout les régiments de cava-
lprie et d'artillerie.
Chaque régiment fournirait annuellement un
escadron ou une batterie; les travaux seraient
organisés de manière obtenir une certaine rivalité
entre les divers régiments et des récompenses par
ticulières seraient accordées aux officiers, sous-
officiers, etc., qui auraient rendu le plus de service
h celte grande œuvre nationale. Du reste, une
année employée b ces travaux compterait comme
une campagne, elle compterait double. Le ^lan
ciers et le 1" chasseurs seraient les deux régiments
de cavalerie qui commenceraient cette noble en
treprise. Journal de Luuoain.)
La veuve du médecin Bourgeois, de Gulle-
ghein, victime des soins qu'il a donnés aux pauvres
typhoïdes, vient de recevoir du gouvernement une
récompense de 5oo fr. et une médaille en or de la
valeur de 100 fr.
Un habitant d'Anvers a trouvé samedi au
matin un portefeuille contenant une assignation
de fr. i5oo sur un de nos banquiers. Ne sachant
pas lire, il s'adressa b une de ses parentes, qui lui
fit connaître la valeur de la trouvaille, et s'empressa
de se rendre chez le banquier pour en toucher le
montant. Malheureusement pour elle, défense de
payer avait déjà été signifiée, et grand fut son
étonneraenl lors qu'au lieu de toucher de l'argent,
on procéda par voie judiciaire son interrogatoire
sur la manière dont cette assignation était tombée
entre ses mains. Il ne lui fut pas difficile de fournir
des explications satisfaisantes, et elle fut relâchée
après quelques instants d'arrestation.
Journal du Commerce.')
On lit dans le Libéral liégois
Aussitôt après la condamnation mort de J.
Renson, accusé d'avoir tué son père, divers bruits
contradictoires ont circulé. Les uns ont prétendu
que celui que la justice venait de frapper n'était
pas coupable du fait qu'on lui imputait d'autres
que l'auteur du crime, commis dans un moment
d'oubli et d'égarement, ne tarderait pas 'a se faire
connaître. Une partie de ces bruits se réalise au
jourd'hui, ce drame sanglant n'est pas fini, on nous
apprend que le père Renson, conduit par uu avocat,
s'est présenté hier matin devant le juge d'instruc
tion, et qu'il s'est déclaré l'auteur du meurtre de
son fils Noël.
Il est une chose positive et affligeante, c'est l'a
bandon et la solitude du général Cavaignac son
banc, lorsqu'il y a quelques jours encore il pouvait
peine répondre toutes les protestations de dé-
voûment qui lui arrivaient la fois. Quant M.
de Lamartine, on craint que le découragement et
la désillutation ne lui fassent abandonner tout
fait la carrière politique et la représentation na
tionale.
Il est question de M. Napoléon Bonaparte,
fils de Jérôme, pour l'ambassade de Londres.
On lit dans le Spectateur de Marseille du i3
décembre
M. de C.orcelles est arrivé aujourd'hui Mar
seille, venant de Rome, où il s'est rendu après
avoir rempli sa mission auprès du Souverain Pon
tife, qu'il a laissé Gaëte.
Pie IX a paru extrêmement touché de l'em
pressement que le gouvernement français avait mis
lui offrir son appui.
Sa Sainteté a déclaré que son intention était
de venir en France et d'accepter l'hospitalité que
le général Cavaignac lui a offerte, mais elle n'a pu
déterminer l'époque précise de son départ de Gaëte,
départ qui est subordonné aux circonstances.
Uu journal légitimiste prétend savoir qu'un
mouvement napoléonien a éclaté dans la Prusse
rhénane (sic).
Lt Moniteur publie la correspondance suivante,
qui a été échangée entre le président du conseil et
le Saint-Père
Pans, le 3 décembre 1848.
Très-saint père,
J'adresse Votre Sainteté, par l'un de mes
aides-de-camp, cette dépêche et celle ci jointe
de M. l'archevêque de Nicée, votre nonce près le
gouvernement de la République.
La nation française, profondément affligée
des chagrins dont Votre Sainteté a été assaillie dans
les derniers jours, aéte'aussi profondement touchée
du sentiment de confiance paternelle qui portait
Votre Sainteté b venir lui demander momentané
ment une hospitalité qu'elle sera heureuse et fière
de vous assurer, et qu'elle saura rendre digne d'elle
et de Votre Sainteté.
Je vous écris donc pour qu'aucun sentiment
d'inquiétude, aucune crainte sans fondement ne
viennese placera côtéde votre première résolution
pour eu détourner Votre Sainteté.
La République, dont l'existence est déjà con
sacrée par la volonté réfléchie, persévérante et
souveraine de la nation française, verra avec or
gueil Votre Sainteté donner au monde le spectacle
de cette consécration toute religieuse que votre
présence au milieu d'elle lui annonce, et qu'elle
accueillera avec la dignité et le respect religieux
qui conviennent a cette grande et généreuse nation.
J'ai éprouvé le besoin de donner a Votre Sain
teté cette assurance,et je faisdes vœux pour qu'elle
parvienne sans retard prolongé.
C'est dans ces sentiments, Saint-Père, que je
suis votre fils respectueux
Général Cavaignac.
Monsieur le général,
Je vous ai adressé par l'intermédiaire de M. de
Corcelles une lettre pour exprimer b la Frauce mes
sentiments paternels et mou extrême reconnais
sance. Cette reconnaissance s'accroît de plus en
plus a la vue des nouvelles démarches que vous
faites auprès de moi, monsieur le général, en votre
propre nom et au nom de la France, en m'en-
voyant un de vos aides-de camp, avec une lettre,
pour tn'offrir l'hospitalité sur une terre qui a été
et qui est toujours fertile en esprits éminemment
catholiques et dévoués au Saint-Siège. Et ici mon
cœur éprouve le besoin de vous assurer de nouveau
que l'occasion favorable ne manquera pas de se
présenter où je pourrai répandre de ma propre
main sur la grande et généieuse famille française
les bénédictions apostoliques.
Que si la Providence tn'a conduit par des voies
surprenantes dans le lieu ou je me trouve momen
tanément, sans la moindre préméditation ni |e
moindre concert, cela ne m'empêche point, même
ici, de me prosterner devant Dieu, dont je suis le
vicaire, quoique indigne, le suppliant de faire des
cendre ses grâces et ses bénédictions sur vous et sur
la France entière.
Donné a Gaëte, le 10 décembre 1848.
Le Pape PIE IX.
ANGLETERRE. Londres, 16 décembre.
Les journaux espagnols ont annoncé que le comte
de Montemolin a été réduit par le mauvais état de
ses finances b prendre une maison beaucoup plus
modeste que celle qu'il occupait dans Mortimer-
street. Le Morning-Post répond b cela que le
prétendant occupe aujourd'hui l'hôtel même de
l'ambassade d'Espagne qu'a quitté M. Isluritz
lorsqu'il est retourné en Espagne.
Le duc et la duchesse de Nemours ont pris
hier congé de la Reine et du prince Albert pour
retourner b Richmond. Le yacht royal le Fairy a
été mis a leur disposition pour faire la traversée
d'Osborne b Gosport.
Le duc de Wellington a invité le prince de
Metternich et sa famille b venir passer quelques
jours b sou château de Stralhfieldsage.
Hier le bulletin du choléra portait 52 nou
veaux cas et 37 décès.
L'Assemblée nationale allemande a consacré
toute sa séance du 15 b la seconde lecture des droits
fondamentaux.
Une proposition tendante b ce que l'ordre des
jésuites et les ordres qui lui sont affiliés fussent b
jamais bannis du territoire de l'empire allemand, a
été rejetée par 262 voix contre i4o. Il en a été
de même.d'un autre amendement d'après lequel
aucune société soumise aux ordres absolus d'un
chef étranger n'aurait pu être reconnue par l'État.
Deux puissances pouvaient prétendre b l'hé
gémonie en Allemagne, l'Autriche et la Prusse. La
première, se voyant sur le point d'être distancée
par la seconde, a brusquement rompu avec Franc
fort, refusé de reconnaître ses décisions et de se
fondre dans l'Empire qu'on voulait créer. Plus que
jamais l'Assemblée nationale a compris qu'elle
n'avait plus qu'une ressource, de se jeter dans les
bras de la Prusse, et aujourd'hui les négociations se
poursuivent activement pour placer sur la tête du
Roi de Prusse la couronne de l'Empire allemand.
Des prières publiques pour le Saint Père ont ele
dites hier et aujourd'hui b Madrid elles continue
ront demain les Ministres doivent y assister.
Le Nonce de Sa Sainteté vient de recevoir de
la Reine Isabelle le grand-cordon de l'Ordre de
Charles III.
Les sénateurs et députés s'empressent d'ar
river b Madrid, pour l'ouverture des Cortès. On
avait beaucoup parlé de M. Louis Mayans pour la
présidence de la Chambre des Députés mais au
jourd'hui les chances semblent avoir tourne eu
faveur de M. Seijas Lozano.
On lit dans une lettre adressée de la frontière
espagnole au Morning-Post j'apprends que
Cabrera a écrit au général Concha pour lui faire
savoir qui si le chef carliste Trictany, qui est l°,n^c
entre les mains des troupes de la Reine, est mis a
mort, lui, Cabrera fera fusiller tous les officiers
ennemis qui tomberont entre ses mains, depuis e
grade d'enseigne jusqu'aux grades les plus éle\ ces.»