dustriel de cette ville vient de trouver le moyen de
conserver les pommes de terre. Ce moyen est si
simple que chacun peut le mettre profit sans au
cun frais. Le voici en deux mots: Ou fait bouillir
les pommes de terre et ensuite on les fait sécher.
On peut du reste, ajoute ce journal, préparer les
pommes de terre la conservation en les séchant,
par mille procédés différents, qui répondront tous
au but. Celui que \1. Van de Velde a suivi peut
être employé dans tous les ménages il consiste
éplucher les pommes de terre, les cuire a l'eau a
la manière ordinaire, les couper ensuite par tran
ches qu'on fait sécher au four. On obtient ainsi
des tranches jaunâtres, recroquevillées, offrant l'as
pect de la corne. Veut-on en manger, on les met
dans de l'eau froide pendant 19 a 20 heures, on
verse l'eau et l'on fait chauffer eusuite les tranches,
soit l'eau, soit h la graisse.
Un déplorable événement est arrivé lundi
soir la citadelle de Tournai. Le nommé Henri
Swarts, du q®" régiment de chasseurs h pied, ayant
voulu, après l'appel, sortir de la citadelle, s'était,
b cet effet, dirigé vers le grand fossé pour le fran
chir. Arrivé au haut du mur, faisant de sa baïon
nette une espèce de levier, il se laisse glisser le
long du mur, mais les mains lui manquant, il va
rouler, la tête la première, au fond du fossé. Ce
n'est que le 28 au matin qu'on la trouvé} il avait
le cou cassé et plusieurs membres brisés.
Un incident remarquable s'est élevé dans
l'audience de samedi de la cour d'appelchambre
correctionnel a Bruxelles. Trois individus avaient
été condamnés en première instance pour coups et
blessures. Un d'eux appelait de ce jugement, et
avait cité comme témoins h décharge ses deux com
plices. Le ministère public s'étant opposé a leur
audition, la cour a fait droit sa demande et a dé
cidé que ces témoins ne pourraient être entendus
par les motifs i° que leur déposition aurait pu
détruire en certaiuts points le jugement qui les
avait condamnés et qui avait quant b eux force de
chose jugée, et 2" que d'ailleurs ayant été entendus
comme parties en première instance, ils avaient
fourni a la justice tous les renseiguemeuts qu'ils
pouvaient donner.
La liste civile vient d'envoyer aux comités
de charité des diverses paroisses de Bruxelles un
grand nombre de cartes de houilleetde pains, pour
être distribuées aux pauvres.
De mémoire d'homme le saumon d'hiver n'a
été aussi rare que cette année-ci Anvers.
Samedi, 23 décembre, Mgr. l'Évêque de
Liège a fait une nombreuse ordonnatiou dans
l'église du Séminaire. Cette imposante cérémonie,
commencée a 7 heures du matin, a durée jusqu'à
1 1 heures et demie. Il y a eu 2 3 tonsurés, 5o mi
norés, 34 sons-diacres, 20 diacres et 1 1 prêtres.
Parmi les ordinands, on remarquait quelques reli
gieux du couvent de la Trappe d'Achel, dans la
Campine limbourgeoise.
La garde civique de Tournai prépare
une fête laquelle seront conviés les gar
des civiques de Belgique et les gardes na
tionaux français des villes frontières.
11 se prépare une fête Bruges, sinon
sur une base aussi étendue, du moins ana
logue. Quelques invitations seront adres
sées aux villes environnantes.
On lit dans le Courrier des Êtats-unis
LE DERNIER DES MOHICANS. M. Feni-
more Cooper s'est trompé, lorsqu'il a fait
éteindre avec le Grand-Serpent la vaillante
race des .Mohicans. Le dernier rejeton de
cette tribu est mort, il y a deux jours seu
lement, New-York. C'était une femme
connue sous le nom de Rachel Gredney
et âgée de cent sept ans. Elle avait conser
vé, dans cet âge avancé, la plénitude de
ses facultés, et bien que n'ayant jamais
fréquenté aucune église, les déclarations
de l'enquête ont établi qu'elle est morte
dans le sein de la religion chrétienne.
l.E MOIS UK DKfEMBRK IIA\« L.t ItEMTIAÉE
l.tPCLÉO.VIE N N E
Le mois de décembre occupe une place im
mense dans la phase héroïque de l'empire et
radieux ou sombre il se destine en relief dans
la destinée de Napoléon. Que de souvenirs ce
mois groupe autour de celte grande mémoire
Le 19 décembre 1 795 la prise de Toulon,
celte première lueur de sa prodigieuse étoile
Le 26 décembre 1 799 il est nommé premier
consul.
Le 24 décembre 1 800.- il échappe miracu
leusement la mort; il a franchi comme l'éclair
l'espace que la machine infernale couvre der
rière lui de monceaux de ruines et de victimes.
Le 2 décembre 18o4.- le général Bonaparte,
l'élu du grand peuple, pose au dessus des
lauriers qui ceignaient son front, la plus belle
couronne de l'univers
Le 1 décembre 8o5 par une de ces insignes
faveurs de la fortune, sur les champs de bataille
d'Auslerlitz, le soldat couronné acquittait ma
gnifiquement sa dette envers la nationen
réduisant merci ses implacables ennemis
Le gage de la victoire était le glorieux traité de
Près bourg
Quatre ari% après.... le 16 décembrel'impé
ratrice Joséphine, cette pauvre victime politique,
descendait du trônepour faire place aux
côtés de Napoléon une fille des Césars.
Et quatre ans après, par un de ces épou
vantables revirements du sortau mois de
décembre, la terre manquait sous les pieds du
héros qui avait ébranlé la terre au bruit de ses
gigantesques exploits des triomphes inouïs,
de fabuleuses prospérités avaient succédé
des revers inouïsde fabuleux désastres.... Le
mois de décembre i8i3 vit dans sa courte
période se développer, s'amonceler, se précipiter
avec la rapidité de la foudredes événements
qu'un siècle voit rarement surgir
Et encore vingt-sept ans après, alors que
tout était fini pour lui dans ce mondepar
un de ces impénétrables décrets de la Provi
dence, par un dernier et éclatant retour de la
Jortune, au mois de décembre, Napoléon, le
vainqueur magnanime de l'Europe aux temps
de sa toute jouissance...le supplicié de Saint-
Hélène... abrité dans sa bière... venait triom
phalement reconquérir un toit en France, re
prendre sa place au milieu de ses anciens
compagnons d'armes, ses fidèles amis de tou
jours I (Patrie.)
FRANCE. Paris, 20 décembre.
La loi sur la garde nationale dit formellement
qu'aucun commandant exerçant un service actif
dans l'armée de terre ou de mer, ne peut être mis
b la tête de la garde nationale. Or, le général Chan-
garnier a été investi en même temps et du com
mandement de toutes les troupes composant la
première division militaire, et de celui de la garde
nationale du département de la Seine. 11 serait
difficile d'être plus en opposition avec le texte
formel de la loi. M. Odilon Barrot a défendu la
mesure tiès-faibleiuent. Cependant M. Ledru-
Rollin le dicmteur du gouvernement provisoire, le
ministre des fameuses circulaires réclamant au nom
de la légalité, a inspiré assez peu de sympathie.
L'Assemblée a passé a l'ordre du jour pur et simple
sur les interpellations.
Ainsi, le premier vote de cette Assemblée que
l'on croyait devoir se montrer si hostile au nouveau
Pouvoir, lui est favorable, au contraire, dans une
question où, cependant, la légalité n'était pas du
côté du ministère. M. Odilon Barrot s'est rejeté
sur la nécessité de prévenir, par des mesures éner
giques, le retour des épouvantables excès qui ont
ensanglanté Paris. En présence de ces périls, il est,
en effet, permis d'étouffer des scrupules de légalité.
Quoi qu'il en soit, cette adhésion donnée par
l'Assemblée la nouvelle administration} est d'un
bon augure.
Il n'a pas été questiond'amnistie dans le
programme du ministère. Il est certain cependant
qu'il y en aura une. Seulement le ministère est
encore divisé sur les détails de la mesure. Le Pré
sident la voudrait eutière et complète, sans autre
exception que celle des criminels avérés, tels, par
exemple, que les assassins du général de Bréa.
Le ministère, au contraite, et principalement M.
Odilon Barrot, demande b établir des catégories.
On n'a encore pu s'accorder, et on n'a pas voulu
retarder la lecture du programme, annoncée pour
aujourd'hui. De la le silence gardé sur cette
question.
Une note émanée de la préfecture de police,
annonce que procès-verbal a été rédigé contre
l'auteur du cerf-volant en forme d'aigle qui est
venu planer sur la place de la Concorde, au mo
ment du défilé des troupes, celte démonstration
pouvant être une cause de désordre.
M. Louis-Lucien Bonaparte qui vient d'être
nommé représentant en Corse est arrivé b Paris.
C'est le frère de M. Pierre Bonaparte, chef d'es
cadron de la légion étrangère, déjà représentant
lui-même, et de M. Charles Bonaparte de Canino
l'un des principaux acteurs des derniers événements
survenus b Rome.
On vient de mettre en vente chez M. De-
nières, marchand de bronze, les joujoux ayant
appartenu aux enfauts de la duchesse d'Orléans.
On annonce le départ pour Gaëte de M.
Sibotir, archevêque de Paris. Le voyage de ce
prélat ne se rapporte, dit-on, qu'aux affaire
religieuses de la République.
Le Président de la République française vient
de commander vingt-six équipages et de faire
acheter une cinquantaine de chevaux pour le
service de ses écuries.
La fête de Noël a été célébrée avec une
grande solennité dans les églises de Paris, notam
ment b Notre-Dame b Saint-Roch et b Saint-
Eustache.
Mgr. l'archevêque de Paris officiait daus la
métropole.
L'affluence des fidèles était immense dans toutes
les églises.
M. Cabet s'est embarqué mardi dernier b
Liverpool pour New-York, d'où il doit aller re
joindre ses disciples dans la terre promise de l'Icarie.
Le nouveau cabinet vient de donner a nos
représentants a l'étranger l'ordre de délivrer des
passeports b ceux des anciens Ministre de Louis-
Philippe qui voudraient rentrer en France.
Paris, le if décembre.
M. le Ministre de la guerre vient, dit-on, de
laver la tête a M. le général Magnan pour avoir
fait de la politique dans un ordre du jour b l'armée
des Alpes. Ce qui est certain c'est qu'une circu
laire vient d'être adressée b tous les officiers géné
raux pour les inviter b ne pas faire intervenir la
politique dans leurs ordres du jour.
On a reçu le résultat général du scrutin pour
les trois provinces de l'Algérie. La majorité obte
nue par Louis-Napoléon Bonaparte est considérable.
Sur 68,34o votants, il a eu 38,3 14 suffrages; le
général Cavaignac. 20,854} Ledru-Rollin, 5,4o3;
Lamartine, 3,024; Raspail, i42; voix perdus, 6o3.
MM. Mérilhou et Leveille vont être réin
tégrés dans leurs fouclions de conseiller a la cour
de cassation.
Ou annonce la prochaine publication d'un
écrit politique que M. Guizot vient de terminer b
Londres. Cet écrit est intitulé De la démocratie
en France et doit paraître a Paris, dans les pre
miers jours de janvier.
On a déjà marié plusieurs fois le général Ca
vaignac, qui, en définitive est demeuré garçon. On
dit encore et très-sérieusement que l'ex-chef du
pouvoir exécutif va épouser Mm° Baudon, veuva
de l'ex-banquier de ce nom, dont le fiis, président
général de la Société de S'-Vincent-de-Paul, a
été blessé en jnin.
La famille Baudon, qui habite aujourd'hui l'hô
tel deChatellux, occupait l'hôtel Thorn, qu'elle a
cédé M. le général Cavaignac, après l'installation
du pouvoir qui succédé b la commission exécutive.
Paris s'anime peu b l'approche du jour de
l'an et le mouvement commercial est loin d'at
teindre l'importance qu'il acquérait l'année der
nière b pareille époque. Les boutiques et les ma
gasins sont, pour ainsi dire, déserts, et les passants
s'arrêtent aux vitrines sans pénétrer dans l'intérieur
où le luxe étale inutilement ses brillantes fantaisies.
Encore un décret du gouvernement provisoif