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FRANCE. Paris, 31 décembre.
On fait courir le bruit, dans la salle des
Pas-Perdus qu'un vol considérable vient
d'être fait au détriment de l'État. Il ne
s'agit de rien moins que de la disparition
du diamant le Régent. On sait que celte
pierre représente une valeur de 4 millions.
En tout cas, et moins que les voleurs ne
divisent le diamant, ce qui lui retirerait
toute sa valeur, il est probable que ceux
qui ont commis le vol trouveront diffici
lement s'en défaire, celte pierre étant
universellement connue.
ÉTATS-ROMAINS.
Le Tempo de Naples, du 18 décembre,
dit qu'un détachement de carabiniers (gen
darmes pontificaux), commandé par un
brigadier, est venu se présenter au Pape
Gaëte, sollicitant la grâce de rester près
de sa personne.
Pie IX leur a répondu en ces termes
Braves soldats, je vous bénis, etquoi-
que vous soyez en petit nombre, je me
trouve extrêmement heureux de vous
voir près de moi, cause decette preuve
d'attachement votre souverain, et par-
ce que vous aurez reconnu vos devoirs
envers la religion. J'aime espérer que
vous ne serez pas les seuls, et que votre
exemple en appellera beaucoup d'autres
votre suite. Le Pape ne se trouve pas
présent en état de pouvoir vous récom-
penser comme il voudrait. En attendant,
recevez celle médaille pour vous souve-
nir de moi jamais.
On écrit de Rome, le 21 décembre,
l'A6a: Le ministère est recomposé Ster-
binl, Mariani, Campello et un autre. Le
ministère Galletti n'est plus; c'est le tour
du principe Sterbini, si toutefois celui ci a
des principes. Le nom et le talent de Ma-
miani sont perdus, et cela sans compen
sation. Nous avons maintenant une junte
suprême contre le vœu de la Chambre;
une Chambre peu amie du ministère, un
ministère opposé tous deux, et tous trois
plus contraires au peuple qu'au Pape.
Nous sommes aujourd'hui au même point
que le jour de la fuite du Pape; de plus,
la junte se considère comme un aller ego
du Pape, et elle se comporte obstinément
un décret du 11 décembre, rendu par
les députés, où il est dit que le Pape peut
revenir quand il le voudra et mettre la
junte la porte. Mamiani a annoncé que
le ministère donnait sa démission, et que
de nouveaux Ministres allaient inaugurer
une politique nouvelle. Mamiani a présenté
quatre projets de loi déclarant qu'il y avait
urgence et réclamé leur approbation im
médiate. Le projet de loi relatif l'expul
sion des réfugiés italiens est soumis au
vote. Sur45 votants, quatre ou cinq députés
seulement l'approuvent. Mamiani a été
furieux de se voir préférer Galletti et de
voir rejeté le projet de loi qu'il avait pré
senté. On le dit malade.
On écrit de Rome, le 22 décembre,
YAlba
Nous sommes, on peut le dire, sans
gouvernement. Nul ne sait d'où doivent
partir les ordres, ni qui 011 doit obéir,
au ministère, la junte suprême ou aux
Chambres. Espérons que cet état excep
tionnel cessera bientôt.
bourse de bruxelles, 2 janvier.
emprunt 1840 5 p. ®/0 85 \i a.
184*2 5 p. 0/0 85 5/8 a.
J 1844 4 Ip o/o 77 î]t a.
1838 3 p. °/0 57 a.
Récépissés 1848 82 A.
Un dîner des plus délicats, dîner d'intimes, a eu
lieu hier chez M. le président de l'Assemblée na
tionale les convives étaient les membres de l'ancien
cabinet du général Cavaignac, l'ex-président du
pouvoir exécutif y assistait aussi.
On assure qu'il serait question dans l'Assem
blée, de demander la dislocation de l'armée des
Alpes.
M. de Ricci, ambassadeur de la cour de Tu
rin, vient d'être rappelé par son gouvernement. Il
part demain. M. de Ricci, qui devait représenter
la Sardaigne au Congrès de Bruxelles, va faire
partie d'un nouveau ministère.
La fête de Noël, si religieusement observée
Marseille, a été, dans celte ville, l'occasion d'un
grand scandale. Pendant la nuit du 24 au 25, des
groupes composés d'iadividus que l'on ne sait plus
comment nommer, ont parcouru les rues aux cris
de Pive Robespierre Pive la guillotine Pi-
vent les barricades Vive la République rouge
Ces malheureux, car ils le sont, ont voulu s'associer
ainsi aux fraternelles agapes des socialistes pari
siens qui mêlent le nom du Christ h leurs hideuses
démonstrations.
Les troubles qui auraient eu lieu dans le Haut-
Rhin d'après les nouvelles venues par la Suisse,
avaient été singulièrement exagérés. On s'attendait
bien k une démonstration contre les israéliies k la
foire d'Altkircb, mais le préfet avait pris des me
sures énergiques, et des lettres de Mulhouse du 24,
disent qu'on n'a pas appris que des troubles se
soient manifestés.
La chambre des mises en accusation et celle
des appels de police correctionnelle se réuniront
mardi prochain, sous la présideuce de M. le premier
président Troplong, pour statuer sur l'affairés des
détenus de Vincennes, inculpés a raison de l'atten
tat du i5 mai.
C'est tort que l'on a annoncé dans les journaux,
même judiciaires, que cette affaire serait renvoyée
devant une des Cours des départements. Il a été
arrêté en conseil que le accusés du i5 mai com
paraîtraient devaut la Haute-Cour de justice in
stituée aux termes de la nouvelle Constitution,
pour juger les accusés des crimes de haute trahison
et d'attentants contre la représentation nationale.
Voici un trait de dévoùment qui mérite d'être
signalé Il est mort dernièrement, aux environs de
Bordeaux, un vieillard qui s'était trouvé autrefois
dans une position très-élevée, mais que des pertes
successives avaieut réduit k un élat voisin de l'in
digence. Il ne lui restait, il y a quelques années,
qu'une rente viagère de t,8oo fr.; mais l'homme
d'affaires par suite de mauvaises affaires, il n'avait
d'autre parti a prendre que d'implorer la charité
publique, lorsqu'il trouva des ressources imprévues
dans l'affection d'un domestique qui ne l'avait
jamais quitté au milieu de sa mauvaise fortune. Ce
serviteur dévoué, qui avait exercé autrefois l'état
de charpentier, se remit k travailler avec tant de
zèle qu'il put subvenir tout k la fois k ses besoins
et k ceux de son ancien maître. Le vieillard est
mort entouré de soins et de consolations.
En passant un de ces jours rue de la Pépi
nière, k Paris, nous avons remarqué un fruitier de
meurant près de la caserne, et qui, fournissant k
coup sûr des choux, des carottes et des navets aux
troupiers, a fastueusement mis sur son enseigne:
Fournisseur de l'armée française
ANGLETERRE. Londres, 29 décembre.
Mardi soir une famille respectable de Lambeth
(Londres), a été plongée dans la douleur par un
incident des plus tristes. M. Chivel donnait un bal
k l'occasion de la fête de Noël, au milieu d'une
valse, sa jeune femme fait entendre tout k coup un
éclat de rire perçant, puis s'arrachant des bras de
son valseur, elle tombe sans vie sur le carreau. Mm*
Cbivel était enceinte.
Mardi, vers six heures du soir, au théâtre
royal Victoria, k Londres, la représentation a été
tout k coup interrompue par un accident qui aurait
pu avoir des conséquences terribles. Une des ga
leries s'est détachée en partie et a occasionné la
chute dans la parterre de 2 k 3oo personnes des
deux sexes. La police est accourue et a pu dégager
grand nombre de victimes. Plusieurs personnes ont
été tuées sur le coup d'autres sont grièvement
blessées.
RAVIÈRE.
Un journal de Munich publie la lettre autographe
que le Roi de Bavière a adressée de Nymphenbourg,
le 16 décembre, k M. le comte de Spaur, envoyé
bavarois près S. S. Pie IX. S. M. y exprime la
grande satisfaction qu'elle a éprouvée en apprenant
la délivrance du Saint-Père ainsi que ses remer
ciements pour la part active qu'y a prise M. le
comte de Spaur, dont les efforts ont été couronnés
d'un entier succès.
Le Roi de Bavière a conféré la grand'croix
de l'ordre du mérite de S'-Michel k M. le comte
de Spaur, envoyé près le Saiut-Siége; la grand'
croix de l'ordre du mérite civil de la Courouue de
Bavière au cardiual Antouelii, k M. d'Hareourt,
ambassadeur de Frauce, et k M. Martinez de la Rosa,
ambassadeur d'Espagne près le Saint-Siège et la
croix de commandeur de l'ordre du mérite de S'-
Michel k M. d'Arnao, secrétaire de l'ambassade
d'Espagne k Rome. Tous ces personnages ont fa
vorisé le départ du Pape de Rotne.
AUTRICHE.
L Empereur François-Joseph a confirmé la mis
sion confiée par l'Empereur Ferdinand au prince
Wiudischgrtetz, pour réprimer la révolte eu Hon
grie; il a en même temps reconnu toutes les me
sures prises par son prédécesseur.
MM. Lôhner et Fuster, députés k la Diète
autrichienne, sont consignés dans la ville de Krem-
sier. Des commissaires, arrivés de Vienne, sont
chargés de leur demander des détails sur l'assassi
nat du général Latour.
Les nouvelles de Rome sont du 21. La ville
était tranquille, et l'altitude énergique prise parla
garde nationale qui, tout en réclamant la Consti
tuante des Etals-Romains, s'est prononcée avec
vigueurcontreles provocateursdel'émeute,a porté
ses fruits. Non-seulement beaucoup d'étrangers et
même, dit-on, le célèbre chef de partisans Gari-
baldi ont dû quitter la ville, mais encore de nom
breuses arrestations ont été opérées.
Le journal, Correspondance de Rome, du 24
décembre, contient l'importante nouvelle qui suit:
Gaële xi décembre. Notre Saint-Père le Pape
Pie IX a tenu ce matin, dans le Palais Royal de la
ville de Gaëte, le consistoire secret dans lequel il
a proposé les églises suivantes:
V Église métropolitaine et Avignon pour
Mgr. Jeau-Marie-Mathias Debelay, transféré de
l'église épiscopale de Troyes.
L'Église épiscopale de Falde pour R. D.
Christophore Florent K.olt, prêtre du diocèse de
Strasbourg, curé avec litre de doyen.
L'Église épiscopale de Bruges pour le R. D.
Jean-Baptiste Malou, prêtre du diocèse, docteur
et professeur de théologie dans l'université de
Louvain.
L'Église épiscopale de Troyes pour le R. D.
Pierre-Louis Cœur, prêtre du diocèse de Lyon,
docteur en théologie, chanoine et vicaire-géuéral
k Paris.
L'Église épiscopale de Digne pour le R. D.
Julien Meirieu, prêtre du diocèse de Nimes, pro
fesseur dans ce séminaire, ensuite vicaire-général
k Digne.
Des propositions ont été faites encore pour les
églises épiscopales d'autres pays.