JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 3266. 32me année. S, 17 Janvier. Depuis que les Malou, les Braband, les d'Anethan, les de Corswarera et tant d'au tres prétendus esprits obscurs et rétrogra des sont remplacés dans les chambres, par toutes ces célébrités qui attendent encore le moment favorable de se révéler et de se produire; depuis que cette lignée d'accusés gaspillateurs a disparu de l'arène parle mentaire pour faire place cette levée d,o patriotes désintéressés qui connaissent les vrais besoins du pays et s'y attachent; en un mot, depuis que les plus beaux talents se sont vus méprisés et que les nullités ont été transformés en grands hommes, la Belgique respire, grandit, prospère; le commerce reprend, l'ouvrier ne chôme plus, le peuple est l'aisance, grâce aux économies qui s'effectuent,, les Représen- tants de la nation répondent justement la volonté et l'attente universelle..... Fasse le ciel, qu'en parcourant çes lignes, personne n'y trouvât une déception des plus étranges! par malheur, les premiers, nous nous voyons forcés de passer con damnation sur un pareil langage. En effet, il faut le reconnaître: depuis plus de deux mois que nos ouvriers législateurs sont l'ouvrage, raison de vingt francs au moins par séance, rien d'important n'est sorti des officines parlementaires aucune mesure tendante diminuer l'extrême misère des Flandres, ou subvenir aux besoins de ces populations malheureuses, n'a été portée sur le tapis. On l'a pu remarquer répon dant aux interpellations de M. Rodenbach, en faveur de nos infortunées provinces, le gouvernement, par l'organe du ministre des finances, a déclaré dans la séance du 14 Décembre dernier, qu'avant de pouvoir accéder aux désirs de l'honorable député de Roulers, il fallait au trésor des ressour ces. De la réponse ministérielle faut-il con clure ce que les contribuables peuvent s'attendre se voir imposer des fiscalités nouvelles? le projet de loi sur les succes sions en ligne directe, dont l'adoption vau drait sans doute nos hommes d'État la décoration de l'ordre du Lion Neérlandais, ne justifie que trop ces suppositions quel que peu sombres. Pour faire dévier nos mandataires, de la fatale route où le cabinet cherche les entraîner, est-il besoin d'appeler leur atten tion sur l'opportunité d'opérer des épar gnes? faut-il les engager encore effectuer une réforme administrative qui, plutôt que deréduirelestraitementsdecertains titulai res, supprimerait quelques emplois recon nus inutiles, comme celui de commissaire de district, dout la place, ainsi que l'ont observé si sensément nos confrères de la Commune cCVpres, pourrait être desservie par les membres de la députation perma nente, moyennant de les faire tenir hebdo madairement quelques séances, dans leur arrondissement respectif? Vaines illusions! mieux que personne, les représentants connaissent la volonté du pays ce sujet; néanmoins, quelques uns d'entre eux sem blent perdre de vue ces vœux universels. Eu vain nous objectera-t-on les 56,000 francs qu'on vient de réduire de l'article du budget des affaires étrangères, concer nant la diplomatie; en vain produira-t-on les 9,000 francs soustraits du traitement de nôtre Archevêque-Cardinal. Tout ce qui nous rabaisse aux yeux de l'étranger, s'ap pelle moins économie, que mesquinerie et politique étroite le vote émis d'ailleurs par la législature lors de la présentation du projet de diminution des membres de la permanence, ramènent leur juste va leur les protestations économiques de cer tains personnages. A quoi donc ont abouti ces cris et ce tapage des soi-disant sauveurs de la fortune publique? Que les gens sensés en jugent quanta nous, bornons nous dire: O corps électoral, serait-ce la première fois que lu te verrais mystifié? VÉRITÉ ET JCITKE. On s'abonne ïpres, rue de Lille, 10, près la Grande Placeet chez les Percepteurs des Postes du Royaume, PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Vpr.s fr 3. Les autres localités fr 3 5a. Un n'a i5. Le Propagateur paraît le SAIREDI et Je MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 13 continue s, |g ligue.) Comme il était facile a prévoir, le vote de la chambre réduisant de 9,000 francs, le traitement de l'Archevêque-Cardinal de Malines a reçu la pleine approbation du Progrès. Poussant la joie jusqu'au délire, ce journal dans sa clérophobie bien connue, se livre h toute une tirade d'injures contre l'ancienne opinion catholiquele parti clérical, l'omnipotence éclésiaslique et mille autres objets forgés par le Don-Quichottisme libéral. Au dire du Progrèsla diminution du traitement de notre premier dignitaire sacerdotal laisserait encore désirer. Voici comment il s'exprime, ce sujet: Il nous semble que l'Archevêque et les Évêques, en stricte équité, ne doivent pas être mis sur la même ligne que les membres du cabinet, car ils n'ont aucune représentation et pas de fa mille a élever. Il est clair de voir que le simple bon sens est totalement étranger, a un pareil rai sonnement. Nousn'y opposeronsguère une réponse étendue le public sensé ne nous attend point a cette dégouttante besogne. A quoi d'ailleurs ser viraient nos réflexions on ne raisonne pas avec la folie et l'extravagance; on ne blanchit point la figure d'un noir que le Journal Vollairien de cette ville s'amuse, s'il le juge bona représenter l'Archevêque, et le clergé comme des ambitieux sans entrailles, la grande famille des pauvres ue cessera de les nommer son soutien, son appui la veuve son époux, l'orphelin son père SamediDimanche au soir et Lundi dorant une grande partie de la journée on a fait le dépouille ment des lots l'exposition des Coogréganistes de N. D. Le tirage était de plus de 2,5oo lots; il y avait pour la tombola plus de 800 prix. Un grand nombre de jeunes gens, le clergé et plusieurs des premières familles d'Ypres, ont voulu contribuer a cette excellente œuvre. Déjà une distribution a été faite aux pauvres de 85o pains; une seconde distribution suivra dans peu. Il est impossible de dire combien la Congrégation a gagné dans l'estime générale par une conduite sage et patiente, eu exécutant le bien avec modestie, et en tâchant de dissiper les préventions dont elle était d'abord l'objet, comme la plupart des bonnes choses, uni quement par des efforts de vertu. Aussi le sen timent de justice des habitants d'Ypres n'a pas tardé se faire jour: il se manifeste, on peut l'a vancer sans crainte dès maintenantd'^ne manière complète dans toutes les classes de la société. Dans tous les rangs on a rivalisé pour apporter l'expo sition de la Congrégation un tribut de sympathie pour elle aussi bien que pour les malheureux aux quels elle s'intéresse avec une sollicitude si louable. Tous ceux qui avaient pris des numéros la tom bola depuis le prélat jusqu'au collégien, depuis l'officier jusqu'à la jeune demoiselle, tenaient remporter quelque prixnon sans doute pour la valeur de l'objet, mais plutôt pour avoir un sou venir de l'exposition des Congréganistes qui inaugurée l'année i84g. Car c'est bien la en effet pour Ypres l'événement du jour. Ces heureuses dispositions, presque généralement partagées, doi vent en grande partie être attribuées nu digne ecclésiastique qui ne s'est épargné aucune peine, aucun sacrifice pour organiser l'institution sur un pied convenable. Les motifs élevés qui le guidaient expliquent seuls le dévouemeut qu'il a déployé et qu'il ne démentira point avec l'impulsion de pro grès moralisant qui lui est imprimée, la stabilité de la Congrégation sera dorénavant d'une influence notable sur les destinées de la ville d'Ypres. C'est une institution nouvelle qui a pris définitivement son rang et son assiette parmi nous: l'assentiment de la voix publique a sanctionné ses lettres d'é rection et consommé son indigénat. Le tribunal de cette ville a reudu ce matin un jugement qui intéresse au plus haut degré le com merce de chevaux dans notre arrondissement. Il a décidé après des débats forts développés, et des enquêtes ou les connaisseurs de chevaux, les artistes vétérinaires diplômés et non diplômés, les voi- turiers, les marchands de chevaux et les maquignons avaient été appelés en grand nombre, que la ma ladie ou le vice vulgairement connu sous le nom d'immobilité, folie, et plus connu encore sous la dénomination flamande de sludentschap zutle peerden, studentenest de nature faire résilier

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1