JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N<> 3270.
32me année.
La mort de M. Théodore Donny a ren
du vacante la place de député provincial.
Nous venons d'apprendre que la camarilla
qui tient si ignoblement la cité sous le
joug, vient de déférer la candidature M.
Iweins-Fonteine, déjà échevin et juge-sup
pléant au tribunal de Ie'" instance de la
ville d'Ypres. Le moment n'est point venu
pour nous de prononcer sur ce choix;
toutefois, nous croyons qu'il ne sera pas
hors de propos, de prémunir le corps élec
toral contre les prétentions intolérables
d'une coterie qui ne vise qu'à tout dominer,
tout maîtriser, tout envahir. L'expérience
déjà a fait voir, combien il est défavorable
aux intérêts locauxet nuisible notre
commune considération, de suivre aveu
glement les arrêts dictés par la passion et
l'arbitraire il est croire que l'erreur
grave commise le 12 juin ne sera plus
renouvelée, et que les électeurs ne se laisse
ront guère abuser comme précédemment,
par de perfides clameurs el de honteuses
manœuvres bien plus, nous sommes con
vaincus que, répudiant un système de ser-
vilisme révoltant, et fatigués des menées
d'une oligarchie lyrannîque, ils n'attendent
que le moment favorable de donner une
leçon signiûcati veàcette caste orgueilleuse,
qui toise dédaigneusement le commerce et
l'industrie, sans se ressouvenir qu'elle
tient de ceux-ci ses échasses grandioses.
Non; en matière électorale comme en calcul
d'arithmétique, le zéro ne surpassera plus
en valeur l'unité les connaissances admi
nistratives l'indépendance de caractère
le civisme, tels seront dorénavant les seuls
titres aux honneurs du suffrage
Persuadés de la honte qui devait en
rejaillir sur le district d'Ypres, nous nous
sommes abstenus de reproduire les ré
flexions dures mais équitables, publiées
par toute la presse Belge, au sujet du lan
gage tenu par l'un de nos députés dans
les Chambres. Confus et sensibles l'hu
miliation encourue par nôtre honorable
mandataire, nous nous sommes bornés
donner le simple compte-rendu de la séan
ce, sans user de sévérité envers un conci
toyen. Le Progrès n'a pas montré une si
grande délicatesse en cette matière. Bien
qu'il trouve que l'orateur ait été un peu
trop vert et que te manque d'usage du tangage
parlementaire lui ait fait dire les choses trop
crûment, ce journal dans son zèle parfois
outré pour les personnes et les choses, a
jugé bon, comme il se plaît le dire, de
tirer un nombre considérable d'exem
plaires, le discours de M. Boedt, afin de
l'envoyer dans les différentes communes
de l'arrondissement. Ma foi, il faut avoir
la tête montée comme le Progrès, pour
distribuer une pièce qui a valu son au
teur l'indignation de la Chambre, et les
risées de la Belgique entière. Peut-on faire
M. Boedt et ceux qui l'ont élu,
insulte plus grossière
une
Le journal voltairien de celte ville déclare
ses lecteurs, que le discours de M. Boedt,
frappe M.Jules Malou sur les doigts Puisse
le député d'Ypres ne point en ressentir le
contre-coup sur les deux joues!
La lettre écrite par un de nos corres
pondants au sujet du Collège communal,
a fait monter la moutarde au nez des
aveugles défenseurs de rétablissement des
18,850 francs. Le Progrès ne trouve guère
bon qu'on lève le voile qui couvre les dé
fectuosités et les abus qui existent dans
certaines institutions de la ville. Sa colère,
celte occasion, ne frappe pas seulement
le correspondant, mais les professeurs eux-
mêmes n'échappent point son indigna
tion. Voici comment ce journal s'exprime:
Les insinuations de cette lettre démon-
trenl clairement que MM.les professeurs
ne savent pas laver leur linge sale en
famille el qu'ils initient inconsidérément
le public dans toutes leurs futiles que-
relies, au grand plaisir de certain parti
qui se frotte les mains. Avis aux
pères el mères de famille.
Nous avons entretenu nos lecteurs,
différentes époques, des démarches des
habitants du Ploegsteert, tendantes voir
ériger ce hameau en commune séparée de
Warnêton. Des raisons mal fondées et de
basses chicanes avaient mis jusqu'ici ob
stacle celte demande formée depuis plus
de dix-sept ans. C'est avec plaisir que nous
venons d'apprendre que les principaux dif
férents qui existaient ce sujet, viennent
d'être levés, et que les efforts réitérés des
malheureux cultivateurs du Ploegsteert
sont su r le point d'être couronnés de succès.
Grâce aux instances de M. Bodenbach repré
sentant de Roulers, la pétition réclamant
l'érection de la nouvelle commune,a été ren
voyée la commission chargée d'examiner
le projet de loi relatif celte séparation,
et d'après les déclarations faites dans la
séance de la Chambre du 24 janvier, un
prompt rapport en sera présenté. Les vœux
exprimés par les habitants du Ploegsteert
nous paraissent en tout justes et équitables,
et.ceux qui connaissent le triste état des
choses de cette localité se rangent sans nul
doute, notre avis.
Espérons que les honorables députés
d'Ypres se montreront en cette occurence
la hauteur de lênr mission, et qu'ils ne
laisseront pas d'autres membres de l'as
semblée législative, l'honneur de défendre
avec dignité les intérêts de ceux qui ont
contribué par leurs votes les porter sur
le pavois parlementaire.
i IJUBDili»
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE LMnov.lENENT, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n® i5.
Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine (Insertions 11 centimes la ligne.)
7FP.3S, 31 Janvier.
(Communiqué.)
Le Progrès se montre tout étonné du
tumulte que le discours de M. Boedt
soulevé dans les Chambres. Il ne trouve
en outre rien de concluant dans les pa-
rôles de M. Orls, pour avoir motivé ces
interruptions de: bien! très-bien! que le
Moniteur constate avoir été acclamés de
toutes parts. La manière de voir du
Progrès n'a rien qui surprenne: la folie
s'est-elle jamais entendue au bon sens et
la raison
La revision de la loi postale est une question
tout fait d'actualité el que le commerce attend
avec impatience. L'exemple de l'Angleterre, qui a
pris sur nous le devant, a fortement contribué a
développer, dans notre pays, une idée dont plu
sieurs négociants se trouvent déjà pénétrés depuis
longtemps, mais qui cependant, dans le principe,
n'a pas été appréciée par le public, souvent trop
indifférent et trop inerte quand il n'est pas poussé
dans les voies du progrès par des hommes spéciaux
entourés d'un certain prestige d'influence et d'au
torité. Depuis quelque temps il en a surgi comme
par enchantement. Ceux-ci s'appliquant sérieuse
ment tout ce qui se rattache leurs intérêts une
grande partie de la presse les chambres de com
merce en général, ont vivement insisté pour la
réforme l'idée a gagné du terrain on peut dire
aujourd'hui qu'elle est devenue générale le gou
vernement lui-même parait l'approuver, et les
chambres auront h discuter, sous peu, le projet qui
leur a été annoncé.
Mais si tout le monde est d'accord sur la néces
sité d'une réforme, il n'en est pas de même des
questions de détail. Se fera-t-elle franchement en
faveur du commerce, eu lui facilitant les commu
nications tout en diminuant ses charges devenues
exorbitantes; on bien persistera-t-on a vouloir
prélever, au profit du trésor, une somme aussi
importante que celle qu'on perçoit actuellement?
Le commerce demande des facilités: le gouverne
ment tient a maintenir ses recettes; voilà toute la
difficulté.
Il n'est pas douteux que si l'on adopte la taxe
uniforme de 10 centimes pour la lettre simple, le
mouvement de la poste augmentera notablement,
mais n'apportera pas au trésor, an moins dans les
premières années, une somme aussi élevée que celle
qu'il perçoit sous le régime actuel. Cependant nous
n'hésitons pas nous prononcer énergiquemeiit en
sa faveur, d'autant plus que des lois récentes sur
le timbre obligatoire des effets de commerce et des
lettres de voiture ont imposé au négoce une con
tribution très importante.
Mais que l'on n'imite pas la France, où l'on
n'accorde pour les lettres simples qu'un poids
maximum de 7 172 grammes. Pour peu qu'on
emploie un papier un peu fort ou de grand format,
ce poids est dépassé, et la lettre y est assujettie
un supplément de port, ce qui donne lieu des