PAYS-BAS. La HaAs, 12 février.
FRANCE. Paris, 14 février.
Dimanche soir, 11 février, la re'union
de l'Archiconfrérie, M. le curé de Notre-
Dame- des-Vicloires a donné lecture d'une
lettre fort touchante, par laquelle les cinq
malheureux qui viennentd'être condamnés
mort par le conseil de guerre, Daix, Vap-
pereau jeune, Lahr, Nourry et Choppart
réclament instamment les prières des asso
ciés. Us chargeaient en même temps M. le
curé d'obtenir de Mgr. l'Archevêque qu'il
leur fût permis de recevoir les sacrements
de l'Eglise.
L'un d'entre eux, qui n'a point fait sa
première communion, se fait instruire par
un prêtre pour se réunir ses compagnons.
M. i'abbé Desgenettes ajouta avec une émo
tion profonde, que lui-même, le lendemain,
il se rendrait au fort de Vanves, pour pré
parer les cinq victimes leur prochain
sacrifice, si la justice humaine est réelle
ment sans miséricorde. Qui ne reconnaîtrait
ici l'influence salutaire de la religion? Elle
seule peut ainsi changer les cœurs et cal
mer les plus violentes passions. Elle seule
également peut donner des consolations
dans de si terribles épreuves.
Nous lisons dans l'une de nos corres
pondances:
On parle tout bas sur certains bancs
de l'Assemblée de la remise faite en haut
lieu de correspondances importantes qui
jetteraient une vive lumière sur certains
faits de conspirations et de coalitions poli
tiques, dont on a parlé plus ou moins clai
rement dans ces derniers temps. Suivant
ce qu'on dit, ces révélations seraient de
nature écarter des entourages du minis
tère certaines influences qui jusqu'au
jourd'hui auraient paru peser très-sérieu
sement sur sa direction politique.
On parle de la nomination de M. Jé
rôme-Napoléon Bonaparte l'ambassade
de Madrid, et de celle de Lucien Bonaparte
(frère de M. Pierre Bonaparte), au poste
de consul-général Livôurne.
Des dépêches pressées sont parties
hier au soir du ministère des affaires étran
gères pour M. d'Harcourt, notre Ministre
près du Saint-Père. On croit qu'elles por
tent de nouvelles instructions par suite des
derniers événements de Rome.
ANGLETERRE. Londres, 13 février.
BAVIÈRE.
On ne sait encore rien de positif tou
chant la crise ministérielle, mais nous
apprenons que le Roi est décidé accepter
la d^nission du ministère. Jusqu'ici on
pet^l peine prévoir si le nouveau cabinet
sera formé d'hommes de la gauche ou de
l'ancien système, ou bien encore d'une
coalition du centre avec la gauche. On
parle d'une prorogation, même d'une dis
solution de la Diète. Le Roi aurait, prétend
on, refusé d'accueillir l'Adresse de la Se
conde Chambre. Une telle démarche serait
en tous cas des plus imprudentes et aurait
les conséquences les plus funestes.
(Gazette allemande.)
NORWÉGE.
ÉTATS ROMAINS.
même sod. Seulement, elles soot d'une nuance un
peu plus bleuâtre, et l'on peut remarquer que le
feston qui borde la circonférence de la pièce est
loin d'avoir la même pureté de dessin que les pièces
frappées dans les établissements du gouvernemeu t.»
KECRaUGIE.
François Santon de son vivant, chef de claque
de différents théâtres de Paris, et, en dernier lieu
du Gymnase, vient de mourir.
Quelques désordres ont éclaté avan-hier Ge-
mert, près de Helmond (Braband septentrional),
parmi les tisserands qui réclamaient une augmen
tation de salaire et qui, rassemblés en bandes nom
breuses, ont brisé les vitres de quelques maisons
et entre autres de celle du bourgmestre. Un déta
chement de troupes a été envoyé de Bois-le-Duc
sur les lieux.
Du i4. Les nouvelles de Gemert (Brabant
septentrional) annoncent que la tranquillité y est
rétablie. Deux ou trois fauteurs ont été arrêtés et
amenés Bois-le-Duc.
Les deux Chambres des États-Généraux se
sont réunies le i3 la première sous la présidence
du comte de Limbourg Stirumla second sous la
présidence de M. Anemaet, doyen d'âge. Ellèsont
nommé les commissions chargées de la vérification
des pouvoirs dé leurs membres.
Pendant l'année i848, 55i individus ont
émigré de la province de Gueldre pour les Etats-
Unis en 1847 le nombre des émigrants avait été
de i,515 personnes.
La commission chargée d'ouvrir nne enquête
sur la situation de l'enseignement supérieur, con
clut, dit le Groninger Courant, que les établis
sements consacrés h l'enseignement supérieur ne
soot nullement dans une position en rapport avec
les progrès des sciences et exigent une réforme
radicale. Cependant,le ministre de l'inlérieurayant
déclaré que le gouvernement ne pourra proposer
aux Chambres d'augmenter les crédits accordés, la
commission propose de fondre les trois universités
en une seule, a moins que les provinces n'accordent
des subsides nécessaires pour mettre ces établisse
ments sur un pied convenable.
On assure que le gouvernement s'est prononcé
sur l'appropriation du Panthéon, qui décidément
ne serait pas rendu au culte. Un projet de décret
serait présenté prochainement. D'après ce projet,
ce monument serait consacré a la sépulture des
grands hommes mais on n'y admettrait provisoi
rement que ceux qui sont morts avant le commen
cement du siècle.
Hier matin, vers dix heures, les habitués de
la Banque ont pu croire un instant qu'ils étaient en
Californie. La grande cour était en partie couverte
de ce précieux métal, pour lequel tant d'hommes
vont aujourd'hui laisser leur vie en Amérique.
Voici ce qui était arrivé au moment où l'on char
geait sur une voiture un baril cerclé en fer, conte
nant, disait-on, un demi-million de francs en or,
le baril s'est défoncé par suite d'un choc; de là la
pluie d'or qui a, en un instant recouvert le pavé
de la cour. Une vingtaioe de soldats sont sortis
pour protéger les ramasseurs; pas une pièce n'a
manqué l'appel.
Des lettres des îles Sandwich, reçues par la voie
de Mazatlan, confirment le récit du drame terrible
dont le navire V A me lia a été le théâtre dans l'O
céan pacifique. Ce navire avait bord 3oo,ooo
dollars en lingots d'or. Cette somme a été déposée
l'arrivée du navire entre les maius du consul
géuéral britannique.
Nous apprenons, dit le Standard, que des
commandes considérables pour diverses sortes de
fers, mais principalement pour des rails et des fers
en barres destinés aux États-Unis sont eu voie
d'exécution. Ces contrats ont été conclus très-bas
prix bien au-dessous des cours actuels. Mais nos
principales usines trouveront dans ces commandes
le moyeu de travailler pendant trois ou quatre
mois, période pendant laquelle il n'est pas probable
que les salaires des ouvriers soient augmentés.
La Chambre des Députés de Bavière a adopté
une proposition par laquelle elle déclare que l'Al
lemagne ne pourrait exister sans l'adhésion de
l'Autriche, et elle prescrit aux députés bavarois
qui siègent Francfort de se retirer de l'Assemblée
dans le cas où les députés autrichiens la quitteraient.
Munich le 11 février.
On écrit de Christiania, le 1" février: Les
lettres que nous recevons aujourd'hui de Vang,
dans le bailliage de Hedemarken province d'Ag-
gershus, et qui sont du 28 janvier, annoncent qu'il
y faisait un froid si rigoureux(4odegréscentigrades) 1
que le vif argent gelait et que les personnes qui se j
trouvaient en plein air perdaient la respiration.
C'est là un phénomène dont, de mémoire
d'homme, il u'y a pas eu d'exemple dans cette con- 'j
trée.
On nous écrit de Rome, dit VUniversque les
révolutionnaires, maîtres de cette ville, ont formé j
le projet de faire décréter par la Constituante la i
confiscation des bieU6 de tous les émigrés. Or, on 1
sait qu'un très-grand Dorabre de personnes ont I
quitté Rome et les États romains depuis que le Pape
est Gaëte; que ce nombre s'accroît chaque jour,
grâces aux mesures révolutionnaires prises par le
gouvernement, et que dans ce nombre se trouvent
naturellement les familles les plus riches. Une pa
reille mesure n'aurait pas seulement pour effet de
réduire ces familles la misère, elle ferait inévita- j
blement disparaître une foule de richesses, qu'elles
seules peuvent conserver. Une fois tombés entre
les mains des démagogues, que deviendraient tant i
de tableaux, de statues, d'objets d'art de toute es
pèce qui ornent les palais des familles patriciennes?
Ce serait une nouvelle invasion de Barbares, et
Rome en porterait longtemps les marques.
Du reste, le nombre des émigrés, si grand qu'il
soit, ne paraît pas suffisant. C'est pourquoi on songe
déjà aux moyens de l'augmenter, eD exigeant le
serment la nouvelle forme de gouvernement que
doit proclamer la Constituante. On sait bien que ce
serment sera refusé d'abord par le clergé séculier
et régulier en masse, ensuite par quantité de ci
toyens qui sont demeurés fidèles la foi de leurs
pères. Or, refuser le serment, ce sera se déclarer
traître la patrie, et il faudra bien fuir pour échap
per aux comités de salut public.
On écrit de Rome, le 5 février, YAlba
La commission provisoire municipale de Rome
annouce que l'Assemblée nationale constituante
sera ouverte le lundi 5 février. Les représentants,
après avoir entendn la messe du Saint-Esprit daDS 1
l'église de Santa-Maria in Aracocli, onze heures
du matin descendront du Capitole, se rendront
la place de la Chancellerie et entreront dans ce pa
lais où l'Assemblée doit résider. Les représentants
du peuple seront accompagnés des chefs des quar
tiers avec leurs insignes, par la commission muni-
cipale ainsi que des autres citoyens. La garde civique
et la garnison feront partie du cortège. Les habi
tants des maisons devant lesquelles passera le cor
tège devront les décorer. Le soir il y aura illumi
nation et concert.
On écrit de Rieti l'Armonia de Turin
Mgr. Curoli a été frappé d'apoplexie au mo
ment où il venait de voter pour la Constituante.il
a vécu assez pour faire écrire au cardinal Castracane
qu'en allant voter il n'avait fait que céder la ter
reur qu'on lui avait inspirée spinto da un timor
grave incussogli), mais que, dans son bulletin, il
n'avait écrit d'autre nom que celui de Pie, son vé
ritable ami et son seul légitime souverain.
v II est très-probable que la terreur faite ce
prélat faible et malade a déterminé l'attaque la
quelle il a succombé. Sur les auteurs de ces menaces
retombe donc la responsabilité de sa mort ce sont
eux qui l'ont tué.
Le Moniteur romain publie un récit pompeux
de la fête pour la proclamation des élus de Rome
la Constituante. Ce sont Sturbinetti, 16, i 53 suf
frages, le premier qni ait protesté contre la politique
de Pie IX, disent les feuilles révolutionnaires; Ar-
mellini, l'un des ministres, 13,175; Sterbiui, autre
ministre11,718; Muzzarelli, président du conseil,
1 1,555; Galetti, membre de I ex-junte, 11,277;
Scifoni, inconnu, 9,859 Catnpello, ministre de la
guerre, g,3i 1 de Rossi, ancien ministre, 7,706,
Calandrelli, inconnu, 7,697; Gabussi, inconnu,
7,og5; Mariani, ministre des finances, 6,777;
prince de CaDino, 6,44o.
Parmi les noms qui ont obtenu le plus de voix
après les élus, nous remarquons celui du P Ven
tura, qui vient le dix-neuvième, 4,008 voix; celui
d'Angelo Brunetti,Ciceruacchio, qui vient le vingt-