JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N» 3279.
32me année.
Le Progrès n'ayant rien répondre aux
articles que nous avons successivement
publiés, s'accroche des banalités ou
des considérations secondaires il voudrait,
par exemple, que les personnes qui nous
communiquent leurs idées, déclinassent
leurs noms; afin d'avoir le plaisir de les
attaquer dans la suite avec plus de per
sonnalité. Or, qui ne voit que cela n'ôte-
rait, et n'ajouterait rien leur vérité?
Que si notre confrère veut être le grand
protecteur de la publicité, qu'il prêche par
l'exemple. Pourquoi ne portent-elles pas
un nom ces attaques hebdomadaires con
tre notre sainte religion; ces sarcasmes
incessamment lancés contre les ministres
de nos Autels; ces outrages révoltants dont
on ne craint pas d'abreuver toute occasion
nos Évêques et rûème les souverains Pon
tifes? On a pu lire bien souvent dans le
ournal voltairien des insinuations malveil-
antes, des élucubrations impies, des feuil-
etons immoraux et des blasphèmes contre
des saints que l'Église honore d'un culte
public, et dont cependant on ne s'avisa
jamais de faire connaître les auteurs. C'est
donc bien ici le cas d'appliquer le proverbe:
Medice, cura teipsum.
Dans son dernier numéro la feuille aris
tocratique, dans l'espoir sans doute de por
ter quelque soulagement aux doléances de
ses amis, est venue faire la guerre un
honorable bourgeois de la ville, qu'elle
suppose être l'auteur d'un article qui a
paru dans notre journal. Cela lui donne
occasion de détacher son adresse quelques
imputations méchantes et injurieuses.
Quoique nous ne voulions pas que ce fait
serve de précédent, nous déclarons ici que
ces suppositions sont de l'invention de notre
confrère, et que la personne désignée par
lui est tout-à-fait étrangère la polémique
que nous avons entamée avec notre trium
virat yprois.
Nous tenons ajouter cependant que de
nouveaux articles nous arrivent en abon
dance, en sorleque lechoix nous embarasse
souvent le plus; tellement on devient las
fie porterie joug d'une coterie hostile la
sage administration de nos affaires, la
tranquillité et au bonheur'public. Nous
aimons exprimer notre reconnaissance
envers nos collaborateurs, et nous leur
donnons l'entière certitude que, malgré
tous les moyens qu'on emploie pour nous
intimider, nous continuerons combattre
le pouvoir occulte qui ne cherche qu'à do
miner, et qui se vante de vouloir protéger
l'industrie et le commerce afiin de mieux
installer partout ses créatures.
Les rédacteurs du Progrès n'ont pas
besoin de signer, on les signale du doigt
leurs excentricités comme les soulards et
les fous. Quand on ne defend que les idées
partagées par la généralité des gens de
bien, alors en effet il est difficile de deviner
qui sont ceux qui prennent part la polé
mique. C'est ainsi qu'on se rend compte du
désir du Progrès de voir signer nos articles.
Quel droit a-t-il cette complaisance de
notre part? Quel motif fondé sait-il en
alléguer
Le Progrès, journal des coteries, dans
son N° de samedi dr rend an compte fabu
leux du carnaval de Messines, et y parle
de nouveau des honnêtes libéraux de cette
localité, et se récrie sur des scandales com
mis par les riches, (c'est-à-dire, par ceux
qui n'ont pas eu besoin des secours pécuniaires
de quelques autorités pour se déguiser), alors
que tout s'est borné une représentation
burlesque ayant pour objet un loup....t.
des environs que tout le monde connaît
pour avoir semé la division qui règne mal
heureusement depuis quelques années
Messines, ville jadis si calme et dont les
habitants si paisibles étaient cités comme
types de gaïté et de fraternité, avant que
ce loup ne fût entré dans sa bergerie.
N'est-il pas déplorable qu'à propos d'une
insignifiante mascarade l'on vienne de nou
veau aigrir les esprits et par ces provoca
tions perpétuer la désunion?
Puisse cet état de choses avoir bientôt
un terme! Puissent les Messinois ne plus
être dupes de ces grands comédiens qui ne
se bornent pas vouloir dominer la ville
d'Ypres, mais poussent la vanité jusqu'à
briguer du renom dans un village! Puissent-
ils enfin se guider, comme autrefois, par
leur gros bon sens qui les distingue, et ils
serontbientôtconvairfcusque leurs propres
lumières leur serviront mille fois mieux
que celles qu'ils tirent des lanières et des
cartons!!!
A Monsieur le rédacteur du journal le
Propagateur Ypres.
vérité et justice.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez, les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX. DE U'ABDXXEMENT, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3-5o. Un n" t5.
Ce Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions l> centimes fe ligne.)
7F^SS) 3 MARS.
Ud homme vénérable, qui passait modestement
son chemin en fesant le bien, et qui emporte des
regrets universels, vient de succomber, encore dans
la force de l'âge, une courte maladie. Nous vou
lons parler de M. l'abbé Maerlen, vicaire de la
cathédrale, le digne neveu de feu M. le doyen
Bouckaert. M. Maerten avait reçu Dimanche les
derniers Sacrements. Il demeura pleinement pré
sent sauf de courts intervalles jusqu'à l'instant de
son heureuse mort, arrivée Vendredi, 2 heures
du matin. Un calme sereio, apanage d'une vie
vertueuse, et signe avant coureur d'une félicité qui
approche, dominait les douleurs des derniers jours.
O la sainte philosophie, que celle du chrétien fer
vent arrivant au terme de sa carrière I La dignité
empreinte sur la physionomie du vicaire se rehaus
sait par chacune de ses paroles. Avec cette con
fiance qui ne saurait appartenir qu'à la vérité
Jamais, disait-il, je n'aurais cru qu'il y eût autant
de consolation dans la mort. A la demande s'il
souffrait beaucoup, il répondit ce que je souffre,
je l'endure volontiers en expiation de mes fautes.
Comme on exprimait la crainte de le perdre et
l'espoir qu'il guérirait J'ai été un peu surpris
répliqna-t-il, quand il fut question de m'adminis-
trer, je ne me croyais pas si loin mais maintenant
je suis préparé, que la volonté du Seigneur s'ac
complisse. Une autre fois, il ajouta dans le même
sens C'est vrai, je pourrais vivre encore dix ans
par exemple, mais savoir si j'obtiendrais alors
la faveur d'une si bonne préparation. Cette sim
plicité naïve et sublime était sans contrainte et sans
émotion. Insensiblement il témoignait le désir de
converser exclusivement avec Dieu, et c'est ainsi
qu'il s'éteignit doucement, presque sans agonie.
Son corps a été exposé avec ses ornements sa
cerdotaux sur un lit de parade dans sa demeure.
Durant toute la journée, on a été admis contem
pler une face chérie, que la mort a peu dérangée.
Les obsèques de ce pieux et charitable ami de tous,
mais surtout des pauvres, seront célébrées Mardi, 6
Mars, l'église de S'-Martin.
WIO-IT»
Yphes, le 2 Mars 1849.
A Monsieur l'Éditeur du PROPAGATEUR,
Monsieur,
Pour couper court aux suppositions mal
veillantes du Progrès, sur mon compte, propos
d'un article de votre journal, ainsi qu'aux
méchantes conséquences qu'il lui convient d'en
tirer, je déclare que je suis complètement
étranger a la rédaction du Propagateur, et que
je n'y ai jamais coopéré, non plus qu'à celle
de toute autre feuille, sauf pour fournir quel
ques notes relatives l'octroi sur les bières.
Après ce démenti positif, je n'ajouterai pas
un mot pour relever les imputations injurieuses
que la feuille soi-disant progressive détache
mon adresselibre elle de régaler chaque
jour ses lecteurs d'une pareille pâture.
Recevez Monsieur l'Éditeur, l'assurance de
ma considération, L. Mulle.
CORRESP ON DAN CE.
MESSIXES, le t« Mars 184®.
un habitant de messines,
ami de Tordre.
MESSINES, le «S février l§49.
Monsieur
Dans le temps deux journaux de votre ville se
sont occupés d'un fait qui aux yeux de leurs cor
respondants parut de la plus haute gravité et qui
intéressait notre localité, si je dis de la plus haute
gravité je crois ne pouvoir être accusé d'exagé
ration puisqu'il s'agissait d'une nfiaire dérouler
devant la cour d'assises, voici de quoi il s'agit.
Plusieurs habitants parmi lesquels figurent les
notables, fatigués de la conduite inconvenante de
quelques uns des membres de l'administration
communale et convaincus en âme et conscience
que le personnel de la régence laissait beaucoup
désirer, ont jugé propos l'occasion du renou
vellement intégral du conseil communal de faire
un appel aux électeurs afin de les éclairer sur le
choix qu'il importait de faire dans l'intérêt d'une
bonne administration cet effet ils ont formulé et
adressé tons les électeurs un soi-disant manifeste
dont le public s'est tant occupé et qui renfermait
quelques griefseontre l'administration ou quelques