JOURNAL D YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT. N® 3283. 32me année. TPS.SD^_17 Mars. On nous communique que le chef de Musique du corps des Sapeurs-Pompiers de notre ville, remarquant avec dépit le peu d'eiïet que produit sa musique sur le Public en général, vient d'augmenter le nombre des Musiciens, en prenant des élè ves de la musique communale. Si M' 0... croit obtenir plus de succès en refondant sa musique dans le genre fanfare et harmonie, il se trompe infiniment, car il est clairement démontré par les plus illustres composi teurs, tant anciens que modernes, qu'il est contre tousles principes musicaux d'opérer une telleorganisationQue M'O... sache bien que ce n'est pas en étourdissant les oreilles de nos habitants qu'il acquerra leurs éloges et leurs sympathies, mais en déployant des talents réels, tant comme Artiste exécutant que comme Compositeur, deux choses essentielles qu'il n'a pas encore prouvé de réunir en lui. Hier, le tribunal a résolu la question intéressante de savoir qui dans une décon fiture doit être payé d'abord, le propriétaire de la maison ou le boulanger. Le tribunal s'est prononcé en faveur du bailleur. A la dernière audience correctionnelle, un prévenu se hasarda de mêler un juron ses protestations de non culpabilité. M. De- codt, qui siégeait comme président, l'avertit immédiatementques'ilsepermettaitencore de blasphémer, il le ferait immédiatement conduire pour vingt-quatre heures en pri son par les gendarmes. Si le respect de Dieu et des bonnes mœurs était toujours défendu avec toute l'énergie des moyens légaux de la part des magistrats et des personnes constituées en dignité, ce serait un progrès beaucoup plus considérable que ceux dont on fait le plus de bruit par ces temps de paroles vides et sonores. M' Yrambout, avocat distingué du bar reau, allait hier commencer une plaidoierie, quand un messager vint lui apporter une lettre annonçant que sa mère était malade Poperinge. Le jeune défenseur pria immé diatement le tribunal de remettre l'affaire, tout en disant avec émotion quel était le motif de cette demande et de son désir de partir sur-le-champ. Cet incident fit une pé nible sensation, en même qu'il manifestait un beau sentiment de piété filiale. Monsieur le Rédacteur du Propagateur Dans nne compagnie de différentes per sonnes, où l'on avait fait bien des coq-à- l'âne, la conversation vint rouler sur les dépenses ruineuses qui accablent le budjet de la ville. Ma foi, dit un étranger présent, en entendant parler de 18,850 francs qu'on octroie annuellement au collège de la ville, une semblable manière de faire ne s'appel le pas régir ou gouverner, et bien sots les yprois de se croire des administrés en présence de pareils actes de prodigalité de la part de leur Régence. L'étranger se trompe depuis bien du temps déjà une notable partie des habitants de notre cité savent pertinemment qu'ils ne sont plus des administrés mais uniquement des con tribuablesesclaves du grand Vizir de la clique cartonnée. Dans sa lettre adressée la Commune (TXpres, M. Carton s'attache surtout pro tester de sa délicatesse. Que n'a-t-il prouvé son désintéressement et son amour pour le budjet, je veux dire, pour la chose pu blique! Il i m ni ili flIIL 'M VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne àYpres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume, PRIX DE I/ABD.VXEMENT, par trimestre, Ypres fr 3, Les autres localités fr 3 5o. Un n° 2Î. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine, (insertion* 19 centimes la ligne.) noQQriiTTT Après maints efforts, tentés dans le but de fixer les regards sévères de l'autorité sur l'éducation primaire communalema plume s'est reposée quel ques jours silencieuse, et ivre d'espérance d'en tendre bientôt les échos du pouvoir, répéter les soupirs et les cris de la vérité et de la justice. Pour mon plus grand plaisir comme pour celui de la généralité de mes concitoyens chéris, ce moment tant désiré, où la sagesse et la raison devaient se donner la main, pour briser les entraves de la défiance et de l'aveuglement, après un délai pro longé semble vouloir enfin paraître. En'dépit de toutes les machinations et des intrigues, ourdies par certains instituteurs dont la dignité se trouve com promise, pour amonceler les ombres de l'oubli sur leurs prouesses et leurs galanteries, l'œil scrutateur de uos magistrats s'est décidé chercher la vérité tout crûment dans son gîte. S'il faut en croire les conversations tenues, passé quelques jours, dans un cercle dont j'avais l'avantage de faire partie, quelques membres de la Régence se montreraient tout disposés h faire droit aux justes réclamations de la Cité entière, en voulant écarter de l'enceinte des écoles, ceux des membres de l'instruction primaire, a la charge de qui les griefs qu'on articule se verraient confirmés par l'enquête qui serait faite. Nous ne pouvons uousdispenser de prodiguer des éloges aux administrateurs dont l'intégrité de ca ractère a provoqué une semblable mesure. La gravité des choses ne demande rien tant qu'un exemple de répression prompte et efficace. Depuis trop longtemps déjà l'école communale ne fait-elle pas les frais de tous les entretiens de toutes parts il s'est manifesté une violente opposition contre la manière d'élever notre jeunesse ouvrière; les accusations les plus dignes d'éveiller l'attention de qui de droit ont été lancées contre une partie du persounel de l'enseignement primaire; des scènes indécentes auraient troublé plus d'une fois l'union domestique; des maitres auraient passé des nuits entières dans des maisons de débauche des subal ternes cédant h la pression de l'autorité se seraient avancés semblableraent dans les réceptacles du vice et du déshonneur. O infamie! des mentors qui dans toutes les leçons devraient commander leurs élèves un respect inviolable pour nôtre religion sainte, se permettraient de l'outrager, par les plus abominables blasphèmes vomis contre son divin auteur Mille autres plaintes se dressent encore contre le mode de vivre de ceux que l'on a chargés de former le jeune âge. Aucune jusqu'à ce jonr n'a pu être affaiblie et réfutée. Des imprécations et des invectives contre on honorable vicaire que l'absence de garanties présentées par l'établissement d'édu cation publique pourrait bien enlever tôt ou tard h l'enfant du peuple, au grand chagrin des pères et mères de famille, voila les faibles armes dont une,feuille irréligieuse et impie, a cru bon de se servir pour défendre ses honnêtes clients, comme elle se plait a les appeler. A la vue de cette réprobation générale, saurait-on demeurer sourd aux murmures les plus fondés puisqu'ils n'ont pu être détruits ni légalement, ni par la presse? Franchementje le demande, voudrait-ou s'obstiner h conserver en place des personnes dont la vie publique et privée ne ren contre nulle sympathie dans la cité qu'elles habi tent? Nullement. Et si comme nous aimons a le croire, l'enquête a été ordonnée dans des intentions de droiture et d'impartialité, nous ne verrons pas seulement sévir le pouvoir contre une malheureuse victime de l'égarement pernicieux; mais le vice, une fois de bon sera, frappé dans sa racine par la cognée de l'autorité. L'histoire du sac tabac dont il a été fait mention dans cette feuille, ne suffit-elle pas pour dessiller les yeux les plus prévenus? Nul doute d'ailleurs ne paraît exister quant la véracité de cette affaire les larmes d'une mère qu'un adroit stratagème initia aux égarements de son fils égale ment préposé h l'instruction publiquepourraient au besoin confirmer la sentence. Mais qu'est-il nécessaire d'entrer dans les dé tails les faits sont trop flagrants pour qu'on hésite h les admettre. Dès lors n'importe-t-il pas qu'on ne fasse nul atermoiement avec l'écart et le mauvais exemple au milieu du redoutable malaise des classes populaires, peut-on balancer un seul instant h sauvegarder les intérêts sacrés de la jeunesse! Magistrats, qui tenez en mainsles destinées de la ville, ne tardez donc pas de poser nn acte de la plus haute sagesse! et pour en faciliter la réso lution ne perdez pas de mémoire, que vous êies au pouvoir pour agir et non pas pour suivre avec une obéissance passive, l'avis d'une poignée de dicta teurs qui eux seuls prétendent gouverner toute la ville. Agréezetc. Un Yprois.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1