JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N» 3285. 32me année. FANTAISIES. NOUVELLES DIVERSES. 7PS.ES, 24 Mars. Le district électoral d'Ypres avait l'hon neur d'être représenté la chambre légis lative par un homme de mérite qui, en sa qualité de ministre, avait constamment joui d'une remarquable influence tant dans la chambre des députés que dans le sénat, et qui par ses talents avait su gagner l'admiration et l'estime même de ses ad versaires. Cette gloire faisait ombrage plus (Tune personne et surtout chez certaine famille de notre cité qui se croyait trop oubliée. Mais pour s'élever il fallait rabaisser l'au tre, et détruire dans l'opinion publique la grande renommée dont il était en posses sion. Aussi pendant longtemps rien ne fut négligé. Réunions et courses politiques, discours privés et publics, sarcasmes et calomnies, promesses et menaces, tout fut mis l'œuvre pour rendre odieux notre homme d'État, et obscurcir son nom. L'hargneux Progrès, afin de mieux seconder les vues de la coterie-cartonnée, continuait distiller son fiel contre la famille de notre représentant par une suite d'articles qui tous tendaient lui faire barrer le chemin de l'hôtel de la Nation. On le traita d'hos tile sa ville natale, d'ambitieux, d'égoïste. Enfin, l'on fit croire au public que lui, il était la cause des emprunts forcés qui avaient été imposés la Nation, et de la ruine prochaine de notre crédit financier. Sous des coups si rudes et si diversifiés allait disparaître de la chambre représen tative l'ex-ministre des finances, pour être remplacé par son cousin M. Alpb. Yanden Peereboora. Autant on avait décrié le pre mier, autant il fallait exalter son concur rent. C'était l'homme le plus accompli, qui promettait monts et merveilles. A son activité se joignait l'aptitude aux affaires publiques. On lui fit avoir autant de capa cité oratoire que de promptitude impro viser, ses discours l'Hôtel-de-viIIe, au Conseil provincial et même aux distri butions des prix l'école communale le prouvaientsorabondamment. Enfin, c'était un Phénix sous tous les rapports; et notre district avec un tel représentant ne pouvait manquer de devenir un autre paradis. Voilà comme la coterie a fait monter notre premier échevin. Mais arrivé au palais de la Nation, son étoile a commencé baisser; et s'il s'est fait remarquer Bruxelles, ç'a été moins par son éloquence que par un mutisme perpétuel et une inactivité complète; car nous ne sachions pas qu'il ait fait un seul rapport la chambre. Ainsi a pu se con vaincre tout le monde que celui que la feuille progressiste avait fait tant briller en second, s'est totalement éclipsé en premier. Le Progrès dans un long article sur les dénonciations que nous avons cru devoir lancer contre de graves abus existants dans l'écolecommuiiale, tourne continuellement côté de la question, et cherche, par des divagations malveillantes, faire tomber le blâme sur autre chose. Que ce journal aime tirer nos accusations en doute, cela n'élonue guères mais tant qu'il ne les aura pas mieux réfutées, il sera permis chacun de les croire irréfutables, et aux pères de famille d'hésiter cemeltre plus longtemps entre les mains de tels maîtres ce qu'ils ont de plus cher. Enfin quoiqu'on écrive sur ce ton, ce qui est noir deviendra difficilement blanc, et on aura plus que de la peine faire valoir comme honorable ce qui si évidemment paraît ne l'être pas. Quant la commission directrice, nous sommes très-étonnés que le Progrès ose s'en prévaloir pour justifier le corps pro fessoral, puisqu'il doitsavoir pertinemment qu'elle a été convoquée dans un tout autre butquededécouvrir le coupable, sur lequel pèsent les accusations de séduction qui courent dans le public. Si après tout notre administration com munale jugerait à-propos de ne pas écouler notre voix, nous la plaindrions, tout en croyant avoir rempli un devoir; cependant nous ne cesserions pas revenir de temps en temps sur une question si importante pour notre avenir. Bien des personnes regrettent d'avoir été consulter la devineresse qui était établie dans la petite baraque notre Grande- Place, parce qu'elle leur a fait entendre des choses qui sont de nature leur trou bler l'esprit pour longtemps on raconte entre autres qu'elle a prédit que le rédac teur en chef du Progrès ira finir ses jours dans une maison de santé. Quelle triste expectative pour le Journal cartonné! Et en vérité on semble remarquer déjà une teinte de rage dont depuis quelque temps sont marqués les articles qu'il publie. Si cette fatale prédiction doit se réaliser complè tement, une planète lumineuse ira dis paraître de l'horizon yprois. Quelqu'un ayant lu certain article de la feuille cartonnée, assura qu'il émanait de la plume du beau-fils de Jupiter d'Ypres. Sur la demande faite, quoi il reconnaissait le style de l'habitant de l'Olympe adminis tratif, c'est repondit-ilson incurable difformité morale. Une personne sensée avança dernière ment qu'elle ne connaissait pour moyen propre guérir le Progrès de sa fièvre clérophobe que dix années de douches et quinzeansderégimecellulaireàCharenton. Le Progrès assure que les accusations lancées contre les membres de l'instruction primaire ne sont que des calomnies. Nulle preuve ne vient l'appui de cette assertion toutes les plaintes restent encore debout. Car aussi bien que nous la feuille progressive connait cette maxime: quodgratis asseritur gratis negatur. Il est curieux de voir le Progrès se débat tre pour maintenir l'auréole de toute-puis sance sur la tête du chef de la clique oligarchique; cette manière de faire est en tout naturelle; car n'est-il pas juste que le fils défende son père? La feuille cartonnée craint que la Corn- mune cC Ypres et le Propagateur n'amènent la désunion dans la ville. De juste l'Union a conduit ses créatures aux lucratifs, la désunion qu'elle cherche combattre les détrônera un jour. Un arrêté royal du 17 mars, accorde un subside de 1,400 fr. l'administration com munale de Kemmel, pour l'aider couvrir les frais d'empierrement d'une partie du chemin vicinal conduisant de cette localité vers la route d'Ypres la frontière de France. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'AROIIENEXT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° aî. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine, (insertions 19 centimes la ligne.) CELUI (Il BRILLE EN SECOND, S'ÉCLIPSE SOUVENT EN PREMIER. Un assassinat a été commis mardi h Havinnes, près de Tournay; une fermière restée seule au logis, pendant les vêpres, a reçu trois coups de couteau la gorge, par le domestique d'une autre ferme de l'endroit l'assassin a été arrêté le même soir dans la ferme qu'il habitait. On espère sauver les jours de la victime. Le sieur François Torrelle, se promenant lundi dernier le long du canal de Fumes, a en un accès d'épilepsie, est tombé dans l'eau et s'est noyé. Dans une dispute qui s'est élévée dimanche entre deux frères Wielsbeke (Flandre occiden tale), l'un a porté l'autre quatre coups de couteau, qui mettent sa vie en danger. Le ooupable est I arrêté.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1