- Avant-hier, les troupes casernées Parisontété consignées dans leurscasernes. Hier malin, vers midi, quelques patrouilles ont parcouru les abords de l'Assemblée. La Tribune des Peuples, organe spécial des réfugiés politiques, publie ce matin la note suivante On nous affirme que tous les Italiens en étatde porter les armes, résidant Paris, sont parfis ou font leurs préparatifs de départ pour aller défendre la cause tle l'indépendance. Nous n'attendions rien moins de leur pa triotisme. Nous l'avouerons, ces préparatifs de départ noussemblentun peu tardifs; nous croyons même qu'il eut été plus méritoire de partir aux premiers bruits de guerre qu'après la Gn de la campagne. Une lettre de Genève publiée par le Journal de l'Ain, annonce que les débris de l'armée sarde se sont jetés dans le Simplon et qu'on'les attend en Suisse. Genève va recevoir pour garnison deux bataillons fédéraux. On dit que le commandataire du jour nal de M. Proudhou, le Peuple, est un Po lonais fort riche. PIEMONT. fluence des souscripteurs est peut-être encore plus considérable. A côté des chiffres, nous voudrions pouvoir placer l'expression des sentiments qui se produisent chaque instant dans les bureaux de la souscription. M. Cavé, membre du conseil général du département de la Seine-Inférieure, vient d'adres ser M. Barbet, président de ce conseil, la propo sition de former un comité de conseillers généraux chargé d'organiser dans le département la sous cription nationale que le comité électoral de la rue de Poitiers a ouvert Paris pour opposer la pro pagande anarchique et socialiste une propagande des principes d'ordre et de conservation. Nous espérons que cet exemple, qui peut avoir de si grands résultats, sera suivi par les conseillers gé néraux des autres départements. Le président de la République vient, dit-on, d'envoyer auprès du Roi Charles-Albert un am bassadeur chargé d'engager l'ex-Roi Piémont de venir en France, où il serait reçu avec tous les honneurs dus a son rang et h sa grande infortune. On nous confirme, d'un autre côté, le bruit qui a déjà couru, que le Roi Charles-Albert s'était embarqué pour le Portugal. Ou mande de Lyon, le 3t mars Par suite des derniers désastres arrivés en Italie, et pour pa rer aux éventualités qui peuvent survenir, une division de l'armée des Alpes a reçu l'ordre de se concentrer sur l'extrême frontière. Déjà le mou vement est commencé. M. Brofferio, député du Parlement de Turin, vient d'arriver Paris. Il a quitté la ville dans la nuit du 25 au 26. Le bulletin du choléra, donné par VUnion médicale, confirme ce que nous disions hier d'une diminution déjà observée dans l'intensité de la ma ladie. Les deux derniers jours ont fourni 98 nou veaux cas pour les hôpitaux civils, tandis que les deux jours précédents avaieut donné le chiffre de 17t. N En résumé, depuis que le choléra s'est montré de nouveau Paris, c'est-à-dire depuis trois se maines, le chiffre des individus atteints s'est borné quelques centaines pour une population de plus d'un million d'habitauts; et, en )832, pour une population qui n'allait pas 800,000, on comp tait, dès le dix-huilièine jour de l'épidémie, 12 k 13,ooo malades et 7,000 morts. Le bruit s'étarit répandu en Algérie que le gouvernement allait mettre en liberté Abd-el- Kader, qui avait donné sa parole de se rendre la Mecque pour y finir ses jours, des pétitions, adres sées l'Assemblée nationale, se signent dans toutes les principales villes de nos possessions d'Afrique pour demander que le gouvernement renonce ce projet, qui serait la ruiue du pays. Voici un extrait des Petites-Affiches Ju-_ gement des criées de la Seine du 19 août i848, contenant adjudication madame Ledru-Rollin, moyennant 6i2,5oo fr.d'une propriété, dite Y Hôpital de Bon-Secours, avec un grand terrain; un hôtel dit Hôtel de Richard Lenoir, avec grand jardin; un grand terrain avec constructions, sur le derrière de l'Hôpital de Bou-Secours; un bâtiment avec terrain, machine vapeur, etc. ANGLETERRE. Londres, 31 mars. Hier soir Londres, au départ du courrier, les flammes d'un violent incendie dévoraient le vaste bâtiment du Théâtre-Olympique. De tous les quartieis de la ville on apercevait les flammes et la fumée jaillissant de l'immense foyer. Malgré l'ac tivité des pompes et les nombreux secours arrivés sur le lieu du sinistre, non-seulement on ne concevait aucune espérance de sauver la moindre partie de l'édifice, mais on avait des craintes sérieuses pour les maisons voisines. Le théâtre olympique .avait été construit il y a une trentaine d'années par Philippe Astley; une partie de la charpente provenait du vaisseau la Ville de Paris pris sur les Français dans la dernière guerre et doot le Roi Georges III avait fait cadeau Astley, pour qui il avait de la bienveillance. Les mâts du vaisseau formaient les poutres et ont résisté au feu même après la chute du toit. Hier la Reine des Belges et le comte de Neuilly, son auguste père, ont honoré de leur présence le panorama de Burford Londres. Bourse de Londres du 3o. La hausse a fait aujourd'hui de nouveaux progrès. On paraît généralement convaiucu dans la Cité que les gouveruemeuts de France et d'Angleterre conti nueront d'agir de concert dans les affaires d'Italie et de suivre, pour en amener la solution pacifique, une politique sage et éclairée. Celte confiance réagit heureusement sur les fonds publics. La liqui dation a presque exclusivement occupé aujourd'hui les spéculateurs en fonds étrangers, cette opération a été assez difficile pour les mexicains qui ont donné lieu ces jours derniers de nombreuses transactions et ont éprouvé de fortes fluctations. Les prix sont peu près les mêmes qu'hier. Sambre et Meuse 4 1/8. ESPAGNE. Madrid, le 2o mars. Le projet de loi présenté hier au Sénat par le Ministre des finances, tend demander l'autauri- satiou de procéder de concert avec le Saint-Siège au règlement défiuitif des affaires du clergé, sans s'écarter des bases insérées au projet. On dit que la Reine compte se rendre Aranjuez la fin de la semaine. On croit que les Cortès ne siégeront pas au-delà du mois d'avril. Ou mande d'Ingualada, le 20 mars: La coloiiue de Mauzèsa a eu hier, sur les limites des communes de Castellfollit et Odeua,une rencontre avec une bande commandée par Carcâua, de cette ville. Le résultat de celte action a été la destruction complète de la factioncar des 37 hommes qui la composaient, 5 seulement ont pu se sauver. Le Cabecilla lui-même a été fait pri sonnier avec 21 des siens, 11 factieux ont été tués. La colonne mobile aux ordres de Miguel Vila, autrement dit Caletrus, est arrivée aujourd'hui au même endroit, après neuf heures de marche. S'étaut embusquée pendant la nuit dans une maison, elle a surpris une autre bande de sept hommes, doot un a été tué; les six autres ont été faits prisonniers. Parmi eux se trouvent un com mandant qui procédait l'inhumation des morts de la veilleet un déserteur du régiment de Soria, qui a été fusillé le 26 Jdu Peuple.) Il n'y a pas eu de bourse Madrid, le dimanche 25 mars. On lit dans la Nazione de Turin Tous est perdu, même l'honneur du Piémont J'ai cherché la mort dans les rangs des soldats et Dieu me fait survivre ce désastre. Je dépose la couronne, et j'y renonce en faveur de mon fils et je pars pour je ne sais où. Voilà, dit-on ce que Charles-Albert écrivait au ministère après la journée de Novare. Après s'être battu jusqu'à ta fin partout où la mêlée était la plus ardente, com me un simple soldat, voulant éviter de plus grands sacrifices au Piémont, Charles-Albert a déposé le sceptre et il est parti pour le couvent S'-Maurice dans le Valais, dans le plus strict incognito; il voyage sous le nom de comte de Bard, accompagné seulement par M. Camalero, courrier de cabinet, et M. Valetli. Nous extrayons les passages suivants de la cor respondance de Turin, du 27 mars, publiée par le Journal des Débals Il y a des gens qui assurent que le vieux ma réchal savait ce qu'il faisait en pénétrant chez nous. Outre ses gros bataillons, il avait, ce qu'on prétend, des affidés Turin, qui l'ont instruit de tout. 11 savait que les habitants ne bourgernient pas, et que beaucoup de soldats et d'officiers ne voulaient pas se battre. Ses affidés lui ont tenu parole. Avant la bataille, on a fait circuler dans les rangs de petits imprimés dont j'ai un exem plaire sous les yeux et que voici Soldats, pour qui croyez-vous combattre? Le Roi a été trahi. La République est proclamée Turin. La démoralisation et le découragement se sont rois dans l'armée piémontaise; il y a eu désaccord, désordre au moment décisif. On prétend encore que si M. Gioberli voulait retarder la guerre c'est qu'il savait l'existence d'une conjuration pour faire tout manquer. On assure qu'il tenait cela de M. Abercromby, qui lui avait dit que si l'on entrait en campagne, on serait vaincu, cause des dispositions prises par les deux factions, dont l'une travaillait pour la réaction et l'autre pour la République. Ce que les républi cains souhaitaient le plus, c'était la perte du Roi. On lit dans la correspondance de Turin du National Le Roi Charles-Albert a donné, dans ces der niers moments, les preuves les plus éclatantes d'un courage digne d'un meilleur sort. Voyant que plu sieurs régiments refusaient de se battre, il s'est avancé vers eux en les engageant, par tout ce qui peut émouvoir le cœur d'un soldat, défendre la patrie. Voyant que ses efforts étaient vains, il s'est jeté genoux devant un régiment, et, la mort dans l'âme, il s'est écrié: Si ce u'est pas pour votre Roi, si ce n'est pas pour votre indépendance lâches, du moins, mourez pour l'honneur de l'uniforme, pour la gloire de vos armes. Ses prières, ses supplications, tout a échoué devant les instruments aveugles d'une infâme réac tion, qui, jusque dans les rangs de l'armée, avait, de longue main, répandu ses maximes corruptrices. Alors, déchirant sa tunique et brisant son épée, le Roi s'est retiré, disant qu'il ne porterait plus un uniforme déshonoré. On mande de Ferrare, le 23 mars, YAlba Nous recevons la nouvelle que dans les jour nées des 20 et 21 mars, 6,000 hommes de la gar-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 3