JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. IV' 3290. 32me année, 7??.2S, 11 AVRIL. Le journal Voltairien de celte ville pour suit son œuvre fanatique avec une rage en tout digne du fameux philosophe de Ferney que le rédacteur de celte feuille ordurière semble s'être choisi pour parfait modèle Écrasons l'infâme! Exterminons les prê tres! telle était la devise du patriarche du l?""" siècle. Bafouons la soutane; insultons la tonsure; telle est aussi la pensée de l'écrivain irréligieux qui rédige le Progrès d'Ypres. Chaque numéro, en effet, offre une preuve flagrante de cette assertion faite. Deux fois par semaine, ce journal dont tout homme qui se respecte ne peut plus supporter le regard, ne fourre-l-il pas du clérical et du jésuitique, en tous ses arti cles, dans l'intention visible de déconsidérer et d'avilir les ministres de nos sacrés au tels? Partout ce publiciste clérophobe ne fait-il intervenir les jésuites? et nese prend- il ignoblement aux prêtres là, où personne ne songe pas le moins du monde les trouver en cause. Ainsi nos critiques sur le gaspillage des deniers publics, relative ment aux 18,850 francs que la ville accorde un collège qui ne compte pas quarante élèves payants ont-elles valu aux vicaires de celte ville toute une volée d'injures. Il n'est point jusqu'à la grue du bassin qui n'ait servi de molif mille sarcasmes, contre les ecclésiastiques de la cité. Celle tactiquedu l'rogrès, peut-elle plaire au public clairvoyant et honnête? Est-ce bien en espoir de cause que les hommes qui patronnent la feuille cartonnée s'en prennent indignement aux prêtres pour affermir leur piédestal qui chancelle sur ses bases? Qu'ils ne se berçent point de cette vaine espérance. Les masses trop heureusement ne se laisseront plus affrayer par le fantôme clérical dont le Progrès s'ef force de signaler bénévolement la présence. L'enveloppe dont nos oligarques se servent pour cacher leur ambition envahissante, est par trop usée pour que leurs désirs insatiables ne paraissent clairement aux yeux de tous. On n'a que faire des vertueux Milords du Progrès, qui s'adjugent toutes les places lucratives, bien qu'ils régorgent de fortune personnelle. Chacun s'irrite et s'indigue contre cette clique de dictateurs qui du haut de la Concorde règlent leurs affaires, sans songer celles des contri buables, et qui tranchent les questions commerciales et industrielles, avec la luçi- dité d'esprit qu'ils puisent dans leurs verres de Champagne, sans se livrer jamais au cune élude sérieuse. Quoiqu'en fasse le brocanteur des sottises cléricales, ses jours administratifs sont comptés. Les électeurs n'attendent que le moment pour se choisir des magistrats communaux qui siègent l'hôtel de ville, et non pas dans la demeure du grand vizir, chevalier de Guillaume. Nos pieds sont levés, et tous, nous voyons arriver impatiemment l'heure de donner le coup qui fera descendre des marches de la magistrature, une famille égoïste, domi natrice, odieuseà tousceuxqui connaissent sa dégoûtante manière d'agir. Dans son dernier numéro, le Progrès avance que si les impôts sont lourds c'est aux fameux financiers catholiques, dont toute la science paraissait consister faire rendre l'impôt ce qu'il pouvait donner, qu'il faut attribuer la faute. Rien de si juste. Il n'y a que les catholiques qui soient capables de voter des dépenses inutiles. Les libéraux sont trop bons financiers. Nous en avons la preuve en ville. Les 1,500 francs qui figurent sur le budget pour frais de l'intéressante musique des Pompiers, et les 18,850 francs que le trésor fournit au collège communal, dont le rédacteur du Progrès est le type, sont l'œuvre des catho liques, voir même des cléricauxdes jésuites, des puritains, des Baziles, et des onctueux comme la vipère. Un temps charmant a favorisé la revue de lundi ce n'est que lorsque les différents corps avaient regagné leurscasernesqu'une pluie abondante est venue subitement tomber. Heureusement,que l'uniforme de Milord du Progrès n'a pas eu essuyer l'averse; certainement ce publiciste, dans son étrange manie cléricale, n'eut point manqué de dire qu'une pluie jésuitique avait contrarié la démonstration patriotique, en l'honneur de S. A. R. le Duc de Rrabant. On rapporte, qu'une personne, voyant les efforts, que fait le Progrès pour ensor- çeler le public, au moyen de la baguette cléricale, répliqua Vains efforts! il n'y a plus en ville que deux partis le parti car tonné et le parti non cartonné! Avant-hier soir Lundi de Pâques, vers minuit, une rixe a éclaté au cabaret nom mé Province de Limbourgrue des Trèfles, entre des bourgeois et des militaires at tardés. Le maréchal des-logis des cuiras siers Plelincx, détaché l'école d'équilation a reçu un coup d'un instrument tranchant dans le ventre, la suite duquel il a pu a peine se traîner encore jusqu'à la caserne. De là, il a été immédiatement transporté l'hôpital dans un état déplorable: où il est décédé ce malin 4 heures. Hier la suite de celte malheureuse affaire, le ca- baretier, ses deux fils et un autre ouvrier ont été écrouées la maison d'arrêt. Un bourgeois paraît aussi avoir été blessé dans la lutte. Un nommé Gruwier, quartier de Saint- Pierre, étant rentré ivre chez lui, est tombé par la fenêtre de son appartement au pre mier étage. Il est dangereusement blessé la tête. -l-O-l- La ferme de la veuve Seynave près de Cruyseeke, sous Gheluvelt, est devenue la proie des flammes dans la nuit de Pâques. Tout a été consumé hormis un cheval et quelques meubles. Déjà les vêlements d'un enfant étant en feu, quand on est parvenu l'enlever du milieu de l'incendie. La ruine de celte pauvre veuve avec ses qua tre enfants est complète. M. le chanoine David, professeur d'his toire de Belgique l'Université de Louvnin, VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ARRIIIENENT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine (Insertions 19 centimes la ligne.} La parade qui a eu lieu lundih l'occasion de l'anniversaire de la naissance de S. A. R.le duc de Brabanl, a e'ié une des plus charmantes que nous ayons vue en noire ville. Depuis bien du temps la grand'place, si spacieuse, n'a vu se de'rouler sur son enceinte, une aussi belle fête de soldats. Les divers mouvements se sont accomplies avec une précision et un ensemble qui fait surtout honneur h notre milice civique,dont les membres,en nombre considérable, se sont si noblement empressés h donner une juste preuve de leur impérissable pa triotisme. Le défilé des différents corps a présenté un aspect militaire, magnifique. Plusieurs pelotons de la garde civique, précédés de leur fanfare et de la musique du iom° qui faisaient successivement entendre leurs doux accords, ouvraient la marche. Les bataillons du iom* RégBt de ligne; le dépôt du 5ra*, la compagnie spéciale d'artillerie civique, et la batterie en garnison Ypres, formaient le centre. La colonne était fermée par les détachemeuts de l'école d'équilation dont l'élégance et la variété des costumes captivait sans cesse les regards des innombrables spectateurs. Bref, la réjouissance de lundi, a satisfait a toutes les attentes. Nous devons des éloges aux autorités, d'avoir concouru de tons leurs moyens, h rehausser l'éclat de cette belle journée; et surtout nous aimons a exprimer nos remerciinenlsau brave colonel Ablay, commandant notre garnison de cavalerie, qui a daigné répondre avec tant de bienveillance, aux voeux exprimés par tous nos concitoyens, de voirnotre école d'équilation assister en corps h la revue qui a eu lieu la l'honneur de notre bien-aimé prince héréditaire. SPlI'gn'Sigr—

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1