JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3292.
32me année.
NOUVELLES DIVERSES.
7??.SS, 18 Avril.
LES DISCOURS DU PROGRÈS
CONFRONTÉS AVEC SA CONDUITE.
Dans son numéro du Dimanche 15 Avril,
le journal Vollairien de cette ville a en un
accès de moralité religieuse, capable de
répandre l'inquiétude dans l'aine de ses
adeptes, si tant était que le respect hypo
crite que le Progrès affecte pour la religion
et ses ministres, pouvait se traduire en
sincérité. Hâtons-nous de le dire, pour
rassurer les impies fervent, qui patronnent
la feuille cartonnée; nous n'attachons pas
le moindre prix la profession de foi ca
tholique que le Progrès vient d'émettre.
Libre ce journal de proclamer d'un
ton pompeux et caressant, que durant la
lutte politique qu'il a soutenue pendant huit
annéesjamais il ne s'est permis d'attaquer
les prêtres au point de vue religieux. Libre
lui de protester de son attachement la
religion catholique. Quant nous, qui
avons les faits présents la mémoire, la
franchise oblige en faire l'aveu, nous re
poussons de toute notre force cette asser
tion perfide et mensongère.
Tout observateur impartial des choses
devra nécessairement se ranger notre
manière de voir, et convenir avec nous,
que le respect religieux dont l'écrivain
progressif se largue n'est feinteet dérision.
Qui donc a pu oublier les feuilletons or-
duriers et blasphématoires concernant S'
Ignace de Loyola que le Progrès lors de
son apparition, a osé publier? Qui ne sait
de quelle gaîté de cœur, avec quel empres
sement celte feuille pamphlétaire a repro
duit les outrages que la calomnie et la
haine fanatique ont fait subir des mem
bres du sacerdoce devant lequel elle s'iu-
clineaujourd'hui?Quels rapports S'Ignace
a-t-il'pu avoir avec la politique, si comme
vous tenez le dire, Mylord, vous n'en vou
lez point au prêtre comme prêtre, mais
uniquement comme homme individuel.
Pour faire voir jusqu'à quel point les
allégations du Progrès sont vrais et fon
dées, il suffit de se convaincre, des indi
gnes sarcasmes qu'il a proférés dernière
ment l'adresse d'un vicaire de cette ville
auquel ce journal n'a cessé, en l'absence
de preuves formelles, d'imputer la rédac
tion des sages remarques concernant les
vices de l'éducation primaire communale
de cette ville. Évidemment alors, il ne s'est
point agi de politique, il était question
tout simplement d'appeler la sévérité de
qui de droit, sur des abus dont les'accusés
ne Se sont lavés, qu'en foulant aux pieds
les lois divines et religieuses, qu'eu bles
sant la fois la nature, l'ordre public, la
morale et la religion, par des provocations
les plus funestes. En s'avançant sur le
terrain de l'instruction publique, le prêtre,
comme il a été observé, n'eut fait qu'user
des privilèges que sa mission et sa qualité
de citoyen catholique lui accorde, et c'est
pourtant du chef de ces réflexions bien
veillantes, que le Progrès l'a daigné hono
rer des qualifications amiables de tigre
affamé du sang de sa victime; de jésuite
assassinatit son adversaire; de serpent; de
vipère cléricale et d'une foule d'aménités de
ce genre.
Une autre preuve qui démontre que la
vénération du Progrèsl'égard de la re
ligion du Seigneur, n'explique que sa haine
qui l'anime contre tout ce qui appartient
son domaine, c'est le blâme que jette
l'écrivain de cette feuille sur tout ce qui
est religieux et honnête, et l'encens qu'il
brûle en l'honneur de ceux qui ne connais
sent pas même de la vertu le simple nom.
En effet; dans son avant dernier numéro,
n'a-t-on pas vu ce publicisle soi-disant re
ligieux, déclarer que son imagination se
reporte involontairement aux scènes si bien
décrites du Juif Errantinfâme production
du cynique Sue? En présence de faits de
celle nature peut-on raisonnablement ad
mettre que le Progrès vénère la religion
et que loin de lui fut jamais la pensée de
l'avoir melée la politique? Est-ce bien
avec bonne foi que ce journal assure que
le domaine spirituel, religieux, est pour lui
une arche sainte? Avant d'en conter de si
belles, et surtout avant de mettre les Ba-
ziles au défi de citer une seule occasion où
il ait poursuivi de ses clameurs, le prêtre
comme ministre des Autels, nous engageons
le pieux Mylord du Progrès, réfléchir plus
mûrement. Car soit dit une bonne fois le
public Yprois, n'a pas comme lui, le cer
veau tout dérangé par la fièvre cléricale.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne àYpres, rue de Lille, 10, près la Grande
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX UE L'ARO* S EU EST, par trimestre,
Ypri-s fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n°
Le Propagateur parait le HAMBDI et le MERCREDI
de chaque semaine (Insertions 19 centimes la ligne.)
Le Receveur des contributions directes de la
ville d'Ypres invite instamment les contribuables
qui jusqu'ici n'ont encore donné aucun k-compte
sur les contributions de l'année courante, a vouloir
bien en payer les termes échus endéaus la huitaine.
Des poursuites seront eutammées, après ce délai,
contre ceux qui ne répoudraient point k cette
invitation.
C'est aujourd'hui que M. De Vrière a pris
possession de sou gouvernement.
Le Roi des Pays-lias, Guillaume III, vient d'en
voyer au Roi des Belges la grand'croix de l'ordre
du Lion néerlandais. On assure que son envoyé
extraordinaire et ministre plénipotentiaire devait
remettre aujourd'hui ces insignes k Sa Majesté;
mais l'audience a dû être ajourné, dit-on, par rite
d'une indisposition de M. de Bentinck.
Nous n'attribuons pas, en général, une très gran
de portée k ces témoignages d'amitié que les cours
ont coutume d'échanger entre elles. Toutefois, il
nous est impossible de ne pas reconnaître un symp
tôme des plus heureux dans le fait que nous annon
çons. C'est plus qu'un acte de courtoisie, c'est un
acte politique significatif. En prenant une pareille
initiative, Guillaume M rend un éclatant hommage
k la sagesse du Roi des Belges, et il témoigne de la
haute importance qu'il attache aux bonnes relations
de deux peuples que la nature et leurs intérêts
rapprochent non moins que leurs libérales institu
tions. Cette conduite, qui sera appréciée par la
Belgique, honore le jeune souverain elle est d'un
favorable augnre pour le règne qui commence.
On lit dans l'Écho de Courlrai
Un accident est arrivé hier au Mont-de-Piété eu
cette ville, pendant que les employés étaient occu
pés k monter au magasin les effets engagés, l'arbre
du vindas se détacha et atteignit dans sa chute M.
Vincke k la tête, on s'empressa de chercher des
secours et le docteur Gravet fut immédiatement
sur les lieux, aux premiers instants on crut la plaie
mortelle et le malheureux jeune homme vomissait
le sang k flots, nous apprenons avec bonheur que
son état s'est amélioré pendant la nuit et qu'on
nourrit l'espoir de le sauver.
Un crime horrible vient d'être commis k
Arseele. Un ouvrier C.-L. de Clercq et sa femme
Françoise van Tyeleghem, ont laissé mourir de faim
un enfant de g ans; la gendarmerie a opéré la
douhlearrestation; l'enfant a été livré aux médecins,
qui après avoir fait l'autopsie de son cadavre, ont
déclaré qu'il n'avait pas reçu de nourriture depuis
huit jours. Cependant on a su qu'on donnait k cette
créature de l'eau, dans laquelle on avait fait cuire
des navets.
Y?Indépendance annonce que la mesure de
la mise en disponibilité de l'inspecteur-général du
trésor, Van Alstein a été prise par suite d'irré
gularités graves constatées dans des déclarations
relatives aux inspections dont est chargé ce fonc
tionnaire.
Jamais la fabrication de la clouterie n'a été
en aussi grande activité qu'en ce moment dans nos
environs. On sait que notre clouterie, qui se fait k
la mainest très-renommée dans tous les pays du
monde. (.Jde Charleroy.)
On estime k quinze cents au moins le nombre
d'ouvriers briquetiers qui ont quitté celte semaine
Jumet pour la France, où ils se disséminent jusqu'aux
frontières d'Espagne pour exercer leur métier jus-
qn'k l'eDtrée de l'hiver. Ce départ, quise renouvelle
tous les ans k la même époque, depuis des temps
immémoriauxmais qui n'a pas eu lieu l'année