JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3294. 32me année. 7FP.3S, 25 AVRIL. Les jours de convocation 'de la Garde Civique, quatre drapeaux hissés aux quatre coins de la tour de la Cathédrale indique ront dorénavant que la réunion est conlre- mandée.Ces signaux seront très-uliles, par exemple en cas de pluie inattendue, pour prévenir soit des déplacements désagréa bles, soit des avertissements pénibles de porte en porte. Pour peu que l'on ait étudié les versati lités humaines, il est aisé de reconnaître que les préjugés n'ont qu'un temps, soit qu'ils aient pour objet des personnes ou des choses. Le mérite méconnu, la vérité opprimée triomphent la longue des es prits les plus récalcitrants. Mille preuves témoignent de cette vérité; nôtre ville pré sente, àcesujet, une leçon biensigniûcative. Où plus-qu'à Ypres les charlatans du li béralisme ont ils vendus de pilules poli tiques. En quelle localité s'est-on laissé duper plus longtemps, et de toutes les fa çons, avant de soupçonner qu'on pût l'être. Qui mienx que le bénévole Yprois a servi" de machine la dévotion des ambitieux, et des ambitieux de la pire espèce? Grâce M. Devaux qui posa en 1840 la théorie de la déplorable lutte des partis qui ont si funestement agité nôtre patrie, une famille dont la cupidité est chez nous proverbiale, saisit hardiment la bannière du libéralisme, et enveloppa de ses plis, une foule de dindons clubisles... vous allez voir, Messieurs, quelle influence favorable le libéralisme exercerait sur le district et la commune d'Ypres; vous allez être con vaincus des avantages innombrables qui résulteront, pour chacun de vous, d'ap partenir l'Union libérale... telles étaient les paroles du chef de cette Association; tel était le langage du Progrès qui n'est que l'écho fidèle des personnages qui la prési dent et gouvernent. De toutes ces promes ses qu'est-il résulté? mesure que ce club accrût en force, ou plutôt, mesure que la coterie qui le mène la lisière voyait triompher ses idées, les Conseils de la pro vince et de la commune ont été envahis par des hommes inconnus autrement que par leur extravagance et leur stupidité; la direction do district a été livrée moins aux véritables grandeurs qu'aux bassesses ha biles; la représentation législative s'est vue privée des citoyens les plus distingués et les plus marquants du pays, par leur sa gesse, leur expérience, leur savoir et leur dévouement. Qu'est-il résulté? des Tom pouce de cinq centimètres ont été érigés en Goliath modernes; des nullités absolues ont pris la place des astres de gloire; des gens pleins d'eux-mêmes et d'une foule de qualité de ce genre, ont trouvé de quoi remplir leurs désirs et leurs bourses. Nous allions voir? et qu'avons nous vu? le grand Pacha de la clique soi-disant libérale, s'est approprié, lui et aux divers membres de de sa famille nécessiteusetoutes les fonc tions salariées, lucratives que l'ambition la plus insatiable est capable de convoiter; et quant aux autres, il s'est réservé d'eu disposer selon ses bizarres caprices! Bien des fois nous avons élevé la voix contre l'inqualifiable manière de faire des dictateurs qui oppriment servilement nôtre cité. Nos cris, nos protestations sont restés longtemps méconnus. Le Progrès par ses invectives outrageantes contre ceux qui avaient le courage de se séparer de son parti, et qui s'ennuyaient servir de mar che-pied l'ambition et Pt%oisme sans mé rite, semblait avoir mis un éleignoir sur l'intelligence de la genl qui lui restait fidèle. A notre grande satisfaction, le temps et le bon sens public ont mis lin celle in compréhensible et lâche indifférence: ie commerce et l'industrie attirés malicieuse ment dans le guêpier du libéralisme car tonné, se sont déterminés une bonne fois, s'affranchir d'un joug tyraniquequi l'ac cable. La voix de la liberté individuelle, de la justice et de l'impartialité adminis trative, sortie des officines d'une presse indépendante et sensée, a rencontré des échos les plus sympatiques. La noblesse qui mérite juste titre ces insignes, se sé pare d'une aristocratie bâtarde, dédaignant d'une façon indigne quiconque ne consent lui brûler un encens immérité; l'indus triel se lasse de voir briser ses intérêts les plus chers, avec une jactance irréfléchie; le contribuable s'irrite de l'emploi ruineux et partial que l'on fait de ses deniers; la ville entière, n'a plus qu'un désir, qu'une volonté: c'est d'être régieet non pointd'être traité en esclave. Témoin de la réaction qui s'opère dang la cité, la feuille cartonnée, en désespoir de cause, lance ses traits perfides côntré les prêtres et tous ceux qui de loin ou de près tiennent la religion catholique. C'est en déblatérant contre les cléricaux et les jésuites que les soi-disant désintéressés ont dû leur triomphe; c'est par le même moyeri qu'ils cherchent se tenir sur le capitole. L'intrigue, de ce temps, n'aura point le succès qu'elle désire. Les sifflets que font entendre contre leurs adversaires, ceux qui mènent avec insolence le district et la ville, se perdent dans les vents du ridicule et du mépris. Dorénavant le carton n'est plus en vogue, et fût-il de la meilleure qua lité trouvable, les Yprois sont résolus fer mement se servir de papiers dussent-ils sortir d'uhe fabrique cloîtrée. Dans un précédent numéro, la Commune d'Ypres, attribue ingénûment au Rédacteur du Progrèsde parfaites connaissances cu linaires. Tous ceux qui auront lu ce jou mal* n'hésiteront guère accorder au cuisinier Mylord, le savoir que la Commune lui re- connaît. A vrai dire qu'est-ce que le /Vo-» grès, sinon un hachis de friperiescléricalesj une marinade d'imbécililés une bonne fri* cassée de sottises? Monseigneur Malou a traversé la ville samedi dernier, se rendant Westvleteren. pour faire sa retraite spirituelle au couvent destrapistes S'-Sixte. Son sacre, comme on sait, doit avoir lieu mardi prochain1" mai, il attirera, nul doute, beaucoup de monde Bruges, car ce sera une des plus belles cérémonies religieuses qui se sont vues dans le pays depuis longtemps, par le grand nombred'Êvêques qui la présideront. VÉRITÉ ET IVAtlCÉ. - On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'AltOWEMEAT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de clwque semaine (insertions 19 centimes la ligne.) FÊTES DU SACRE DE M" L'ÉVÊQUE DE BRUGES. On lit dans la Patrie de Bruges Comme nous Pavons déjà annoncé, le sacre de Mgr. Malou est fixé au mardi i" mai k huit heures et demie du matin. Cette cérémonie aura lien avec tout l'éclat possible. Au jeudi suivant est fixée l'installation du nouvel èvêque et Au lundi 7 la procession du Saint-Sang. Il y aura donc tout une série de fêtes qui ne peuvent manquer d'attirer un grand concours de curieux. Nous ne dirons rien de l'organisation du cortège, du cérémonial de l'installation attendu que le programme entre k cet égard dans des détails suffisantes. Mais ce que le programme ne dit pas, c'est qn'k l'oecasion du sacre nous aurons Bruges la réunion de tout un coucile d'archevêques et d'évêques. Ce sera, sous ce rapport, la réunion la plus brillante, 1k plus imposante qui ait peut-être jamais eu lieu eu Belgique. Nous croyons ne pas commettre d'indis crétion en reproduisant ici to6s les noms de ces hauts personnages: i° Son Eininencè le cardinal-archevêque de Matines; 2° Mgr. l'évêqûe de Tonrnay; 3" Mgr. Malou; 4° Mgr. Arsinari, comte de St. Marsan, nonce apostolique; 5" Mgr. l'évêque de Liège; 6° Mgr. l'évêque de Naintir; 7* Mgr. l'évêque de Gand; 8° Mgr. le comte Merci-d'Argenlean archevêque deTyr; g°Mgr. WisCntan, évêque de

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1