Les sections de la Chambre ont achevé hier l'examen du projet de loi sur l'ensei gnement supérieur. La discussion a duré 2 longtemps au sein de la 1" et de la 4% qui ont nommé rapporteurs MM. Van Hoore- beke et Liefmans. Dans l'une on a décidé en principe que la nomination du jury serait confiée l'Etat, mais d'après des règles et des garanties déterminées par la loi. Dans l'autre, le système prussien a été vivement appuyé. On sait que ce système consiste dans la collation des grades et des diplômes par les universités elles-mêmes, sauf la raiiticaiion d'un jury central qui admet les diplômés la pratique. Défendu habilement par un honorable représentant de Bruxelles, ce projet conciliateur a paru rallier beaucoup de suffrages. Il sera cer tainement reproduit dans le cours de la discussion parlementaire. FRANCE. Paris, 1" mai. A la porte Saint-Denis, quelques rassem blements se sont encore formés sur le bou levard. Les curieux sont incorrigibles; leur persévérance est odieuse. De nombreuses patrouilles parcourent en tous sens ces masses compactes; elles sont accueillies par les cris de vive l'armée! poussés par des enfants. Une vingtaine d'individus en blouse, et paraissant conduits par un chef, s'étaient arrêtés près de la barrière Ménilmonlant, provoquant la troupe par des propos et des insultes, disant que leurs fusils étaient encore chauds. Le chef du posta-, par sa bonne contenance, leur imposa, et ils fini rent par se disperser. HONGRIE. Les journaux et les correspondances de Vienne du 27 avril n'apportent aucun fait nouveau du théâtre de la guerre, mais il devient de plus en plus certain que l'armée autrichienne en Hongrie se trouve dans une position très-critique. On en trouve l'aveu explicite dans l'article suivant du journal ministériel le Lloyd Les troupes impériales sont dès pré sent trop faibles pour prendre l'offensive contre les insurgés. Ou sait qu'en même temps que le corps d'armée du général Wohlgemulh, composé de 15.000 hommes seulement, était attaqué par le corps Gor- gey, fort de 45,000 hommes, dix-huit bataillons de Magyars attaquaient le géné ral Jellachich. On sait également que bem, avec au moins 30,000 hommes, marche vers la Haute-Hongrie, pour renforcer l'ar mée insurgée qui s'y trouve déjà en supé riorité numérique. Nous demandons main tenant, qu'arrivera-l-il si ces forces réunies de 90 100 mille hommes parvenaient passer la frontière de l'Autriche, de la Moravie ou de la Styrie? Le Lloyd termine cet article en déclarant que l'intervention d'un corps auxiliaire russe est devenu indispensable. La prétendue victoire remportée par le général Wohlgemulh contre Gorgey est également démentie par les journaux mi nistériels. Il en est de même de l'explosion de la poudrière de Comorn; c'est au con traire un bateau autrichien, chargé de mu nitions, qui a' été incendié par le feu de l'artillerie de Comorn. Le 24 avril, les Magyars n'étaient pas encore entrés Festh, mais l'on avait or donné une illumination pour célébrer leur arrivée. Bude, parait-il, était encore au pouvoir des impériaux, mais l'on en avait emporté 19 millions en or, argent et en effets du trésor. Un avait également enlevé et apporté Vienne les caisses et les réser ves métalliques de Kremnitz, Schemnilz et Neusohl, les trois principaux dépôts des mines d'or de la Hongrie; dans la première de ces villes, il y a aussi un hôtel de mon naies. A la même date le quartier-général de l'armée autrichienne était Sluhlweissen- bourg, mais tous les préparatifs étaient faits pour le transporter Raab ou même Oedenbourg. Les correspondances de la Hongrie mé ridionale confirment l'avantage remporté par Slralimirowish sur Perczel, qui a dû évacuer le territoire des Csaikistes, non sans l'avoir, dit-on, complètement saccagé. La forteresse de Pelerswardin est fournie de vivres pour plus de trois mois. La garnison magyare se compose de quatre bataillons, sans compter les troupes d'ar tillerie. Le correspondant autrichien an nonce que Jellachich s'est porté avec toutes ses forces sur le sud de la Hongrie, pour y prendre l'offensive. ETATS ROMAINS. Les attaques main armée contre les personnes et contre les propriétés, qui con tinuent se multiplier d'une manière ef frayante dans les provinces, commencent aussi maintenant être l'ordre du jour Rome. Voici ce qui vient d'arriver au plus ancien de nos compatriotes établis ici: Le peintre Verstappenchevalier de l'ordre Léopold, membre de l'Académie de S'-Luc, habite une propriété située dans une rue isolée, nommée des Sept Salles. Le 18 de ce mois, 9 heures du soir, celte maison fut envahie par une troupe de cin quante hommes armés, portant l'uniforme de la garde civique et commandés par Cicervacchio. Ils pénétrèrent avec fracas dans la pièce où M. Verstappen soupait tranquillement avec sa famille. Ils maltrai tèrent les personnes qui s'y trouvaient. Ils accablèrent des invectives les plus outra geantes, saisirent par la gorge et mena cèrent du fusil l'épouse de M. Verstappen. Lui-même, vieillard de 80 ans, reçut des coups de baïonnette et des blessures dans la tête. Toutes les personnes de la famille leur haute position, par leurs talents ou par leurs vertus. Mgr. Malou s'est levé le premier et a porté un toast au Papeen ces termes Messieurs, je vous propose de boire h la santé de l'immortel Pie IX, du Pontife saint que Dieu a donné a son église dans des temps difficiles comme un soutien, une consolation el une gloire; du Pontife vénérable qui a su gagner tous les cœurs; du Pontife vigilant, qui a songé au veuvage de l'église de Bruges dans les jours les plus tristes de sou exil. A la santé de Pie IX De Mgr. le nonce Monseigneur, je vous re mercie bien sincèrement des belles et touchantes paroles que vous venez de prononcer. Je m'em presserai de les faire arriver au cœur de Pie IX. Permettez-moimessieurs, de proposer un toast a Sa Majesté le Roi des Belges el son auguste famille. Puisse la divine Providence le conserver longtemps pour le bonheur et la prospérité de la Belgique A la santé de sa Majesté Après un certain intervalle, M. le comte De Muelenaere s'est levé et a prononcé d'une voix où perçait une certaine émotion, un discours impro visé qui a remué fortement tous les cœurs. Après avoir rendu un éclatant hommage aux émineutes qualités, aux vertus sublimes du prélat que la mort vient de nous ravir, il a rappelé que ce digne prélat avait désigné lui-même pour lui succéder l'évêque qui vient d être sacré. Ce choix qui honore tant celui qui en a été l'objet, qui a été ratifié par le clergé et les fidèles du diocèse, qui a été sanctionné par le Souverain-Pontife sera jus tifiée par le nouveau dignitaire. Mgr. Mab.u est un homme qui a su déjà se distinguer par ses qualités et ses vertus; comme sou prédécesseur, il saura marcher dans le sentier du devoir et de la justice, rien ne saura l'en détourner, car il com prend la haute mission qui est dévolue au clergé surtout en ce moment de bouleversement général, où tous les hommes étninents du monde sont forcés d'avouer que la société u'est guère possible sans la religion. Je porte donc, a ajouté le comte De Muelenaere, uo toast l'honneur du nouvel évê- que de Bruges, h la prospérité de son diocèse et au bonheur de son troupeau. Dans cette expression de mes sentiments a sou égard je ne veux pas oublier de comprendre le vieillard vénérable qui a le bonheur d'être le père d'une famille chrétienne Rien ne saurait d'écrire le mouvement d'en thousiasme général qui a succédé aux chaleureuses paroles de M. le comte De Muelenaere. Les applaudissements, les cris de vive l'évêque, l'émo tion générale ont duré bien longtemps et nous croyons que tous les convives garderont longtemps le souvenir de cette belle improvisation. M. le général Plettincx, gouverneur militaire, s'est levé après le disours de M. le comte De Muelenaere et a porté un toast son émineuce le cardinal-archevêque de Malines. M. Iules Malou a porté le toast suivant: J'ai l'honneur de vous proposer un toast aux autorités civiles et militaires qui ont bien voulu assister a ces solennités. Aux autorités civiles qui comprennent quelle place la religion occupe daus le cœur de l'homme, dans la vie des sociétés- A l'armée, cette grande force nationale, qui comprend et qui toujours a su remplir ses devoirs envers le pays. La présence des autorités civiles et militaires parmi nous n'est elle pas le symbole et le gage de cette patriotique uniou de tous les Belges, union par laquelle seule le bien peut se faire pour notre Flandre, pour notre patrie. Aux autorités civiles et militaires! Tous ces toasts ont été accueillis avec des applaudissements chaleureux. Vers les neuf heures, tout le monde s'est retiré. L'illumination a été magnifique. Ces fêtes brillantes, ont attiré une foule innom brable d'étrangers et malgré cela elles se sont passées dans le plus grand ordre et sans le moindre accident. S'il faut en croire la Gazelle nationale, le parti magyare élèverait les prétentions ci-après; elles auraient été arrêtées entre Kossuih, Gorgey, Bem et Dembinsky. Il va sans dire que jamais l'Autriche n'y souscrira. Connaissant le projet de faire de la Gallicie le noyau d'un nouveau royaume de Po logne, il ne serait pas étonnant que la Russie im posât son intervention l'Autriche dans l'affaire hongroise. Voici les exigences du parti magyare qui stipule en même temps pour le parti polonais: i* Reconnaissance du royaume de Hongrie dans ses anciennes limitescouséqueinmerit avec la Croatie, l'Esclavonie et les confins militaires. 2° Union avec la Transylvanie, d'après les réso lutions des Diètes de Transylvanie et de Hongrie. 3 Amnistie générale pour toute l'Autriche, mise en liberté de tous les prisonniers d'octobre et in demnité pour les familles des victimes. 4* Laisser les régiments hongrois qui servent en Italie ou dans d'autres parties de l'empire retourner en Hongrie. 5° Reconnaissance de la Constitution hongroise de i848. 6° La Hongrie reste soumise un pouvoir exé cutif provisoire, nommé par la Diètejusqu'à ce que la succession au trône soit rétablie légalement, et que le Roi élire ait été couronné h Bude-Pesht et ait piété serment.la Constitution. 7° La Gallicie entre dans les mêmes rapports que la Hongrie avec l'Autriche, sous le nom de royaume polonais de Gallicie, elle n'est unie avec l'Autriche que par une union personnelle, et elle 9 sa propre aimée et ses propres finances. 8° La Diète hongroise décide, la simple majo rité des voix, de la participation de la Hongrie la dette autrichienne.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 2