JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N« 3298. 32<*e année NOUVELLES DIVERSES. 7P3.ES, 9 MAI. Les élections provinciales ont lieu le dernier lundi du mois de Mai. C'est donc le 28 du courant que le corps électoral des cantons d'Ypres sera appelé pourvoir au remplacement de Mr Donny, dont la mort a laissé au Conseil de la Province un vide qu'il n'est certainement pas très-facile de combler. Car, si les opinions de Mr Donny n'ont pas toujours mérité notre assenli- ment, elles s'étaient modifiées dans notre sens vers la fin de sa carrière, ce qui lui valut les objurgations de ses amis, et dans tous les cas, lors même que nous désap prouvions ses tendances, nous étions obli gés de rendre hommage ses talents, son activité et son dévouement aux intérêts de l'arrondissement et du chef lieu. Notre plus vif désir serait que le successeur de M' Donny fut un homme doué d'une aptitude non équivoque, réunissant des connaissances positives cette sagesse de vues, cette modération de principes, qui ont distingué les travaux de M Donny, lorsqu'il était membre de la Députation permanente. Nous nous attendions voir proposer un candidat, par le Progrès d'a bord, ensuite par la Communec'est le contraire qui est arrivé la Commune, avec une persévérance qui lui fait honneur, présente résolument M' Joseph Beke, avo cat Ypres; le Progrès et l'Association hé sitent ils semblent se méfier de leurs pro pres forces; ils doutent, auront-ils le bon esprit de s'abstenir? Nous ne le croyons pas, car les succès passés, quoique surpris, donnentde la fatuité pour l'avenir. Le Pro grès aura donc probablement son candidat. Quel qu'il soit, sa présence ne saurait guère nous inquiéter; nous l'abandonnerons son sort, pourvu que la méchanceté n'aille point mordre celui qu'il nous plaira d'ap puyer. Que l'on y prenne garde parconsé- quent: nousprédisonsquequiconque osera manier dans la lutte des armes déloyales, s'y blessera infailliblement lui-même. Le Progrès doit attendre les décisions de l'As sociation libérale. Celle-ci vient seulement de reconstituer son comité; les nouveaux membres sont: MM. Nollet, épicier-voitu- rier; Verhille, musicien; Maieur-Bossaert propriétaire; Boedt, notaire; Iweinséche- vin; Vandaele, avocat. Bizarre amalgame! Comme on le voit, toutes les avances de la clique n'ont séduit parmi les industriels que le voilurier-épicier Nollet, l'orateur en blouse de l'Association, le tribun du Quar tier de S1 Pierre. Si les meneurs s'imagi nent que cela suffit pour donner une cou leur démocratique ou populaire l'Asso ciation, ils se trompent et ne parviendront plus tromper les autres. Quant nous, qui n'avons consulter que nos propres inspirations, nous sommes disposés nous rallier la candidature de M'l'avocat Beke, sur laquelle nous reviendrons dans notre plus prochain numéro. GRA.VES NOUVELLES DE ROUIE. On lit dans l'Estafette d'bier Une agitation excessive règne aujour d'hui l'Assemblée nationale. On lit sur tous les visages celle phrase stéréotypée dans tous les premiers Paris du Constitu tionnel, quand il se trouvait faire partie de l'opposition L'horizon politique se rem brunit. Il se trouve même des gens qui le trouvent complètement noir. Les nouvelles arrivées d'Italie par un supplément de la Sentinelle de Toulon don nent de regrettables détails sur un enga gement qui aurait eu lieu entre les Romains et nos troupes. Trois exemplaires de celte feuille ont été adressée par une estafette un Ministre. Il y est dit que les Romains, retranchés derrière de fortes barricades, ont reçu avec une fusillade terrible le dé tachement qui se présentait pouremporler de vive force le premier de ces obstacles. Trois assauts auraient été donnés et ils se raient demeurés tous trois sans résultats. Deux compagnies de chasseurs de Vin- cennes, qui se sont trouvées séparées du corps principal, ont été complètement dé truites et le général Uudinot, voyant celte défense énergique, s'est retiré trois lieues de Rome, en attendant que l'arrivée du troisième corps d'armée, en ce moment Civita Vecchia, lui permette de reprendre l'offensive. Ces bruits, qui inspirent tous ceux qui on les communique de douloureuses réflexions, sont cependant démentis par le gouvernement, et une personne digne de foi nous assure que depuis quelques jours elle lit les dépêches adressées aux Ministres par le général Oudiuot, et que ces dépêches ne donnent pas ces bruits la moindre confirmation. On lit encore daus le même journal Une lettre particulière venant des fron tières d'Italie, et adressée un représen tant, confirme les bruits de l'échec essuyé par nos troupes. Celte lettre dit que dans cette circonstance le général Oudinot s'est battu plutôt comme un soldat que comme un général. Il s'est, en effet, placé la tête des colonnes d'attaque, et a payé de sa per sonne. Une compagnie de tirailleurs de Yincennes et une compagnie d'élite du 28* de ligne ont été détruites. Vingt de nos officiers ont trouvé la mort dans ce pre mier engagement. On porte le nombre total des morts 800. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande Place, el chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIT l»E L'A RDVVE MENT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fi 3 5o. Un n° aï. Le Propagateur paraît le fl.AMEDI et le MERCREDI de chaque semaine (Insertions 19 centimes la ligne.) Bruges 8 mai. C'est hier seulement qu'ont fini j proprement parler les fêles célébrées l'occasion du sacre du nouvel évêque de Bruges. Beaucoup d'e'lraDgers, de ceux surtout qui étaient logés chez des parents ou des amis, n'avaient pas quitté la ville où ils se trouvaient depuis mardi on jeudi dernier. Leurs rangs se sont grossis hier d'une foule innombrable composée principalement d'habitants de la campa gne près de la moitié de la population de la province se trouvait transporté au chef-lieu. C'est en fendant les flots pressés de tant de fidèles que la procession du Saint-Sang a parcouru hier le centre de la ville; les rues nombreuses qu'elle a traversées avaient gardé pour la plupart leurs ornements des fêles récentes. Le pieux cortège offrait peu près la même composition que les amiées précédentes, sauf qu'il recevait un nouveau lustre de la présence de trois évêques, car, outre Mgr. Malou, on voyait marcher daus ses rangs Mgr. Wiseman, primat d'Angleterre, et Mgr. Laurent, du Luxembourg. La bénédiction donnée avec la relique vénérée du haut des degrés de l'autel élevé li la place du Bourg a présenté un spectacle édifiant et imposant elle était jetée une multitude immense, qui, agenouil lée et recueillie, prouvait bien par son attitude que le sentiment religieux est profondément enraciné dans le cœur de la grande majorité des populations de nos contrées. (Patrie.) On lit dans une feuille de Paris: Une obser vation, dont les résultats peuvent amener enfin la solution du problème de la guérison du choiera, si vainement cherchée depuis dix-buit ans, vient d'être faite l'hôpital du midi. On a remarqué que, dans l'invasion actuelle pas plus qu'en 183'j, aucun malade des salles n'avait été atteint par le fléau. En recherchant les causes de celte exception singulière, ou a été conduit h en attribuer le bien fait l'usage général des préparations mercurielles dans cet hospice. Une série d'expériences est com mencée, dans la pratique de plusieurs médecins, pour attaquer la maladie, son début, en partant de cette idée nouvelle, qui déjb avait été empiri quement appliquée avec succès en Angleterre. Nous avons reçu de Londres des récits très frap pants de cures obtenues par ce procédé, même dans des cas très-prononcés de la maladie. On lit dans l'Économie de Tournay Un curé de notre ville a trouvé lundi dernier, un moyen très-ingénieux de faire écouter, quand même, un long et bon sermon, aux indifférents. Profitant de la vogue qu'ont dans notre ville les 4o chanteurs Montagnards, il engagea ces artistes voyageurs, a chanter un salut dans son église; pour l'ouverture du mois de Marie. La chose fut annoncée, et lundi soir une foule compacte, com posée mi partie de fidèles purs, mi-partie de jeunes

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1