fashions heureux d'assister un concert gratisse pressait dans l'église du bienheureux curé, qui, faisant ce sage raisonnement que lorsqu'on sait venir h l'église pour écouler chanter, on peut aussi y entendre prêcher, fil fermer les portes, une fois oiseaux entrés; et après quelques choeurs chantés par les montagnards, força les amateurs de musique h bon marché, b écouter dans son entier un sermon de deux heures qui roula, nous dit-on, sur la négligence qu'apportent les gens du monde h as sister aux offices. Personne croyons-nous, ne verra mal dire de cette conduite du pasteur. Faire de la maison de Dieu un but de promeuade, de soirée, c'est la profaner, et mieux vaut n'y pas entrer. Par un arrêté royal du 5o avril, la convention conclue entre M. le ministre de l'intérieur et M. Van Houtte, horticulteur a Gendbrugge lez-Gand, est approuvé. Ce dernier voulant prêter son con cours au gouvernement pour la fondation d'une école d'horticulture, s'engage recevoir dans son établissement b Gendbrugge lez-Gand et ce pen dant l'espace de douze ans, au moins vingt-quatre jeunes hommes qui désirent s'imilier a l'horticul ture et aux sciences qui s'y rattachent directement. Tout le nécessaire de l'élève, sauf le vêtement, sera b la charge de M. Van Houtte, sauf une rétribution de cinq cents francs. Il y aura douze bourses que l'on pourra diviser en demi-bourse. M. Van Houtte conservera la haute direction de l'établissement; tous les fonctionnaires et employés lui seront subordonnés. Quant au programme d'admission et celui de l'enseignementetc., etc. M. le Ministre de l'intérieur, sur la proposition du directeur, donnera son approbation. Une cérémonie fort touchante a eu lieu récemment b l'église des Minimes b Bruxelles. Cinq enfants, dont le cadet est âgé de 3 ans et l'ainé de 11, ont été baptisés par le respectable curé de la paroisse. Privés du bonheur d'être chrétiens par l'indiffé rence de leur père, ancien officier, mort il n'y a que peu de temps, ils ont reçu le baptême avec un vif attendrissement. L'un d'eux, enfant de huit ans et demi, a fondu en pleurs b la voix de son pasteur, dont il entendait pour la première fois la parole onctueuse. Emu lui même jusqu'aux larmes, le digne curé des Minimes n'a pu achever sa courte allocution. Impossible de rendre l'émotion que cette scène a excitée parmi les assistants. Le Moniteur publie la liste de soixante et onze personnes, qui se trouvent déchues du béné fice de la naturalisation qui leur avait été conférée. On lit dans le Journal de Charleroi Le charbonnage des ardinoises, sous Gilly, dont nous avons annoncé la vente sur adjudication forcée, pour le prix de tgo,ooo fr., vient d'être revendu, par suite de surenchère, devant le tribunal de Charleroi, pour la somme de 56o,5oo fr. L'avoué adjudicataire n'a fait connaître son commettant. Un individu et ses deux filles, demeurant a St-Hubert, a été arrêté b Wibrin, par le bourg mestre de celte commune, eu flagrant délit d'émis sion de fausse monnaie. Quatre fausses pièces d'un franc et dix-sept de cinquante centimes, b l'effigie de Léopold, Roi des Relges, et portant, les premiè res le millésimé de i84o et les secondes celui de j844, ont été saisies sur eux. On écrit d'Assesse, le 4 mai Hier, entre 4 et 5 heures, le tonnerre a occasionné un bien grand malheur dans notre commune. Une jeune femme, mère de deux enfants, surprise par l'orage dans le bois, où elle ramassait des copeaux, alla se mettre b couvert dans une maison près du bois; la pluie cassant un peu, et empressée de retourner près de ses enfants, elle sort de la maison, et b peu de distance de lb, la foudre fait un petit trou a son sac, sur la tête, lui passe derrière une oreille, lui rôtit des cheveux, et descend le long de son corps et lui brise un sabot. Son pauvre père, qui était aussi dans une maison a portée, pour se mettre b couvert, en sortit après l'orage, et trouva sa fille morte, a CHRONIQUE JUDICIAIRE. La Cour de cassation a cassé et annulé jeudi dr un arrêt de la Cour d'assises de Namur, pour le motif que l'huissier avait omis de signer l'exploit de notification de la liste des jurés. L'huissier a été condamné personnellement aux dépenses de la pro cédure annulée. keckoi.ogie, Le 2 de ce mois est mort b Bréda le général d'infanterie baron Chassé. Cet officier était âgé de 84 ans. En enregistrant ce décès, l'Indépendance rappelle que la carrière de cet officier a été si bien remplie. Que diront lesanversois de cette bou tade qui ne ressemble pas mal b un sanglant sar casme, et rappelle nécessairement le souvenir pé nible du sauvage bombardement de t83o. On voit que la feuille libérale et ministérielle est rédigée par des étrangers, et que sa rédaction se soucie peu d'éveiller des réminiscences pénibles pour le peu ple belge. Le 23 mars i84g est décédé b Bastown,dans l'Etat de Kentucky, le R. P. Charlet Elet, natif de St-Amand; M. Elet était parti pour les missions d'Amérique au mois de mars t848. actes du gouvernement. Un arrêté royal du 26 avril autorise le conseil communal de Thonrout, le bureau de bienfaisance, la commission administrative des hospices civils et le conseil de fabrique de l'église, b accepter diffé rents legs de M. Moke montant ensemble b 46,160 fr. Deux arrêtés royaux, en date du 3o avril, portent institution des deux écoles d'horticulture, l'une b Gand, l'autre b Vilvorde. Ces arrêtés sont accompagnés dans la feuille officielle des règlements organiques pour les dites écoles. HOLLANDE. La Haye, le S mai. On assure que le Roi ira habiter pendant quel que temps le château du Loo. Le Staats-Courant publie le programme de l'inauguration du Roi, qui aura lieu dans l'église Neuve b Amsterdam le 12 mai. La veille, S. M. fera son entrée solennelle b cheval. Le i3, des prières seront dites dans tontes les églises pour appeler la bénédiction du Ciel sur le nouveau règne. FRANCE. Paris, 4 mai. On commence b se préoccuper beaucoup b l'As semblée et ailleurs de la candidature du duc d'Au- male en Algérie et de celle du prince de Joinville dans la Haute-Marne. Le journal algérien, VAck- bar, soutient ouvertement l'élection de l'ancien gouverneur de l'Afrique française, et les dernières lettres de la Haute-Marne ne laissent aucun doute sur la majorité que doit obtenir le prince de Join ville dans ce département. M. Ledrun-Rollin a été l'objet d'une attaque violente a Moulins au moment où il sortait le 1" mai d'un banquet. Un poste de la garde nationale a arrêté sa voiture. Il a été insulté et assailli. Il paraît qu'au moment où la voiture un instant dégagée, s'éloignait au galop des chevaux de poste, plusieurs fusils se sont abaissés et qu'un feu de peloton allait avoir lieu, quand l'ouvrier qui se trouvait lb, c'était, assure-t-on, un ouvrier typo graphe, est monté sur le porte-laquais en s'écriant Si vous tirez, vous me tuerez d'abord. Ce mouve ment généreux aurait seul évité un affreux et ter rible crime b l'esprit de parti. M. 0. Barrol qu'un de mes amis a vu hier soir était on ne peut plus décidé b exiger bonne justice des actes odieux qu'on a signalés b la tribune. In dépendamment de l'enquête administrative il a ordonné que le chef du parquet de Moulins in struisît contre les auteurs quels qu'ils fussent du guel-b-pens du 1" mai. Il faut en effet ici une ré pression légitime. On mande de Paris, 1" mai: Hier après- midi, M. H. C.... venait de recevoir, chez un banquier de la Chanssée-d'Antinune somme de 800 francs pour son père, boulanger b Paris. Il longeait les boulevards, où le beau temps avait attiré une grande foule, lorsqu'un homme armé d'une grosse canne s'approcha et lui dit a voix basse: Monsieur vous êtes suivi par un voleur... N'ayez pas peur, ne dites rien je suis de la police} je veux prendre le filou en flagrant délit. Le jeune homme continua son chemin. Au bout de quelques minutes, il crut sentir une main s'in sinuer dans sa poche. Il s'apprêta b la saisir, mais déjà l'homme qui l'avait prévenu tenait la main dans laquelle se trouvait le portefeuille de M. H. C.... Veuillez, monsieur, dit-il au jeune homme, nous accompagner chez le commissaire, et votre argent sera rendu. M. H. C.... suit l'agentqui d'une main tient le voleur, et de l'autre le porte feuille. Mais arrivé près de la rue Martel, le filou, au moyen d'un demi-tour, fait lâcher prise et gagne du terrain. Le prétendu agent se met b sa poursuite, et, au bout de quelques minutes, M. H. C.... les avait perdus de vue. Le tour était fait. Le jeune homme couru! inutilement sur les traces de ses voleurs. Paris, 5 mai. M. Dupont (de l'Eure) n'est point mort, comme on l'avait affirmé le 4. Il parait que le ministère lui-même, trompé par le bruit qui avait couru, avait résolu de déposer une proposition qui d'ailleurs l'honore, en faveur de la famille de M. Dupont (de l'Eure). M. Dupont a été, il est vrai, attaqué d'une cho- lérine il y a quelques jours; mais son état, loin d'avoir présenté des caractères graves dans ces jours derniers, s'est au contraire sensiblement amé lioré. Les collègues de M. Dupont (de l'Eure) ont dù expédier plusieurs courriers b la famille de l'honorable représentant, et notamment b Mme et M"* Dupont, qui se trouvent b Rongeperiers pour empêcher le faux bruit qui avait couru a Paris d'arriver avant la nouvelle qui le dément. Le fils de M. Dupont (de l'Eure), qui se trouve b l'armée des Alpes, a été aussi averti par le télé graphe. Paris, 6 mai. Le sieur Quentin, inculpé dans l'affaire du i5 mai et condamné par la haute cour de Bourges b 5 ans de détention, vient de s'évader. Il était transféré de Doullens b Paris pour paraître dans un procès qui va être jugé incessamment. A son arrivée b Paris, il a demandé aux deux gendarmes qui l'accompagnaient de vouloir bien au lieu de le mener b la Conciergerie directement, le conduire chez sa femme pour embrasser ses enfants. Ils y ont consenti. Arrivé chez sa femme, qui était sortie, il les a priés de l'attendre; après les avoir ainsi éconduits, il s'est sauvé. La police est b sa recherche. Les gen darmes ont été incarcérés. Jamais de mémoire d'homme, Paris n'avait vu une illumination aussi brillante, aussi éblouis-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 2