JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N» 3303.
32me année
NOUVELLES DIVERSES.
7PB.SS, 26 Mai.
Nous avons successivement constaté
avec bonheur que les éléments épars de
l'opinion sagement libérale se rassem
blaient, se coordonnaient et s'organisaient.
Une lutte sérieuse était devenue possible
contre cette ligue monstrueuse formée
entre VOrangisme et V Athéisme, entre ceux
qui regrettent vainement un passé tyran-
nique et ceux qui rêvent un avenir de
bouleversement moral et religieux.
Les dernières élections communales ont
fourni la preuve que les classes moyennes
en général, que le commerce et l'industrie
en particulier, ne doivent pas subir plus
longtemps le joug de nullités orgueilleuses,
qui tendent dominer tout un arrondisse
ment, mettre leurs pieds toute une
ville, s'adjuger en commun, sauf partage
amiable, tous les emplois, toutes les fonc
tions, tous les honneurs. Non, la bourgeoi
sie est pleine de valeur et de force elle a
le droit, le devoir et la puissance de
s'émanciper. Elle a montré ce qu'elle peut
en faisant trembler sur leurs chaises curu-
les ceux de nos conseillers qui tiennent
les ficelles et impriment aux autres, com
me des Arlequins de Carton, des mouve
ments d'affirmation ou de négationselon
que l'exige leur ambition ou leur intérêt.
Depuis, le désillusionnement s'est com
plété; la réaction a pris de notables déve
loppements. On a vu que toutes ces brillan
tes promesses échangées contre quelques
votes ne se réalisaient point; on a vu que
les menaces faites aux récalcitrants n'é
taient que de misérables épouvantails qui
n'intimident pas un honnête homme; et
le lion sens, qui caractérise les classes
moyennes, a brisé entre les mains des
machinistes tous ces appareils éblouissants
ou formidables, qui troublent quelque
temps certaines imaginations, et conver
tissent enfin en adversaires irréconciliables
ceux qui ont trébuché dans le piège comme
ceux qui ont déjoué la mystification.
Aussi nous étions convaincus, profon
dément convaincus, qu'une nouvelleépreu-
ve n'avait qu'à se présenter pour que
notre opinion, l'opinion de la bourgeoisie,
des commerçants, des industriels, l'em
portât dans la balance électorale.
Et ce résultat se serait réalisé, si Mr
Joseph Beke, avocat Ypres, eut répondu
avec résolution et surtout avec persévé
rance, l'attente de ses concitoyens.
Malheureusement, Mr/osep/t Beke, dési
gné comme candidat par les sympathies
unanimes de la bourgeoisie, n'a montré
qu'une indifférence, que nul effort n'a pu
vaincre, et qui a découragé ses amis les
plus dévoués.
Nous avions tant de fois admiré chez cet
avocat, la lucidité de son esprit, la fer
meté de son caractère, la chaleur incisive
de sa parole, et nous n'avons plus trouvé
en lui que de l'hésitation, de l'incertitude
et du doute. Mr Joseph Beke semÉle ne pas
avoir eu foi dans la nouvelle direction du
corps électoral nous le disons avec dou
leur et avec regret, il est resté au dessous
des circonstances, il est resté au dessous
de lui-même.
Les tergiversations de ce candidat ont
produit une certaine confusion dans nos
rangs.
Que les industriels n'aillent point s'y
tromper, la clique ne voit pas en Mr Pierre
Beke un commerçant; elle n'y voit qu'un
homme voué corps et âme ses projets
d'envahissement et de domination.
M' Pierre Beke, issu de la bourgeoisie,
commença par amplecler un libéralisme
très-avancé, des opinionsqui frisaient peut-
être la République et la démocratie 11 est
vrai qu'alors il était bien jeune et que les
premières idées ne tirent pas consé
quence. Mais plus tard, lorsque retombé
du barreau aux épiceries, l'ambition vint
le chatouiller, il fit brusquement volte-
face et s'accrocha ceux qu'il voyait en
train de partager les fonctions électives;
c'est ainsi que depuis plusieurs années il
est conseiller communal; c'est ainsi que, en
recompense de son aveugle dévouement,
il est chargé provisoirement des fonctions
d'échevin. Cela prouve la fois que M'
Pierre Beke a de la versatilité dans les
opinions, et qu'il n'a point d'indépendance
dans le caractère.
Un pareil homme ne peut convenir
des électeurs qui comprennent la gravité
de leur mission.
Electeurs modérés, aux élections com
munales vous avez montré votre force par
vos.votes; montrez-là cette fois-ci par
votre abstention.
Aujourd'hui 3 heures de relevée, ont
eu lieu les funérailles de Monsieur le Sé
nateur Maloule cerceuil était précédé
par un peloton de sapeurs pompiers, les
tambours des différents corps et de la gar
de civique; les musiques du 10me régiment,
des sapeurs-pom pierset de la garde ci vique;
un peloton du ÎO"19 régiment de ligne; un
détachement de la garde civique; un dé
tachement du 10m9 régiment de ligne; la
société de Sl-Sébastien; le clergé; et suivi
par la famille du défunt; le président du
tribunal; le procureur du Roi, le commis
saire du district, les Rourgmestre et Eche-
vins; Messieurs les chefs de corps; les
membres du tribunal de lra instance; la
régence et les autorités; le barreau; Mes
sieurs les officiers de la garde civique et
de la ligne; ensuite les invités, enfin un
peloton du 10m9 régiment de ligne fermait
le cortège.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande
Placeet chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n®
Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine (insertions 11 centimes la ligne.)
La section centrale de la Chambre des repré-
sentants, en faisant connaître le vœu exprimé par
plusieurs sections de voir réviser la loi sur les
pensions militairesa critiqué le chiffre de la
pension de M. le général Schrzyneckyliquidée
a 7,5oo fr.c'est-à-dire un cinquième en sus du
maximum. La section centrale s'est fondée, pour
contester les droits de cet officier généralsur ce
fait que n'ayant pas dix ans de grade en Belgique,
il ne remplissait pas les conditions voulues pour
obtenir ce cinquième en sus.
Plusieurs journaux de cette ville annoncent que
les classes de i844 jusqu'à i848 viennent d'être
rappelées sous les drapeaux ces contingents s'élè
veraient a 5o,ooo hommes. Les classes de i84i,
i842 et i843 formeraient alors la réserve.
Les renseignements que nous avons pris nous-
mêmes ce sujet ne confirment pas l'exactitude de
cette nouvelle. Journal de Bruxelles.)
Une dépêche, datée de Rome le 17 mai au soir
et parvenu le 24 au soir Paris par le télégraphe,
annonce qu'à la suite d'une convention conclue
entre le général Oudinot et les triumvirs, les Fran
çais devaient entrer dans Rome lelendemain matin.
Les Napolitains étaient aux portes de la ville; les
Autrichiens approchaient.
Mgr. l'évêque de Bruges s'est rendu mercredi
matin de bonne heure 'a Roulers par le chemin de
fer de la Flandre occidentale. Une réception bril
lante y a été faite au prélat un nombreux cortège
composée des membres du clergé, des autorités
civiles, de la garde civique, l'a reçu la station de
Roulers et l'a conduit dans l'intérieur de la petite
ville, qu'on avait décorée avec beaucoup de luxe
et d'élégance.
Un bien triste événement est arrivé la nuit
dernière Anvers, dans une maison de la rue
Saint-Jean. Pendant qu'on était occupé vider la
fosse d'aisance, tont-à-coup la voûte s'en est écrou
lée sur une assez grande étendue, eu entraînant
l'un des vidangers. Malgré les efforts empressés de
ses compagnons, qui s'en trouvaient heureusement
éloignés pour quelques instants, on n'est point
parvenu 'a sauver cet infortuné, qui était enseveli
sous les décombres.
Nous recevons communication de la pièce
suivante La police de la capitale a arrêté le 22
mai et remis la gendarmerie pour être conduits
Anvers, où ils s'embarqueront pour l'Angleterre,
les frères Hillmann, gravement compromis dans
l'insurrection d'Elberfeld, et qui s'étaient rendus
sans passeport Bruxelles. Émancipation
Le 24, vers dix heures et demie du matin, un
orage a éclaté sur la ville de Morts. Un seul coup
de tonnerre s'est fait entendre et aussitôt le feu a
pris la maison du sieur Outelet, ménager, demeu
rant au faubourg d'Havré, sur la grand'roule de
Morts a Rœulx. Le toit qui était en cbaunte, la
paille, le foin et les quelques provisions qui se
trouvaient au grenier ont été la proie des flammes.
On évalue la perte 2,5oo fr. environ.
Avant-hier soir, une servante traversant la
rue du Pot d'Or, Liège, fut accostée par un
individu qui lui lança la figure une bouteille de
vitriol. La victime de cet odieux alteutat est hor
riblement brûlée. On ignore les motifs qui ont
donné lieu cet acte de barbai ie.