d'une nouvelle brigade qui, cette fois, sera composée des 53e et 25e régiments de ligne, d'une batterie d'artillerie et d'une compa gnie du génie. Un officier de l'état-major du général Oudinot lui disait il y a quelques jours J'avais toujours entendu dire que tout chemin mène Rome. Quel chemin, gé néral, avez-vous donc pris pour nous y conduire? Le 30 mai dernier, vers huit heures du soir, Toulon, le bataillon du 53e de ligne, logé avec l'infanterie de marine, la caser ne de Morillon, a failli compromettre la tranquillité publique. Déjà, dans la journée on avait introduit dans cette caserne plu sieurs barils de vin, grâces la tolérence d'un adjudant sous-officier du 53* qui avait aidé lui-même forcer la consigne, lorsque, vers les neuf heures, on voulut tenter de nouveau l'introduction de deux autres ba rils. Le commandant de la caserne voulut en vain s'y opposer; avertis par unecantinière les soldats du 53' descendirent avec leurs bidons, demandant grands cris ou qu'on leur permît de descendre ou qu'on laissât entrer les barils. Tous étaient armés de leurs fusils ou de leurs bayonnettes. Il fut impossible de faire entendre raison aux mutins dont la plupart étaient déjà pris de boisson. Un capitaine du bataillon et l'offi cier chargé de la police de la caserne, firent de vains efforts pour les arrêter. Le bataillon du 53' se porta vers les pri sons où étaient renfermés des soldats du 3* d'infanterie de marine, espérant trou ver en eux des auxiliaires leur mutinerie. Mais ces braves militaires, dont on avait forcé les portes de la prison, a coups de fusil et de pierres, se refusèrent en sortir, et se défendirent, bras le corps, pour repousser les émeuteurs. Ceux-ci se portè rent alors vers les prisons qui renfermaient des soldats du 53*, mais ils ne parvinrent pas enfoncer les portes. Pendant ce temps-là, les officiers avaient été prévenus et s'étaient rendus la ca serne, où ils parvinrent rétablir l'ordre. Tout était rentré dans le calme minuit. Le lendemain, dans l'après-midi, un ordre du jour a été lu aux soldats du 3' de marine, par lequel le vice-amiral préfet maritime les félicite de leur belle conduite au milieu des désordres que nous venons de racon ter. L'amiral Casy en témoigne sa plus vive satisfaction, dans des termes extrêmement flatteurs, aux colonel, officiers, sous-offi ciers de ce corps, dont il a signalé la bonne contenance M. le Ministre de la marine. C'est pour moi, dit-il, la preuve du bon esprit qui anime le régiment et de la bonne discipline qui y règne. Tous les hommes punis pour fautes disci plinaires qu'il était au pouvoir de l'autorité locale d'amnistier ont été immédiatement mis en liberté. Ils avaient répondu aux émeuteurs si nous sommes punis, c'est que nous l'avons mérité; il était juste qu'on les relevât de ces punitions, parce qu'ils l'avaient mérité aussi. ASSEMBLÉE LEGISLATIVE. Séance du 2 juin. M. Liierbette, rapporteur, rend compte des élections de Loir-et-Cher. Les élections sont régulières. Le département a élu 5 représentants. De ce nombre se trouve M. Germain Sarrut. Le bureau propose l'an nulation de cette élection, attendu que M. Germain Sarrut, frappé d'une condamna- lion comme failli, n'a point justifié de sa réhabilitation. (Mouvements divers.) M. Germain Sarrut vient la tribune combattre les conclusions du bureau. Les grandes Assemblées doivent distinguer là où la loi ne dislingue pas. (Mouvements divers.) D'ailleurs, ses créanciers lui ont, par des arrangements partiels, consenti, accordé une réhabilitation morale. L'As semblée ne voudra pas se montrer plus sévère. Il attend avec confiance son juge ment; il ne balancerait pas se représen ter devant les électeurs. (Fort bien!) Mais, comme il ne sera réhabilité que depuis quarante jours, la difficulté pourra encore se reproduire, moins que l'Assemblée ne lui accorde, alors, un ajournement. L'orateur entre dans une foule de détails, de citations, de texte de lois. L'Assemblée semble l'écouter avec bienveillance; mais elle ne paraît pas convaincue. M. Germain Sarrut insiste. (Aux voix!) M. le président. Deux propositions sont faites, l'une par M. Sarrut, et qui consiste lui accorder 70 jours pour se mettre en règle; l'autre par le bureau et tendante l'annulation pure et simple. (Aux voix.) L'ajournement n'est pas accordé. Les conclusions du bureau sont adoptées. M. Germain Sarrut quitte la salle. M. Germain Sarrut, représentant du peuple, non admis pour faillite, vient de former devant la cour d'appel de Paris une demande en réhabilitation. Les derniers bulletins de Barcelonne confirment la nouvelle du départ de l'ex pédition espagnole pour l'Italie. Le corps expéditionnaire se compose d'environ 5000 hommes de toutes armes. TOSCANE. 5 émeute militaire a toulon. Présidence de M. K.ÉRATJRY doyen d'âge. M. Lherbette, rapporteur. M. Sarrut a argumenté de la bienveillance de ses créan ciers, de la confiance des électeurs, de l'estime dont il jouit. Je ne l'ai point at- taqué sur ce terrain; ce n'était point ma mission. M. Sarrut a déplacé le terrain de la discussion. Je ne puis que lui opposer le texte de la loi votée par la dernière Assemblée. Le voici Ne pourront être élus représentants, les faillis non réhabi lités. Le texte est clair, si l'Assemblée veut aller outre, je n'ai rien dire. Dura lex, sed lex. On a invoqué les considérations morales, la morale se trouve dans l'exécu tion d'une loi morale. (Aux voix!) ANGLETERRE. Londres, %juin. Voici le relevé officiel de l'exportation de mé taux précieux du port de Londres pour la semaine dernière Argent monnayé pour Rotterdam 7,000 onces, pour la Belgique 4,000 dito; argent en barres, pour Copenhague 38,000 onces, pour Rot terdam 37,000 dito or monnayé, pour la Belgique aâo onces. On vient de découvrir Clonmore, dans le comité de Mays, en Irlande, un gisement houiller qui paraît être de la plus grande richesse. On vient de commencer au château de Cardiff la restauration de la Tour dans laquelle Robert, duc de Normandie, fut retenu prisonnier pendant 28 ans, et qui a conservé le nom de Tour du duc Robert. Mercredi soir, un violent incendie a détruit Liverpool la belle fonderie de fer de MM. Pearson et C*. Les pertes occasionnées par ce sinistre s'élè vent k 5,ooo 1. st. ESPAGNE. Madrid, le 28 mai. ALLEMAGNE. On assure positivement que le gouvernement bavarois a prolesté énergiquement contre l'entrée de troupes prussiennes dans le sud de l'Allemagne, nommément dans le Palatinat et que la Bavière a conclu avec l'Autriche une alliance défensive, l'Autriche étant chargée de soutenir par un corps d'armée placé a Brigance les mouvements de l'ar mée bavaroise contre le Palatinat et Bade. Gazette allemande.) affaires de hongrie. Le général Hentzi est mort dans la nuit du 21 au 22 mai. Il a été enterré avec une grande pompe. Toute la garnison magyare a suivi le corps, au bruit des salves d'artillerie des remparts. Les pri sonniers de guerre ont été conduits Altofen, d'où ils seront dirigés vers les endroits de leur desti nation. Les 3o,ooo hommes de troupes hongroises ont traversé le Danube, pour se réunir sur la rive gau che l'armée principale, qui s'étend, par une suite de fortes positions, de la frontière de Gallicie aux villes des montagnes, et de Neusohl l'île de Schutt, et a son point d'appui Comorn et sur la Waag. On écrit de Vienne, le 28 mai, h la Gazette d'Augsbourg Des 100,000 florins en espèces qui avaient été laissés Bude pouf 'a solde de la garnison, 60,000 florins sont tombés entre les mains des in surgés qui ont pillé entièrement le château, dont ils ont jeté par les fenêtres les meubles et les gla ces; ils ont aussi pillé plusieurs maisons dans les quelles ils faisaient la chasse aux officiers, et ils se sont également emparés de la caisse d'épargne. Le corps russe qui était a Hradisch est arrivé aujourd'hui a Neustadl. Le bruit d'une défaite des impériaux sur la March se maintient. D'après des rapports officiels, la garnison de Bude a été faite prisonnière de guerre; 2,200 sol dats et 80 officiers ont été conduits k Debreczin. Les Magyares ont trouvé dans la forterese 83 piè ces de canons, i,4oo quintaux de poudre, 2,000 quintaux de salpêtre et i4,ooo fusils. Le gouver nement de Debreczin fait déjà ses préparatifs pour aller s'établir k Pesth. Le général baron d'Aspre a publé la procla mation suivante: Habitants de Florence, Les liens du sang qui unissent Dotre souverain k la maison impériale de mon monarque et les nombreux traités qui imposent k S. M. l'Empereur et Roi, mon souverain, l'obligation de proléger l'intégrité de la Toscane et de défendre les droits de notre prince, ont déterminé l'Autriche k céder au vœu de S. A. I. et R. le grand-duc et k mettre un terme a l'état d'anarchie imposée k Livourne par la faction que j'ai détruite. Cette population affranchie du joug des rebelles s'est soumise k son légitime souverain. Appelé par votre prince, je viens avec mes troupes dans votre ville comme ami, comme votre allié. Réunissez-vous k nous pour mieux consolider la tranquillité, la paix et l'ordre, et rétablir d'une manière stable entre vous la concorde, l'empire des lois et ces jours de bon heur que l'Europe vous enviait. Empoli, le 24 mai 1849. Le général d'artillerie impériale et royale, commandant le 2" corps d'armée, Baron d'Aspre. Dans l'intérêt bien entendu de la sûreté publi que sont rendues-nécessaires les dispositions sui vantes pour la ville de Florence, de concert avec Sou Excellence le commissaire extraordinaire du grand-duc Tous ceux qui possèdent des armes a feu ou armes blanches et de la poudre ou du coton ful minant ou tous autres objets de guerre devront en faire la remise k l'arsenal royal dans les 48 heures de la présente notification. Les armes de luxe se ront déposées k la préfecture, pour être plus tarp restituées k leurs propriétaires sur l'ordre du grand- duc. Passé ce délai, tout détenteur d'armes sera traité conformément k la rigueur de la loi martiale. La garde nationale (afin de donner au désarmement toute l'extension désirable pour la tranquillité pu-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 3