JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3311.
32me année.
7PB.SS, 25 Juin.
Nous recevons delà pari de M'le Sénateur
Malou-Vandenpeereboqm, et nous publions
avec empressement la lettre suivante
ÊL TTîjeAiieuii CeJ Cùcieuti De ta ô'iffo
Votre suffrage vient de m'appeler l'insigne
honneur de vous représenter au Sénat je ne
puis tarder vous témoigner to.ute ma gra-
titude pour cette marque de confiance et vous
assurer que vous me trouverez toujours parmi
les défenseurs de notre admirable constitution
et des libertés qu'elle nous garantit, Si un jour
elles étaient menacées tous mes soins et mon
zèle seront consacrés aussi sauvegarder les
intérêts du Pays, de notre Province et parti
culièrement de notre Arrondissement.
J'ai l'honneur d'être avec respect,
MALOU-VANDEiNPEEREBOOM.
Les électeurs comprendront facilement
toute l'importance, toute la valeur d'une
pareille déclaration.
Pleins d'une confiance légitime dans
l'homme honoré et respecté, dont la con
duite passée est la garantie infaillible de la
conduite future, les électeurs modérés et
indépendants ont spontanément et libre
ment apporté leurs suffrages M' Maloc-
Yandenpeereboom. Comme on devait s'y
attendre, il répond et il continuera ré
pondre la grande manifestation qui vient
d'éclater en sa faveur, de la manière la
plus convenable et la plus digne.
Que signifient, en regard de cette lettre,
les professions de foi et les circulaires,
émanées, soit de gré, soit de force, des
candidats libéraux., qui ont réussi ou qui
ont échoué depuis quinze ans?
Là, rien que fausseté et charlatanisme;
rien que promesses fallacieuses, que l'on
ne pouvait ou que l'on ne voulait pas tenir;
rien que protestations mensongères et in
téressées, pour aveugler, séduire et capti
ver les électeurs subordonnés, dépendants
et faibles.
Ici, au contraire, une réserve toute de
modestie et d'abnégation, nous voyons suc
céder l'expression libre et pure d'intentions
raisonnables et sincères, de sentiments no
bles et généreux.
Nous nous constituons l'organe de tous
les électeurs, amis de leur Pays, en ac-
oeptant avec bonheur les remerciments et
les assurances que leur adresse M' Malou-
Vandenpeereboom.
Le Journal des cartons, lors de la publi
cation de son numéro de jeudi, était loin
de s'être rerais de la fièvre cérébro-électo
rale qui l'avait pris la veille. La foudre qui,
en tombant sur Y Association libérale avait
éparpillé ses papiers et cartons, et fait
prendre la clef des champs ses divers
membres, tenait encore abassourdis tous
les sens de l'écrivain de cette feuille. La
même pâleur qui couvrait la figure de
Mylord lors de la nomination de M. Malou-
Vandenpeereboom, comme sénateur, la
majorité de 159 suffrages, comparative
ment M. Delanghe, sé dessine dans l'ar-
ticlé où il fait part ses rares adeptes, de
cette larmoyante nouvelle. Quelques traits
de vie se signalent cependant par inter
valle: c'est, lorsque le dépit ayant fait
monter le sang sa tête fanatique il attri
bue au clergé le résultat fâcheux de la
journée, et qu'il couvre ce sujet ce corps
respectable de sa lave voltairienne.
N'en déplaise au journ;;! cartonné; le
clergé lui seul ne mérite point l'encens
que l'organe de la libératerie lui brûle
pleines mains; bien qu'en sa qualité de
citoyen le prêtre ait concouru l'élec
tion d'un mandataire dont le dévouement
et les principes conservateurs ne sauraient
paraître suspects; bien qu'en vertu des
droits que la Constitution lui octroie tout
aussi bien qu'à un commissaire de district
ou tout autre fonctionnaire, le ministre de
notre culte ait payé sa patrie le tribut de
son amour par un vote qui ne manquera
guère de nous rehausser aux yeux de qui
conque se laisse guider par le bon sens et
la raison; nous aussi, qui ne portons ni
tonsure ni soutane, il convient de rendre
les honneurs de la guerre. Car, sachez-le
Progrès, nous aussi que vous qualifiez de
Baziles, nous avons voté avec les 217 habi
tants d'Ypres qui ont donné au respectable
père de l'ex-ministre des finances leurs
justes marques de sympathie. Quoiqu'on
en dise pourtant, le clergé n'a exercé la
moindre influence quant la direction de
notre vote. La pleine confiance que nous
inspirait le candidat présenté, la répulsion
que notre âme éprouva toujours pour une
méprisable coterie, qui sous prétexte de
désintéressement et d'attachement aux in
térêts de tous, accapare toutes les places,
brigue toutes les faveurs, emporte tous les
gros profits, voilà ce qui a motivé nos suf
frages.
L'honorable parti du commerce, en con
tribuant pour une large part la nomina
tion de M. Malou la chambre haute, ne
saurait être accusé ce semble d'avoir puisé
quelque sacristie, ses raisons de bienveil
lante protection, l'égard de notre conci
toyen distingué. Les mêmes mobiles qui
nous ont fait protester depu is tant d'années,
•font agir aujourd'hui celte association,
d'une manière si salutaire et si vigoureuse.
Toute la ville applaudit ses efforts, rend
justice l'opposition qu'elle suscite contre
un po.uvoir despotique et oppresseur. Une
première et éclatante victoire est venue
couronner sa noble vaillance. D'autres suc
cès ne manqueront guère de suivre. Disons-
_le sans détour, comme sans crainte d'être
démentis grâce l'entente et l'union des
citoyens bien pensants de la cité, la modé
ration, l'impartialité et la justice distribua
tive, finiront par régler en triomphe nos
affaires.
Une indélicatesse que l'on pourrait qua
lifier d'inconvenance, a donné lieu parmi
la bourgeoisie un mécontentement géné
ral, et cela sans distinction d'opinion.
Le croirait-on
Nôtre ville possède 3 musiques: savoir
celle des pompiers, celle de la garde civi
que, et celle du I0m* rég' de ligne, sans
.compter les musiques de l'école des Or
phelins, et de l'école communale primaire.
He bien le dépit de nos omnipotents a été
si grand, qu'aucune de celles-ci n'a pu ni
osé se rendre la demeure de M. Malou,
pour lui donner une sérénade, et que l'on
a ainsi négligé de rendre les honneurs
celui que l'on ne peut nier être l'expression
jidèle de la majorité des électeurs.
Pareil devoir incombait surtout la
musique de nos sapeurs pompiers, et sou
chef qui dans des temps donnés sait si bien
profiter de son talent, quant il s'agit de sa
personne ou de quelques uns des siens;
aurait dû savoir ce qu'il lui restait faire
dans cette circonstance, et ne pas ignorer
que cette musique se trouve la charge
de la commune, et qu'elle n'a pas été
instituée pour le bon plaisir d'une seule
et même famille, mais bien qu'elle est
destinée rendre les honneurs tout
dignitaire appelé un haut emploi quel
conque, et qu'il sagissait dans celte occu-
rence d'un élu pour la Chambre haute.
Quant la musique de la garde civique,
elle aussi se trouve malheureusement
comme celle de nos écoles, placée sous la
domination de notre pouvoir arbitraire.
Toutefois disons le hautement en l'hon-
neur des exécuteurs de la musique des
VÉRITÉ ET HMTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grande
Placeet chez les Percepteurs des Postes du Royaume,
PRIT DE L'âBM\E«EXT, par trimestre,
Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 -5o. Un n° aï.
Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions *9 centimes la ligne.)
et De f ÉttwuDÛJeiuewt D'^fpïcet/.
I i II 3 f
Messieurs,
VOTRE DÉYDUÉ MANDATAIRE,