NOUVELLES DIVERSES. pompiers ainsi que celle de la garde civi que, ce n'est pas leur zèle personnel qui dans cette circonstance a fait défaut car leurs bonnes intentions ont été contrariées. Ce qui étonne encore plus, c'est que le même jour de la nomination du nouveau sénateur, une commission composée de personnes respectables s'était rendue chez M. le colonel commandant le 10"" reg'; pour lui demander que sa musique pût donner une serénade M. le sénateur Malou celle-ci fut reçue par le digne colonel avec l'accueil le plus flatteur, et l'ordre fut donné dans sa présence, que la musique de son régiment devait se rendre la campagne de M. Malou huit heures du soir pour lui donner une serénade. Cet ordre doit avoir été suivi d'un contre ordre, car celle-ci n'a pas eu lieu. Quel peut avoir été Je motif de ce contre ordre c'est là ce qui serait curieux connaître, les hommes du pouvoir auraient-ils eu l'impudence de le solliciter? On a dit que M. le commissaire du district exhibait aux fonctionnairesinférieurs une lettre de M. Rogierau moyen de laquelle il exerçait par ordre du ministre une pression très forte pour traverser l'élection de M'Malou-Vanden- peereboom. La coaction pratiquée l'aide de cette fameuse et mystérieuse lettre n'est que trop vraie. Non seulement la pièce existe, mais nous pourrions peu près en dire le contenu. M. de Mérode a signalé la chambre des représentants la tendance du ministère se rapprocher en fait d'instruction du sys tème français, qui entretient depuis un demi siècle l'anarchie dans les esprits, alors qu'elle ne se manifeste point dans les rues. M. Rogier a objecté que l'anarchie désole aussi depuis un an les Etats Ro mains. Il en voulait tirer la conséquence que l'influence du clergé dans l'instruction n'est pas sans danger. Celte prétention spécieuse s'évanouit de vant le moindre examen de bonne foi. La religion catholique renferme-t-elle un principe quelconque de désordre ou d'anarchie? Ses enseignements peuvent-ils engendrer le mal? Si donc de funestes doc trines se produisent, ce n'est point parce que l'enseignement ou l'influence du clergé les a favoriséesmais parce que cette in fluence n'a point été assez puissante, et qu'elle n'a pu prévaloir. C'est un symptôme qui appelle tous les hommes sincèrement amis du bien renforcer l'action religieuse sur les masses, et non point la déserter, ni la comprimer. Si la religion n'a pas pu empêcher que depuis un an le crime règne Rome, du moins elle l'a en grande partie empêché de régner jusques là et s'il y a eu une année d'anarchie, il y a eu des années et des siècles d'ordre et de paix publique, sauf de rares intervalles. Si la défectuosité humaine ne comporte pas un état permanent de régularité même sous le meilleur régime, ce n'est pas une raison de négliger ou de rebuter les éléments les plus féconds de prospérité. On reproche la population romaine proprement dite plutôt la faiblesse de se laisser dominer, qu'une complicité active dans ce qui se passe. De toutes les parties de l'Italie et de l'Europe, les condottieri, les aventuriers qui oppriment Rome, se sont réunis dans cette capitale pour exploiter les malheurs de la ville éternelle. Les mauvais principesqui amènent cette fatale catastrophe peuvent-ils être attribués l'enseignement que protégeait la cour pon tificale? En France, ce ne sont pas les étrangers qui ont importé l'anarchie, elle s'est levée d'elle même toutes les époques. Entre une année de désordres et un demi siècle de convulsions successives, il y a une diffé rence faire. M de Mérode a donc pu tirer pour la France, de l'éducation qu'on y donne, des conséquences que les événe ments de Rome ne permettent en aucune manière de rétorquer. Oui le système fran çais, qui consiste écarter l'influence reli gieuse de l'instruction publique, est per nicieux, il est déplorable surtout dans la crise sociale qui se manifeste de toute part. La religion, c'est l'ordre parfait c'est donc une absurdité que de voir dans son action un danger pour l'ordre. FRANCE. Paris, 20 juin. Un arrêté de M. le Ministre des finances, en date du 20 juin, porte Art. 1". Il est accordé un dernier délai, partir du i3 août prochain jusqu'au 29 septembre suivant, pour déposer les récépissés des emprunts qui n'ont pas encore été présentés a l'échange. Art. 2. Les obligations a délivrer en échange de ces récépissés seront remises aux détenteurs, dix jours après le dépôt. Art. 3. Les bureaux d'échange seront ouverts tous les jours (les dimanches et fêtes légales ex ceptés), de 10 heures du matin a 2 heures de relevés, pour le dépôt des récépissés et la délivrance des obligations mentionnées aux deux articles pré cédents. On écrit de Diimude, 19 juin Avant-hier dimanche, un grand malheur est arrivé en notre ville pendant la messe de 8 heu res, a laquelle assistait une foule considérable, une étoile se détacha du plafond de l'église et tomba parmi les assistants. Aussitôt des cris d'effroi se firent entendre; on cria que l'église allait s'écrouler et c'était h qui se précipiterait vers la porte pour quitter le temple divin; Dans la cohue, un grand nombre de personnes furent blessé, et une jeune fille de 19 ans, foulée eut la poitrine eufoncée; on ne releva plus aux pieds, qu'un cadavre. Un autre malheur est encore arrivé, dans la nuit du 17 au 18 courant, a Nieuwcapelle, com mune située b une lieue et demie de notre ville. Un voiturier, nommé F. Van de Casteele, revenait de Loo avec son chariot que montaient i5 personnes. Il eut l'imprudence de quitter la grande route et de diriger le chariot du canal, dans lequel le vé hicule alla bientôt tomber. On a pu sauver toutes les personnes qui s'y trouvaient, b lexceplion d'une seule, Pierre Hancker, qui a péri dans l'eau. Mgr. l'évêque de Gand est allé en pélérinage samedi dernier, de Ninove où il était en tournée, h Hal, et y a célébré la sainte messe l'autel, de l'image miraculeuse de la Sainte-Viergepour im plorer le secours de la Consolatrice des affligés, dans les calamniiés qui désolent une grande partie de son diocèse. Une nouvelle mission de Sœurs de la Charité et de Sœurs de la Sagesse est partie de Tournai, pour se rendre dans le Borinage, afin de prêter ses soins aux personnes attaquées par le choléra. De fausses pièces de cinq francs, b l'effigie de Louis-Philippe 1" et au millésime de i845, circulent b Mons. Nous avons vu l'une de ces pièces dont le fini est parfait et d'une ressemblance telle que les yeux les plus clairvoyants pourraient être trompés. On peut seulement les reconnaître au son qui est sourd comme celui du plomb. (G. de Mons La réforme postale doit être mise en vigueur, en Belgique, le 1" Juillet prochain; depuis deux mois déjà l'administration fait imprimerpar des presses en taille douce, montées dans une des dépendances de l'ancien hôtel Engler, a Bruxelles, les timbres d'affranchissement a appliquer sur les lettres. Uu papier spécial a été fabriqué pour la con fection de ces timbres; il porte le chiffre LL. dans la pâte. Sur ce chiffre, la tête du Roi est imprimée et coloriée d'une nuance fugitive, qui disparaîtra sous l'action corrosive du timbre d'annulation. On espère parce procédé empêcher les fraudes signa lées en France par suite du lavage que l'on fait subir b des timbres d'affranchissement enlevés de lettres remises par la poste. Le nombre des décès constatées officiellement a Molenbeek-Saint-Jean de personnes attaquées de l'épidémie n'a pas atteint le nombre de soixante dans l'espace de six semaines et sur une population d'environ i4,ooo âmes. Ensuite il estb remarquer que la plupart des victimes appartiennent aux familles de bateliers et ouvriers du canal de Char- leroy qui ont beaucoup souffert des suites d'un chômage déplorable dans ces derniers temps. La commune limitrophe de Koekelberg a été plus maltraitée relativement. M. N. Nevraumontun des plus riches propriétaires de Saint-Josse-ten-Noode, vient de mourir, et par son testament il lègue au bureau de bienfaisance de la commune une somme de 25o,ooo francs et la maison qu'il habite, a charge d'y ériger un hospice pour 20 vieillards de la commune; l'église en construction, rue du Brabant, a également été favorisée par un legs; la commune a été gratifiée d'une somme de 3,000 francs pouf l'établissement d'un service de pompes b incendie. Les domestiques, amis, fermiers et des personnes sourdes-muettes ont aussi reçu des legs consi dérables. Au nombre des pièces les plus curieuses qui ont été saisies et qui sont entre les mains de la justice, se trouve un manifeste qui devait être adressé l'Europe par le nouveau gouvernement conven tionnel. Dans ce document on déclare en substance que la République française déchire de sa main puissante les traités de i8i5, et qu'elle entend provoquer par lès armes l'affranchissement de tou tes les nationalités. Cette pièce est b ce qu'il paraît rédigée avec une complète ignorance du droit des gens et de la diplomatie. M. de Falloux a présenté un projet de loi concernant l'enseignement primaire et l'enseigne ment secondaire. Le geuvernement vient de donner l'ordre de mettre en liberté Cabrera et Ametler, détenus au fort Lamalgue. Ils ont eu la faculté de se rendre où ils le jugeront convenable. Ils ont annoncé l'intention d'aller en Angleterre. On compte maintenant, depuis l'invasion du choléra-morbus en France, 18,961 décès, et 27,054 attaques; mais, comme le fait remarquer VUnion médicaleon est bien loin d'avoir le chiffre exact des personnes" qui ont été atteintes. Le gouvernement vient, dit-on, de décider l'expulsion de France d'un certain nombre d'é trangers, principalement parmi les Italiens, les Polonais et les Allemands, connus pour l'exhal- tation de leurs opinions et qui entretiennent des correspondances regardées comme incendiaires avec les pays étrangers.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 2