La nouvelle de la prise de Rome n'est pas encore parvenue Paris. On dit que les triumvirs de Rome avaient fait parvenir leurs amis de Paris des sommes considérables pour solder l'émeute du 13 juin. Nous trouvohs dans le Times du 19 juin une lettre de Paris ainsi conçue On dit que parmi les papiers trouvés le 13 juin au domicile de plusieurs repré sentants, se trouvent des correspondances avec le triumvirat romain, jetant beaucoup de jour sur la question de Rome. On assure 3u'il y a de lettres de hauts fonctionnaires e Rome aux révolutionnaires de Paris, les pressant de provoquer un soulèvement général s'ils veulent que Rome continue de tenir. Les sociétés secrètes répondent 2ue la grande difficulté, c'est le manque 'argent. On dit qu'une somme de près de 400,000 fr. a été transmise par l'agent romain aux organisateurs du mouvement de Paris, et cela deux ou trois jours avant le 13 juin. Alors l'échec de l'insurrection du 13 doit produire un effet favorable pour le général Oudinot. Madame Cavaignac, mère du général est décédée hier la suite d'une attaque de choléra. Durant sa maladie, le Prési dent de la République a envoyé plusieurs fois un de ses aides-de-camp s'informer de son état. La décroissance de l'épidemie ne se dément pas Le Moniteur donne aujourd'hui le chiffre des décès du 18. Il y a eu 186. C'est encore vingt-cinq de diminution sur le 17, dont le chiffre était de 211. On a reçu hier une lettre de M. Ledru-Rollin, annonçant son arrivée Londres; la première personne qu'il a rencontrée dans Hydepark est, dit-on, M. Véron, accompagné de M. Bohain. Deux collègues de M. Ledru-Rollin sont arrivés-à Londres en même temps que lui. On évalue 1,200 le nombre des individus arrêtés la suite de la sanglante affaire de la Croix-Rousse. Les individus domiciliaires faites dans cette ville et la Guillotière ont amené la saisie de 1,500 pistolets et poignards. On a trouvé peu de fusils. Un des insurgés de la Croix-Rousse a été inhumé, le 18. Un cortège nombreux sui vait le convoi. Lorsque le corps a été descendu dans la fosse, chacun des assis tants est venu lui faire ce dernier et solennel adieu Nous te vengerons ANGLETERRE. Londres, 18 juin. ALLEMAGNE. AUTRICHE. Vienne, 16 juin. HONGRIE. ITALIE. ÉTATS ROMAINS. Paris, 31 Juin. ÉVÉNEMENTS DE LYON. On lit dans le Censeur Nous avons parcouru le théâtre des déplorables événements de vendredi. Rien de plus triste que ce spectacle. Nous n'avons vu que maisons trouées, sillonnées par les balles et les boulets, des balcons brisés et des dévantures emportées, l'arbre élevé snr la grande place de la Croix-Rousse est k moitié coupé par les boulets, et un des piliers de la mai son du café Randin a été détruit. II n'est pas resté une seule vitre intacte sur la place. Quelques cafés sont dans un état de dévas tation déplorable, et des maisons ont dû, crainte d'accident, être étayées sur-le-cbamp. Une foule nombreuse s'était portée hier h la Croix-Rousse; elle se pressait sur la grande place et sur le boulevard, autour de quelques traces de sang mêlé k de la boue. Un peu plus loin se voyaient encore étendus les cadavres de deux chevaux. De nombreuses arrestations ont été opérées dans les maisons situées sur la place. On lit dans la Gazelle de Lyon Le spectacle qu'offrent les lieux qui ont été le théâtre de l'insurrection, est celui d'une ville prise d'assaut. Plus de cent maisons ont été trouées et endommagées par les bouléts; quelques-unes sont h moitié démolies; d'autres ne reposent plus que sur des colonnes qui peuvent s'écrouler d'un mo ment k l'autre, si elles ne sont pas soutenues par des étais. Le Times et les autres feuilles de Londres pu blient des extraits des documents relatifs l'expé dition française en Italie, qui ont été déposés sur le bureau de la Chambre des Lords. Ces pièces sont au nombre de sept. La première est l'extrait d'une note de lord Pal— merston au marquis de Normanby, datée du 5 jan vier 1849. Elle exprime le désir que le Pape, vu la grande influence qu'il exerce par son pouvoir spirituel, puisse occuper une position assez indé pendante, comme prince temporel, pour ne point devenir l'instrument politique de l'uDe ou l'autre puissance européenne, au détriment des autres. La cinquième pièce est une note adressée le 9 mars par lord Palmerston au marquis de Nor- mamby. Dans cette note, lord Palmerston déclare de Douveau que le gouvernement britannique dé sire vivement le rétablissement du Pape sur son trône temporel. Il regrette que les événements et les conseils des personnes qui entourent le Pape a Gaëte rendu impossibles les négociations directes entre Pie IX et ses sujets; mais il persiste croire que l'on peut arriver a une solution satisfaisante par la voie diplomatique. NOUVELLES DE BADE ET DU PALATINAT. On écrit du quartier-général de Weinheim, le j8 juin, la Gazelle de Cologne, que la veille aucun fait d'armes n'avait eu lieu. Les insurgés avaient pris Schriesheim une position inexpu- gnale, mais d'où l'on comptait les faire sortir par la famine. Le troupes de l'Empire éprouvaient de leur côté une grande difficulté k se procurer des vivres. Un régiment d'infanterie et un régiment de hussards prussiens venaient d'arriver au camp. Ces troupes doivent former l'aide droite du corps d'opération. Sur la rive gauche du Rhin, le général Hirsch- feld s'est avancé le 17 juin vers Landau et Ger- mersheim, sans avoir échangé un coup de fusil. Il est positif que tous les membres du gouvernemeut provisoire du Palatinat se sont réfugiés dans le grand-duché de Bade. Sur la rive droite, les troupes hesso-bavaroisses ont occupé Hirschorn; le quartier-général du gé néral de Peucker était toujours k Weinheim. Les troupes prussiennes continuaient le 17 k canonner Mannheim de Ludwigshafenet les bulletins pu- bliésk Carisruhe continuaient k attribuer la victoire anx insurgés. La première colonne des troupes bavaroises sons les ordres du prince de la Tour et Taxis est entrée le 16k Oppenheim, sur la rive gauche du Rhin, et d'autres troupes y étaient attendues. M. le comte Maurice Esterhazy, ministre pléni potentiaire d'Autriche près le Saint-Siège, a remis au Pape dans une audience particulière les clefs de la ville de Bologne, envoyées kS.v S* par le maréchal Radetzky. Le cardinal Antonelli a été chargé de transmettre par écrit au maréchal les remerciraents du Souverain Pontife. Le lieutenant Haitzinger, quia apporté les clefs de ladite ville, a reçu du Saint Père la petite croix militaire de l'ordre de Saint-Grégoire. L'armée autrichienne a pris la résolution de faire présent au maréchal Radetzkycomme té moignage d'amour et de reconnaissance, d'un bâton de maréchal en or, orné de pierreries. Après son arrivée a Pesth, Kossuth a ordonné la construction d'un hôtel des Invalides magnifique, la transformation de l'île Marguerite en un grand jardin public, la construction immédiate d'un canal pour prévenir les innoodations, celle d'un grand port et d'un dock pour la sûreté des navires, et l'ouverture des travaux du chemin de fer de Szol- nok k Debreczin et Arad. Les Anlrichiens et les Hongrois en sont venus le 12 juin, près de Ripeny, aux bords de la Waag, k un engagement où les Autrichiens sont restés vainqueurset où les Hongrois ont perdu 900 hommes, tombés, pour la plupart, dans les mains des Autrichiens. La garnison autrichienne de Szered a été forcé de se retirer devant des forces supérieures, jusqu'à ce qu'elle eut reçu des secours du quartier- général de Presbourg. Lorsque le général Oudinot livra k la ville de Rome sa première attaque, attaque si meurtrière, un jeune ecclésiastique revêtu de la soutane, sur laquelle brillait la croix de la Légion-d'Honneur, accourut au fort de la mêlée affronter le fer, le feu et les balles pour panser les blessés et donner des consolations aux mourants. On le vit sur toute la ligne où Itfmort moissonna, remplir sa mission de charité avec une intrépidité sans exemple. La mort pourtant le respecta, et aujourd'hui encore, sur son passage, les Romains se montrent le jeune ecclé siastique en disant Voila le vaillaut Belge qui, sous le canon de deux armées acharnéesalla recevoir les mourants daDs ses bras. Ce Belge, c'est le jeune officier qui mérita, pendant la cam pagne d'Algérie, que son nom fut raisk l'ordre du jour de l'armée sa croix d'honneur fut la récom pense de sa bravoure. On doit se rappeler qu'après cette courte mais glorieuse campagne, sous les ordres d'un maréchal de France, un des fils de M. Félix de Mérode quitta l'uniforme militaire pour s'engager dans la milice ecclésiastique k Rome. Il est diacre, et c'est lui que le peuple de Rome dé signe avec admiration lorsqu'il parle du Belge intrépide Le Nouvelliste publie en posl-scriptum une lettre très-laconique datée de Civita-Vecchia, le t5 juin la voici Garibaldi a fait une sortie avec i,4oo hommes, qui ont été anéantis. L'armée française se bat avec une vigueur sans égale. La brèche est ouverte, et dans ce mo ment peut-être on donne l'assaut. On annonce que les Napolitains et les Es pagnols ont pris le parti de marcher k leur tour sur Rome. Ils auraient investi la ville du côté que les Français, faute d'un nombre suffisant de troupes, avaient dû laisser libre. Le gouvernement a donné l'ordre de démo lir tous les bâtiments k la distance d'un mille des murs de Rome. Toutes les maisons sans exception seront incendiées ou démolies. Déjk l'on y procède. On a déjk commencé la démolition des maisons a la gauche du fleuve, depuis le pont Saint-Angiolo jusqu'k l'Arc de Parme, sans en exclure le magni fique théâtre d'Apollon. On mande de Bologne, le 11 juin Hier, k 4 heures de l'après-midi, est revenu de Florence le feld-maréchal Radetzky il paraît qu'il se dirige sur Venise. On lit dans une correspondance publiée par V Ami de la Religion

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 3