NOUVELLES DIVERSES.
nombre de Buzes que nos ferblantiers ont
dû confectionner depuis peu de jours;
d'abord la buze libérale du 19 Juin dernier,
puis la buze musicale de dimanche dernier
que la fameuse musique du corps des
Sapeurs Pompiers a reçue au concours de
musique de Warnêton, ensuite l'énorme
buze provinciale qui est destinée un
certain Milordqui doit arriver très-pro-
chaineinent de Bruges; la première est
de la longueur de 159 mètres, la deuxième
de onze kilomètres et la troisième de cin
quante kilomètres environ, en voilà-t-il des
buzes
FÊTES DE MALINES.
On écrit d'Ostende, le 20 juin a VImpar
tial de Bruges Nous avons dégusté cette
semaine les premiers produits d'une industrie,
jadis florissante en Flandre et que quelques arma
teurs d'Ostende s'efforcent de faire revivre au
jourd'hui, la pêche aux harengs. De l'avis de
chacun ces produits peuvent rivaliser avec ceux
de la Hollande ils sont d'une extrême fraîcheur
délicats, tendres, succuleuts. Le résultat de cette
première campagne est donc magnifique; mais
voici le revers de la médaillé
i> Lundi matin est arrivée a Ostende une lettre
des patrons des chaloupes qui se livrent k cette
pêche, pour annoncer a nos armateurs ébahis que
les Anglais empêchent les Belges de se livrer a
celle pèche sur les côtes d'Ecosse;des bateaux
vapeur sont sortis du port de Lerwick, et ont
signifié k nos patrons qu'ils avaient 'a se retirer k
plus de trois mille de la côte; ordre auquel ils se
sont empressés d'obtempérer.
Voici un fait qui prouve comment l'on gas
pille en Belgique les deniers des contribuables
Sur ime ligne de 96 lieues, l'Angleterre compte
dix-sept cents employés et ouvriers de tout genre,
depuis le chef de station jusqu'au balayeur des
bureaux tandis que la Belgique occupe pour
desservir une ligne de 120 lieues de voies ferrées
un personnel qui s'élève k cinq mille fonctionnai
res de tout rang et de tout poil.
La seule station de Matines compte mille bud-
gétivores, c'esl-a dire plus de la moitié du person
nel que les administrations anglaises occupent k
desservir 96 lieues de chemin de fer!
Nous nous abstenons de toute réflexion devant
l'éloquence de ces chiffres, et nous portons k M.
Rolin le défi de lés contredire ou de les accuser
d'inexactitude. Encore une preuve de la sol
licitude du gouvernement Rogier Frère- Chazal
pour les étrangers! M. Rogier vient, nous assu-
re-t-on, de nommer k la place de M. Anoul,
directeur du matériel et décédé dernièrement, son
beau-frère, qui,la qualité d'ancien notaire, joint
le précieux avantage d'être Français!
Les Universités de l'État ont déjà coûté au
pays 9 Millions 73 mille francs et les Universités
libres n'ont rien coûté.
Les Universités de l'Etat ont seulement fourni
depuis i836 jusqu'en i848, 2,55i elèves, tandis
que les Universités libres ont fourni 3,474 élèves,
et les études privées 85o. De manière que l'ensei
gnement, qui a coûté plus de neuj millions, a
fourni 2,551 élèves, et que celui qui n'a rien
coûté a l'État a fourni 4,325 élèves; c'est-a-dire
près du double. Ainsi, la liberté a fourni presque
deux fois autant d'élèves que l'enseignement si
chèrement rétribué par l'état de Louvain.)
On lit dans le Moniteur La réforme
postale a été mise en exécution a partir du 1"
juillet et on remarque déjà un nombre très-consi
dérable de lettres affranchies au moyen de timbres-
postes. Contrairement aux instructions qui ont été
publiées par le département des travaux publics,
quelques personnes apposent les timbres-postes au
dos des lettres, ce qui les expose a être induement
taxées. Nous croyons donc inutile de rappeler
que le timbre doit toujours être collé sur Tadresse
de la lettre et nous prions les autres journaux de
reproduire le présent avis.
Nous apprenons que M. Bareelsecrétaire
général du ministère des travaux publics, est de
retour depuis hier, de son voyage k Londres, où
il s'était rendu, d'après les ordres du ministre,
pour accélérer la marche des négociations entamées
avec le Post office, en vue de diminuer le port des
lettres échangées entre la Belgique et l'Angleterre.
On assure que les administrations des postes des
deux pays sont tombées d'accord sur les bases du
nouveau traité. La taxe des lettres internationales
qui est en ce moment de 1 fr. 20. par lettre simple
serait réduite k 60 centimes. Le port des lettres en
Belgique pour les colonies et pays d'outre-mer et
vice-versâ subirait aussi une notable diminution et
l'administration belge réduirait par contre le prix
actuellement payé par l'office britannique pour le
transport sur notre territoire des correspondances
échangées entre l'Angleterre et les divers États
du continentafin d'attirer le transit pour notre
pays. Le projet de convention doit être soumis k
l'approbation de la trésorerie.
D'un autre côté les journaux de Paris nous
ont fait connaître que le nouveau traité avec la
France est en ce moment soumis k la sanction de
l'Assemblée législative. On peut donc espérer que
la réforme postale, qui est mise k exécution depuis
le l'juillet, pour les lettres circulant k l'intérieur
du royaumene tardera pas k être étendue aux
relations de la Belgique avec la France et l'Au-
gleterre.
Nous apprenons, en outre, que, dès l'adoption
de la loi sur la réforme postale, des ouvertures
ont également été faites par le gouvernement
belge, pour conclure des arrangements de même
nature avec la Prusse, les Pays-Bas, l'Espagne
et le grand-duché de Luxembourg et l'on peut
espérer que ces négociations aboutiront bientôt k
d'heureux résultats.
Voici le tableau exprimant le prix d'un
hectolitre de blé k diverses époques les nombres
proviennent en partie de transformations que l'on
a fait subir aux évaluations du célèbre économiste
J.-B. Say. La valeur du blé était
A Athènes, au temps de Démosthènes, de fr 3-54 c.
A Rome, au temps de César5-17
En France, vers l'an 800, 2-86
I425, 2-55
i5i4, 3-89
i536, 8-56
l6lO, 13-22
i64o, i4-52
1789, 15-70
1820, i8-85
t84o, 2i-5o
Mais il est juste de dire que dans l'antiquité les
métaux précieux valaient cinq fois plus qu'aujour
d'hui et en i64o 1 172 fois de plus qu'en i84o.
Les variations dans le prix de l'hectolitre de
hlé sont très-sensibles, surtout k partir du xvi8
siècle, époque de laquelle date principalement la
mise en exploitation des usines et des métaux du
nouveau monde, et par conséquent la dépréciation
des métaux précieux.
Malines, le 1" juillet.
Un temps magnifique est venu favoriser le début
de nos fêtes.
Les convois du chemin de fer nous ont amené
dès le matin une foule considérable.
Toutes lés rues et places désignées pour le
passage du cortège historique sont ornées d'une
manière splendide.
Au centre de la place d'Egmontdevant la
station, k l'entrée de la ville, s'élève un immense
obélisque. Sur la façade principale,-on lit cette
inscription Hommage au Roi.
La place d'Eginout et les rues qui conduisent
k la Grande-Place sont toutes pavoisées. On y a
arboré les pavillons de toutes les puissances.
La Grande-Place est superbement décorée. Le
grillage qui entoure la statue de Marguerite d'Au
triche est conçu dans le style de l'époque comme
la tente affectée k la réception de la famille royale.
Le gigantesque décor qui couvre la façade de
l'ancienne prison et de la halle, attire l'admiration
générale, M. Ch. Wauters et ses élèves, qui ont
exécuté ce bel ornementméritent tous des éloges.
Huit statues allégoriques ornent le soubassement
de l'arc-de-trioinphe. Elles représentent les Arts,
l'Abondancele Commercela Fidélitéla Force
l'Industrie, les sciences, l'Amour de la Patrie. Au
centre, les armes de la ville de Malines avec la
devise: Fidei Constans.
La plupart des rues sont plantées de sapins
avec des tentures de toutes couleurs et des décors
représentant les hommes illustres des XV* et XVI*
siècles, et les Malinois qui se sont acquis un nom
dans l'histoire.
La station du chemin de fer, le pont du canal de
Louvainsont pavoisés k l'infini. Le Pavillon
national flotte partout.
Nous devons mentionner un décor qui orne la
place devant l'église Saint-Pierre, autour de la
fontaine qui décore cette place.
Huit statues colossales supportent des écussons
où on lit ces inscriptions: Marguerite d'Autriche,
fille de l'Empereur Maximilien 1" et de Marie de
Bourgogne, née k Bruxelles le 10 janvier i48o.
Fiancée au dauphin de France, le 3 décembre
i482. Mariée k don Juan, infant d'Espagne,
fils de Ferdinand et d'Isabellele 3 avril 1497..—.
Mariée a PhiIlibert-le-Beau duc de Savoye, le 3
décembre 15oi. Gouvernante des Pays-Bas, en
i5o6. Plénipotentiaire, elle conclut la ligue de
Cambrai.et la Paix des Dames, le 5 août 1529.
Prolectrice de l'agriculture, des lettres, des sciences
et des arts; morte a Malines, le 1" décembre i53o.
A huit heuresce matin des salves d'artillerie,
le carillon de l'église métropolitaine et le son des
cloches de toutes les églises, ont annoncé la
solennité des fêtes. Vers dix heures et demie ou
signala la sortie delà procession de Saint Rombaut.
Depuis le jubilé de 1825, cette procession
n'avait été faite avec autant de pompe et de
magnificence.
La châsse contenant les reliques de Saint-Rom-
baut, les gonfalons et bannières des différentes
paroisses, les enseignes et étendards des confréries
et corps de métiers, un concours considérable
d'ecclésiastiques et de séminaristes, donnaient un
cachet particulier k cette solennité religieuse.
La musique du 1" régiment de cuirassiers, celle
du 5* régiment d'infanterie de ligne, venue de
Bruxelles, la Société d'harmonie de Malines, ac
compagnaient celle procession qui était escortée
par des détachements de cavalerie et d'infanterie.
Il est d'usage de ne pas porter le saint sacrement
dans cette procession; le cardinal-archevêque,
revêtu des habits pontificaux, suit la châsse du
patron de Malines en donnant la bénédiction au
peuple.
L'ouverture de l'exposition des produits de
l'iuduslrie inalinoise dans les grandes salles de la
nouvelle Académie, de l'exposition des Tableaux
a l'Hôtel-de-Ville, ont eu lieu au milieu d'un
graud concours d'amateurs.