FRANCE. Paris, V juillet.
ANGLETERRE. Londres, 30 juin.
ESPAGNE. Madrid, le 26 juin.
Depuis le dernier décret d'amnistie, la
politique du cabinet, et surtout du président du
ITALIE. états romains.
Lê deuxième conseil de guerre a été appelé hier
juger une grave affaire, relative k la journée du
ï3 juin.
Le capitaine Arthur Kléber, capitaine au 4m*
régiment de ligne, comparaissait devant le deu-
xième conseil de guerre, accusé de trahison, pour
avoir le 13 juin dernier, par ses clameurs séditieuses
et par l'excitation de ses propos, porté le trouble
et l'agitation dans les rangs de l'armée.
L'acte d'accusation impute entre autres propos
au capitaine Kléber les deux phrases suivantes
a Le président de la république et ses ministres
ont indignement trahi la France; et Les soldats
ont encore les habitudes de la monarchie, il faudra
les changer.
Le capitaine Kléber, âgé de 3i ans, natif de
Vincennes, nie formellement tous les propos in
jurieux qui lui sont prêtés.
Des témoins déclarent que le capitaine Kléber,
le jour de la manifestation du i3 juin, a répondu
aux cris de la foule Vive la Constitution! Vive
la république démocratique et sociale! par
ces mots Oui, mes amis, la Constitution a été
violée, nous la défendrons, et nous mourrons
pour elle
Le capitaine Kléber persisté dans ses dénégations.
Le conseil de guerre a condamné k mort le
capitaine Kléber.
Trente-trois représentants du peuple se trou
vent actuellement impliqués dans des poursuites
judiciaires soit a raison de l'attentat du i3 juin,
soit l'occasion de délits étrangers k cette journée.
On lit dans la Gazette du midi, k propos
de l'assaut donué k Rome le 21 juin
Vers les onze heures on marcha vers la brèche
de la crête du Janicule, avec ordre de ne pas tirer
un seul coup de fusil, mais d'attaquer k la baïon
nette.
Les Romains ne s'-attendaient pas a cette visite
nocturne. Grand fut l'étonnement d'une sentinelle
qui était a la brèche. A son cri C/ie vivat un
capitaine du 33* qui est monté le premier a l'assaut,
répondit France la sentinelle lâcha sou coup de
fusil.
Un corps qui bivouaquait par Ik accourut; on
se battit quelque temps daos l'obscurité et l'on y
fit 120 prisonniers, dont six ou sept officiers et
un chef de bataillon polonais. Ils viennent de
descendre le Tibre sur trois tartanes pour se rendre
a Civita-Vecchia, d'où le Magellan les transpor
tera a Bastia ou k Toulon.
Le bulletin officiel du choléra, pourla journée
du 25, constate 65 décès, un de plus que le 24;
et pour le 26, 77 décès, 12 de plus que la veille.
On mande de Bordeauxle 2â juin
Dans la commune de Capjpn, près de Lagoirau,
un homme d'une certaine influence et qui, partisan
des Cabet et des Proudhon, propageait par ses
discours les doctrines communistes, sceptique d'ail
leurs, esprit fort au premier dégré, se trouvait, le
dimanche de l'octave de la Fête-Dieuchez un
barbier qui se tient k quelques pas de l'église.
Lk, k l'heure de la messe, il développait devant
quelques personnes ses funestes enseignements,
lorsqu'un violent orage vint k éclater tout k coup.
Notre esprit fort, se tournant alors vers le ciel
embrasé, se met k défier la foudre, et k lui lancer
son ironie, en lui criant, comme il l'eût fait k un
peloton Allons jeu! feu!
La foudre, comme si elle eût entendu son appel,
ou plutôt son défi, partit de la nue, et, tombant
sur cet homme, le terrassa au milieu de son auditoire
épouvanté. Le fluide s'ouvrant un passage au-des
sus de l'épaule droite, et pénétrant sous ses habits,
le brûla dans presque toutes les parties du corps,
sortit par la semelle de ses souliers, renversa deux
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personnes k son côté, mais sans leur faire aucun
mal et disparut. Ce ne fut que deux heures après
que cet homme reprit connaissance. Le médecin de
Langoirau lui a prodigué ses soins, et on le croit
hors de danger.
Cet événement a jeté la stupeor dans la commune.
On lit dans l'Événement Nous savons,
de source certaine, que M. Guizot doit rentrer en
France du 20 au 25 juillet. L'illustre écrivain se
rendra directement au Val Richer avec sa famille.
Ce sera un devoir pour les nombreux amis politiques
de M. Guizot de le visiter dans sa retraite.
Il est, dit ou, question d'un emprunt que
le gouvernement du Pape contracterait aussitôt
après sa réiustallaiion. Les bases de la négociation
de cet emprunt sont arrêtées. On assure qu'il serait
contracté sous la garantie solidaire des puissances
catholiques.
On lit dans l'Écho de Fésone (Dordogne),
du 29 juin Une trombe des plus terribles a
ravagé les communes de Carlucet,Couzon et Bastit.
Des terres, des vignes, entraînées dans leur entier,
ne présentent aujourd'hui qu'un sol aride et nu.
Le vallon a été comblé par les pierres, les roches
et les terres descendues des montagnes. La perte
occasionnée par la ravine est incalculable.
Un malheureux cultivateur, qui était allé se
réfugier sous uu bloc en saillie a été enlevé par la
violence de l'ouragan ainsi que l'énorme pierre
qui lui servait d'abri et qui l'a écrasé dans sa
chute. On l'a retrouvé k quelque distance de là,
horriblement meurtrisous uu monceau de rocs
roulés comme lui par le torrent.
Au Bastit, les murs du cimilière ont été ren
versés, et les tombes mises k nu par la force des
courants, qui ont profondément sillonné le terrain.
C'est un spectacle plein d'horreur et vraiment
effrayant, a
Nous lisons dans la lettre d'un officier de
Conslantine, datée du 21 juiu
Notre camp est parfaitement tranquille nous
avons plus k craindre les Parisiens que les Arabes.
Les nouveaux colons ne veulent pas perdre l'habi
tude de faire des barricades. Ils ont formé le projet
de renvoyer ma compagnie, et de se former ea
république indépendante. Il est k désirer que le
gouvernement ail k l'avenir plus de bonheur dans
le choix de ses colons africains.
La Reine des Belges, la duchesse d'Orléans et
sou fils le compte de Paris, accompagnés du duc
de Nemours, sont arrivés k Lewes par un convoi
du chemin de fer sud-estjeudi soir k 8 heures. Le
comte et la comtesse de Neuilly, la duchesse de
Nemours, le duc et la duchesse d'Aumale, les
attendaient k la station. L'entrevue a été des plus
touchantes. Les augustes exilés et la Reine des
Belges sont repartis immédiatement pour Saint-
Léonard, où toute la famille royale de France se
trouve en ce moment réunie, k l'exception du
prince et de la princesse de Joiavillequi sont a
Munich et du ducet de la duchesse de Montpensier,
qui sont en Espagne.
Le Times s'indigne que le gouvernement
anglais ne demande pas des explications a la
France au sujet de l'expédition de Rome. C'est lk,
dit-il, un fait sans précédents. Il rappelle qu'en
i83o Charles X s'empressa de faire conuaitre au
cabinet britannique les vues de son gouvernement
dans l'expédition d'Alger, tandis qu'aujourd'hui
l'Angleterre laisse une armée française de 5o,ooo
hommes aborder dans les États Romains, assiéger
et bombarder Rome sans faire la moindre observa
tion, sans demander la moindre explication.
M. Salamanca après pins d'une année d'émi
gration est rentré k Madrid. Il a été rendre visite
a plusieurs ministres.
conseil, paraît devoir être une politique de con
ciliation. Le ministère travaille activement et avec
succès k opérer la fusion des partis. Une preuve
éclatante de cette tendance ministériélle, se trouve
éuoncée dans la Gazette d'aujourd'hui.
Un décret royal nomme conseillers royaux
MM. Quinto, Arlando, Antonio, Gonzalez et
Facondo Infante. Ces deux derniers appartiennent
k l'opinion exallée. Tous les partis ont fait un
accueil favorable a ces nominations.
L'excessive chaleur qui règne en ce moment
a Madrid, y engendre un grand nombre de mala
dies. Aujourd'hui cette chaleur était tout k fait
insupportable; le thermomètre marquait 3o degrés
de Réauiuur.
Nous ne recevons ce matin aucunes nouvelles
d'Italie postérieures k celles que nous avons déjà
publiées, et les journaux n'ajoutent presque rien,
relativement a l'assaut, aux détails contenus dans
le rapport officiel que nous avone publié. Voici les
plus saillants de ces nonveaux détails:
Lors de la fausse attaque dirigée dans la nuit
de l'assaut contre la porte Saint-Paul et jusqu'à la
porte Saint-Sébastien, on a remarqué que la
fusillade des défenseurs de Rome s'étendait sur
toute la longueur des murailles. Cette partie est la
vieille enceinte de l'Empereur Aurélien et de
Bélisaire. Elle a donc été réparée, et l'on a refait
surtout la galerie qui la couronne pour y placer des
hommes destinés a faire la fusillade. Ainsi la vieille
enceinte même se trouve remise en état de soutenir
un siège.
Nous avons dit qu'il faudrait monter des
pièces sur la brèche, pour contrebattre les batteries
de cauou ennemis qui arment le retranchement
intérieur. Dans la journée du 22 on a commencé
k démolir le revêtement des bastions, afin d'y
pratiquer une rampe en pente aussi douce que
possible, pour amener l'artillerie au sommet. Cette
opération pénible se fait k bras, k l'aide de palans
et de madriers.
Le général Oudinot a fait connaître, le 19, au
gouvernement romain la dépêche télégraphique de
Paris du i5 au soir, annonçant que l'insurrection
était comprimée, et que l'Assemblée législative
avait décrété l'état de siège. On ignorait encore, le
21, l'effet que cette nouvelle avait pu produire
dans Rome.
D'après nne lettre de Livonrne, du 2 i juin
citée par la Riforma, de Lucques, l'afTaire de
Paris du i3 juin avait en Italie des ramifications
qui s'étendaient non-seulement k Rome, mais k
Gênes et k Turin. Ou attendait le signal de Paris
pour commencer un mouvement. On ajoute que
les insurgés génois et livournais réfugiés en Corse,
k Bastia, écrivaient d'avance a Livourne qu'ils
avaient la certitude de rentrer bientôt triomphants
en Italie. Leur condnite politique a Bastia était si
peu réservéeque les autorités françaises ont dû
menacer ces réfugiés turbulents de les embarquer
et de les remettre au pouvoir de leurs gouverne
ments respectifs.
On lit dans le Saggiatore
Les Français ont maintenant k triompher de
la position de San-Pietro-in-Moutorio, et des
barricades que l'on dit être bien garnies d'artillerie.
Des personnes arrivées du camp annoncent que
l'on devait donner un deuxième assaut pour s'em
parer entièrement de la ville. Les troupes romaines
se voyant sans espérance, se concentreraient dans
le château Saint-Ange, qui, étant très-fortifié
peut prolonger la résistance des Romains.
On mande d'Ancônele 21 juin
La ville a célébré avec solennité l'annniver-
saire de l'intronisation du Souverain Pontife Pie
IX. La messe a été dite dans l'église du Crucifix.
Pendant la messe, le grand étendard pontifical a
été arboré sur la citadelle et il a été salué par des
salves d'artillerie et de raousquetterie des remparts
et par la marine autrichienne daus le port.
RUSSIE.
Le duc de Leuchtenberg est parti de Saint-
Pétersbourg pour Madère; il espère rétablir sa
santé dans cette île, les poumons n'étant pas atta
qués.
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