JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N« 3319. Samedi, 21 Juillet 1849. 32me année. 7PR3S, 21 Juillet. Heureuse la jeunesse qui sait mettre sa joie dans un respect affectueux envers ses supérieurs! Heureux les maîtres dont ceux qui leur sont confiés, comprennent le dé vouement sans bornes et la généreuse abnégation. Il faut bien le reconnaître, voilà ce qui de nos jours ne se rencontre plus que de loin en loin. Voilà pourtant ce qui s'offre aussitôt quiconque se trou ve même d'apprécier l'esprit excellent qui anime le collège de Si Vincent de Paul. Mais si jamais ces précieux sentiments éclatent avec une énergie plus grande, une unanimité plus entière, c'est bien dans ces jours de réjouissance, qui rapprochant professeurs et élèves retrempent toujours ces affections qui font le charme de la vie scolaire; c'est dans ces douces fêles où se renouvellent ces témoignages spontanés que la jeunesse n'apprit jamais feindre. Un de ces jours privilégiés est naturelle ment la Saint-Vincent, fête patronale du collège et de son principal. C'est ainsi que la veille, 18 de ce mcfis, une sérénade lui fut donnée le soir par les élèves. Disons en passant que les choeurs de chant et le corps d'harmonie nouvel lement établis au collège ont unanimement enlevé tous les suffrages. Uu beau feu d'artifice compléta cette paisible fête de famille, et c'est peine si les menaces assez intempestives d'un agent de police faillirent troubler un moment cette déli cieuse soirée. On reconnut fort propos l'impulsion d'où partait un si étrange vélo. Car pour son malheur, Ypres n'a déjà pu que trop apprécier la triste intolérance de certaine coterie libérâtre; et ce n'est pas du premier coup qu'elle apprit ab horrer ce qui enfin a lassé sa patience. Protestation éclatante de la bourgeoisie contre le pouvoir usurpé de quelques dominateurs orgueilleux, l'existence seule du collège St-Vincent disait assez qu'au coeur de l'Yprois fermentait un courroux trop longtemps comprimé. Vivante image d'une pensée généreuse, épée de Damoclès branlant sur la tête des despotes, il fut toujours le premier en butte leurs plus odieuses attaques. Eh bien qu'ils se hâtent d'user de leur pouvoir; qu'ils prodiguent pleines mains leurs pitoyables tracasseries quiconque n'a pas d'encens pour eux; qu'ils aillent jusqu'à flétrir, jusqu'à empoisonner les joies pures du jeune âge; qu'ils se hâtent, le temps presse pour qui n'a pas de len demain La session de la cour d'assises de la Flandre Occidentale, pour le troisième trimestre de l'année 1849, s'ouvrira le 30 juillet, 9 heures du matin, sous la prési dence de M. le conseiller Verbare. Liste des jurés pour le troisième trimestre, première série de 1849. Ch.-Ghislainconseiller communal !i Meolebeke. Bernard Sibille, receveur communal Staden. Henry Patin, chirurgien a Comines. Monsieur l'Éditeur, VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonue Ypres, rue de Lille, io, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIT DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° 2^. Le Préparateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine, (insertions 19 centimes la ligne. Robert Willems, propriétaire Bruges. Fr. Jooris, propriétaire Bruges. Em. Roelens, conseiller communal Oostroosebeke. Henri Joseph Claeys, notaire a Oostcamp. Martin Simoens, rentier k Conrtrai. Modeste Sioen brasseur a Merckem. Ch. Minne, secrétaire communal Thourout. Louis Jacopsenpropriétaire a Bernem. Laurent Deschielere-Delophempropriétaire k Bruges. Ferd. Bayaert, notaire 'a Becelaere. Félix de Meulenaere, notaire k Coolscamp. Auguste van Ooteghem, secrétaire communal a Ingelmunster. Aug. Caunaert, propriétaire k Harelbeke. Ch. Verhoye,«ecrétairecommunal k Ruddervoorde. De Smedt-Savageavocat Bruges. Pierre-Jean Bondue négociant Ostende. Quirin Depla, chirurgieu-accoucheur a Rudder voorde. Jean Lowic, conseiller communal k Staden. Bernard Denys, chirurgieu a Beveren. Alex. Maes, receveur communal k Furnes. Ch. Vanelslande, secrétaire communal a Menin. Am. Caytau, chirurgien-accoucheur'a Westcapelle. Nuytens-Desloovere, brasseur Courtrui. Henri Deroo, particulier k Thielt. C. Roelens, docteur Lichtervelde. A. De Witte, avoué k Bruges. M. Gorrissen, professeur de rhétorique au col lège communal, dans une lettre du 12 juillet livrée k U publicité, s'exprime eu ces termes S'il était nécessaire qu'un professeur de scis- sions familiales vînt ici, afin d'inculquer a la jeunesse de détestables, de cyniques doctrines Quant k moi mes goûts, mes habitudes, mes tendances, le genre de mes études me ren- daient impropre k remplir cette triste mission. J'en répudierais toujours les bénéfices infamants. Je n'appartiens pas a l'école des jésuitee. Cette dernière phrase se trouve textuellement dans le journal le Progrès, tandis que comme le remarquez dans votre dernier numéro, elle ne se rencontre point dans l'exemplaire dont on vous (i) J'omets les expressions désobligeantes votre adiesse. a demandé l'insertion. L'énormité me paraissait si incroyable de la part d'un homme placé k la tête d'une maison d'éducation que j'ai demandé k voir fh Progrèsque je n'ai pas l'habitude de lire, noD pas tant k cause de la monotomie insipide de sa rédaction, que par aversion pour ses feuil letons graveleux, ses prétentions dévergondées et ses éternelles hostilités contre les ministres véné rables de la religion catholique. L'exameu a enlevé toute possibilité de doute. Il est dooe clairement avancé que les jésuites fomentent la discorde dans les familles, qu'ils inculquent k la jeunesse de détestables, de cyniques doctrines, et qu'ils n'en répudient pas les bénéfices justemeut infamants. En d'autres termes l'ordre des jésuites est une école infamante, tontes les persécutions dont ils ont été l'objet et le sont encore dans lemondesont méritées; il n'ya qu'à les chasser partout Ecrasons l'infâme. C'est un professeur de rhétorique, qui le dit, un professeur muni des plus honorables certificats, qui ne craint pas de livrer sa vie privée, sa car rière professorale déjà longue aux plus sévères in vestigations. Il sera donc,il faut le craindre,cru sur parole, du moins de ses élèves. Nous restons seulement dans l'ignorance dn motif qui a engagé M. Gorrissen a dire dans le Progrès ce qu'il n'osait peut-être pas, par une sorte de pudeur, écrire au Propagateur. Cette circonstance pourtant n'est pas a son avantage, car elle semblerait indiquer l'intention de recueillir lesapplaudissementsdes habitués du Progrèssans choquer les Catholiques qui oe le lisent pas. Quoi qu'il en soit, résigné dans mon insignifiance personnelle, je la regrette eu ce moment, désireux de donuer quelque poids devant mes concitoyens a la protestation que je fais contre l'inqualifiable échappade que M. le professeur Gorissen vient de se permettre. L'église catholique a déclaré saint, proposé a l'imitation, et honoré d'un culte public, l'homme qui a fondé l'ordre des jésuites. Naguère, le Pro grès appelait ce même homme un aventurier. M. Gorissen ne semble-t-il pas plus d'accord avec le Progrès qu'avec l'Église. Successivement les mêmes honneurs ont été rendus k SS. François-Xavier, Louis de Gonzague et Stanislas de Kostka. La religion propose ces deux derniers comme modèles a la jeunesse. Comment M. Gorrissen peut-il indiquer comme modèles k ses élèves des sujets dont la vie entière a appartenu a une école infamante, cynique, détestable? Des anges de pu reté formés k une école cynique, que M. Gorrissen répudie avec dédain Quand François-Xavier enseignait Dieu et la civilisatiou aux barbares de l'Orient il ne se dou tait probablement pas qu'il conquérait le droit d'avoir part, plusieurs siècles après, aux invectives d'un obscur pédant. Quand on «oit beaucoup de notabilités de la France envoyer leurs enfants k Brugelettes, pour y puiser les principes d'une sainte morale en même temps que du solide savoir, sied-il k un Belge d'af-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1