JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3320. 33m année. Ayant lu dans le Progrès cette phrase désobligeante pour les industriels de celte ville les industriels sont des mannequins que quelque ressort secret fait agir, nous nous étions empressés de relever ce lan gage cynique et surtout inconvenant pour un journal qui passe pour l'organe officiel de l'autorité communale. Le Progrès s'est senti piqué au vif de l'observation que nous avons faite. Semblable l'enfant qui, craignant que les coups de verges ne ser vent d'expiation sa faute commise, pro teste de son innocence en disant qu'il n'est Point le coupable, le Mylord cartonné, idée du fouet électoral, que l'action du ressort secret, qui fait mouvoir les indus triels, pourrait tôt ou tard agiter contre sa personne s'est mis en devoir de parer les coups en disant qu'il n'a point avancé que les industriels sont des mannequins, etc.mais qu'après avoir signalé nos brouillons locaux, qui, comme on sait ap partiennent Cindustrieil a démontré la mobilité de leurs principes politiques et en a tiré la conséquence qu'ils devaient être mus par quelque ressort secret. C'est le sens, dit-il, qu'attacheront l'article de son journaloù se trouvent ces mots les industriels sont des mannequins, etc., toutes les personnes qui voudront se don ner la peine de le relire. Cicéron avec toute son éloquence pour rait-il en faire autant que le rédacteur de la feuille aAjssaaâoad? En vérité, celte ma nière de raisonner est en tout admirable. Le Progrès soutient qu'il n'a pas dit que les industriels sont des mannequins; pour prouver sa thèse il renvoie le public son numéro où réellement cette phrase se trouve insérée, et il en tire pour conséquence im médiate que nous lui prêtons avec effron terie un langage qui n'a jamais été le sien. Cette méthode de procéder pourrait ce semble, s'appeler, mylorisme. Le Journal Voltairien de cette ville ne paraît guère de bonne humeur toutes les fois qu'on met son ardent amour pour les choses saintes en question. Rappelant ses feuilletons scandaleux touchant S'-Ignace, et ses articles injurieux contre la religion et ses ministres nous nous étions élevé contre une protestation de respect reli- fieux, dont le vertueux écrivain se targuait 'être toujours animé. Cette petite rebuf fade a fait monter la moutarde au nez de notre pieux publicisle de la clique carton née. Voici quels sont les arguments qu'il nous oppose pour mettre si pas son irréli gion, du moins sa froideur vertueuse hors de cause. C'est lorsque le parti ullramontain vient faire une alliance avec les hommes les moins famés de notre ville, avec ceux qui naguère affichaient encore le culte du socialisme; c'est lorsqu'il prend pour auxi liaires les rénégats de tous les partis qu'il ose nous appeler sur ce terrain c'est enfin lorsque ses patrons ont foulé aux pieds les sentiments de reconnaissance et de déli catesse qu'ils viennent nous jeter la figure des reproches qui leur sont seuls applica bles! Si le Progrès au lieu de remplir ses colonnes de ce fatras de paroles vides de sens, nous expliquait dans quel louable but il se fait l'écho complaisant de toutes sortes d'invectives contre les prêtres, jus qu'à accueillir les injures d'un cizéro de collège qui, pesant plus l'or qu'on lui ac corde que la gravité de ses devoirs, vient honorer de ses lazzis, les illustres disciples de Loyola, il nous semble qu'alors peut- être le public aviserait s'il convient de pla cer Mylord dans une niche. NOTARIAT. Examens. MM. Pierre Peirsegaele, clerc de notaire Wervicq et Emile Boedt, clerc de notaire Ypres, ont subi le 24 de ee mois devant la chambre des notaires de l'arrondisse ment d'Ypres l'examen prescrit par la loi du 25 Ventôse an XI sur le notariat. Ces MM. ayant fourni la chambre la preuve de leurs capacités ils ont été pro clamés candidats notaire et il leur.a été délivrée le certificat de capacité et de mo ralité conformément l'art. 45 de la dite loi. D'après la nouvelle loi organique de l'enseignement supérieur en date du 15, insérée au Moniteur le 19, donc obligatoire Je 50 de ce mois, (loi du 19 Septembre 1821) les aspirants au notariat devront subir l'examen devant un jury spécial. FÊTES DE GAND. VÉRITÉ ET JUSTICE. 7PB.ES, 25 Juillet. aî juillet, a heures. Le convoi royal, parti hier matin a neuf heures et demie de-Bruxelles, ne s'est arrêté qu'à Ter- monde; seulement h l'approche de chaque station, il ralentissait sa marche pour permettre h LL. MM. de voir les populations accourues de toutes parts et saluant le convoi de mille acclamations. A Termonde, le canon annonce l'arrivée de LL. MM. Devant la station sont rangés deux bataillons de garde civique dont la tenue est magnifique, qui manœuvraient avec une précisionun ensemble qui fait le plus grand honneur a leur commandant, M. de Beau de Carmoy. Le Roi, suivi des jeunes princes, de M. le Mi nistre de la guerre et de tout son état-major, sort ensuite de la station et passe en revue la garde civique, aux acclamations de la foule. La revue passée, LL. MM. remontent en voiture et le convoi reprend sa marche, très-lentement, traversant toujours des populations entières qui font retentir l'air de leurs vivais. De Bruxelles h Gand, la marche du convoi a été un véritable triomphe. Mais a Gand on ne peut se faire une idée du spectacle inoui qui nous attendait. Les rues pa- voisées, couvertes de fleurs et de draperies, sont remplies d'une foule tellement épaisse que la cir culation devient impossible. Cependant le cortège se met en marche; nn escadron de chasseurs h cheval, un bataillon de la ligne, la garde civique cheval, l'infanterie de la garde civique, des sociétés d'harmonie, d'innom- brales sociétés d'arbalétriers agitant en l'air leurs riches drapeaux tout chargés de médailles, précè dent les voilures du Roi et traversent ainsi cette foule d'hommes poussant des cris de joie et élevant leurs chapeaux. On arrive ainsi h l'hôtel du gouvernement pro vincial où le Roi va recevoir les autorités de la province et de la ville; mais avant les autorités la Roi fait passer le peuple; h peine entré dans l'hôtel il paraît au balconavec la Reine et les jeunes princes, et salue la foule enthousiaste d'un air tel lement ému, tellement attendri que les acclamations redoublent. Arrivé a dix heures h l'Exposition, le Roi n'^ terminé sa visite qu'à une heure. En quittant l'Hô tel -de-Ville, S. M. a témoigné le sentiment de vive satisfaction que cette magnifique Exposition lui a fait éprouver. Rentrées a l'hôtel du gouvernement provincial, h travers une foule épaisse et qui saluait leur passage de mille cris enthousiastes, LL.MM. en sont bientôt ressorties pour se rendre au Palais de Justice. Après s'être arrêtées dans une des salles, LL. MM. ont parcouru la salle des Pas-Perdus et les différentes salles où siègent les tribunaux. M. de Cock président du conseil provinciala adressé au nom du conseil quelques paroles LL. MM. qui sont ensuite descendues, ainsi que les jeunes princes et tout le cortège, par le grand escalier du Palais- de-Justice. Au bas de cet escalier, une tente, couverte de riches étoffes, avait été dressée; c'est l'a que LL. MM. se sont placées pour voir défiler le cortège. Les Ministres, les officiers, les membres des cours ont occupé la balustrade qui sépare le jardin du palais de la rue. La foule faisait toujours retentir l'air des cris de Vive le Roil A peine LL. MM. étaient elles placées dans leur tribune, que la tête du cortège a débouché par la rue des champs. Un peloton de chasseurs h cheval ouvrait la marchepuis la musique des chasseurs exécutant la Brabançonne. Après cela a défilé successivement l'histoire en action des deux Flandres. D'abord nous sommes au ixe siècle voici Bau douin Bras de-Fer, précédé par ses gardes forestiers, suivi de ses nobles cavaliers. A Baudouin, succède Arnould-le-Vieux; puis vient le char allégorique de la religion du xe siècle. Les corporations des tisserands et des foulons, doyens, jurés, gens des métiers, marchent derrière ce char. Baudouin h la belle barbe vient ensuite; puis voici deschevaliers flamands. Aprèseux, Baudouin de Mons, le bailly 'a la verge blanche, les justiciers, la confrérie d'escrime de St-Miqhel, les bannières des comtes, Robert le Frison, Robert de Jérusalem, les Croisés. Derrière eux s'avance Baudouin h la Hache, précédé de sa bannière et suivi des Templiers de Gand. L'étendard de la Flandre, Thierry d'Alsace, Plilippe d'Alsace, pages, écuyers, Croisés, la Charte municipale de Gand 1176-1178 suivent les Templiers. Le modèle primitif du beffroi de Gand, suivi de la corporation des constructeurs, des maçons, tailleurs de pierres, charpentiers, forgerons, etc. paraît h son tour. La littérature nationale du moyen âge, le poème de Renard, les Trouvères, les musi ciens, la confrérie de St-Georges, les arbalétriers marchent derrière les architectes. Mais nous voici au xm siècle. D'abord Baudouin

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1