N<> 3322. 33me année. mêmes électeurs qui ont les exigeances de leur siècle se réjouiront-ils grandement de voir M. Plettinckx remplacé par M. Pecsteen C'est la une question d'appréciation qu'il ne nous appartient pas de résoudre, nous qui nous faisons les simples historiens du débat électoral. Par la même raison nous devons laisser sans solution cette autre question Trouvera-t-on dans M. Pecsteen, beau-frère d'un gouverneur de provinceplus d'indépendance qu'on n'en aurait trouvé dans M. Plettinckx, l'industriel, ou qu'on n'en rencontrerait chez M. d'Anethan, homme que sa fortune, sa position sociale, ses opinions bien connues mettent au-dessus de tout soupçon de complaisance ministérielle? Nous laisserons au bon sens des électeurs a examiner et h décider. Puisque nous sommes en train de raconter des faits, rapportons-en un qui est sur le point de passer inaperçu quoiqu'il mérite bien d'être relevé. Le jour des élections est fixé au vendredi 5 août; le marché de Thielt se tient le jeudi, celui de Gand le vendredi. Le parti ministériel redoute surtout les votes campagnards, il espère que la plupart des électeurs s'étant rendu Thielt la veille des élections et que beaucoup d'entre eux devant se rendre le jour même du scrutin au marché de Gand, il ne s'en trouvera qu'un petit nombre qui au moment décisif se donneront la peine de faire le voyage de Thielt. Fixer les élections au 2, jour du marché, eût été aussi simple qu'équitable, mais cela contrarierait certains calculs officiels; les ren voyer au lendemain c'est bien plus adroit, mais est-ce juste et loyal Si pour une ruse analogue qu'on aurait em ployée sous M. de Tbeuxnous posions celte question aux amis de M. Rogier, nous savons bien comment ils répondraient; mais aujourd'hui que M. Rogier est au pouvoir ils ne répondront pas, et se contenteront de rire dans leur barbe. L'esprit de parti est ainsi fait. Mais nous, qui n'apppartenons aucun parti, nous exposons la tactique telle qu'elle est et laissons aux hommes impartiaux comme nous, le soin d'y attacher la qualification qu'elle mérite. Un dernier fait encore. Le ministère pèse sur les élections de Thielt de tout son poids fonc tionnaires et affidés mis en campagne, promesses et menaces prodiguées, circulaires ministérielles pompeusement déployées, rien n'y manque. Ce pendant les journaux des Ministres, l'Indépendan ce h leur tête, se mettent k crier au cléricalisme et dénoncer les intrigues du parti incorrigible. Nous étions tout prêt k élever la voix k notre tour pour blâmerpour flétrir ces intrigues si elles avaient eu une èxistence réelle et nous avons pris des informations là où nous les prenons toujours, en lieu sûr. Or, voici ce que nous avons appris. Un électeur très-influent dans le district de Thielt s'était rendu ces jours derniers auprès de l'évêque de Bruges pour l'engager k favoriser par les moyens en son pouvoir l'élection de l'un des candidats. Mgr. a répondu que les élections étaient une aflaire purememeut politique, que comme évêque il n'a- visites hebdomadaires dans de9 lieux et dans des habitations malsaines, pour y faire exécuter soit par le locataire, soit par le propriétaire, soit enfin au moyen de secours pécuniaires que l'administra tion communale mettrait k sa disposition des changements et des améliorations indispensables pour la salubrité de ces lieux. Nous voudrions voir en outre que le Conseil Communal approprie le local qui a été désigné An Dix en y donnant l'exemple des moyens k employer et qu'ailleurs on devrait mettre en usage, car ce local a été désigné et jusqu'à celte heure rien n'y a été fait ni projeté pour le cas ou un local spécial devien drait urgent. Dans l'intérêt de l'humanité, dans l'intérêt de nos concitoyens en généralpuissent ces peu de mots être appréciés k leur juste valeur On s'abonne Yprès, rue de Lilleio, près la Grande Placeet chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX OE L'AB*,VKEHEXT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. TJn n° aî. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.) Il y a quelques mois alors que l'épidémie n'était qu'apparente et problématiquealors que pour nous elle n'existait qn'k travers le prisme du lointainalors que toute crainte pouvait être considérée comme chimérique par les incrédules, notre Conseil Communal s'empressa de nommer une Commisson dite de salubrité publique parmi ses adeptes commission k qui l'on donna la mis sion de veiller k tout ce qui pouvait améliorer l'état hygiénique dans la ville, en mettant en usage des moyens préventifs et prophylactiques pour le cas où le choléra vînt k faire invasion dans notre cité, en agissant ainsi le Conseil Communal se conforma aux ordonnances gouvernementales comme il était de son devoir de le faire. Celte Commission installée, aussitôt elle se don na on ne peut plus de mouvement, elle arpenta et réarpentaelle sillonna et résillonna toutes nos rues populeuses, se rendit dans les maisons des pauvres et y ordonna la translation des fumiers et immoudices dans des endroits k ce destiné, ainsi que le badigeonnage k l'eau de chanx des demeures malpropres; quant k ce qui regarde leur assainisse ment proprement dit ainsi que leur construction insalnbre et malsaine, elle u'en souffla mot, cepen dant selon nous c'était l'a une chose des plus nécessaires et des plus urgentes. Depuis cette époque il y a de celk k peu près 5 mois qu'a fait cette commission, qu'a-t-elle fait exécuter dans l'intérêt de la salubrité publique, en a-t-on seulement jamais entendu parler depuis? l'a-t-on jamais vu se rendre de rechef sur ces lieux pour se convaincre que ce qu'elle avait or donnée avait été fait et exécuté ponctuellement? nous répondrons non et mille fois non elle a oublié qu'elle a existé jamais et ceux chez qui ils avaient ordonné des moyens de salubrité l'ont oublié aussi. Disons donc avec fondement que cette commission de salubrité ne comprend pas et n'a pas compris le poids dont elle s'était chargée. Aujourd'hui donc que le fléau se rapproche de nos murs et que l'on ne peut plus se bercer d'un quiétissisme absoluaujourd'hui qu'un cas isolé il est vrai s'est déclaré qui est seulement le résultat d'un voyage k Gand où l'individu avait habité une maison où l'épidémie s'était déclarée n aujourd'hui que la contagion peut être regardée comme éminente puisque beaucoup de villes en vironnantes peuvent être considérées comme un foyer de l'épidémie aujourd'hui enfin que l'épée de Damocles semble pendue sur nos têtes, nous voudrions voir que cette commission de salubrité se mette k l'ouvrageavec plus de vigueur en sortant de son apathie, et qu'elle comprenne une bonne fois la mission qu'on lui a confiée, nous voudrions donc qu'une députation de ses membres fasse des Le sieur Beuoit-Amand Butaye, clerc de notaire Poperinghe, a subi derniè rement devant la Chambre des notaires de cet arrondissement, l'examen prescrit par la loi organique du notariat, il a été admis comme candidat notaire et la Chambre lui a délivré un certificat de capacité et de moralité. On lit dans la Patrie de Bruges, au sujet de l'élection qui doit avoir lieu k Thielt Aujourd'hui nous avons a dire que la candi dature de M. Pecsteen quiaprès ce qui s'était passé, nous paraissait étrange jusqu'à l'impossible, est pourtant réelle et sérieuse. Elle est maintenue par ses amis et proches, k telles eoseignes qu'un des parent de M. le gouverneur parcourt les cam pagnes de Thielt, exhibant k tous les électeurs une circulaire où ce haut fonctionnaire recommande vivement le candidat son beau-frère. i> Quant k M. Pecsteen lui même, il se sent peu soucieux des nouveaux honneurs qu'on veut lui couférer; on assure même de la manière la plus positive qu'il avait refusé de se laisser porter sur les rangs mais qu'une de ces influences douces et aimables auxquelles, depuis notre premier père, trop peu d'hommes ont pu résister, a ébranlé et fini par vaincre entièrement l'humble résolution d'un esprit exempt d'ambition. De sorte que le bon M. Pecsteen consent k se laisser porter candi dat, et que, s'il réussit, nous aurons en quelque sorte parmi uos pères conscrits un sénateur malgré lui. La candidature subie par M. Pecsteen fait s'évanouir naturellement celle de M. Plettinckx, qui, (la candidature bien entendu) n'était quelque chose que par l'appui de M. le gouverneur. M. Plettinckx se retire doncdela lutte, volontairement et sans se plaindre, selon les uns, en rechigeant et en murmurant, selon des autres. On est unanime pour reconnaître que la re traite de l'honnête M. Plettinckx n'affligera que médiocrement les électeurs qui an premier rang des titres d'un membre du Parlement placent une tête intelligente et un esprit cultivé. Mais ces

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1