JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3331. Samedi, 1er Septembre 1849. 33me annee. "X VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, io, près la Grande Placeet chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE LMROTVEMEX'T, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3-5o. Un n° Ue Propagateur paraît le SAMEDI et le 91ERCREI.) de chaque semaine, (insertions 19 centimes la ligne. Ie' Septembre. Dans son dernier numéro, le journal de Rlylord et Comp.rendant compte de l'arrivée Dixmude de MM. Rogier et Rolin, fait en passant, la remarque que la petite ville de Dixmude offrait cette occasion un aspect de joie et de fête tel que peu d'autres villes donnèrent rarement l'exemple, cette manière de faire en quelque sorte exceptionnelle en fa veur des habitants de Dixmude, au dire du Progrès ne saurait avoir sa cause, que dans l'union parfaite et la concorde qui régnent dans cette ville. Ne doit-il pas paraître parfaitement gentil de voir le Progrès déverser si ef frontément le blâme sur la ville d'Ypres, propos de la visite faite aux habitants de Dixmude par les ministres de l'inté rieur et des travaux publies, alors que tout le monde doit être convaincu que les patrons du Progrès sont les.principes constants de toutes les divisions qui nous travaillent. Pour ne citer que des ex emples récents, n'est-ce pas le grànd-père, le père et le gendre de cette feuille libérâtre qui opposèrent leur veto la démonstration universelle qui éclata l'arrivée de l'Evêque? ne sont-ce pas eux qui, seuls peut-être dans toute la ville, refusèrent de prendre part l'il lumination générale, le soir de l'entrée de Monseigneur Malou, bien que le clergé et tout ce que le Progrès qualifie de mannequins, de rétrogrades, d'obscuran- tins, et de jésuites se fussent prêtés de bonne grâce l'ovation que la ville mé nagea au gouverneur? Que les hommes du Progrès répondent n'est-ce pas l'un d'eux qui poussa la clérophobie, jusqu'à se permettre, de vouloir empêcher qu'un membre du corps échevinal, n'assistât ni au cortège, ni au diner offert sa gran deur, et qui, sur le refus qu'opposa l'échevin ses prétentions écervelées, lui adressa, au dire du public, les plus vifs reproches En fait de désunion et de mésintel ligence, Progrès, ne vous posez jamais en pacificateur. De toutes les passions haineuses qui nous violentent, vous êtes la source principale. Et ce ne sera que du jour où la bourgeoisie aura défait la bande cartonnée sur le terrain électoral, que le soleil de l'union, répandra parmi nous ses rayons bienfaisats. Heureuse ment ce n'est plus que le emps seul qui mette obstacle notre atrée en cam pagne. Dans la pensée e tous, votre odieux piédestal est renersé et réduit en poudre. II ne reste qu'i opérer ce bel exploit dans sa réalité, j -naxii.iij Le Progrès dans son prélédent numéro, qualifie le Propagateur de portier-Monstre, dans la personnification te son éditeur. II faut que le ravage qj'occasionne ce journal, dans le camp ca-tonné soit bien considérable, pour que Kylord consente l'honorer de ce titre. Depuis quelques jours des bruits plus ou moins vagues circulent relativement au changement du personnel du petit séminaire de Roulers. Ces nouvelles vien nent d'être revêtues d'un caractère officiel; nous venons d'apprendre que M. le cha noine Nachtergaele supérieur dudit sémi naire est nommé vicaire général honoraire. M. Faict professeur de Théologie au sémi naire de Rruges le remplace dans ses fonctions. M. Yanhove économe est rem placé par M. l'abbô d« îîplhuno fils du sénateur et Bourgmestre de Courlrai. Un cours de philosophie sera ouvert également au petit séminaire; les leçons seront données par MM. les abbés F. Morel, ancien professeur de philosophie au col lège de Namur, et Bouquillon bachelier en théologie. Le cours des mathématiques et des sciences naturelles sera donné par M. Lietaer actuellement professeur spé cial de mathématiques au collège. M. Vanhove professeur de rhétorique Bruges passe en la même qualité au dit séminaire. Suite du précédent article. Cependant la foule qui se pressait sur les pas du prélat grossie successivement devenait innombrable, d'autres couracent en avant-pour se ranger sur les trottoirs des hourras éclataient tout moment. Bientôt le cortège populaire n'avançait plus qu'avec peine; l'Evêque poussa pour tant sa reconnaissance jusqu'au de là de l'Hôpital St-Jean où divers transparants et un nouvel arc de triomphes retraçaient d'heureuses allusions symboliques. Au re tour, on ne put pendant quelques instants ni avancer ni reculer, la multitude malgré son respect ne se fendait qu'avec effort heureusement la marche put reprendre sans accident. Dans toute sa longue, la superbe rue de Lille, une des plus imposantes du pays offrait un coup d'œil majestueux partout uniformément des sapins, le tronc recou vert de verdure d'hortensias, des dahlias, et de mille autres fleurs, partout des festons et des draperies, des verres de couleur tous les étages, le tout rehaussé par l'arc de triomphe au carrefour du marché aux vieux habits, et par l'éclat de tant d'autres enjolivements de distance en distance. Le grand arc de triomphe pré sentait quatre faces, l'une vers la rue des Pauvres filles, la seconde vers le marché aux vieux habits, les deux derniers des deux côtés de la rue de Lille, que cette masse gigantesque occupait au milieu. La rue au Beurre ne le cédait guère sa rivale toutes les fenêtres des drapeaux aux couleurs de l'Evêque, aux couleurs nationales, aux couleurs de la patronne d'Ypres flottaient dans les airs retentis sants des cris de joie. Des décorations ménagées avec goût ornaient les approches du pensionnat des Dames de Rousbrugge. L'Evêque s'arrêta un moment devant les transparents ingénieux de M. Bossaert. De là il prit route par la rue de Liège étonnée de s'être émancipée de sa tristesse habituelle. Nous oublions l'excursion de Mgr. par la rue de Bouche où les Rév. Carmes Déchaussés avaient embelli leur façade par de nombreux ornements, que dis-je, nous oublions même l'arc de triom phe du carrefour de la rue du Temple près de Sl-Nicolas, qui mériterait une description particulière; mais il est im possible de faire mention de tout. En sortant de la rue de Liège, travers la rue d'Elverdinghe on avait devant soi l'expression de l'ardeur de feu qui anime les congréganistes. C'est le seul endroit où le pasteur se reposa un moment. 11 se mit genoux devant l'autel de la chapelle, et bénit la jeunesse assemblée. Au bout de la rue de Boesinghe s'élevait de nouveau une porte triomphale. De là on s'achemina par le nouveau marché au bois et la rue de Dixmude vers la Grand' Place qui offrait l'aspect le plus animé. Chez M. Vandermeersch le nom de Mgr. Malou brillait au dessus de tous les édifices, du côté opposé c'étaient ses armes en verres de couleur sur des proportions énormes. Au fond de la rue des Chiens flamboyait une colonne comméraorative, au bas mar ché, la petite place, la porte du cloitre St-Martin des variations de toute espèce attiraient les regards éblouis. Le quartier qui avoisine la rue de Thourout méritait aussi l'attention, mais l'Evêque ne put se rendre partout. Il était près de onze heures quand

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1