NOUVELLES DIVERSES.
IBDALQQIUIE
entre un
PROPRIÉTAIRE ET SON FERMIER.
FBCIT DE L'EXPOSITION.
le Propriétaire.
Bon jour Jean.
le Fermier.
Bien, votre serviteur Mr Rombaut.
le Propriétaire.
Quelle surprise de vous voir ici!
te Fermier.
L'Exposition, rien autre chose.
le Propriétaire.
Ah! Ah! vous êtes venu exposer? -
le Fermier.
Oui, Monsieur.
le Propriétaire.
Dites-moi, quelles sont les choses que
vous exposez?
le Fermier.
Je vais vous les faire voir, Monsieur,
approchez s'il vous plait, nous y voilà.
le Propriétaire.
Ah! Ah! mais quel beau lin, quelles
belles fèves, quel beau tabac, mais c'est
charmant que vos produits.
le Fermier.
Oui, Monsieur, mais l'ambition de les
avoir coûte cher.
le Propriétaire.
Mais, mon ami, je ne vous ai point de
mandé cela en vous louant mes terres.
le Fermier.
Non, c'est vrai, mais, je le dis encore,
l'ambition.
le Propriétaire.
Vous êtes le premier qui m'apportez ces
grands avantages recueillis de mes terres.
le Fermier.
Oui, Monsieur, vous le voyez, et je vous
demanderai maintenant si vous êtes con
tent de moi.
le Propriétaire.
Mais parfaitement. Dites-moi donc, en
passant, quel est le rendement de ce tabac.
le Fermier.
Je ne le céderai moins de 300 kylo-
grammes de poids rendus par 100 verges
de terre.
le Propriétaire.
Tant que cela, mais il faut que mes
terres aient un excellent rapport.
le Fermier.
Oui, Monsieur, si 50 kilogrammes me
rapportent 40 francs, 100 verges de vos
terres me rapporteront 240 francs.
le Propriétaire.
Ah! je conçois, mais voyons, voyons un
peu, vous dites! 240 francs pour 10 que
me donnent 100 verges. Diable, ça vous
graisse la poche de 230 francs.
le Fermier.
Oui, Monsieur, le métier va comme ça.
le Propriétaire.
Eh bien! si ça va comme ça, je trouve
votre ambition bien payée. Désirant en
prendre ma part, je consens comme bon
laboureur vous relouer mes terres même
longues années, et surtout longs avan
tages, mais une condition.
le Fermier.
Laquelle, Monsieur!
le Propriétaire.
Celle de doubler bien vite vos fermages
et de ne point différer crainte de vous
perdre, et les produits de mes terres que
vous me partagerez avec vous.
le Fermier.
Que me dites-vous là, Monsieur, doubler,
doubler, cela me suffoque.
le Propriétaire.
Cela ne doit pas vous suffoquer, vous ne
voudriez sans doute pas, vous, bon labou
reur, qu'une de ces belles médailles, qui
vous attend, diminuât votre ambition et
que mes terres vous rajiportassent moins.
C'est donc pour vous mettre en bon rap
port avec elles que je veux doubler mon
prix de fermage.
le Fermier.
Que le paysan est bête, je me sens pris.
Ce que c'est que l'Exposition! Je ne vou
drais jamais l'avoir vue. Va! si je m'y laisse
encore prendre.
MORALE.
Ne pensez pas que la science s'acquiert
en un jour, mais bien qu'il faut mettre le
temps convenable pour l'obtenir. Il en est
de même du produit d'un champ. Aussi
engageons nous les propriétaires ne pas
tirer des Expositions agricoles la conclu
sion de messire Rombaut,. et même se
convaincre que les terres sont en général
déjà louées trop haut prix. Qu'ils s'in
forment plutôt si les beaux fruits qui ob
tiennent des médailles sont récoltés sur
des terres entourées de fortes plantations.
Que si certaines terres étaient par hasard
occupées un taux trop bas, qu'ils se
gardent encore de l'augmenter, crainte de
décourager le paysan, de faire accroire
un effet éloigné des Expositions, et d'en
raciner ainsi un préjugé. (Communiqué.)
Les difficultés souleve'es par la banque de
France, pour la circulation dans ce pays des pièces
de cinq francs, au type belge, ne sont pas levées.
Il résulte d'un article publié par Indépen
dance que nous devons pour attendre voir la
circulation de notre monnaie sinon interdite, du
moins entravée en France par le refus de cet éta
blissement financier.
Le Staats-Courant.publie la loi adoptée par
les États-Généraux et portant que les monnaies
d'argent frappée en vertu de la loi du 3o octobre
1816 seront mises hors de cours soit ensemble,
soit séparément, aux époques et de la manière qui
seront déterminées ultérieurement; une seconde
loi porte qu'à une époque déterminer les pièces
d'or de 5 et de t o fl. cesseront de former un étalon
monétaire légal.
Pour faciliter l'échange de ces monnaies il sera
émis du papier monnaie d'une valeur d'au moins
10 fl. pour une somme qui ne pourra exéder 3o
millions de florins. Ce papier monnaie dont la
valeur éinise devra être égale la quantité d'or
retenue dans les coffres de la Banque néerlandaise,
devra être retiré de la circulation au plus tard le
3i décembre i85a. Une somme de y5o,ooo fl. est
allouée pour couvrir les frais résulter de l'exé
cution de cette mesure.
Par arrêté royal du 28 septembre les souve
rains anglais (7 grammes, g8i milligrammes, au
titre de 916 millièmes) cessent d'avoir cours légal
en Belgique.
Jusqu'au 3 octobre prochain inclusivement les
agents du caissier général dans les divers arrondis
sements du royaume sont chargés d'effectuer l'é
change de cette monnaie aux taux de fr. a5-5o
contre d'autres monnaies ou billets de banque
ayant cours légal en Belgique.
j—
La loi sur l'enseignement supérieur du i5
juillet dernier a supprimé une des dispositions les
plus libérales de la loi du 27 septembre 1835.
L'art. 35 de celte loi créait 60 bourses en faveur
de jeunes Belges peu favorisée de la fortune
sans les astreindre suivre les cours d'un
établissement déterminé. Les étndians des Uni
versités libres de Bruxelles et de Louvain pouvaient
jouir de ces bourses aussi bien que ceux de Liège
et de Gand; chacun se trouvait ainsi sur le pied
d'une égalité parfaite. Aujourd'hui les deux Uni
versités salariés par l'État absorbent seules ces
fonds.
Nous apprenons que NN. SS. les Évêques, pour
remédier autant qu'il est en eux aux inconvénients
qui peuvent résulter des nouvelles dispositions de
la loi du >5 juillet, ont créé un certain nombre de
bourses pour les collèges du Pape et de Marie-
Thérèse Louvain.
Ces bourses seront conférées et maintenues sur
l'avis des présidents de ces établissements qui
méritent h plus d'un titre toute la confiance des
parents.
Le conseil de discipline de la garde civique
d'Ixelles a eu a s'occuper hier, pour la seconde fois,
de l'affaire du commandant de légion Vau den
Elsken contre le capitaine Dugniolle. Les débats,
commencés le matin ne se sont terminés que fort
avant dans l'après-dîner, et ce n'est qu'à neuf
heures du soir que lé jugement, condamnant M.
Dugniolle deux francs d'amende et aux frais du
procès, a été rendu. Immédiatement après M.
Dugniolle a déposé la démission de son grade.
Nous empruntons la Presse médicale les
détails qui suiventsur la marche de l'épidémie
Bruxelles
Du iS au 20 septembre, il y a en l'hôpital
St-Jean26 entrées, i4 guéris et 20 décès;
l'hôpital St-Pierre, 5 entrées, 6 guéris et 4 décès;
l'hôpital militaire, 4 entrées, 8 guéris et 2 décès.
Il y a eu de plus 9 cadavres déposés Saint-Jean
et 7 Saint-Pierre.
Du 21 au 26il y a eul'hôpital Saint-Jean
8 entrées, 8 guéris, 5 décès; l'hôpital Saint-
Pierre, 5 entrées, 3 guéris, 3 décès; l'hôpital
militaire, 3 entrées, 5 guéris, pas de décès. Ce qui
fait en total pour les trois hôpitaux, 16 entrées,
l4 guéris et 8 décès; plus 8 cadavres déposés.
Pendant le mois d'août il y a eu pour les trois
hôpitaux 283 entrées ,119 guéris163 décèset
depuis le commencement de l'épidémie 780 en
trées, 390 guéris et 46o décès.
Il est remarquer que parmi les cholériques de
l'hôpital militaire se trouvaient six sous-officiers;
tous les six avaient pris des liqueurs fortes avant
leur entréedans la vue de se fortifier. Tous les
six sont morts.
La Reine des Pays-Bas et les deux princes,
ses fils, sont arrivés Cologne le 28 septembre, et
sont descendus l'hôtel Disch, ou étaient également
descendues la grande-duchesse et les princesses de
Saxe-Weimar Eisenach.
FRANCE. Paris, I" Octobre.
Une proposition de M. Napoléon Bonaparte*
L'événement du jour, c'est le dépôt sur la
tribune législative de fa proposition suivante,
signée Napoléon Bonaparte.
Considérant que la générosité, la grandeur et