NOUVELLES DIVERSES.
x dits Pères, déclarons par ces présentes k tous
ceulx qu'il appartiendra, les dits bruits estre
impostures et calomnies conlrouvées nialicieu-
seuient contre eulx au détriment de la religion
catholique, apostolique et romaigne; et que non
x seulement les dits Pères sont entièrement nets
x de tels blasmesmais encore que leur ordre est,
x tant pour sa doctrine que pour sa bonne vie,
x grandement utile l'Eglise de Dieu et profi-
table a cet Estât. En foi de quoi nous avons
x expédié ces présentes, que nous avons voulu
x signer de notre main et fait contresigner par
x notre secrétaire et fait mettre et apposer notre
x scél.
x Paris, ce vingt-sixième jour de jning mil six
x cens dix. x
S'il s'agissait de pouvoir, k force de raisons,
convaincre le Progrès de sa haine aveugle et
déplacée k l'égard des Jésuites il nous serait facile
de citer maintes preuves tendantes faire voir, que
jamais, k aucune époque, la Compagnie de Jésus
n'a conspiré contre l'autorité royale. A cet effet
nous pourrions citer Cathérine II qùi affirme que
la tranquilité n'a jamais été plus grande dans son
■royaurtie, et que les sciences n'y ont fait des pro
grès plus étonnants que depuis le rétablissement
des Jésuites; l'opinion émise par le protestant
Dallas, portant que tout monarque qui veut étu
dier les événements dans leurs causes, pourra faci
lement se convaiuCre que l'expulsion des Jésuites
a été le signal de tous les excès et tous les plus
effrayants progrès de la révolte et de l'impiété,
contribuerait k faire pencher la balance de notre
coté. L'observation du célèbre historien de la Suisse
J. de Muller se résumant en ces termes, qu'avec
les Jésuites sont tombés les derniers remparts de
l'autorité devrait désiller les yeux obscursis par la
seule illusion mais qu'importe de nous arrêter sur
les jugements de tant d'écrivains illustres; de même
qu'on ne blanchis point la figure d'un nègre de
même on ne proviendra point a faire changer le
Progrès de système. Ne voyant dans la religion
qu'un mot vide de sens, et ne considérant ses mi
nistres que comme des objets de mépris et de rail
lerie publique, l'écrivain fanatique de ce journal
poussera jusqu'au bout sa mission abjecte et dé
gouttante; qu'il fcontinue son oeuvre scandaleuse
et perfide, l'organe de notre Autorité Communale,
qu'il la poursuive sans relâche, qu'il se vautre
dans la fange, comme ces animaux dont il répugne
de prononcer le nom, le temps n'est pas loin, où,
délaissé par les siens mêmes, répudié par tout ce
que la ville compte d'honnête il subira la peine
due k son extravagance et k sa rage Voltairienne.
Agréezetc.
un yprois.
Les journaux d'Anvers insistent avec nous pour
la prolongation du délai fixé par l'arrêté royal
relatif k la démonétisation et k l'échange des sou
verains anglais. Cette prolongation serait surtout
indispensable s'il faut en croire le Journal du
Commerce d'où nous extrayons ce qui suit
a Ou nous assure k l'instant que des personnes
se sont présentées k la Banque, dès ce matin neuf
heures et demie, pour échanger des souverains
anglais, et qu'k deux heures et demie de relevée,
elles ne l'avaient pas encore obtenu. Les souverains
sont pesés pièce par pièce. Il faudrait d'après cette
méthode au moins six semaines avant que l'échange
puisse être terminé, tandis que le gouvernement
n'accorde que trois jours!
On lit dans l'Indépendance
Notre impartialité nous fait un devoir, après
avoir, autant qu'il dépendait de nous, mis en lu
mière tous les avantages pouvant résulter del'ap-
plication du système Melsens, d'accueillir la ré
clamation de M. le docteur Édouard Stollé, de
Berlin, qui révendique la priorité de l'invention
qu'il avait déjà expérimentée et indiquée des 1858,
en remplaçant, dans la fabrication du sucre blanc
de betterave, le noir animal par le bisulfite de
chaux. Nous ajouterons quedans une lettre
adresée au Ministre da commerce et de l'agriculture
en France, lettre livrée k la publicité par M. Éd.
Stollé, il offre, plutôt que de se laisser spolier, de
publier son procédé avectonsles perfectionnements
que la pratique a pu lui suggérer, et de le mettre
ainsi gratuitement k la portée de l'industrie su-
crière. x
La Reine a perdu a Namur une épingle en
diamants qui, heureusement, a été retrouvée.
S. M. a fait remepre une récompense a la personne
qui a trouvé ce bijou.
Mardi prochain on doit expérimenter sur
une échelle la fabrication du sucre de betteraves
d'après le procédé Melsens. Ces expériences doi
vent avoir lieu k la fabrique de M. Blanquet,
près de Valeuciennes, devant un asseï grand
nombre de fabricants du nord de la France et de
la Belgique.
xécr.logie.
Le i" octobre, est décédé k Menin, k l'âge de 64
ans et 9 mois, M. Van Ackere, notaire, conseiller
communal, syndic de la chambre de discipline et
ancien bourgmestre.
M. l'avocat De Souter d'Y près qui joua un grand
rôle k Gand lors de la révolution de i83o, est
mort subitement avant-hier.
HOLLANDE.
Le choléra continue k exercer ses ravages dans
la plupart des villes de la Hollande.
Un voyageur qui vient d'arriver d'Utrecht,
raconte, dit le Ramper courant un fait horrible,
qui démontre k quels dangers on s'expose en se
bâtant trop d'enterrer les morts ou ceux qui
passeut pour tels. Un bourgeois avait succombé au
choléra après de courtes souffrances; du moins, on
le croyait mort. Il fut enterré aussitôt que possible,
parce qu'on craignait la contagion. Mais voilà que,
l'inhumation terminée, on se rappelle que le
défuntpeu d'heures avant sa maladieavait reçu
une somme importante en espèces avec un billet
de banque de joo fl. Ce dernier mauquant k
l'appelet le pauvre homme n'ayant pas été
deshabillé (toujours par peur de la contagion), on
suppose qu'il l'avait encore dans la poche de sa
robe de chambre. Aussitôt ou fait les démarches
nécessaires et l'on obtient la permission de procé
der k une exhumation qui eut pour effet de faire
retrouver le précieux billetmais de constater en
même temps que cet homme avait été enterré
vivantLe mort (car il l'était maintenant) se
trouvait dans une position oblique et le désespoir
lui avait fait manger trois doigts.
FRANCE. Paris, 4 Octobre.
On assure que si la représentation de Rome
n'avait pas été interdite, un grand nombre d'offi
ciers et sous-officiers des régiments en garnison k
Paris se proposait d'aller k la Porte-Saint-Martin
pour faire un mauvais parti aux démocrates-socia
listes qui avaient l'audace anti-patriotique de siffler
le drapeau français. Le général Chargarnier pré
vint M. Dufaure que si la pièce n'était pas retirée,
il ne répondait pas de ses soldats. On assure que
M. Dufaure a donné au directeur de la Porte Saint-
Martin 10,000 fr. pour l'indemnité des pertes qu'il
était obligé de lui faire supporter en supprimant
Rome.
Le doyen d'âge peut être de toute la France,
le nommé Jean-Baptiste Robillardhabitant la
commune de Fontenay, près Paris s'est éteint le
1" octobre, a l'âge de 113 ans4 mois et 1 jours
jouissant jusqu'au dernier moment de toutes ses
facultés. Il était né en juin iy56.
Les chansons révolutionnaires de Paris ont
pénétré déjà parmi les ouvriers de Lyon, et di
manche soir, 2Ô septembre, on entendait dans les
établissements fréquentés par eux les refrains les
moins orthodoxes.
Un des journaux de celte ville, le Salut public,
observe avec raison que cette dangereuse propa
gande mérite de fixer, l'attention et la surveillance
de l'autorité. Il n'y a pas de moyen plus puissant
que les chanssons pour répandre et populariser les
doctrines pernicieuses. Elles se fredonnent dans
l'atelier, elles se chantent au cabaret. Depuis l'ap
prenti jusqu'au maître, chacun veut les apprendre
et les retenir. Et par le temps d'exaltation où nous
vivons, ajoute le Salut public, on ne les considère
pas comme des poésies sans importance; on les
regarde plutôt comme les articles d'un symbole
politique.
Les discussions de l'Assemblée sont calmes
.jusqu'à présent. L'aspect pourra changer quand
les questions de Rome et des réfugiés de Hongrie
viendront sur le tapis.
ANGLETERRE. Londres, le 1 Octobre.
Hier a eu lieu la consécration et la pose de la
première pierre de la nouvelle église catholique en
construction k Kentish-Town, banlieue de Lon
dres L'Infant d'Espagne Don Juanfils de Don
Carlos, a présidé k cette cérémonie. La nouvelle
église aura io5 pieds de long sur 55 de large.
Elle pourra contenir 1,000 personnes. La tour du
clocher aura 900 pieds de hauteur. Le style du
monuineut sera le style gothique orné.
ITALIE.
Une correspondance particulière de Rome con
tient des détails inédits sur l'assassinat de M.
Rossi et sur les exécutions de Saint-Calixte; nous
y trouvons aussi dessinés les portraits de Mazzini
et des deux autres triumvirs, ses collègues. Le
correspondant dit qu'il a soumis k une critique
sévère tous les récits qu'il a recueillis.
La révolution romaine a eu pour point de
départ un lâche guet-apens. Le procès qui est
dirigé eu ce moment contre les assassins de M.
Rossi ne laisse pas, en effet, le moindre doute sur
les circonstances principales de ce meurtre. La
mort de M. Rossi avait été jurée.
La réunion ou la mort de M. Rossi fut arrêtée
était assez nombreuse. Elle se fit daDS la salle d'un
petit théâtre, louée k cet effet. M. Rossi fut averti
par deux personnes, par un prêtre et par un laïque,
que sa vie était menacée. Il dédaigna cet avis;
néanmoins, il fit prendre quelques précautions.
x Les conjurés avaient entourés la voilure et
se pressaient autour de la portière. M. Rossi
descendit il était accompagné de deux personnes.
Il mit le pied sur la première marche. A ce
moment il fut touché k l'épaule par une canne. Il
se retourna et promena autour de lui un regard fier
et dédaigneux. Uu ouvrier sculpteur le frappa
alors, k l'endroit convenu, d'un poignard étroit et
tranchant des deux côtés.
M. Rossi ne prouonça pas une parole. Ceux
qui l'accompagnaient le virent monter rapidement
une dizaine de marches. On a conjecturé, non sans
vraisemblancequ'il ne croyait pas avoir été
frappé d'un coup de poignard. Il sembla en effet
surpris de semir couler sur son cou un liquide
J tiède. 11 y porta sa main droite, qui tenait un gant,