D'ÉTOFFES
A YPRES.
et punit étonné d'y voir du sang. Mais aussitôt il
chancela et s'affaissa sur lui-même. On accourut
il fut transporté dans une chambre voisine. Ses
yeux s'étaient éteints: il expira sans dire un mot.
Le coup frappé, tous les cris avaient cessé
dans la foule. Les meurtriers avaient disparu,
comme par enchantement, par les trois portes qui
donnent accès dans la cour de la Chancellerie. On
connaît l'attitude honteuse de l'Assemblée h la
Douvelle du crime.
L'ouvrier sculpteur qui avait porté le coup fut
pendant plusieurs jours fêté et admiré; le soir
mêmedes cannibales allèrent chanter sons les
fenêtres de M. Rossi la vie du fils de M. Rossi fut
mise en péril le lendemain; durant l'existence de
la république romaine, l'un des refrains favoris des
agitateurs était Bénie soit la main par qui
Rossi fui poignardé
L'assassin de M. Rossi n'a été alors ni recherché
ni puni. Ou le connaît, on le nomme: mais il a
disparu. Reproche vivant pour le triumvirat,
embarras permanent pour son parti, il a passé,
dit-onen Amérique en changeant de nom.
Mazzini était l'âme et la tète du triumvirat.
C'est un homme doux en apparence, implacable en
réalité, rêveur comme Saint- Just, inflexible comme
Robespierre, sans égaler beaucoup près ces deux
terribles uiveleitrs en talent ou en audace. Saffi et
Armellini n'étaient pas b beaucoup près, taillés sur
ce modèle ils n'eocourent pas la même responsa
bilité. Gens peu dangereux au fond, gens médiocres
surtout, déplorant les excès qu'on commettait
autour d'eux sans avoir le courage de les réprimer,
restant leur poste sans désirer la palme du martyre,
la fois obstinés et faibles, ils ont aidé a faire le
mal sans passion et sans regret; M. Armellini était
avocat consistorial. Plus tard, il renversé le Pape.
Ce trait peint l'homme et le juge.
On a nié les exécutions de Sainl-Calixte. Rien
n'est plus certain rien u'est plus authentique. Un
homme tel qu'en produisent les révolutions, san
guinaire par natureet assaisonnant ses crimes par
une sorte de jovialité féroce, Zambianchi, avait
sous ses ordres des soldats de finances (douaniers),
gens fanatisés par ses paroles et par son exemple.
Zambiaocbi avait établi son quartier-général dans
une petite église nommée Sainl-Calixte, au centre
du Transtevère. Ses émissaires lui amenaient les
patients;YI prononçait lui-même la sentence. L'ex
écution avait lieu la nuit, et le cadavre était enterré
dans le jardin. On évalue b une vingtaine le nombre
des malheureux qui ont été égorgés ainsiet ce
chiffre n'a rien d'exagéré. Huit corps ensevelis
dans ce lieu fatal ont été reconnus.
Telle fut la mort du curé de la Minerve,
vénérable prêtre d'une vie évangélique, d'une
charité exemplaire. On n'a point su pour quelle
cause il fut arrêté et conduit au terrible Zambianchi.
On raconte que Zambianchi le fit venir b l'heure de
son dîner, le fit asseoir et lui annonça que, le repas
fini, il serait mis mort. A cette nouvelle, un
tremblement convulsif s'empara du pauvre prêtre.
«Comment, s'écria le démagogue, tu vas avoir les
honneurs du martyre, et tu trembles Mon fils,
répondit le prêtre, je demande Dieu qu'à l'heure
de votre mort vous ne trembliez pas davantage.
Zambianchi dîna. A la fin du repas, il fit emmener
le curé de la Minerve, se plaça h la fenêtre, et,
sous ses yeux, au pied d'un arbre, le prêtre fut
fusillé. Carrier n'eut pas fait mieux.
SARDAIGNE.
Des lettres de Gênes, du 27 septembre, ap
prennent que Garibaldi a été repoussé de Tunis et
qu'il se trouve maintenant dans l'île de la made
leine (Sardaigne).
AUTRICHE.
On lit dans Heraldo
Une lettre de Trieste, du i4, que nous venons
de recevoirnous annonce que le comte de Mon-
temolin avait éprouvé une violente attaque de
choléra. Le 10, le comte était h tonte extrémité;
mais il était un peu moins mal b la date des der
nières nouvelles. Le prince a été atteint de l'épi
démie en arrivant Vienne, où il était allé visiter
sa famille.
HONGRIE.
CA 1*1 Tll,ATIO.V DE COHOUY.
A la fin de la bourse le bruit courait généralement
que la capitulation de Comorn venait d'être signée,
et j'apprends h l'instant la confirmation de cette
nouvelle apportée par un courrier.
On lit dans le Lloydsous la date de Vienne,
le 9 septembre
Suivant une dépèche du feldzeugmestre Hay-
nau, du quartier-général d'Acs, du 27 septembre
9 heures du soirla forteresse de Comorn s'est
rendue.
L'acte de soumission porte que les bateaux
vapeur dn Danube pourront passer immédiatement
sans obstacle. Il leur est cependant sévèrement
interdit de toucher Comorn avant que la forte
resse soit occupée par les troupes impériales.
Des bandes d'insurgés continuent de par
courir le nord et le sud de la Hongrie, et ils se
cachent dans les forêts impénétrables du pays. De
fortes Colonnes de troupes impériales ont été en
voyées contre eux ils ont déjà arrêté plusieurs fois
la poste.
Voici en quels termes la Gazette de Vienne,
dans un supplément extraordinaire publié le 29
septembre, annonce la reddition de Comorn
Suivant des nouvelles officielles reçues du
quartier-géuéral d'Acs, la garnison de Comorn a
déclaré vouloir se soumettre. La navigation entre
Vienne et Pesth sera rouverte le dimanche 1"
octobre.
Dans son numéro du 3o septembre le même
journal ajoute officiellement L'acte de soumis
sion de la garnison de Comorn a été rédigé le 27.
Le feldzeugmestre comte Nobili est parti pour
Comorn le lendemain, avec le personnel nécessaire
en artilleurs et en ingénieurs, un commissaire des
guerres et deux employés des subsistances mili
taires, pour faire les préparatifs relatifs la prise
de possession régulière, ce qui doit avoir lieu d'ici
au dimanche, 1" octobre après quoi l'occupation
de la forteresse pourra s'effectuer immédiatement
ledit jour.
D'un autre côté, on lit dans l'Oost-Deulsche-
Posl D'après des nouvelles de Raab du 28
septembre, Comorn s'est rendue la veille, par ca
pitulation, au feldzeugmestre Haynau.
Le comité de défense de la forteresse, b l'ex
ception de Klapka qui est malade, s'était rendu
auprès du généralAcs, pour conclure la capi-
pitulation. La garnison reçoit boit jours de solde
et les chefs compromis des sauf-conduits.
Celte convention a été envoyée immédiate
ment par un lieutenant-colonel pour être soumise
la ratification de l'Empereur. Il paraît que S. M.
a approuvé toutes les conditions du feldzeugmestre
Haynau.
GRÈCE.
Le courrier dn Levant, arrivé le 29 a Paris, a
apporté la nouvelle d'un scandale énorme qui a
éclaté b Athènes. Les journaux ont exhumé et
publié une lettre de M. Colettidans laquelle les
faits les plus graves sont articulés contre M.
Christéuidès, le ministre actuel de l'intériffur. Il
s'agit d'une condamnation pour faux et d'une
accusation de meurtre.
Le Sénat avait mis b l'ordre du jour une propo
sition conçue dans les termes les pins énergiques,
pour que toutes les relations cessassent de la part
de cette assemblée avec un ministre placé dans la
position de M. Cbriténidès. C'.est a ce scandale
qu'il faut, sans doute, attribuer la retraite de ce
ministre et celle de M. Balbis, son collègue.
TURQUIE.
Des lettres de Vienne parvenues b Paris font
espérer que l'incident, soulevé par la demande
d'extradition des chefs hongrois, se terminera par
une transaction.
La nouvelle, que nous avons empruntée b
un journal de Gènes, du départ de la flotte anglaise
pour les Dardanelles, se confirme.
ALGÉRIE.
Le 17 septembre, des Arabes au nombre de
4,ooo, s'étant montrés sur les hauteurs et dans les
environs de Sérianahd'où il leur était facile de
tenter un coup de main contre Biskara, M. le chef
de bataillon Saint-Germain crut devoir prendre
une résolution hardie et en présence du péril qui
menaçait la place et la garnison confiées b sa garde,
l'intrépide commandant crut devoir tenter une
sortie. A la tète d'un escadron de 120 chasseurs
d'Afrique et d'un goum de 25 b 5o spahis indi
gènes, il s'élança vers l'ennemi, le chargea avec
nue impétuosité telle qu'au bout de quelques heu
res les Arabes prenaient la fuite laissent sur le
champ de bataille 260 morts, et emportant un
grand nombre de blessés. On s'est emparé du dra
peau shériff, chef de la révolte et d'un butin con
sidérable en armes et bêtes de somme. Malheureu
sement, le commandant Saint-Germain, qui n'avait
cessé de charger b la tête de sa petite troupe a été
atteint d'une balle qui l'a frappé b la tête et l'a
tué sur le coup. Il n'y a eu que sept a huit blessés
dans cette brillante affaire.
ETATS-UNIS.
Le steamer le Niagara est arrivé mercredi a
Liverpool avec les dépêches et les journaux de
New-Yorkjusqu'au 9 septembre. Un fait grave
s'est produit b Washington. Le ministre de France
avait adressé an précédent cabinet une Dote pour
réclamer de un b deux millions de dollars pour
indemnité des pertes essuyées par le commerce
français par suite du blocus de Vera-Cruz, dans la
guerre du Mexique. Le gouvernemeut américain
s'est plaint au gouvernement français du ton de
cette note, dont il ne pouvait admettre le fonde
ment. Le cabinet de Paris ayant approuvé la
conduite de sod agent dans cette affaire, le gou
vernement des Etats-Unis a envoyé ses passe-ports
au ministre français. Cet événement inattendu a
produit une très-grande sensation b New-York.
^lÊTUDE DU NOTAIRE 3.3ÏTT7
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VENTE PUBLIQUE
mm
Le MARDI 16 OCTOBRE i84g et jour sui
vant, le matin b 10 heures et l'après dîner b
2 heures, le Notaire RENTV procédera en la
Maison de Ville b Ypres b la vente de MAR
CHANDISES NEUVES consistant en Étoffes pour
gilets, Bas de laiDe et de coton, Chaussettes,
Mitaines, Gants, Camisoles, Courte-pointes, et
principalement dans des Draps de différentes cou
leurs pour capotes et pantalons, Laine pour broder
et tricotter et en outre il sera vendu une très belle
Balance en cuivre.