JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N<> 3359. Samedi, 8 Décembre 1849. 33n,e année. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'a*bonne Ypres, rue de Lille, io, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE l/ABD.VKEMETT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° a5. JLe Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de ohaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.) 7??.23S, 8 Décembre. Le Progrès, en publiant le rapport lu an Conseil Communal par le collège des Bourgmestre et échevins, concernant l'é tablissement d'un atelier-modèle en la ville d'Ypres, en séance du 8 novembre 1849, vient d'arrêter notre attention sur cette phrase A Ypres, le taux du salaire, ré- numération du travail est modique, la vie y est un prix peu élevé, l'ouvrier y est laborieux, intelligent, et l'école communale développant l'intelligence et la moralité de la génération qui est prêle se lancer dans la Société, créera bientôt une classe de travailleurs plus instruite, plus intelli gente, plus morale et plus laborieuse encore que celle que nous possédons au jourd'hui. En parcourant ces lignes le lecteur sage verra sans aucun doute le but vers lequel doivent tendre les sacrifices que la ville s'impose pour pouvoir l'édu cation de la jeunesse ouvrière. Le bien qu'on est tenu d'attendre d'une école com munale certes se trouve analysé dans l'é loge que le Progrès enregistre. Former le «œor en même temps que l'esprit de l'élève c'est là la mission du maître. Mais l'école communale d'Ypres, telle qu'elle est assise, ne laisse-t-elle point de doute, quant la justification des pompeuses louanges, et de la confiance pleine et entière des repré sentants de la cité. Le Progrès déblatérant de nouveau, sur le clérical et la domination théocratique, expose ses lecteurs le nombre d'établis sements d'instruction moyenne, établis en Belgique sous le pâtronnage de l'autorité ecclésiastique. Il va sans dire qu'à propos de cet état de choses, le moniteur voltai- rien de la Régence d'Ypres, crie l'enva hissement jésuitique, la formidable hié rarchie du clergé, l'influence occulte, etc., etc. A tout bien examiner, nous nous trouvons stupéfaits avec le journal car tonné, non point d'avoir vu tant d'autorités communales conférer aux supérieurs ec clésiastiques la direction des collèges, mais d'en trouver encore d'assez obstinées et d'assez aveugles pour vouloir maintenir, au prix de sacrifices ruineux des établis sements dédiés au jeune âge, sans les abritersous l'égide tutélaire de la Religion, dans la personne de ses ministres. Car, si le Progrès ne se montrait sourd la voix de la raison, nous lui demanderions, si mieux ne vaut infiniment^de donner pour mentors la jeunesse des hommes, qui, sous la robe de prêtre, mènent une vie exemplaire et vertueuse j que des per sonnages laïcs qui se distinguent par la débauche, et par des brouilleries conju gales, voir même par des demandes en divorce! -T-18B8 fr Le Progrès en rendant compte d'un bal qui a eu lieu Warnêton et Poperinghe, l'occasion de la S" Cécile, affiche ses goûts marqués pour la danse. Puisque sire Mylord de la feuille cartonnée éprouve tant de plaisir la danse, le public voudra bien, l'un jour ou l'autre, lui procurer l'occasion de danser la Polka électorale, dussent les mannequins et les Baziles payer les frais de l'orchestre. On se rappelle les promesses d'économie que firent sonner les libérâtres aux oreilles du corps électoral. L'armée surtout devait subir de notables diminutions dans son budget des dépenses l'organisation de la garde civique, ût croire pendant quelques temps ces projets si vivement exprimés. Le budget de la guerre qui vient d'être présenté la chambre fait voir jusqu'où toutes ces belles choses sont dignes de foi. L'effectif de l'armée a été en 1849 de 52,578 hommes et 7,371 chevaux. Il serait en 1850 d'après le projet du gouvernement de 32,594 hommes et 7,367 chevaux. Il y aurait donc une augmentation de 216 hom mes et une diminution de 4 chevaux La dépense totale s'éleverait 26,792,000 fr. Les crédits alloués pour 1849 s'élèvent 27,085,000 francs. ce que coute la guérison d'un ministre. Le Handelsblad d'Anvers, dans un de ses précédents numéros, propos du voyage que vient de faire le baron Chazal ministre de la guerre, daus les principales villes de l'Allemagne, de l'Italie et de la france, publie un article, intitulé: ce que coûte CÊtat un ministre guéri. La même feuille Anversoise, fait suivre cette pièce, des questions ci-dessous Est-il vrai que pendant toute la durée de son absence, le ministre Chazal a tou ché journellement la modique somme de 40 francs, titre de frais de séjour? Est-il vrai qu'au même titre le gou vernement a payé 8 francs par jour, au colonel Soudain de Niederwerh; et 6 francs au capitaine de l'état major Trouillard, ses compagnons de voyage Est-il vrai que le général Chazal a reçu en outre pour indemnité dix francs par lieue de poste durant toute son ab sence et que le colonel, et le capitaine susnommés ont touché pareillement 7 francs par lieue En tant que ces faits sont fondés, nous nous bornons rappeler aux contri buables 1" que le ministre de la guerre a été absent pendant deux mois; 2* que le baron Chazal a visité la ville de Munich, Gênes, Turin, Nice et Paris. Que le public fasse le calcul; ayant ces donnés il sera dès lors facile de con naître ce que coûte au trésor un ministre qui vient de se rétablir d'une maladie. Un marchand de houblon de Poperinghe en lisant un article de notre avant-dernier numéro touchant la médaille qu'on se pro pose d'offrir M. Malou de Vlamerlinghe, a cru y voir une critique indirecte, plus ou moins éloignée, son adresse. En men tionnant dans cet articulet une affaire dont la justice a déjà eu connaître, ou qui ventile encore, nous avons eu en vue non les personnes pour qui ou contre qui se fesait la poursuite, mais les faits qui étaient tombés dans le domaine public, comme il arrive souvent dans une instruction ou l'occasion d'Une instruction judiciaire, et que la rumeur, la vérité exagère souvent. Ces faits du reste signalaient un abus par fois pratiqué et non, que nous sachions, des imputations charge d'individus dé terminés. Nous nous réservons de revenir sur ce chapitre, rien n'étant plus digne d'occuper la presse que les intérêts du commerce. En même temps nous serions charmé d'insérer les réclamations ou ex plications utiles que les commerçants de Poperinghe ou d'ailleurs trouveraient bon de nous adresser. Dans un de nos derniers numéros, nous avons entretenu le public de l'initiative que veulent prendre quelques cultivateurs houblonniers, l'effet de décerner, par souscription, une médaille M. Malou- Dassonville, de Dickebuschcomme gage de leur gratitude pour l'effet favorable qu'il a produit au commerce du houblon. Toujours disposés servir d'écho toute idée bonne et généreuse, nous nous som mes empressés, sur la foi d'une personne bien informée des environs de Poperinghe, de communiquer nos lecteurs cette pro position louable, sans vouloir en rien bles ser la modestie connue de M. Malou. Mal gré ses droits et ses titres incontestables

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1