JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. M» 3360. 33me année. NOUVELLES DIVERSES. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Y près., rue de LiHe, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du P.oyaume, PRIX RE L'.tlioilRMGMT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres locâlités fr 3 5o. Un n° a5. Ee Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque seinaiàe. (Insertions 19 centimes la- ligne.) 7P33S, 12 Décembre. Le budget de la guerre met obstacle au développement de la civilisation, car il met obstacle la réforme de l'enseignement. Le mérite d'un budget est dans son équi libre, l'utilité des dépenses est dans leur répartition, La question n'est pas de payer un peu plus ou un peu moins, mais de bien employer ce qu'on paye. Il y a des écono mies qui ruinent, il y a des largesses qui enrichissent. Dans un budget les différents chapitres s'enchaînent; si l'un a tout, l'autre n'a rien; si l'un s'allonge, l'autre se restreint. Il faut donc, étant donné le total, peser, comparer les différents besoins dn pays, les subor donner d'après leur importance relative et les satisfaire d'après leur légitimité pro portionnelle. Or, c'est en donnant 27,000,000 l'ar mée que le gouvernement s'est vu forcé de n'en donner qu'an l'instruction et un demi aux deux Flandres. C'est en se cour bant devant cette prétendue nécessaire qu'il lui a fallu économiser sur le droit in contestable, inaliénable et inviolable de tous au travail et l'instruction. Tout citoyen belge paie 7 francs par an pour avoir des soldats, et 35 centimes pour avoir des maîtres d'école. Ce chiffre, quant on réfléchit la situation dans laquelle nous nous trouvons, fait frémir; il est un indice de barbarie. Le maître d'école est peu payé, peu in struit, peu estimé. Partout s'élèvent de magnifiques casernes, et on ne les trouve jamais assez vastes ni assez belles; on en érige de nouvelles et portant le nombre des communes qui n'ont pas d'écoles est immense. Un soldat coûte en moyenne, l'État 1,000 francs par an, et le maître d'école un peu moins qu'un des chevaux du train!... En vérité, c'est n'y pas croire. L'hom me dont la mission, mission auguste, sa cerdoce social, et d'arracher insensiblement les masses l'état sauvage où elles crou pissent, pour les amener la vie politique et l'émancipation civile, cet homme vit misérablement d'un maigre salaire, il est dédaigné! La seule voie du progrès réel cependant, c'est l'enseignement et la lecture répandus dans les masses. Le ministère ne l'aurait-il pas compris qu'il semble si dédaigneux de cette question. (Sancho.) La section centrale chargée de l'examen du budget de la guerre s'est réunie avant-hier sous la présidence de M. Verhaeghen. Cette première réunion a été remplie par le dépouillement des procès-verbaux des sections. La section centrale a décidé ensuite que M. le Ministre serait invité a se rendre dans sbn sein et elle s'est ajournée k mardi. - On lit dans le Courrier du Pas-de-Calais dn 7 décembre Hier le paricqle Godard a été extrait de la prison et conduit devant le juge d'in struction. La foule se pressait sur son passage, avide de contempler les traits d'un jeune homme qui s'est souillé d'un crime exécrable et dont l'idée seule épouvante; et lui, le front calme et serrein, mar chait entre les gendarmes; il promenait sur celle foule un regard fixe, assuré: on eût dit qu'il se sentait flatté fier peut-être d'exciter ce point la curiosité publique. Il est pénible de le direce grand coupable ne manifeste aucune émotion, aucun regret mêlé k ses compagnons de captivité il prend part k leur couversatiouk leurs amuse ments; son sommeil est paisible. Cette tranquillité d'âme et de sens est vraiment inexplicable, k la suite d'un pareil forfait; et ce serait a croire k l'innocence, si la culpabilité n'était pas aussi claire, que l'évidence. Godart, dit-on, revenant sur ses premiers dires, prétend maintenant que le chieo de sou fusil serait parti par suite d'accident; le paricide, après l'interrogatoire, était moins ferme, moins résolu; sa figure était plus pâle devant les cris de la foule furieuse. Patience, quelque temps encore de cette sollicitude du criminel placé en face de sa conscienceet nous verrons tomber ce masque d'emprunt qu'il a pu conserver quelques jours, mais qui doit lui paraître si pesant. Le navire anglais Urania vient d'arriver k Londres avec une cargaison de marbres assyriens antiques qu'il a pris k lîassorathdans le golfe Persique. Ces marbres ont été découverts entre l'ancienne Ninive et Khorsabadet vont être placés dans le British-Muséum, k côté de ceux rapportés de Nemrod, dont jls complètent quel ques importantes lacunes. On écrit de la Nouvelle-Orléans, le 16 novembre Hier soir, il y a en ici une terrible explosion' de bateau k vapeur. Le steamer Louisiana, destiné pour Saint-Louis, allait partir lorsque ses deux chaudières éclatèrent et endommagèrent grave ment les steamers. Slorm et Bostona qui étaient k côté de lui. Le Louisiana était encombré de passagers, ainsi que les deux autres steamers qui venaient d'arriver. On croit que cent cinquante personnes ont péri, indépendamment de celles qui ont été blessées. Cinquante corps ont été retrouvés. La jetée est couverte de morts et de mourants, et des centaines de nos concitoyens se groupent autour de cette triste scène, donnant tous les soins en leur pouvoir k ceux qui ont conservé un souffle de vie. Cadavres, brasjambes, têtes, sont dissé minés dans toutes les directions c'est un spectacle effrayant. En ce momentil serait impossible de dire les noms et le nombre des personnes qui ont péri. 17 novembre. Le capitaine Kennon, âd bateau k vapeur le Lq/iisiana, a été arrêté et obligé de fournir nne caution de 8000 dollars, l'expositioo étant attribuée k la négligence, nne enquête très-sévère aura lieu. On a trouvé un plus grand nombre de cadavres. On pense que le nombre des morts s'élèvera k deux cents, indépen damment d'un grand nombre de personnes blessées grièvements. Les pavillons des vaisseaux sont mi-mât. Les passagers étaient la plupart des émigrants qui allaient s'établir dans les contrées occidentales. 18 novembre. Un autre steamer appelé la Belle a également fait explosion le lendemain entre la Nouvelle-Orléans et Mobile. Le mécani cien et plusieurs ouvriers ont été tués; quelques autres personnes ont'été plus ou moins grièvement blessées. Un troisième steamer, appelé Saint-Paul, destiné k Saint Louis pour là Nouvelle-Orléans, a touché en vue de New-Islanddimanche 18 novembre, et s'est enfoncé jusqu'à son principal' pool. Le paquebot Tuscarrio, capitaine Touley, allant de Liverpool k Philadelphie, a été jeté, le même jour, k cinq milles environ du principal final du cap Heulopen. Iî était parti de Liverpool le l5 octobre. Sa cargaison est considérable et les passagers étaient au nombre de quatre ou cinq cents. L'équipage a quitté le paquebot k l'aide d'uu câble attaché au rivage et fixé au mât d'avant. Une nouvelle Californie. Nous avons parlé de la découverte de gisements aurifères dans la Bolivie, k sept journées dé marche de la ville de la Paz sur le versant oriental des Andes. Plus de 3ooo personnes ont quitté la Paz pour se rendre sur les lieux. 11 paraît d'après les dernières nouvelles reçues que le produit de ces nouvelles exploitations augmente chaque jour, que de nom breuses expéditions se sont organisées k Areqnipa, au Pérou, pour aller prendre part k l'extraction de ces richesses, et qu'on a déjà reçu dans cette ville plusieurs quintaux d'or. Le sable aurifère se trouve dans les cours d'eau qui' descendent des sommets des Audes. Suivant tous les récils ce serait une nouvelle Californie avec cette différence que l'or y est de meilleure qualité, que la folie de la spéculation n'y règne pas comme en Californie et qu'on y snit un meilleur système d'exploitation grâce k la mise en vigueur des règlements existants dans le pays pour l'exploitation des mines. Chaque jour, on fait dans cette heureuse contrée de nou velles découvertes plus importantes encore que les premières. (Times.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1849 | | pagina 1