NOUVELLES DIVERSES.
En publiant l'arrêté qui continue M. Jules
Malou dans ses fonctions de directeur de la société
générale pour favoriser l'industrie nationale, le
Rédacteur du journal de la clique, nous en sommes
sûrs, lui a senti l'eau venir la bouche. N'en
déplaise aux désappointés personnages: si le mi
nistère Rogier-Frèreavait pu trouver parmi les
siens, une capacité qui fût même de remplir
convenablement ce poste, mieux qu'à M. Jules
Malou il l'aurait octroyé. Consolez-vous donc,
Mylord, vous et vos amis d'avoir vu vous échapper
cette sinécure lucrative, en vous rappelant cette
vieille maxime Le miel n'est pas pour la bouche
d'un dne.
xaoo rz
Tandis qu'on discute dans les Chambres sur
les divers moyens d'opérer des économies, ne
trouvera-t-on point qu'il y aurait possibilité réelle
d'en opérer une sur le traitement mensuel de
200 florins dont jouissent les représentants pen
dant toute la durée de la session, en défalquant les
séances auxquelles chaque membre, non pourvu
de congé, n'assisterait point? nous connaissons
certain représentant pour qui cette mesure ne
serait pas avantageuse.
On écrit d'Ostende, le 17 décembre, la
Pairie, de Bruges: «Un terrible malheur est arrivé
ce matin. A neuf heures le pleyt belge Ëmiliea
fait naufrage une demie-lieue ouest de notre
port. Une demi-heure a suffi pour briser ce navire.
A 11 heures déjà la plage se trouvait couverte de
débris, de mâtures, de cordages et de voiles. C'est
basse marée que ce terrible drame s'es dénoué.
Le vieux capitaine Van de Kerkhove, propriétaire,
père du capitaine et du second du navire naufragé,
se trouvait sur la jetée quand le naufrage avait lieu.
Il a vu tontes les scènes de cette horrible catas
trophe il a vu son navire s'engloutir dans la mer
les mais descendre lentement dans le gouffre, et
encore quelque espoir lui restait en effet, ses deux
fdset tout l'équipage, deux matelots et un mousse
étaient encore au haut du grand mât faisant des
signes de détresse mais vain espoir Le mât se
brise et les malheureux descendent avec ses débris
au fond de la mer
Ce soir aucun cadavre n'a encore été jeté sur
la côte. Le navire chargé de guanoen destination
de Bruges, a péri corps et biens et n'était pas
assuré; nous ignorons si la marchandise l'était.
On critique assez fortement l'administration
du sauvetage qui, dans cette circonstance, a été
loin de répondre ce qu'on atteudait d'elle.
La tampête continue toujours avec la même
violence; depuis longues années nous n'avons en
tendu rugir la mer avec autant de fureur; nous
craignons fort la haute marée de ce soir.
On vient de trouver sur la grève, Wendune,
les cadavres de quatre des malheureuses victimes
du naufrage de VÊmiliel'un est celui d'un père
de famille qui laisse une veuve et cinq enfants.
Cette nuit la tempête a été plus forte encore
que la nuit précédente; un schooner anglais, sorti
du port de Dunkerque et se rendant Anvers, a
péri la hauteur de Nieuport; le bâtiment a été
mis en pièce, mais l'équipage est parvenu se
sauver dans le canot; il vient d'arriver en notre
vilTe.
La malle de Douvres vient d'arriver; elle nous
apporte la nouvelle d'un navire qui coulait au
moment où elle quittait le port.
Le bruit court ici que le bateau vapeur an
glais Sir Edward Banks, qui a quitté notre port
cette nuit deux heures, a fait cote Nieuport.
Rien n'est venu confirmer cette triste nouvelle.
Le 19 quatre navires sont entrés, ici, parmi
eux se trouve le Jupitercapitaine Lievens, qui a
une partie de ses bastingages enlevés et quelques
autres avaries.
Le troismàts belge Princesse Charlotteca
pitaine Debast, parti d'Anvers pour Valparaiso et
Californie est entré dimanche 16 courant Fal-
raouth avec des avaries ses pompes. On s'ait que
c'est bord de ce navire que se trouvent nos cinq
compatriotes qui se rendent en Californie.
Le bruit courait hier en bourse Anvers,
qu'un navire troismâtsbarque s'était perdu l'em
bouchure de l'Escaut. Patrie
Sur un rapport de M. l'échevin de Pauw, le
conseil communal de Gand vient d'arrêter, pour le
nettoyement de la voie publique, un nouveau sys
tème dont voici les points principaux Les habi
tants 11e pourront absolument rien jeter sur la rue;
ils devront déposer daos les voitures de l'entre
preneur du nettoyement les ordures et résidus
provenant des méuages; l'entrepreneur sera pas
sible d'une amende pour chaque objet jeté sur la
rue, sauf son recours contrevenants; des récom
penses seront décernées nullement aux officiers de
police dont la section aura été la mieux tenue; le
balayage permanent des rues, qui a le défaut d'en
lever le sable garnissant les joints des pavés, sera
supprimé; des urinoirs seront établis sur la voie
publique; on construira des égouts de grande di
mension où on puisse entrer pour les nettoyer sans
être obligé de démonter le pavage; l'entrepreneur
devra enlever ses frais les matériaux de con
struction abandonués.
Bruxelles, 19 décembre.
Cette nuit, vers trois heures, un terrible incendie
s'est déclaré dans une maison rue d'Isabelle, habi
tée par le sieur Mahieu, tailleur, et sa famille. Le
feu s'est propagé si rapidement que toute la maison
a été réduite en cendres.
On a malheureusement déplorer d'autres dé
sastres eucore. Ou nous assure que des six enfants
du sieur Mahieu, pas un seul u'a pu être sauvé;
tous ont péri dans les fiammes. t
La mère de ces malheureuxdont il est facile
de comprendre l'abattement après une pareille
catastrophe, a été transportée l'hôpital. Ou cite
plusieurs traits de dévouement que uous rappor
terons plus tard, uous nous bornerons pour le
moment constater qu'un messager de l'adminis
tration Van Geud, qui occupait une chambre dans
la maison incendiée, est mort en voulant sauver les
enfants du sieur Mahieu.
Au moment où cet homme courageux pénétrait
daus la pièce où se trouvaient ces pauvres enfants
déjà enveloppés de toute part par le feu, le pla
fond s'est abîmé, et tous ceux qui se trouvaient dans
la chambre ont été ensevelis sous les décombres.
Plusieurs autres personnes, habitant la même
maison, sont parvenues se sauver.
A dix heures, ce matin on relirait des décom
bres encore fumants le cadavre demi-carbouisé
du malheureux Demunter, le messager qui a péri
victime du plus beau dévouement en voulant
sauver la femme et les enfants Mahieu.
La mère des cinq enfants qui tous ont péri dans
les flammes a également succombé. De sorte qu'il
ne reste plus de cette famille infortunée qu'un
père au désespoir. Dans les premiers moments ce
malheureux perdit la tète et c'est ainsi qu'au lieu
de commencer par sauver sa famille, il se précipita
dans la rue pour donner l'alarme et demander du
secours; et ce qui est plus déplorable encore c'est
que ses enfants se trouvaient enfermés au haut de
la maison, et par suite, daos l'impossibilité de fuir.
La maison incendiée était très-légèrement bâtie;
l'intérieur tout était construit en bois de sapin
de sorte que le feu s'est développé avec une rapi
dité d'autant plus active que le vent soufflait avec
violence. On ne connaît encore rien de certain
sur la cause première de l'incendie. On suppose
qu'il a commencé par l'escalier.
L'infortuné tailleur vient d'être entendu par les
magistrats.
Ces jours derniers, nne petite diversion est
venu égayer l'auditoire du tribunal correctionnel
de Bruxelles. On allait reprendre les plaidoiries
dans l'affaire Dugniole, lorsque M. le président
prononça la remise d'une antre cause au 28 dé
cembre. C'est le jour des innocents! exclama
joyeusement le délinquant (c'était un campagnard),
je suis acquitté d'avance et tout le monde, les
juges compris, de partir d'un éclat de rire. Notre
homme, en effet, se retira au milieu de celte,
explosion d'hilarité, aussi enchanté qu'on pourrait
l'être après un bel et bon acquittement.
Ou lit dans la Gazette de Liège Un
malheur est arrivé samedi dernier la frontière de
Canons. Le nommé Toussaint-Joseph Masse!âgé
de 48 ans, couvreur en ardoises, est tombé du haut
d'un toit sur lequel il travaillait, et, malgré les
secours qui lui ont été administrés, est mort environ
deux heures après sa chute, après avoir reçu les
derniers sacrements.
Mercredi, sur la place du marché de Goole,
en Angleterre, un mari a vendu sa femme. Un
batelier nommé Ashton avait été pendant quelque
temps forcé de se faire soigner l'hôpital général
de Hull pour un mal de genou. Pendant son
absence du domicile conjugalsa femme s'étart
sauvée avec un voisin emportant les effets de son
mari. Ashton, guéri et de retour, se met recher
cher le lien de sa retraite, et il convient qu'une
vente l'amiable aura lieu. Le jour convenu,
Ashton a conduit sa femme au marché, la corde an
cou. La première mise prix a été de 5 pences
(3o cent.); un vieillard qui passait surenchérit
pour 1 schelling; enfin la dame est adjugée son
amant pour 5 schellings 9 pences, (fr. 7-15 c.)
Une affreuse catastrophe a eu lieu près de
Kiernsch (Angleterre), le 12 décembre: Uue
cinquantaine de pauvres mandiants revenaient de
la ville où ils avaient sollicité en vain des secours
de l'administration des pauvres, lorsque en traver
sant la rivière l'embarcation qui les portait, trop
surchargée, a chaviré, et quarante de ces mal
heureux ont été noyés.
FRANCE. Paris, 19 Décembre.
L'Étoile du Roussillon annonce que des trou
bles déplorables viennent de plonger de nouveau
la ville d'Arles-sur-Tech dans la désolation. Dans
la nuit du 10 courant, une nouvelle lutte s'est
engagée entre les hommes de divers partis ras
semblés, de tous les points du département,
l'occasion de la foire. Quoique le combat se soit
prolongé assez avant dans la nuit, l'on u'a pas
encore de blessures graves.
Le sieur Pierre-Philippe Despard, âgé de
5oans, avocat la Cour d'appel de Bordeaux, a
comparu aujourd'hui devant la Cour d'assises de
la Seine comme accusé d'avoir les 15 et i4 juin
dernierdans un mouvement insurrectionnel
donné plusieurs individus restés inconnus, des
instructions pour construire des baricades. Déclaré
coupable, il a été condamné cinq ans de détention.
La commission pour l'examen du projet de
loi sur le traité de navigation et de commerce,
conclu le 17 novembre 1849 entre la France et
la Belgiques'est constituée aujourd'hui définiti
vement. Elle a nommé M. Flavigny président,
j et M. Casimir Périer, secrétaire.