FRANCE. Paris, 13 janvier.
ANGLETERRE. Londres, 12 janvier.
Nous avons appris sur les lieux mêmes qu'il n'en
était rien. Le chauffeur de la machine, malheureu
sement, a été grièvement brûlé par l'eau chaude;
un autre ouvrier a reçu quelques contusions moins
graves. La se bornent les accidents survenus au
personnel quant aux pertes matérielles, elles sont
assez considérables, et peuvent être évaluées, dit-
on, dès a présent, b une quarantaine de mille francs.
Une grande quantité de froment emmagasiné est
perdue; les bâtiments voisins ont quelque peu
souffert. (Jour, de Srux.)
Hier a été célébré en l'église paroissiale de
Saint-Josse-ten-Noode un service funèbre pour le
repos de l'âme de M. le comte de Woyna, ministre
d'Autriche, décédé le ier janvier, en cette rési
dence. Plusieurs membres du corps diplomatique
et autres hauts fonctionnaires de l'État y assistaient.
Nous apprenons dit VAmi de l'Ordre, que
la justice est parvenue b découvrir les auteurs de
l'assassinat de l'ancien bourgmestre de Saiut-Aubin.
Les indices qui ont conduit la justice b ce résultat
seraient la proposition de vente d'une montre où
était écrit le nom de la victime.
Le Journal de Cfiarleroi signale un fait,
qui, s'il est exact, serait de nature a porter le plus
grave préjudice b notre industrie houillière.
Il paraît que les bateaux de houille partis depuis
deux mois pour la France sont arrêtés b Jeumont,
par la douane française, qui sous prétexte que les
bateaux étaient mal jaugés, les a fait décharger
pour peser la bouille hectolitre par hectolitre; et
que la même entrave existe a la seconde ligne de
douane, b Maubeuge, de telle sorte que les mal
heureux bateliers forcés de stationner pendant si
longtemps, dépensent en pure perle une partie de
leur fret.
Hier ont eu lieu a Louvaio, avec les hou-
nenrs militaires dûs b son rang, les funérailles du
major d'élat-major Imbert, décédé b Louvain, b
l'âge de 5g ans.
L'amoncellement des neiges, écrit-on de
de Chevetogne vient d'occasionner de nouveau un
grand malheur dans le Luxembourg; deux per
sonnes, dont un tout jeune homme, ont péri entre
Chevetogne et Epraves.
On cite une dame plus qu'octogénaire, fort
riche, et demeurant a St Omer, Mm° Pqui a
la singulière manie de conserver tous les vêtements,
bijoux, coiffures, chaussures, ornements, rubans,
ceintures, qu'elle a possédés et portés depuis son
enfance jusqu'à ce jour. Jamais cette dame n'a rien
défait, ni vendu, de ce qui a servi b la vêtir ou
parer. Lorsqu'une mode était passée ou qu'un
objet était hors d'usage selon elle, elle l'emma
gasinait dans des armoires b ce destinées. Ces
armoires sont maiutenant très-nombreuses et très—
surchargées.
On doit bien se figurer quelle collection de
robes, poufs, bonnets et chapeaux doit être au
jourd'hui réunie dans la musée de modes conservée
par une dame qui date du règne de Louis XV", qui
a débuté avec des paniers, la poudre, des souliers
b talons, et qui, après avoir traversé les époques de
la révolution, du consulat et de l'empire où la
mise des femmes était si singulière, se retrouve
encore aujourd'hui en république, après trois
règnes monarchiques.
Mm° P..... a prévenu ses héritiers et héritières,
qui sont tous collatéraux, de ce qu'ils doivent
trouver b sa mort dans ses armoires; elle leur
abandonne cette vaste et curieuse friperie, mais
elle leur recommande seulement de ne pas trop
rire lorsqu'ils arriveront b inventorier cette partie
de sa succession.
Voici un moyen aussi simple qu'assuré de
conserver le lait et de l'empêcher d'aigrir. On
sait que ce genre d'altération, très-fréquente pen
dant l'été, fait perdie beaucoup aux nourrisseurs
et aux propriétaires de la campagne.
Lorsque le lait tourne, il se développe dans ce
liquide nu acide. Pour corriger ce défaut et sa
turer l'acide b mesure qu'il se développe, il suffit
d'ajouter par litre de lait un gramme de bicarbo
nate de soude; l'addition de cette substance n'est
pas nuisible au goût du lait, et elle en favorise
singulièrement la digestion.
Le R. P. Spencer, ancien ministre anglican,
dont la conversion an catholicisme a si fort réjoui
l'Eglise, vient d'adresser une adresse aux Irlandais
catholiques pour recommander b leurs prières le
retour de l'Angleterre b l'unité.
On écrit de Darmstadt: Ou se rappelle
le terrible meurtre de la comtesse de Gœrlitz, b
Darmstadt, meurtre qui, il y a une couple d'an
nées, produisit une si terrible impression en Alle
magne. On se rappelle que la comtesse fut trouvée
morte, la tète carbonisée, horriblement mutilée et
enfoncée dans une casette placée devant elle sur
un guéridon. On se souvient également des accu
sations dont le mari fut l'objet de la part du public,
accusations qui, souvent démenties par le comte de
Gœrlitz par la voie de la presse, renaissaient tou
jours.
La justice avait été saisie de l'affaire; mais
pendant plusieurs années elle semblait n'avoir pris
d'autre mesure pour arriver b la découverte des
coupables que l'arrestation d'un des domestiques
de la comtesse, chez le père duquel on avait re
trouvé quelques menus objets ayant appartenu'b
la défunte. C'est surtout sur l'affirmation du do
mestique que se fondaieut les accusations dirigées
contre le comte.
L'affaire vient de recevoir enfin une première
solution.
La chambre des mises en accusation de la cour
de justice de Darmstadt a décrété après une délibé
ration qui s'est prolongée pendant quatre séances,
de faire juger le procès Gœrlitz par la cour d'as
sises et de mettre en état d'accusation le domes
tique Jean Stauff comme coupable d'assassinat sur
la persoune de la comtesse de Gœrlitz, d'incendie
prémédité, de vol et de teuiative d'empoisonne
ment sur la personne du comte de Gœrlitz. En
outre, le père du prévenu est accusé de participa
tion au vol.
TRIBUNAUX.
La Cour d'appel de Bruxelles (deuxième cham
bre) vient de décider que les causes de reproches
éuumérées par le Code de procédure ne sont pas
limitatives, qu'eu conséquence l'avocat d'une par
tie ne peut être entendu comme témoin b la requête
de sou client.
Les assises de la province de Liège, pour le
i°c trimestre de i8oo, s'ouvriront le lundi 11 mars
prochain celles des provinces de Namur et du
Limbourg, s'ouvriront le 4 mars, et celles de la
province du Luxembourg, le 18 mars.
II était encore hier question b Paris des bruits
relatifs b un coup d'Etat. Les journaux officiels ne
le démentent point. Cependant ils ont déjà perdu
quelque peu de leur cousistauce. Ce u'esi pas que
la bonne volonté manque b l'entourage du Prési
dent de la République. Mais il s'en faut beaucoup
qu'il rencontre dans la population les sympathies
sur lesquelles il semble compter, malgré les dé
mentis que les faits lui ont déjà donnés en plus
d'une occasion.
Pendant la nuit de samedi b dimanche de nom
breuses patrouilles ont sillonné les rues de Paris.
Il ne paraît pas cependant qu'il existe aucun
symptôme de troubles prochains.
M. Guizot va publier, le 2 5 de ce mois, un
nouvel ouvrage intitulé Pourquoi la révolution
d'Angleterre n'a t elle pas réussi
On assure que le premier article de Napo
léon, qui est intitulé De la responsabilité du
pouvoir exécutif, est l'œuvre de M. le Président
delà République lui-même.
Le Constitutionnel dément la nouvelle
donnée par le Siècle et que nous avons repro
duite, d'après laquelle la famille Bonaparte ré
clamerait des reprises sur le trésor s'élevant b 20
millions de fr. Il déclare inexacts tous les détails
publiés b ce sujet.
La Chambre française a commencé la dis
cussion du projet de loi sur l'enseignement. Un
seul orateur a occupé la tribune peudant toute la
séance: c'est M. Bartbélémy-Sainl-Hilaire. Par
tisan du monopole universitaire, quoi qu'il en dise,
il trouve détestable le projet de M. de Falloux.
Aussi l'a—t—il vivement critiqué dans toutes ses
parties.
Si chaque orateur se met b passer de la sorte en
revue la loi toute entière, Dieu sait combien de
temps durera la discussion.
On assure que la majotité s'est mise d'accord
sur les principes de la loi. Si cela est, elle sera saus
doute adoptée b une majorité considérable.
Le dernier numéro du Journal de la Li
brairie, en annonçant le premier numéro du Pré
voyant indique ainsi les promesses faites par le
directeur b ses abonnés. Le journal assure fine
inhumation honorable de 100 fr. et b la famille un
héritage de 100 fr. avec les consultations du mé
decin, les médicaments gratuits!... Qu'on nous
dise que nous ne sommes point en progrès.
Dans un incendie qui a éclaté b Saint-Brieuc
(France), le y de ce mois, un jeune officier de la
garnison s'est dévoué pour sauver un enfant' qui
allait être la proie des flammes. Le malheureux
jeune homme, en voulant, du second étage où il
était, gagner une échelle placée pour le sauver, a
perdu pied et est tombé raide mort sur le pavé.
Les journaux sont remplis du récit des acci
dents qui résulleut des rigueurs de la saison. Au
commencement de la semaine, on trouvait sur une
route du département de la Loire un charretier
mort enseveli sous un amas de neige son cheval
qui s'était arrêté près de lui, a fait découvrir son
corps. Au même instant, on relevait non loin de la
le cadavre d'un marchand de vin de Saint Maurice-
en-Gourgois atteint d'une asphyxie par congé
lation. Près du Puy, deux femmes qui se rendaient
b la ville pour témoigner dans une affaire crimi
nelle, ont été surprises, le 4 janvier, par des tour
billon de neige, et le lendemain on les aperçut
couchées sur le cheminl'une morte et dans l'at
titude de la prière, l'autre mourante b côté de sa
compagne. Dans les Pyrénées, les avalanches ont
fait déjà beaucoup de victimes.
Aujourd'hui, au bureau de police de Tharaes-
streel de Londres, comparaissait M. Beuvil-Tour-
niaire, propritaire du Cirque royal français b
Ratcliffe-Highwaysous la prévention d'avoir
donné dans cet établissement soixante-sept repré
sentations saus autorisation préalable de l'autorité
compétente, délit qu'une loi fort ancienne, et qui
depuis plus d'un siècle et demi n'a pas été appli
quée, punit de l'énorme amende de aoo livres st.
(5,ooo fr.) par représentation, ce qui, pour les
soixante-sept représentations, formeraient la somme
totale de i3,4oo liv. st. ou 35o,ooo francs.
Cette affaire avait produit une grande sensation;
aussi le prétoire se trouva-t-il encombré d'un nom
breux public composé en majeure partie de jeunes
fashionables.
Le magistrat, après de courtes explications pré
sentées par le conseil de M. Tourniaire, a dit que,