NOUVELLES DIVERSES.
Le résumé succinct que nous venons de
donner des actes posés depuis le 12 Août
1847 peut déjà suffire pour fixer le juge
ment du public l'égard de nos bruyants
réformateurs. Il causera peut-être des in
somnies notre confrère, le Progrès. Du
reste comme il ne trouve plus qu'à nous
opposer pour arguments que les mots
Jésuite, clérical, Bazile, nous ne pouvons
nous empêcher de nous amuser de temps
en temps ce jeu.
Dans le débat sur le projet de loi des denrées
alimentaires, M. de Liedekerke a fait sur la ques
tion financière une observation dont la jnstesse
frappera tout le monde. L'ancienne opposition et
le ministère qui en est sorti, n'ont cessé de repré
senter sons les sombres couleurs l'état des finances
du pays. Aujourd'hui M. Frère proclama que la
situation financière n'a rien d'alarmant. Cette con
fiance sera partagée par le pays. Mais quelle amé
lioration s'est donc produite par la vertu de la
politique nouvelle? Le chiffre des recettes s'est-il
élevé? Le chiffre des dépenses a-t-il décru d'une
manière notable? La vérité est que, par suite des
réformes du ministère, les recettes, seules, ont été
affectées sensiblement. Et cependant la situation
financière n'a rien d'alarmant d'où il faut con
clure nécessairement que l'opposition et le minis
tère, après elle, répandaient de fausses alarmes sur
l'état de nos finances.
On lit dans l'Impartial s Le débarcadère
des bateaux a vapeur a Ostende présente en ce
moment l'aspect le plus animé; outre les bateaux
faisant habituellement le service d'Ostendek Dou
vres et a Londres, on y voit tous ceux d'Anvers h
Londres et a Hullainsi que celui de Gand
Londres.
Le 23 on comptait onze navires a vapeur, la
plupart en chargement ou en déchargement.
Ostende est le seul port de la mer du Nord
accessible même pendant les hivers les plus ri
goureux.
Un fait extraordinaire et peut-être inouï
dans les annales de l'industrie du verre a vitre,
existe en ce moment l'établissement de M. Martin
Denuite Lodelinsartoù un fourneau de fusion
en activité depuis plus de 26 mois, fonctionne
encore comme le premier jour et produit une
vous ai fait l'honneur de vous épouser, vous, une
fille de rien.
Qu'appelez-vous fille de rien, buse s'écria
Guillemette exaspérée.
La fille d'un tanneur continua maître Claude
avec mépris.
Qui valait bien le fils d'un boulanger
Le frère du pape, s'il vous plaît, Guille
mette... qui se soucie, ma foi bien, d'un méchant
justaucorps de drap brun. Le frère du pape, dont
vous êtes aujourd'hui la belle sœur grâce a ma mé
salliance.
Guillemette, outrée, allait riposter, mais Ger
main l'arrêta, en lui faisant remarquer que la joie
avait tourné la tête du pauvre boulanger. La ma
trone prit le sage parti d'en rire, et alla même
jusqu'à engager maître Claude se calmer.
Je conçois votre joie, dit son tour Germain
en s'adressant au bonhomme, mais ceci ne doit pas
empêcher nos épousailles... l'heure se passe... et...
Que me venez-vous parler d'épousailles,
mon damoiseau? Croyez-vous que le fils d'un
boulanger de Toulouse puisse épouser la nièce du
pape?
Mais.... maître Claude...
Paix! mon garçon, et videz-moi prompte-
ment le logis, il n'y a plus d'épousée pour vous
céans.
qualité parfaite. Ce fait est d'autant plus rare que
la durée moyenne d'un pareil four est d'environ
12 mois.
Un concours d'encouragement entre les bou
chers d'Anvers, occupant la halle la viande
S'-Jean, au canal du Bourg, a eu lieu le 24.
On écrit de Florennes, le 19 janvier, un
journal de cette ville: Un ouvrier de Philippe-
ville, revenant hier deSenzeille, vers neuf heures
du soir, entendit daus la campagne des cris et des
plaintes lamentables; mais l'obscurité, la grande
quantité de neige et la crainte de se fourvoyer,
l'arrêtèrent dans la détermiuation qu'il avait d'a
bord prise de se diriger vers ces cris. Cependaut
l'idée que quelqu'un est en danger lui fait hâter
le pas, il arrive chez lui la figure ruisselante de
sueur, communique ce qu'il a entendu, ainsi que
ses craintes, deux amis qui les partagent, et tous
les trois munis d'une lanterne, se mettent aussitôt
en route pour donner du secours.
a Après trois quarts d'heure de marche et de
pénibles recherches, le même son de voix qu'il
avait entendu une heure et demie auparavant,
vint vibrer de nouveau son oreille; l'instant
on répond, on crie, on s'avance et l'on trouve M.
le curé de V., qui après avoir acquis la certitude
qu'il était réellement perdu, s'était résigné ar
penter toute la nuit jusqu'au jour, un certain es
pace de terrain,afin de ne pas se laisser refroidir.
a Le digne pasteur était parti de Philippeville
vers 5 1/2 heures du soir pour regagner sa de
meure, et 6 heures il ne savait plus où il était.
a II va sans dire que les trois amis l'ont recon
duit jusqu'à chez lui. On ne saurait trop recom
mander aux personnes qui doivent voyager le soir,
quand la terre est recouverte de neige, de s'en
tourer de précautions, a
On lit dans le Journal de Namur: Les
voyageurs qui nous arrivent de Luxembourg, ont
peine exprimer l'embarras dans lequel les habi
tants de cette coutrées se trouventdepuis que les
neiges y ont intercepté presque toutes les voies de
communications. A celte première calamité vient
s'en joindre une seconde. Les habitants des cam
pagnes sont, de plus en plus, chaque jour, in
quiétés par tes loups qui parcourent les champs en
très-grand nombre et dans tous les sens. Une
personne arrivée en notre ville par la diligence
d'Arlon racontait entr autres les faits suivants:
h Deux paysans, homme et femme qui habitent
les euvirons de Marche, dormaient paisiblement
dans leur chaumière lorsque le mari fut tout
Dame Guillemette! fit Germain d'un air
suppliant.
Ma fille, ma blanche, épouser un manant!
répondit Guillemette, atteinte son tour par la
vaniteuse folie de maître Claude, fi donc! La
nièce du pape ne doit épouser qu'un seigneur de
haut lignage.
Blanche! Blanche!... ne me reliendrez-vous
pas? s'écria Germain désespéré.
Mais Blanche resta muette. Épouser un sei
gneur, avait dit sa mère ce mot, elle s'était vue
tout-à-coup noble et grande dame, ayant pages et
varlets, montant un beau palefroi, courant le daim,
ou chassant l'oiseau, plaisirs qu'elle avait tou
jours enviés. Et elle ne fit pas un signe pour re
tenir le malheureux Germain.
Vainement celui-ciavaitrenouveléses instances,
chaque fois on lui répondait:
Y pensez-vous?... La nièce du pape!
Enfin, désespérant de rien obtenir, accablé sous
le poids de sa douleur, le pauvre garçon ouvrit la
porte et se précipita dans la rue, où bientôt il dis
parut au milieu de la foule des compères et des
commères qui venaient pour la noce.
■1.
I.E PALAIS DE PAPE.
Dès le lendemain, toute la ville de Saverdun
connaissait la uouvelie, et la maison de maître
coup éveillé par un bruit qui se faisait sa porte.
Après un moment de silence, le bruit recommence,
et conseillé par sa femme qui s'inquiète d'être
visitée pareillle heure, l'homme va voir par la
fenêtre ce qui se passe au dehors de sa demeure.
Ce n'était ni plus ni moins que la répétition de la
terrible histoire du Petit Charperon-Rouge. L'au
teur du bruit n'était autre qu'un loup de forte taille
qui semblait venir demander asile aux habitants du
logis.
Un autre villageois qui se dirigeait, travers
les neiges, vers le village de Hotton, est tout coup
embarrassé dans sa marche par son chien qui se
glisse entre ses jambes tout tremblant de peur. Il
le menace pour le forcer s'éloignes, la pauvre
bête résiste. Il se retourne alors pour découvrir
quelle peut être la cause de cette frayeur, et il
aperçoit quelques pas derrière lui deux loups
qui le suivent. Le malheureux villageois fut ac
compagné de cette terrible escorte l'espace d'un
lieue, c'est-à-dire sur toute la route qu'il eut
parcourir jusqu'à sa destination. Arrivé Hotton,
il entra, comme on le conçoit, plus morte que vif
dans la première maison du village. Il raconta son
aventure. Le maître de la maison sortit immédia
tement de chez lui, armé de son fusil pour pour
suivre les dangereux visiteurs; mais les loups
avaient disparu.
NÉCROLOGIE.
On écrit de Louvain: La Faculté de Théo
logie de notre Université vient de faire une perte
cruelle par la mort de M. Verhoeven, professeur
de Droit Canon, Docteur ès Droits et Protonotaire
apostolique, décédé La Haye,le t8 janvier, la
snite d'une longue maladie qui l'a éloigné de sa
chaire peudant plusieurs mois. C'est une grande
perte pour la science. M. Verhoeven a réveillé
dans notre pays l'étude approfondie du Droit
Canon, et est parvenu, par un travail soutenu,
mettre son enseignement la hauteur des besoins
de l'époque. Le savant professeur est vivement
regretté de ses élèves et de ses nombreux amis,
qu'il avait su captiver par l'aménité de son carac
tère, la bonté de son cœur et sa profonde piété.
Quoique déjà bien souffrant, il n'a pas voulu perdre
les derniers mois de sa vie; en août i84g, il écri
vait la dernière page d'une dissertation sur l'obli
gation des curés relativement la Célébration de
la Messe paroissiale.
ACTES DU COL'VERSEMENT.
Le Moniteur publie les arrêtés royaux qui au
torisent MM. Rolin, ministre des travaux publics;
Claude ne désemplissait pas. C'était cbez le bou
langer un concours perpétuel de bourgeois et de
manants qui venaient se recommander lui. Tous
lui rappelaient leur ancienne amitié.
Vous savez, disait l'un, maître Claude, vous
savez si je vous ai toujours été dévoué
Par inabarbe! disait un autre, j'aurais voulu
qu'il vous fût arrivé malheur pour avoir le plaisir
de vous venir en aide.
Chacun enfin, en termes différents, lui parlait
de son dévoûment. Il n'en était pas un, les en
tendre, qui n'eût, l'occasion, donné ses biens et
sa vie pour maître Claude. Les gens mêmes qui
l'avaient le moins akué, qui s'étaient toujours mis
en avant quand il y avait eu répandre par la ville
un bruit défavorable au boulanger, étaient ceux
dont les protestations étaient les plus vives et les
plus empressées.
Il n'y eut pas jusqu'au compère Guérard, qui
avait si mal propos maugréé la veille, qui ne vint
s'en excuser, et ne cherchât s'assurer de la pro
tection du compère Claude, espérant, par son crédit
auprès du pape, obtenir de Sa Sainteté l'affranchis
sement de la redevance de dix pains cuits envers
les moines de Saint-Benoît. Quant aux autres, ce
qu'ils voulaient, c'était force faveurs et privilèges.
La suite au prochain n°.)