FRANCE. Paris, 23 janvier. ANGLETERRE. Londres, 22 janvier. ESPAGNE. Madrid, le 18 janvier. ITALIE. le baron Dujardin, ministre Madrid; Bareel se crétaire-général du ministère des travaux publics, et Beyens, secrétaire de légation de 2m° classe, a porter les ordres qui leur out été décernés par S. M. la reine d'Espagne. La feuille officielle publie en même temps des arrêtés royaux qui autorisent MM. Ch. Mollet, docteur en médecine, porter la croix d'honneur de l'ordre de Hohenzollern Amédée Dubois, ar tiste violoniste, la décoration de l'ordre du chêne; Janssens, sous-chef de bureau au ministère des affaires étrangères, la croix de chevalier de l'ordre du Christ du Brésil, et le général-major Greindl, commandant de la première brigade de la qua trième division d'infanterie, celles de chevalier de l'ordre de la branche Ernestine de Saxe. On nous informe que l'organisation du minis tère des travaux publics paraîtra sous peu dans le Moniteur, ainsi que les nominations suivantes: MM. Devaux, inspecteur des mines, attaché a l'administration centrale; Massui, inspecteur-gé néral des chemins de fer, id. Grosfils, directeur- général des chemins de fer et des postes, id. Cabry, directeur de la locomotion des chemins de fer, id. Melotte, directeur de la direction des chemins de fer, id.; Stas, directeur du secrétariat général (per sonne); O'Sullivan, directeur des canaux et des mines; Bisscret, directeur des routes. Un journal français, qui ne passe pas cependant pour être très-favorable aux idées religieuses, publie des réflexions excellentes sur le danger des doc trines matérialistes, qu'on laisse se propager stupi dement dans toutes les classes de la société. Voici les paroles énergiques de 1J Assemblée na tionale, auxquelles nous faisons allusion: La révolution se démasque Jusqu'ici elle avait ménagé le prêtre: on avait même invoqué son ministère pour certains actes et des cérémonies pa triotiques. Maintenant, on s'en donne tout h l'aise contre l'Église: on en revient aux gros mots des sans- culottes contre les calotins. Allons, citoyens, bon courage C'est franc. Mais prenez garde! vous ne tromperez plus personne; il y a dans nos provinces des popula tions croyantes. Vos correspondants de Bretagne, de la Vendée, du midi, ont dû vous dire ce qu'il arriverait si vous touchiez le cheveu d'un prêtre! Allons, force contre force, vous voulez faire une société de sauvages; vous voulez créer un ma térialisme ordurier. Et que donnerez-vous h cette société abâ tardie en échange de son passé de légendes! La France est chrétienne; catholiques et pro testants sont également intéressés ce qu'on ne lui enlève ni son Dieu, ni ses autels, ni sa morale, ni ses belles cérémonies. Un peuple sans foi est un peuple perdu Les nouvelles de Paris sont, peu importantes. Qu'elles aient ou qu'elles n'aient pas été conçues, les pensées de coup d'État sont réléguées de nou veau au rang des choses invraisemblables. La Presse avait dit ce sujet, il y a plusieurs jours, et un journal conservateur répète aujourd'hui une observation dont, sans fairç aucune application la situation présente, on doit cependant recon naître la justesse h un point de vue général. C'est qu'en France, on répand avec habileté de faux bruits de coup d'État; le journalisme prend feu comme s'ils étaient réels; l'opinion s'en alarme, tous les esprits s'en préoccupent... On use ainsi les sensations publiques; si bien que si un véritable coup d'État devait éclater, on n'aurait pas plus de force pour y répondre qu'il n'en reste pour traiter une question épuisée. On écrit de Dieppe Un accident de mer vient de jeter la désolation au sein d'une honorable famille de notre ville. Le sieur Moqtieron âgé de trente ans, capitaine de navire depuis six mois seulement, sortit de notre port, le 4 courant, avec un chargement de colza, en destination pour Dun- kerque. Le navire se trouvait h six lieues au large sur les huit heures du soir. Le malheureux capi taine, ayant voulu renouer une corde, lors d'une manœuvre qui, h son gré, n'était pas exécutée assez vivement, fut enlevé par'un coup de mer. La nuit était des plus obscures tout secours était iuutile. En effet, l'héroïque Moqueron l'avait si bien jugé, que l'équipage entendit le capitaine s'écrier d'une voix ferme Que pas un homme ne se jette h l'eau; c'est assez d'une victime. Au bout de quelques heures d'absence seulement, le navire qu'avait commandé Moqueron rentrait dans le port, rapportant un équipage eu deuil. Moqueron laisse une veuve et deux enfants. Le i" janvier, un apprenti joaillier avait été chargé par son patron, M. D..., fabricant de bijoux, rue Neuve-des-Bons-Eofants, d'aller porter une aigrette de diamants de la valeur de 2,5oo fr., chez un de ses confrères, rue de la Paix. L'apprenti avait placé dans son chapeau le paquet contenant la parure, et au moment où il entrait dans une boutique du Palais-National, le paquet avait glissé h terre. Un ouvrier qui passait par làaperçut le paquet, le ramassa, et voyant une dame et un monsieur arrêtés aux vitres d'un magasin voisin, il crut que c'était cette dame qui l'avait perdu et le lui offrit. La dame remercia l'ouvrier, plaça le paquet dans son manchon de l'air le plus naturel, et s'éloigna avec son cavalier; mais après avoir fait, quelques pas, elle entr'ouvrit le paquet, et, sur un signe qu'elle fit l'homme qui l'accompagnait, tous deux s'éloignèrent avec la plus grande rapi dité. Mais l'ouvrier conçut quelques soupçons; il remarqua la fuite du couple aristocratique, il cou rut sur leurs traces et parvint les atteindre sous les galaries du Théàlre-FraDçais. La dame, inter pellée par lui, s'empressa de lui rendre le paquet il revint alors vers l'endroit où il l'avait trouvé, et, voyant l'apprenti chercher avec inquiétudeil l'interrogea et comprit ses réponses qu'il était le véritable propriétaire du bijou. Il voulut cependant l'accompagner chez son patron, qui reconnut l'ai grette et insista pour lui faire accepter une récom pense. L'ouvrier refusa énergiquement, et se fit même très-vivement prier pour donner son nom et sa profession. Mais le fabricant ne s'arrêta pas ce refus, il se rendit la manufacture des Gobelins, où Théodore Legrand est employé, raconta le fait au directeur, qui rassembla ses camarades et leur raconta devant tous l'acte de probité de l'ouvrier; puis il intervint auprès de lui pour le prier d'accepter la récom pense que M. D... tenait lui donner. Legrand finit par accepter nne chaîne d'or. On connaît la persécution brutale dont les Sœurs de S'-Vincent-de Paul établies Porentruy, out été victimes. Nous trouvons aujourd'hui dans la Gazetta Tieinese la nouvelle qui suit Les circonstances qui ont accompagné l'ex pulsion des sœurs de l'hôpital de Porentruy ont paru assez graves l'ambassadeur français pour motiver une intervention énergique près du gou vernement de Berne. L'ambassadeur demande 1° l'exécution du contrat stipulé avec les sœurs de Besançon pour l'établissement de la maison de Porentruy, contrat portant qu'en cas de rescision on devrait avertir trois mois d'avance et fournir aux sœurs les moyens de retourner gratuitement Besançon 2° que le gouvernement désapprouve l'acte du préfet qui a exigé le départ des sœurs dans les vingt-quatre heures, quoiqu'elles présen tassent des passeports français. Le gouvernement de Berne, recourant une fin de non-recevoir, renvoie l'ambassadeur au conseil fédéral, vu l'art. 10 de la constitution, qui ne permet les relations entre les cantons et les États étrangers ou leurs représentants que par l'intermédiaire du conseil. Les journaux annoncent que l'heureux événe ment qui doit augmenter le nombre des membres de la famille royale est attendu pour la mi-avril. La compagnie péninsulaire et orientale vient de décider la construction de sept nouveaux stea mers, en vue de soumissionner le service des dépè ches entre l'Inde et la Chine. Tous ces steamers seront en fer. On lit dans le Daily-News Nous sommes heureux d'annoncer que la femme de Kossuth a pu s'enfuir de la Hongrie et qu'elle est arrivée U Belgrade pour rejoindre son époux Schoumla. Hier dans la soirée des bruits sinistrescirculaient Madrid. On disait qu'on mouvement miguéliste et révolutionnaire avait éclaté Lisbonne, et que la Reine Dona Maria avait été obligée de s'embar quer. Ces bruits ne sont pas fondés. La malle de Portugal est arrivée aujourd'hui avec des corres pondances de Lisbonne du 12. A cette date tout était parfaitement tranquille. Les bruits répandas ici sont une sorte de commentaire la nouvelle qui a circulé du projet de débarquement de Don Mi guel en Portugal. On écrit de Barcelonnela date du 11 qu'on avait découvert une nouvelle bande carliste qui commençait se former. Neuf personnes avaient été captarées dans une maison de campagne de Lloret; elles avaient pour chef un certain Thomas Llaurado, sous-lieutenant, qui a servi sons Posas, et que la Reine avait réintégré dans son grade. 11 paraît que la plupart des personnes arrêtées ont également servi sous Posas, aujourd'hui colonel réintégré. Cette bande devait se composer d'une cinquantaine d'hommes sous le commandement d'an nommé Canon et de plusieurs autres officiers montemolinisles. On lit dans la Gazette de Bologne du i5 jan vier Nos correspondances de Rome nous annoncent l'arrivée Porticiavec des livres, des cartes et autres affaires appartenant au Pape et aux cardi naux, du bateau vapeur qui était allé Portici. Tous ces objets ont été immédiatement dirigés sur Rome, dans sept huit fourgons. Le i3c régiment de l'armée expéditionnaire est parti le 9 pour rentrer en France; il devait être suivi immédiatement par le 66*. Le départ du 20" est fixé au i5. La correspondance qui précède semble confirmer les nouvelles qui ont couru sur la prochaine rentrée du Pape Rome. On écrit cependant de Portici au Statuto que tout projet de départ est définitive ment ajourné, et que le Pape a déclaré qu'en aucun cas il ne partirait qu'après le jour des Cendres. On lit dans le Journal de Rome Sa Sainteté notre Saint-Père Pie IX a tenu le 7 de ce mois, dans le palais royal de Portici, un eonsistoire secret où il a proposé des évêques et archevêques pour les Églises de Damieltede Barcelonne, de Gatidix, de Montalcino, de Carpi, de Giavarino, de Vesprim, d'Astorga, de Sala- manca, et en enfin, pour l'Église épiscopale de Moulins, M. Pierre-Siraon-Louis-Marie de Drenx- Brézé, chanoine honoraire et vicaire-général de l'église métropolitaine de Paris. La Gazette de Bolognedu 16, contient les nouvelles suivantes de Rome, en date du 12 On annonce comme chose certaine que la cavalerie française établira ses quartiers Viterbe et aux environs. On croitd'après des renseignements dignes de foi, que Pie IX se rendra prochainement dans les Légations.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 3