Dauphin (depuis Louis XVI pour la cour seule-
mentUne note manuscrite, mise en tête de cet
exemplaire contient l'anecdote suivante: Sitôt
que le Dauphin eût achevé l'impression de ce petit
volume, il en fit relier quelques exemplaires pour
faire ses présents. Le premier fut pour Louis XV,
son aïeul. S. M., ouvrant le volume, lut l'article 9
et dit au Dauphin: Monsieur le Dauphin,.votre
ouvrage est fini, rompez la planche.
Veut-on savoir maintenant quel était cet art. 9,
le voici: Quand les Rois ont une fois rompu la
barrière de la bonne foi et de l'bonneur, ils ne
peuvent plus rétablir la confiance qui leur est si
nécessaire, ni ramener aux principes de vertu et
de justice les hommes qui ils ont appris a les
mépriser; ils deviennent des tyrans, leurs sujets
des rebelles, et il n'y a plus qu'une révolution
soudaine qui puisse ramener leur puissance ainsi
débordée dans son cours naturel.» L'édition ori
ginale du volume en question fut faite dans l'ap-
parteinent même du Dauphin, alors âgé de 12 ans.
Le comte de Proveoce (Louis XVIII) et le comte
d'Artois (Charles X) assistèrent aux opérations
typographiques. Le Dauphin tira de sa main tous
les exemplaires au nombre de vingt-cinq.
On écrit de Charleroi en date d'hier matin
dimanche Notre ville est inondée en partie.
Hier, vers 4 heures de l'après-midi, la Satubre est
sortie de son lit. Tous les affluents supérieurs,
transformés en torrents, l'ont fait grossir graduel
lement, et ce matin, la place de la ville basse était
complètement inondée. Il en était de même des
abords de l'église, dans laquelle il a été impossible
de dire la messe.
Le bureau de poste s'est aussi.trouvé cerné
par les eaux. Il a fallu transporter en grande hâte
les dépêches dans un lieu plus élevé. Tous les
habitants de la ville basse sont tenus prisonniers
dans leurs demeures par les eaux et ont du se réfu
gier au premier étage. Nous espérons que la gêlée
qui a repris aujourd'hui va permetre aux eaux de
s'écouler sans que nous ayons déplorer de désas
tres sérieux.
11 résulte souvent du peu de connaissances
des campagnards qu'ils s'exposent une mort cer
taine. Le 26 au malin ,ciuq personnes, composant
une famille, couchant dans la même chambre, ont
été trouvées aspbyxéesa Wyneghem par les éma
nations mortelles d'un réchaud rempli de charbon
de bois. M. le docteur Goris, appelé sur les lieux, a
été assez heureux pour rappeler k la vie le père,
la mere et deux enfants; mais tous les efforts ont
été infructueux auprès de la grand'mère, qui n'était
plus qu'un cadavre.
Lundi, a une heure, a eu lieu la consécration
de la nouvelle église des SS. Jean et Nicolas, hors
la porte de Cologne h Bruxelles, et en même
temps la cérémonie d'installation de M. Verhuyght
en qualité de curé.
Aujourd'hui h onze heures, a été célébré un
service funèbre h la mémoire de M. Nevraumont,
fondateur de cette église.
Le tribunal de Nivelles vient de décider
qu'un acte de prêt peut donner au créancier le
droit de faire vendre l'immeuble hypothéqué sans
recourir h l'expropriation forcée, question long
temps controversée en jurisprudence, et décidée
par une loi en France.
L'année i85o verra .compléter le magni
fique monument gothique de l'Hôtel-de-ville de
Louvain on sait que des statues doivent être pla
cées dans les nombreuses niches des trois façades
et des tours de l'édifice.
Il y a aujourd'hui quatre siècles que fut posée
la première pierre de l'Hôtel de-Ville de Louvain.
En effet, diaprés un auteur ancien (Parival) cette
première pierre fut posée solennellement au com
mencement de l'année i45o, et non en i44o,
comme l'ont dit d'autres auteurs. On y travailla
dix-huit ans.
En restaurant une chapelle de l'église Saint-
Eustache, k Paris, on a découvert, sous le badigeon,
des peintures qu'on attribue au peintre éminent
Philippe de Champagne, né Bruxelles et mort a
Port-Royal où il a fait d'admirables portraits des
Arnaud. On suppose que ces peintures qui déco
raient le tombeau d'une grande famille, auraient
été recouvertes de badigeon l'époque de la ré
volution. Il paraît qu'elles ont été retrouvées dans
un bon état de conservation.
Ou lit dans la Gazette de Liège
Un déplorable accident vient d'être causé par
la crainte exagérée qu'inspirent les loups chassés
hors des bois par la rigueur de l'hiver. Depuis
quelques jours, le bruit courait h Ribemont que
des loups entraient dans la ville pendant la nuit,
et chacun de fermer soigneusement ses portes h la
chute du jour. Le 18 janvier, vers sept heures et
demie du soir, une famille de journaliers nommés
Caplain soupait au coin du feu, quand on entendit
gratter au bas de la porte donnant sur la campagne.
La mère du sieur Caplain, prise subitement de
frayeur, crut k la visite d'un loup et dit son fils
de prendre son fusil.
Caplain saisit un fusil double toujours chargé;
mais plus prudent que sa mère, avant de faire feu,
il demanda qui était la. Pas de réponse. Parlez,
dites qui vous êtes, ou je tire, cria-t-il k plusieurs
reprises. Pas de réponse encore, et sa mère lui
disait toujours, en proie k la terreur Mais tire
donc, c'est le loup, tire donc. Caplaiu alors s'ap
procha de la porte, arma son fusil, et, avant de
tirer, dit très-haut Parlez ou je vais faire feu. Un
grattement se fit encore k la porte c'en était trop,
le coup partit, on entendit le bruit d'un corps qui
tomba sur la terre, puis un grand cri d'enfant
c'était une petite fille de quatre ans, sa cousine,
que Caplain venait de frapper mortellement.
Ou lit dans le Journal de Verviers
Nous apprenons que Mm° veuve Lys vient de
faire don aux hospices de notre ville d'une ferme
de vingt mille francs, pour la fondation de deux
lits k l'hôpital de Bavière. La commission s'est
rendue en corps près de la bienfaitrice pour lui
adresser ses remerciements.
Le journal officiel de Naples annonce l'ar
rivée dans cette capitale de M. de Brouckere,
envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire
de Belgique, venant de Roine.
Un terrible incendie activé par un vent vio
lent, a dédruit le 24 janvier une grande raffinerie
de sucre k Magdebourg. Les ruines de cet établis
sement brûlaient encore lorsqu'au cœur même de
la ville, le feu s'est déclaré dans les grands maga
sins de la fabrique d'esprit de vin de MM. Ernest
Meyer et C', lesquels ont été détruits en peu
d'instants avec plusieurs autres établissements et
bâtiments adjacents. Le feu continuait avec une
grande violence au départ du courrier (k midi.)
On avait des inquiétudes pour la conservation du
théâtre, séparé du foyer du désastre par une rue
étroite et on craignait que Magdebourg n'éprouvât
le sort de Hambourg en t842.
P.-S. Des lettres de Magdebourg, citées par la
Gazette de Cologne, annonce que l'on est parvenu
dans l'après-midi du 24 janvier, k se rendre
maître du feu. Les dégâts sont évalués 4oo mille
thalers.
actes du gouvernement.
Un arrêté royal autorise le sieur Goosse (Robert-
Joseph) k cumuler les fonctions de bourgmestre
et de secrétaire de la commune d'Amberloup
(Luxembourg.)
Un arrêté royal du 5i décembre 1849 est
ainsi conçu
Art. 1". A partir du 1" février i85o, les ma
rins naviguant sous pavillon belge seront, k l'ex
ception des capitaines, astreints être porteurs
d'un livret qui leur sera délivré lors de leur pre
mier engagement par les soins des commissaires
maritimes.
Art. 2. Ce livret contiendra les nom, prénoms,
filiation, date et lieu de naissance du marin auquel
il aura été délivré.
Art. 3. Les commissaires maritimes y inscriront,
en outre, le numéro du registre matricule de leur
port, ainsi que la date de tout engagement et de
tout licenciement eu précisant le nom du navire et
celui du capitaine.
Art. 4. Le livretrédigé dans les deux langues
française et flamande, contiendra en outre les prin
cipaux articles du Code pénal et disciplinaire pour
la marine marchande.
HOLLANDE.
On vient de supprimer dans presque toutes les
provinces les commissaires de district ou d'arron
dissement. Toutes les communes auront par con
séquent k correspondre directement avec le gou
vernement.
Le projet de mariage de S. A. R. Madame
la princesse Louise des Pays-Bas avec S. A. R. le
prince royal de Suède et de Norwége, a obtenu
ces jours-ci le consentement officiel du roi.
FRANCE. Paris, 26 janvier.
Les efforts de la propagande socialiste redou
blent partout. Rebutée par la tiédeur des ouvriers
k Paris, elle se rejette sur les campagnes. Tous les
renseignements qu'on reçoit de l'est, du nord et
du centre de la France montrent cette propagande
ardente a l'œuvre du désordre que ses chefs veu
lent réaliser.
Tous les honnêtes gens doivent redoubler de
dévouement pour combattre l'anarchie, sinon elle
tuera et les honnêtes gens, et les démagogues et la
France.
On assure que, d'après l'accord et la récente
décision de l'autorité civile et ecclésiastique, il va
être érigé trois nouvelles paroisses k Paris. On
estime qu'il sera créé successivement huit nouvelles
circonscriptions paroissiales selon les besoins plus
ou moins urgents.
On a appris a Bordeaux, le 20, que les belles
usines de Laubardemonl venaient d'être complè
tement dévorées par les flammes. L'incendie a
commencé vers six heures et demie, dans l'étuve.
En un instant, ce magnifique bâtiment était envahi
d'un bout k l'autre. Cette rapide explosion s'ex
plique très-bien par la nature de l'établissement.
Les émanations de la farine du minot avaient
fourni aux flammes un aliment de plus subtiles.
Bientôt, un minerai de forge, semblable k du coke
embrasé, a enveloppé tout le rez-de-chaussée des
bâtiments k une hauteur moyenne de plus de deux
mètres.
Soixante familles vivaient dans ce bel établisse
ment qui est depuis longtemps la propriété de
l'honarable famille Chaumel. Le moulin de Lau
bardemonl était assuré pour la somme de 238,ooo
fr. les marchandises figuraient dans celte somme
pour 60,000 fr. Malheureusement on est certain
en ce moment que les 60,000 fr. d'assurance pour
les marchandises ne formeront pas le tiers de la
valeur réelle.
Une société s'est formée k Rouen sous ce
titre: VAlliance. Elle a pour but d'assurer des
secours k tous les sociétaires, eu cas de maladie, et
de leur constituer une pension de 200 a 5oo fr.
pour les jours de la vieillesse et de l'infirmité. Des