JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3378. 33™ année. 7??,2S, 13 Févrrie. Nos lecteurs se rappellent peut-être que dans notre avant dernier n°, nous rele vâmes la honte du pseudo-libéralisme, une violente sortie du Progrès contre les hommes les plus éminents de la droite et tout le parti libéral modéré. Il nous parut opportun de soumettre, même ceux qui ne lisent pas ce journal, un échantillon caractéristique de sa manière de penser et d'agir. Nous qualifiàmesalors cette gros sière et maladroite bévue, que chez tout autre nous trouverions étrange, nous la qualifiâmes comme a dû le faire tout lec teur du Progrès, chez qui les préjugés de parti n'ont pas éteint le noble sentiment de la justice et de la dignité. La feuille pseudo-libérale ne comprend rien, ou feint de ne rien comprendre, la juste sévérité de nos paroles. Injurier les hommes les plus dévoués au bien général; poursuivre des plusalroces calomnies (jusqu'à en faire des affameurs publics) un parti dont les adversaires quelque peu honnêtes ont re connu tant de reprises le patriotisme et la loyauté; dénier les intentions les plus droites et les services les plus importants, s'ils viennent du camp adverse; ce ne sont là que pures peccadiles aux yeux de la bé nigne feuille. Cependant, nous avions jugé sans ran cune ces allures quelque peu franches; nous l'avions cru égarée par la passion. Le confrère ne veut pas de cette inlerpré- L'ETÉ SOUS L'OMBRAGE. 8. la mère. [Suite.) talion palliative; il assure avoir tout dit de sang-froid; c'est sa manière lui. Irahil sua quemque voluptas! Mais en revanche il nous conseille le calme, et s'écrie d'un ton vic torieux que nous ne repondons rien aux griefs qu'il articule contre M. Jules Malou. (Le gros malin garde prudemment le si- leuce sur les plates injures qu'il diversa en métne temps sur .MM. Coomans, de Liedekerke, deDenlerghem et tout le parti unioniste.) Eh, que sont-ils ces griefs? Nous sommes encore le nous demander. C'est la loi de famine, celle hydre sœur de la dime, de la main-morte, de la coalition démocralico-ca tholique. El puis?.... C'est toutSauf la supposition gratuite que notre ancien re présentant dans les services incontesta bles qu'il rendit l'arrondissement dans la question des tabacs, n'eut en vue que de se rendre agréable la ville d'Anvers. Ceci n'admet pas de doutede par le Progrès. A coup sûr il faut qu'il ail la berlue, cet honnétejournal, pour attendre de nous une réponse d'aussi énormes billevesées. II faut de plus qu'il estime médiocrement le bon sens de ses lecteurs et ne les tienneque pour devulgaires gobe-mouches. Mais qu'y faire; c'est là tout l'arsenal du camp préten du progressif. Qu'on y regarde de près et l'on ne trouvera guère d'autres armes aux mains de ces brouillons qui s'adjugent avec impudence le monopole du talent et du pa triotisme. Mais quoiqu'ils fassent la grande majorité de la nation les apprécie aujour d'hui leur juste valeur: maintenant qu'elle les a vus l'œuvre, elle sait quoi s'en tenir; et certes ce n'est pas sans quelque arrière pensée que plusieurs de leurs orga nes demandent avec instance qu'on vole la loi sur renseignement moyen et primaire, avant les élections prochaines. Le Progrès nommément aurait tort d'envisager l'a venir avec confiance. Avant (Fen finir avec le confrère, il nous reste relever encore uti de ses propos les plus creux. Ce n'estpas d'aujourd'hui qu'il affecte de nous gratifier du titre de moni teur du clergé. Nous repoussons formelle ment celte dénomination quelque hono rable qu'elle puisse être d'ailleurs. Nous déclarons qu'entre le clergé et nous il n'existe nulle solidarité. Un zèle égal pour le bien-être public et une ardeur com mune pour la défense de la Religion sont les rapports uniques qui nous unissent lui. Comme nous tenons honneur de couvrir de nos hommages celte Religion sainte, nous reportons ces hommages sur le prêtre qui la prêche par ses discours et ses exemples. Car nous ne sommes pas de ces fourbes effrontés qui affichent de temps autre de beaux principes religieux, lan- disqu'ils poursuivent de leurs clameurs et de leurs calomnies journalières le culte en tout ce qui lui est intimement lié. Peut-être reviendrons-nous quelque jour sur celte manie étrange du Progrès de mêler obstinément le clergé et la Religion tout ce qu'il poursuit de sa haine. JUBILE DE NOTRE CONCITOYEN LOUIS DESEURE. C'est lundi, 11 février, comme nous l'a vions annoncé, que Deseure a fêlé sa cen tième année. Dès 8 heures et demie le carillon, qui la veille, au soir, avait pré venu la cité de la réjouissance, vint mêler de nouveau ses accords aux accents graves des cloches de la cathédrale. Bientôt toute la ville était sur pied et des flots de monde VÉAITÉ RT JUSTICE. On s'abonne Yprès, me de Lille, 10, près la Grande Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PIIII ui; KOV%FHEXT, par trimestre Ypres fr 3. Les autres localités fr 3 5o. Un n° a5. I.e Propagateur parait le S.4MRRI et le MERfRRDI de cliaque semaine, (insertions 40 centimes la ligne). AI.DOVRA.VnC8 MAGAIIS. Jusqu'ici j'ai été une femme résignée h son sort; j'ai mis un soin religieux a cacher aux regards de tous mes souffrances et vos duretés; j'ai voulu que cha cun restât persuadé dans la ville que j'étais sinon heureuse, du moins paisible. A tous j'ai dit que vous étiez bon pour moi.... Ce que j'ai fait, je le ferai encorecar c'est mon devoir d'épouse et de chrétienne.... Mais si vous me sépariez de mon dis, de mon enfant, de mon seul bien! si vous alliez risquer cette frêle existence en des pays lointains... Ah! malheur a vous.... j'irais trouver mou père, je lui dirais tout.... Je demanderais mon père un asile pour la mère et pour le fils. Si mon père ne suffisait pas pour me protéger contre vous, j'irais me jeter aux genoux du comte Philippe, je requer rais sa justice an nom desamère qui fut mon amie! Antonius partira, répondit froidement le vieillard. Marguerite s'élança vers la porte. Aldovrandus lui barra le passageCette porte s'ouvrit tout coup et laissa voir un homme âgée de cinquante ans peu près et dont le riche vêtement de velours semblait annoncer un persounage de haute dis tinction. A la vue de l'étranger, Marguerite et Aldovrandt s'arrêtèrent par lin mouvement réciproque. Le visage du vieux bourgeois, gonflé et tordu par la rage, s'efforça de prendre une expression bienveil lante, et la mère d'Antonius, pâle comme devait l'être la fille de Jaïre quand elle sortit du tombeau, voulut balbutier, mais en vainde ses lèvres con vulsivement contractées, quelques mots de bien venue an nouvel arrivé. Ce dernier, feignant de n'avoir rien vu de l'étrange scène dont le hasard le rendait témoin, salua respectueusement Marguerite et tendit la main au marchand Me voici de retour enfin, dit-il, j'arrive de Cologne, où des affaires m'ont retenu près de six ans! L'année a été bonne, et la récolte d'écus d'or n'a pas manqué, mon maître, ajouta-l-il en frap pait! avec familiarité sur l'épaule d'Aldovrandt. Voici quelques lettres de change de maître Spran- ger que vous me changerez en deux tonnes d'or, si vous ne préférez eu garder la valeur pour la faire valoir dans votre commerce, comme les som mes que je vous ai déjà coufiées. Votre confiance m'honore et je tâcherai de faire valoir votre argent de manière justifier cette confiance, répliqua le marchand, que le mot d'or adoucissait et charmait toujours quelque peu. Or ça, dante Marguerite, veuillez donner des ordres nécessaires pour que l'appartement de messire Metnlinck soit disposé de snite, et qu'il puisse y prendre quelque repos s'il en éprouve le besoin. J'ai plus besoin de souper que de dormir, mon maître. Ainsi, sous votre bon plaisir, j'atten drai ici 'a deviser avec dame Marguerite l'heure du repas du soir, et je la prierai d'accepter, comme témoignage de la respectueuse affection que je lui porte, un chapelet que j'ai rapporté de mon voyage, et qui, béni d'abord Rome par notre saint-père le pape, a touché h Cologne la châsse des bienheu reuses vierges et martyres. Et il tira de sa poche un magnifique rosaire dont chaque grain d'or massif brillait des plus merveil leuses ciselures. Dame Marguerite tendit sa main

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 1