FRANCE. Paris, 24 février. ALLEMAGNE. ESPAGNE. Madrid, le 19 février. PORTUGAL. DEUX-SICILES. les dangers qu'offrent certains jeux que l'on tolère sur la voie publique. Un nouvel et terrible exem ple s'en est produit le 25 Anvers. Vers une heure, une tnèrel'épouse Thys, se trouvait fort tranquillement au pont la Chaux, portant sur les bras un enfant âgé d'environ un an, auquel elle faisait ressentir les rayonnements bienfaisants du soleil. Un gamain de 1 2 h i3 ans, s'amusait non loin de là au tir l'arc; tout coup il lance une flèche au hasard et celle-ci vient frapper au front le jeune enfant et le tue roide sur les bras de sa mère. L'enfant n'avait qu'une légère blessure au front et a dû succomber sur le coup une hémor- raghie interne. Qu'on juge du spectacle déchirant qu'offrait le désespoir de cette malheureuse inère! On lit dans le Politique Nous avons appelé il y a peu de jours l'attention de nos lecteurs sur un acte de la clémence royale commuant la peine de mort prononcée par la cour d'assises du Iiainaut, pour un assassinat commis par un nommé Brasseur sur un garde-champêtre, qui, malgré des menaces de mort, avait dressé procès-verbal contre lui pour délit de chasse. Nous pensons que les circonstances qui avaient précédé cet assassinat devaient mettre le gouver nement en garde contre ce sentiment si naturel, et louable dans tous les cas, qui le pousse miliger les terribles prescriptions de la loi pénale. Le gouvernement sait mieux que personne ce qu'il faut de courage et de modeste héroïsme pour que certains préposés de la force publique, tels que les gardes de chasse, les gardes forestiers et cham pêtres exercent leur sévère mission. Gracier ceux qui portent une main violente sur ces agents de la force publique, gracier ceux qui se font de l'assas sinat au moyen d'impunité, c'est semer le trouble dans les intelligences, c'est encourager le brigan dage et décourager le loyal courage de ceux qui défendent la propriété au péril de leur vie. Mais voici qu'un nouvel iucident rend plus étrange la mesure que M. le Ministre de la justice a proposée la Couronne. L'assassin gracié, le nommé Brasseur, nous l'avons indiqué, ne pouvait invoquer dans les cir constances qui ont précédé le crime aucune atté nuation. Les précédents de ce grand criminel ont seuls été consultés. Or une ordonnance de la chambre du conseil du tribunal de Charleroi vient de renvoyer cet homme devant la cour d'assises pour un double assassinat commis sur une vieille femme qu'il avait un minjtne intérêt pécuniaire faire disparaître, et sur une jeune fille qui avait probablement été témoin du crime principal! La diligence de Van Gend et Loos a versé le 20 au soir sur la route d'Utrecht, près de Vianen, et a roulé dans la rivière; elle était lourdement chargée, et la perte des marchandises est estimée quelques milliers de florins. Heureusement qu'au cun voyageur ne se trouvait dans la diligence. On attribue cet accident un affaissement de la digue. On mande de Hambourg, le 2 1 février L'esprit de spéculation dans les cafés a produit d'abord des bénéfices considérables; mais aujour d'hui viennent les pertes, cet article ayant déjà baissé de 20 p. c. de son prix le plus élevé. Par suite de cette baisse, la maison A- Herbert et com pagnie, nouvellement établie avec des capitaux considérables, vient de se déclarer insolvable. Le passif s'élève 25o,ooo marcs banco; du reste, la hausse du café n'était que toute factice. On lit dans l'Organe des Flandres Un de nos concitoyens, M. Désiré Gyselinck, s'est rendu en avril i84g de Rio-Janeiro en Cali fornie, d'où il vient d'adresser ses parents une lettre pleine de détails curieux et dont voici uu extrait San-Francisco, le 3o novembre 1849. La baie de San-Francisco est la plus jolie chose qu'on puisse voir au monde. Mais mon grand élonnement, en descendant terre, je ne vis que des tentes au lieu de maisons, la marchandise jetée pêle-mêle dans les rues, et la moitié au moins perdue, détériorée, que c'est faire pitié. Je pour suivis ma route travers ce tas de tentes et ces monceaux de marchandises de toute espèce ex posées en plein vent, cherchant a utiliser mes bras et mes connaissances. Après quelques heures de recherche, j'entre chez un restaurateur et lui fait mes offres de ser vice. Savez-vons l'anglais? me demanda-t-il. Je lui répondis que je le parlais un peu et que je le comprenais, car il faut savoir que pendant la tra versée j'ai appris cette langue, et je la parle tant bien que mal. Il m'engagea donc raison de huit cents francs par mois, que j'ai acceptés immédiate ment. Il ne faut pas vous étonner de ces gros ap pointements; un ouvrier charpentier gagne 80 fr. par jour; un ouvrier ordinaire, un portefaix, sluk- werker, pour transporter seulement les marchan dises, reçoit 4o francs pour sa journée. La nourriture est fort chère aussi; un déjeuné, composé d'un beefstek et d'une tasse de café, 6 francs; deux pommes de terre bouillies, 2 francs 5o c.; une douzaine d'œufs, 5o francs; une demi tasse de lait, 5 francs; et tout ceci est sans exagérer. Mes patrons sont deux. Il y a six mois qu'ils sont arrivés n'ayant pour toute fortune que leurs bras; ils ont déjà chacun une fortune de 60,000 francs. Quant aux mines, nous voyons des matelots en re venir avec des richesses immenses. Mais il en re vient aussi avec des maladies, surtout une fièvre tremblante. J'ai vu ces jours derniers un matelot ivre te nant dans ses mains vingt livres de lingots d'or. Jamais je n'ai rien vu d'aussi beau, ni d'aussi pur. L'eau m'en venait la bouche. Pendant l'hiver il n'y a pas moyen de travailler h la recherche de l'or. Beaucoup de personnes passent l'hiver San- Francisco. Au mois de mars, mon intention est de me rendre Stockton, près de S'-Stanislas, où l'on prétend que se trouvent les mines les plus riches, pour voir si la chance me sera favorable. Je vais donc chercher fortune; si je réussis, vous me re verrez l'année prochaine en Belgique. Je vous en prie, donnez-moi de vos nouvelles. Il faut deux mois une lettre pour arriver ici. Si vous connaissez des personnes de Gand qui ont l'intention d'envoyer des marchandises, dites-leur de ne pas envoyer des habillements ni des eaux- de-vie en bouteille. Elle ne feraient pas leurs frais. Le vin en baril se vend très-bien aiusi que le sucre. S'il y a des sucres, je me charge du placement. Écrivez-moi par New-York et l'Istme de Panama. Par le cap Horn, il faudrait un no votre lettre, et il y a longtemps que je n'ai eu de vos nouvelles. En attendant, etc. Votre tout dévoué, D. Gyselinck. L'almanach, qui paraît en langue française Constantinople, contient les données statistiques suivantes sur l'empire turc: La population de tout l'empire ottoman s'élève 56,211,000 âmes, savoir: 15,511,000 âmes pour la Turquie d'Europe et 20,700,000 âmes pour la Tmquie asiatique. La population de la Turquie d'Europe est répartie comme suit: dans la Routnélie et dans la Thessalie, 2,000,000; dans la Moldavie, i,4oo,ooo; dans la Valachie, 2,000,000; dans la Servie, 1,01 1,000; dans la Bosnie et l'Herzégowine, 1,600,000; dans l'Al banie, 2,200,000; dans la Bulgarie, 2,000,000; dans la Thrace, 1,000,000; dans l'île de Crète, 220,000; dans l'île de Cypre, 90,000 dans les autres îles, 590,000. Dans la Turquie asiatique, il y a 5,000,000 de chrétiens. La charité est ingénieuse créer des ressources. La conférence de Saint-Vincent-de-Paul d'Aix n'est pas riche, elle a bien des misères soulager, que fait-elle? Elle avise parmi ses membres un habile prestidigitateur, elle lui demande une soi rée; les dames de charité s'en mêlent, et 4oo spectateurs vont applaudir l'adresse du charitable escamoteur, dont le plus beau tour, dit la Pro vencea été de faire passer dans la bourse des pauvres l'argent des curieux, qui se trouvent avoir fait une bonne œuvre eu s'amusant beaucoup. Parmi les talents d'amateur, celui que possède M. de C. n'est pas le plus commun; voir l'usage qu'il en fait, ou se prend le lui envier. On assure que le sculpteur Elex, qui s'est jeté corps perdu dans le parti socialiste a été transporté dans une maison de santé. L'événement du jour est l'échec nouveau que vient de subir M. de Giiardin, dont le nom a été écarté de la liste des candidats socialistes. C'é tait bien la peine dit ce sujet un journal français. Nous voyons s'accomplir encore une fois cette vé rité vieille comme le monde: On profite de la tra hison, mais on repousse le traître! Les débats orageux de la séance législative de samedi avait produit une sensation très-vive et qui durait encore. On s'arrachait les journaux avec une sorte de frénésie. L'apparition de M. de Lamartine dans la discussion était l'objet d'appréciations en général très-sévères. La conduite du vieux chantre des sacres excitait le mépris là où elle ne soulevait pas l'indignation. L'auteur des Girondins a tort de sortir de son obscurité pour venir défendre celte République qu'il a si pitoyablement gouvernée. Quand le peuple souffre, il n'est guère disposé juger avec indulgence les folies qui sont cause de ses malheurs. La tranquillité dont jouit Paris depuis quel que temps n'a pas été un seul instant troublée dans la journée du 24 février; les nouvelles reçues le 25 d'un grand nombre de déparlements sont aussi d'une nature très-rassurante; nulle part l'ordre n'a été menacé. Un journal de la capitale annonçait le 25 qu'une scission profonde était sur le point d'éclater dans le camp socialiste. On parlait dans quelques faubourgs de remplacer les noms des trois can didats désignés par ceux de Savary, Adam et Malarmet. Le comité supérieur de l'arrondissement de Dieppe a, le i4 février courant i° suspendu de ses fonctions pendant un mois, avec privation de traitement, le sieur Martin, instituteur communal Hautot; 2° condamné la réprimande, le sieur Autin, instituteur communal au Bourg-Dun. Courrier du Havre.) Par arrêté de M. le préfet de la Nièvre, en date du 2i de ce mois, le sieur Grizard, maire, et le sieur Courtaux, adjoint de la commune de Saxi- Bourdon, canton de Saint-Saulge, ont été sus pendus de leurs fonctions. Nous nous rappelons que le sieur Grizard a été condamné quinze jours de prison par le tribunal de police correctionnelle de Nevers, pour vol de poisson dans un étang, et que son appel devant la cour de Bourges a été rejeté. de la Nièvre.) On prétend que le travail du nouveau projet de Constitution des quatre Rois et de l'Autriche, qui s'élaborait Munich, est terminé. Ce projet pla cerait la tête de l'Allemagne un directoire de cinq membres. Hier, t heure de l'après-midi, il y a eu l'oc casion de la grossesse de S. M. la Reine, notre sou veraine, baise-mains au palais de son auguste mère. L'affluence de monde qui assistait cette solennité, était aussi nombreuse que brillante; tout ce que Madrid renferme de plus distingué et de plus il lustre, s'y était donné rendez-vous. On travaille activement réparer et mettre en état le palais dit de S'-Jean, qui doit être habité par l'infant don François de Paul, père du Roi, S. A. R. devant venir Madrid pour l'époque de la délivrance de la Reine. On décore également au palais un appartement destiné pour le duc et la duchesse de Moutpensier qui viendront l'habiter vers la même époque. Toute la famille royale se trouvera ainsi réunie Madrid. Tout est tranquille en Portugal, quoique la lutte entre le comte de Thomar et le maréchal Sal— danha s'envenime de jour en jour. On croit cependant que le gouvernement aura assez d'énergie et de pouvoir pour faire face aux difficultés du moment. Du 9 février. Depuis trois jours, l'éruption du Vésuve coutinue sans discontinuer. Les plus vieux ne se souviennent pas d'avoir jamais en tendu de pareilles détonations souterrains. Pendant

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 3