études, en leur donnant des preuves de sollicitude, en établissant une concurrence franche et loyale, eu stimulant l'ardeur des hommes voués au professorat. Le Progrès, au contraire, ne s'intéresse guère aux athénées et aux collèges des grandes villes; ils sauront bien résister sans sub side,dit-il, la concurrence cléricale. Mais là où les populations couvrent de toute leur sympathie les institutions que dirige le clergé, qu'on leur impose grands frais un simulacre de collège; car tout prix, il faut ôter au prêtre sa part d'influence la plus belle et la plus légitime. Y sous traire la jeunesse, c'est, aux yeux du Pro- grès, l'unique mission de l'enseignement! Mais de quel droit la feuille libéràtre se pose-t-elle, dans son dernier n°, en défen seur de notre nationalité? Sa nationalité, nous la connaissons. C'est le monopole des grandes villes sur celles de moindre rang. Car, une remarque quelque peu compro mettante pour nos anti-catholiques, c'est que toujours dans les grands centres de corruption, ils jouissent d'une influence lus entière. Les émeutes sanglantes de aris ont traîné sans cesse la remorque le reste de la France, et les désastres de ce beau pays ne sont que la conséquence naturelle d'un système qui met aux pieds d'une ville corrompueles destinées de tout un peuple. Trop tard, peut-être, nos voi sins du midi commencent entrevoir l'é- normité de leur erreur. Il parle de nationalité, le bâtard de l'orangisme! Mais sa nationalité lui ne consiste qu'à dénationaliser la Belgique entière, en wallonisant la majorité qui est flamande, et par suite, convertir nos vieilles provinces en départements fran çais. Tout, jusqu'à la langue de nos pères, devraitse perdresouscet ignoblebadigeon. Qu'un Flamand estime avoir quelques droits faire valoir, même côté des fa- veursdontjouissenlles Wallons, le Progrès n'y voit que le désir d'aviver une guerre de race. Il est fort juste ses yeux que le pre mier se courbe devant le second, et ce ne sera pas l'unique fois, que, grâce au libé ralisme, la minorité dictera la loi. Que des voix généreuses s'élèvent en faveur de ce qui fait vibrer délicieusement tout ce qu'une âme patriotique contient de plus intime, l'idiome du foyer paternel; et la feuille, qui se dit l'organe d'une popula- tion flamande, n'y reconnaît qu'un esprit rétrograde....! Oui, rétrograde, Progrès! Rétrograde, comme celte généreuse bourgeoisie de nos antiques cités, dont les travaux et les combats ont assuré notre indépendance. Rélrogade, comme ces soldats pèlerins, qui dans les siècles de foi, quittant en l'ouïe les rives de l'Escaut, allaient mourir aux champs de Palestine, l'ombre du Saint Sépulcre. Rétrograde, comme ces hommes que vous ne concevez pas, Progrès! comme les Godefroi, les Artevelde.... Ce n'est pas vous, soi-disant, libéraux, qu'un noble dé vouement la plus sainte des causes ar racherait toutes les douceurs de la vie pour voler sa défense. Ce n'est pas vous encore, nous le savons, qui auriez su fon der l'indépendance de la patrie. Les gens de nos anciennes communes savaient agir au grand jour et tenir tète au despotisme tout-puissant. Héros de clubs,.flatteurs des passions tyranniques de la foule, en face de la grande protestation de la Flandre du moyen âge, que vous semblez peu de chose, nonobstant vos glapissements de petits-maîtres et vos récriminations de taverne! Ce qui fonde les empires, ce ne sont point vos ridicules utopies et vos principes négatifs, hommes de destruc tion, lèpre funeste des nations en décré pitude, vers rongeurs d'un corps qui se décompose! Ah, nous concevons tout d'a bord vos préventions l'égard d'un peu ple, riche de sève et de vigueur; nous concevons le dépit envenimé qui perce de toute -part dans vos paroles, que vous- mêmes vous qualiûez d'imprudentes, et que nous nommerons impudentes et anlinatio' nales: Foms avez su (il s'adresse aux Wallons), avec un courage que nous admi rons, conserver indépendants presque tous vos collèges; vos frères flamingants, moins heureux, ont dû se courber sous la férule épiscopale. Tel est le langage injurieux d'une feuille du pays de Flandre. Nous le publions sans commentaires, et cependant nous aimotls croire qu'une plume flamande n'a pas tracé ces mots. Du reste, l'esprit général dans lequel tout l'article est conçu, per met de n'y reconnaître que. l'œuvre de quelque mercenaire étranger. Les habitants d'Ypres apprendront avec une joie bien vive le retour comme vicaire Sl-Jacques du digne abbé M. Dernan, qui par l'effort exagéré d'un saint zèle s'était proposé d'entrer dans l'ordre rigoureux des Rédemploristes. Ses forces ont trahi son ardeur Dieu n'a voulu que d'une bonne volonté clairement manifestée, il n'a pas permis que le sacrifice se consom mât. Mgr. l'Êvêque qui s'était abstenu de contrarier une inspiration héroïque de vertu, vient de réintégrer M. Deman dans ses précédentes fonctions. Il inarque ainsi une attention délicate pour le prêtre vé néré et pour ses ouailles. 2 comme trop peu re'solu et trop dévoué au duc. Fort embarrassé de ce périlleux honneur, maître Aldovrandt maudissait toûl bas sa colère funeste et aurait donné la moitié de sa fortune pour se tirer d'un pas aussi difficile; mais il ne lui fut même pas permis d'hésiter, et il lui fallut haranguer le peuple et jurer de défendre la liberté de Bruges jusqu'à la mort. Hélas I il n'eut que trop tôt l'occasion de tenir ce serment, car le duc de Flandres,, informé des événements qui s'étaient passés 8ruges, se trouva, h deux jours de là, en présence de la cité rebelle avec une armée considérable et des machines de guerre sans nombre. Il bloqua la ville, s'empara du canal et donna des ordres pour que l'on com mençât immédiatement les prélimiuaires de l'as saut. A cette vue, les Brugeois commencèrent reconnaître les périls qui les menaçaient et la populace courut en tumulte l'hôtel de ville pour enjoindre son bourgmestre de conjurer cet orage. Maître Aldovrandt, fort embarrassé, proposa d'en voyer un parlementaire au prince, qui avait dé daigné de le faire, témoignant ainsi son intention de n'accorder aucun merci ses sujets révoltés. Il faut, s'écria-t-on de toutes parts, il faut que vous soyez vous-même ce parlementaire; par tez sur-le-champ. Eh quoi! mes amis, répliqua Aldovrandt épouvanté, vous voulez que je me rende au camp du duc, moi que vous avez nommé votre bourg mestre, moi qu'il considère comme le chef de la révolte Ne l'ètes-vous pas en effet s'écria un bour geois. N'est-ce pas vous qui nous avez jetés dans le péril pù nous sommes? Sans vous Bruges se verrait-elle menacée de l'assaut, du pillage et l'in cendie? N'est-ce pas pour défendre vos intérêts privés que vous n'avez pas craint d'exposer vos compatriotes une calamité générale? Partez sur l'heure, ou malheur vous Oui, oui, qu'il parte, ou malheur lui I répliqua-t-on de tous côtés; qu'il parle, ou mal heur lui Et on l'entourait, on le menaçait, on le pressait, on l'injuriait. Le malheureux Aldovrandt se vit donc forcé de descendre de l'hôtel-de-ville, de faire abattre un pont-Ievis et de se diriger vers le camp du duc, un rameau vert la main, en signe de supplication. Il s'avançait pas lents, lorsque Philippe-le-Beau, qui dirigeait les traveaux de l'attaque, l'aperçut et le laissa venir lui sans y paraître prendre garde le moins du monde. Le vieux bourgeois s'agenouilla devant le prince, qui, sans daigner jeter les yeux sur lui, continua a don ner des ordres ses officiers. Là-bas, une catapulte! De ce côté, pointez M. Verinandere, vicaire Meulebeke, est nom mé vicaire Tieghem, en remplacement de M. Van Hêe, nominé vicaire Isenberghe. M. Rooseboom, vicaire Isenberghe, passe en la même qualité Slype. M. Bril, vicaire Slype, est nommé vicaire Loo, où il remplace M. Torrelle, nommé vicaire Boesinghe. M. Warlop, vicaire Boesinghe, est nommé vicaire Meulebeke. M. Van Gampelaere, vicaire Ingelmunster, est nommé vicaire Jabbeke, il a pour successeur Ingelmunster, M. Feys, vicaire St-Jacques Ypres, qui est remplacé par M. Deman. aiusoam i COCU D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. Audience du 4 mars. Le nommé Jean- François Berlaer, fils de Frédéric, âgé de 26 ans, cordonnier, né et domicilié Waereghem, con vaincu d'avoir mis le feu dans une meule de blés, appartenant aucultivateurCh. Verhaegheà Vichte, a été condamné la peine de mort dont l'exécu tion aura lieu sur une des places publiques de la ville de Bruges. LISTE des jurés pour le premier trimestre i85o, deuxième série. JURÉS TITULAIRES. 1. H. Poil etbourgmestre Herseau.2. M. Van Zandvoorde, propriétaire Thielt. 3. P. Renier, échevin b Deerlyk. 4. Vercruyse-Brack, propriétaire Courtrai. 5. A. Behaegue, bourg mestre Warneton. 6. H. Fraeys, notaire a Bruges. 7. F. Rosseeuw, fabricant Courtrai. B. H. Ysenbrandt, propriétaire Thielt.9. Delva-Catulle, négociant Courtrai.10. F. Vanden Meersch, marchand de vin Ostende. 11. Van Caillie Verhulst, conseiller communal Roulers. 12. F. Baelden, échevin Houthem. vos canons! Les échelles s'appliqueront sur ce point. Les archers, posés sur cette hauteur, proté geront les assaillants et dégarniront les remparts. Monseigneur? merciI merci! grâces'écria Aldovrandt. On n'épargnera personne, continua le prince, feignant toujours de ne point voir le bourgeois. Tout ce qui se trouvera dans la ville sera passé au fil de l'épée. Pas de corde, cela est trop long! On tuera ceux que l'on rencontrera sans faire de pri sonnier, on pillera la ville huit jours et huit nuits; ensuite on mettra le feu aux églises où seront ré fugiés les femmes et les enfantsI Après quoi la ville sera rasée. Monseigneur! monseigneur pardon par don s'écria Aldovrandt en saisissant le bas du manteau du prince. Ah!ah un serpent veut me mordre, fit le duc en yepoussant du pied le vieillard. Eh! mais c'est un des bourgeois de notre bonne et fidèle ville de Bruges. Sur mon âme, je reconnais même leur chef, leur bourgmestre; que dis-je? leur maître, ou plutôt monseigneur Aldovrandt. Relevez-vous, majesté; une pareille attitude ne convient point un puissant monarque, tel que vous êtes. Relevez- vous, c'est moi de me découvrir. [Pour être continué.)

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2