cabinet conservateur, et malgré les déné gations des coryphées libérâtres, les faits ont prouvé qu'elle est juste et véridique. Quand, après avoir parcouru le sentier des extravagances, de l'arbitraire et de la folie, le ministère actuel, sera condamné tomber dans le gouffre de l'oubli, et du passé, pourra-t-il son tour, répéter les paroles que M. Jules Malou proféra la tribune parlementaire? Pourra-t-il avec conviction et sans arrière pensée procla mer en face de la nation Belge, qu'il a tenu son égard une conduite irré prochable et conforme aux intérêts des masses? Consultons les actes, et bientôt nous aurons acquis la conviction, que toute différente de la confession que fit le ca binet Delheux-Malou, la formule testa mentaire du ministère libérâlre devra se baser sur celte clause. Parvenus au pouvoir, par l'échelle de la calomnie, des préjugés et de l'ambition, nous remettons nos successeurs la ges tion des affaires. Dominés par un parti haineux et hypocrite, emportés par les passions populaires que nous avons ca ressées, c'est après avoir porté une main sacrilège, sur l'Arche de nos libertés que nous en confions la garde ceux qui nous remplaçent: La charité privée est blessée mortelle ment dans ses calculs et son ardeur; une barrière sépare désormais le pauvre d'avec la bienfaisance dans la philanthrope Belgi que! l'aide d'une loi surranée et illibérale du despotisme de Guillaume et do Joseph II nous avons restreint, limité 'la liberté de l'enseignement; l'esprit de la coterie Voltairienne nous a même poussés jusqu'à effacer des institutions dédiées au jeune âge le nom bienfaisant de la religion de vos ancêtres et éliminer l'instruction re ligieuse du cadre des éludes Qu'on le remarque bie-n; et l'examen des choses ne fournit-il point cette déclaration l'adresse de la politique nouvelle? 11 est grave sans doute cet oxposé des griefs que la raison saine met. charge de nos mi nistres, mais l'accusation n'en est pas moins vraie, juste et propre partant faire gémir tout ciloyon étroitement dévoué sa patrie. Sans nous arrêter sur les dé plorables conséquences produites par la doctrine liber'iicide de M. Dehaussy, mi- nistre de l'injustice, et bourreau de la cha rité Belge, portons un instant nos regards audelà du présent pour lire dans l'avenir quelles destinées la loi tyrannique, illibé rale, voltairienne derenseignement secon daire nous réserve. Vous tous qui aimez votre patrie comme un fils aime sa tendre mère, nous vous le demandons: Que sera- ce, d'ici quelques années, alors qu'une génération aura grandi, selon l'esprit et les tendances de la loi projetée? Que sera- ce alors que la religion, bannie des col lèges, et des athénées, aura vu de loin germer dans le cœur de la jeunesse toutes les passions désordonnées? Que sera-ce, alorsque les vices,lesexcès dégagésdetout frein, auront levé la tête audacieuse? Que sera-ce en un mot, alorsque le matérialisme de l'éducation publique aura détruit le sen timent des nobles obligations domestiques, sociales, civiles? Pauvre Belgique, c'est regret que nous devons nous poser en prophètes de malheur, votre adresse: Avec leur système d'irréligion, les nova teurs libérâtres, en monopolisant, la li berté de l'enseignement; eu enchaînant l'influence religieuse comme le firent les Thiers, les Michelet de la France monar chique, vous conduisent comme elle, vers la barbarie et le despotisme. Telle est la conséquence d'une éducation irréligieuse chez tous les peuples. A la place des au tels des cachots, la place des prêtres des soldats, au lieu de l'Évangile un Code de supplice, au lieu d'un régime paternel, un régime de terreur... Mais! qu'il suffise, d'avoir ouvert ia nomenclature des maux et des infortunes qu'une instruction anti- catholique amène avec elle; la France as sise sur les ruines de son beau trône, et instruite par l'expérience, nous en fait voir journellementlehideuxcortège.Pour nous enfants de la Belgique catholique et indé pendante, qui tant de fois éprouvâmes un sentiment de noble fierté, en entendant nos voisins s'écrier: La liberté comme en Belgique! jetons nos regards sur l'œuvre projetée du cabinet liberâlre et murmu rons tristement ces paroles: La liberté comme en France! Le projet de loi sur l'enseignement moyen ressemble beaucoup un nouveau né non viable. A peine a-t-il vu le jour qu'il est frappé d'une réprobation presque générale. Les libéraux de la façon du Pro grès le combattent parce qu'il favorise les chefs lieux de province au préjudice des villes de second ordre: Ceux qui tiennent encore tant soit peu la morale et leur religion y voient un acte d'hostilité ou verte, posé par le ministère contre les établissements dirigés par l'autorité ecclé siastique en général, et d'une défiance in qualifiable l'égard de l'épiscopat belge: Enfin aux yeux de tout homme impartial et modéré c'est une tendance directe vers la centralisation et ce monopole odieux contre lequel M. Van Maanen d'ingrate mémoire est venu briser son omnipotence. La répulsion que soulève cet illibéral projet est telle que si nos mandataires ont la faiblesse de l'adopter, l'on peut s'at tendre un pétiiionnemenl comme en 1829 et 1830 pour porter devant le trône nos justes doléances sur les égarements où s'est engagé si inconsidéremment notre soi-disant libéral cabinet. On assure que déjà une pétition circule Courtrai, afin d'engager nos Représentants repousser une œuvre qui ne sera pas seulement fa tale pour la Belgique naissante, mais qui doit nécessairement rabaisser aux yeux de l'Europe entière notre régénération poli tique de 1830, laquelle cependant le chef du ministère actuel, M. Rogier, avait pris une large part. Nous apprenons avec plaisir qu'une pé tition tendante obtenir protection pour l'agriculture circule Elverdinghe, et se couvre de nombreuses signatures. Les autres communes du district, et principa lement Langemarcq, Vlamertinghe, etc., si fortement intéressées, dans le commerce des céréales, ne suivront-elles point cet exemple? Une sujétion trop servile l'é gard de certain fonctionnaire, empêchera- t-elle peut-être en quelques localités cette manifestation publique? 2 mort pour vot re salut sur la croix grâce pour les Brugeois rep entants. Point de pardon répliqua le duc. Pardon, au nom du Dieu vivant! Point de pardon! Un murmure sourd de mécontentement se ré pandit parmi les soldats; les officiers du duc se pressèrent autour de lui, émus de voir refuser une grâce sollicitée pour ainsi dire par Dieu même. 'Ëh bien! je leur fais grâce pour l'amour de Dieu, m ais non par pitié pour eux, dit le duc avec une répugnance évidente; car ces révoltés, ces assassi ns ne méritent que fa corde et le pillage. Un seul rj'entre eux valait mieux, et ils l'ont lâchement mis a mort. Entrons dans la ville, mon père, il leur sera fait grâce de la vie, puisque Dieu vous a in spiré la pensée de me la demander en son nom. £e déciderai tout h l'heure quel châtiment doit faire expirer le crime de ces bourgeois sans cesse en révolte et qui n'ont ni foi ni loi. Ce châtiment fut une amende de deux cents tonnes d'or et l'établissement de trois nouveaux impôts des plus onéreux. VI. RETOUR A GANO. Les événements qu'on vient de lire s'étaient passés avec une telle rapidité que Marguerite, Jans et Memlinck, qui, dès le lendemaio de leur arrivée Gand, étaient partis pour aller habiter le petit village de Damrne, où se trouvaient les ateliers du peintre, apprirent brusquement et tout à-la-fois la sédition des bourgeois de Bruges, le siège de cette ville et le meurtre du vieux Aldovrandt. Margue rite donna des larmes sincères la mort de celui près de qui elle avait passé tant d'années et qui était le père de son enfant. Lorsque l'ange de la mort frappe quelqu'un, on perd le souvenir de ses torts etdeses imperfections pour ne se rappeler que ses qualités; il en est de l'oubli des trépassés comme d'une lumière qui s'éloigne les ombres dispa raissent d'abord. Anlonius ne se montra pas moins désolé de la perte de son père. Pendant une se maine entière, Marguerite et son fils restèrent en fermés ensemble dans une retraite absolue. Au bout de ce temps, la mère et l'enfant se rendirent aux sollicitations de Memlinck et consentirent reprendre leur vie habituelle près de lui. Mar guerite, suivant l'usage du pays, avait coupé ses beaux cheveux vêtue complètement de noir, cou leur qu'elle ne devait plus désormais quitter, elle cachait son front, son visage et son cou sous des voiles épais, et pendant trois mois, avant de se mettre table, au lieu de dire le bénédicité, le maî tre du logis récita le De Profundiscomme l'en seignait la vieille et pieuse coutume de la Flandre. TirueorïT En rendant compte des travaux des sections d'hier, l'Émancipation dit: M. De Haerne a fait comprendre la 6e sec- lion comment le gouvernement, sans vouloir l'irréligion la favorise souvent par faiblesse. Il a cité, cet égard, l'euseigneroent socialiste to- léré aujourd'hui par le ministère dans un Éta- bassement de l'État, malgré les réclamations les plus vives. Peu peu tout entra dans l'ordre habitnel, et la famille du vieux Aldovrandt s'établit chez le pein tre, qu'elle ne devait plus quitter, car la confis cation des biens du marchand avait suivi sa mort violente, et il ne restait plus sa veuve et son fils d'autres ressources que la fortune de Memlinck, fortement ébranlée elle-même par la ruine et par la mort du dépositaire d'une grande partie de son argent. Mais il supporta cette perte avec une sérénité sans exemple, et ne voulut même que Marguerite sût qu'elle ne possédait plus rien sur la terre et qu'elle devait l'amitié seule du parrain de son fils, un asile et une existence l'abri de la misère. Cinq années paisibles et laborieuses suivirent tant d'agitatiousde secousses, de malheurs et de péripéties. Ces cinq années, Memlinck les employa initier Antonius Aldovrandt aux mystères de la peinture, Adrien se livrer ses études théolo giques et recevoir le prêtrise, dame Marguerite veiller sur ces trois hommes et les entourer de bien-être et de calme. Grâce son active et in telligente surveillance, elle avait en quelque sorte triplé le revenu de Memlinck en faisant disparaître les petits désordres et les innombrables contri butions que lèvent sur le ménage des célibataires et des veufs tous ceux qui en approchent. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2