NOUVELLES DIVERSES. Si nous ne nous trompons pas, l'honorable dé puté a voulu faire allusion ce qui se passe dans l'Université de Garid, où un professeur étranger au pays distille dans ses leçons le poison socialiste) Monsieur Rogier a été averti plusieurs reprises de ce fait, des personnages importants ont réclamé la cessation de ce scandale; mais M. le ministre de l'intérieur s'est croisé les bras, et c'est grâce sa coupable tolérance, que nous avons aujourd'hui dans l'Université une chaire socialiste, et hors de l'Université, un journal flamand idem, rédigé par des agréés de l'Université. Soyons cependant justes envers M. Rogier s'il tolère l'enseignement socialiste Gand, il sévit h Liège contre les publications où respire cette opi nion subversive, car si nous sommes bien iufonnés, il a récemment suspendu de ses fonctions un pro fesseur de l'Université de cette dernière ville, qui avait publié un ouvrage fovorable aux doctrines contre lesquelles la France tient 100,000 hommes sous les armes. Org. des Fl.) amcoiat— M. Van Liereprêtre au séminaire, est nommé vicaire Gheluvelt. Une proposition signée par quatre des plus grands fabricants de toile du pays, vient d'être adressée la chambre des représentants. Son but est de mettre un terme h l'état de choses tout exceptionnel, que la nécessité des circonstances avait fait naître et que la demande de crédit de deux millions de francs faite par le gouvernement tendrait h prolonger eucore. Nous voulons parler de la fabrication des russias, par les soins de la commission administrative de St-Bernardaux risques et périls de l'Etat, avec les deniers publics. Ces quatre fabricants qni sont MM. Buysse-Van Ysselstein, de Courtrai Tant-Verlinden, de Rou- lers; Hartog frères, de Malines; Rey aîné, de Bruxelles; déclarent dans la pièce que nous an nonçons, qu'ils sont prêts a s'engager collective ment prendre les ateliers d'apprentissage h leur charge, donner de l'ouvrage aux ouvriers qui y sont attachés et h payer les frais de façon sur le même pied que St-Bernard. Ils prennent cet en gagement envers le pays. Écho de Courtrai Le régiment du génie, en garnison Mons, va, dit-on, quitter cette ville pour se rendre h Gand. On parle aussi du prochain départ du régi ment de chasseurs h cheval, également en garnison h Mons. Une décision prise par M. le Ministre des finances, décision h laquelle on ne peut applaudir et qu'il est bon de porter la connaissance du commerce et des expéditeurs, est celle-ci Désormais, les expéditions de ou pour la station établie au canal des Vieux-Lions, Anvers, s'ef fectueront aux mêmes conditions et aux mêmes prix établis que pour la station de Borgerhout. C'est une amélioration réelle la seule forma lité h remplir sera celle-ci les feuilles de route concernant les transports de l'espèce devront, est-il dit dans la circulaire, renseigner la suite du mot Anvers celui de station intérieure. Un événement affreux, auquel on ne saurait donner trop de publicité, est arrivé h Saint-Denis- en-Val. Deux petites filles, âgées, l'une de quatre ans, l'autre de deux ans, se sont empoisonnées de la manière la plus malheureuse. Pendant une courte absence qui fit leur mère, les enfants trou vèrent sur un meuble un paquet entier d'allu mettes chimiques, et s'amusèrent manger la pâte phosphorée qui garnit une des extrémités. Il était cinq heures du soir. A l'heure ordinaire, la famille soupa avec une soupe au lait, les enfants étaient gais, et mangèrent avec assez d'appétit. A peine étaient-ils au lit que des accidents se déclarèrent avec une telle intensité, que la petite fille de quatre ans mourut minuit et l'autre quatre heures du malin. Ces deux morts si promptes, et que rien n'a fait prévoir dans la journée, furent attribuées au cho- léra; ce n'est que plus tard qu'on put en reconnaître la véritable cause, en trouvant dans le tablier de l'une des enfants les allumettes dégarnies de leur préparation chimique et mâchoouéesh leur extré mité. miaimi - cour d'assises de la flandre occidentale. Audience du 7 mars. Le nommé Jean- Baptiste Vervaecke, fils d'Henri, âgé de 37 ans, né et domicilié a Oostroosebeke, accusé d'avoir mis volontairement le feu dans un édifice Oostroose beke le 12 Octobre 184g, a été acquitté. NÉCROLOGIE. M. Haems, né S'-Gilles lez-Terraonde en i8o5, et curé de S'-Laurent depuis i843, est décédé le 3 de ce mois la suite d'une longue maladie. actes du gouvernement. Par arrêtés royaux sont nommés le sieur A. Beaucourt receveur des douanes a Mouscron; le sieur T. Hanssens, receveur des contributions di rectes, douanes et accises h Lanaken-Smeermaes (Limbourg) le sieur C. d'Huygelaere receveur des contributions directes, douanes et accises Wer- vicq; le sieur A. Noé, vérificateur de 5m° classe. Par arrêté royal du o mars, sont nommés membres d'une commission chargée de prépa rer la révision du Code d'instruction criminelle MM. de Cuyper et Stas, conseillers la cour de cassation; de Bavay,procureur général près la cour d'appel de Bruxelles; Kaiemanconseiller a la même cour; Haus, professeur ordinaire a l'Uni versité de Gand et Nypels, professeur ordinaire h l'Université de Liège. FRANCE. Paris, 6 mars. Comme les évêques de Saint-Claude et de Séez, Mgr. l'évêque de Dijon a fait connaître M. le Ministre de l'instruction publique et des cultes qu'il n'adhère pas au projet de loi organique de l'enseignement. Mgr. l'évêque de Dijon repousse le projet par les motifs énoncés dans les écrits de NN. SS les évêques de Chartres et de Nancy. De son côté, Mgr. l'évêque de Luçon a adressé au Ministre des observations j)our le mettre même de proposer des amendements, sans lesquels, dit le prélat, on nous jette au milieu de difficultés in solubles et de vraies impossibilités, ce qui est l'un des plus grands malheurs qui puissent arriver la France. Si je n'atteins pas le but que je me propose, j'aurai du moins signalé ce funeste écueil, et vous ne serez pas surpris de me voir refuser tout con cours a l'exécution de cette loi.» M. le général de Saint-Priest a été nommé président et M. Ferd. de Lasteyrie secrétaire de la commission chargée d'examiner la proposition re lative la uominatiou et révocation des maires et adjoints. On calcule que dans les bureaux de l'As semblée 242 membres se sont prononcés contre le projet de loi sur les maires et 236 pour. MM. Arrighi de Padoue, Chabrol, A. Thayer, Marbeau déclarent se désister de toute candidature pour les élections du 10 mars, dans le déparlement de la Seine. Le Catholique de Genève annonce que M. Domenico Morgana, dont l'ouvrage sur la nature et les effets du domaine temporel des Papes a été mis a l'index, s'est soumis puremeut et sim plement au décret qui le condamne. M. Thiers vient d'être nommé membre du conseil de la fabrique de l'église de Notre-Dame de Lorette, sa paroisse. Dans certaines communes de la banlieue des conservateurs ont imaginé de recevoir les députés de la Montagne h coups de bâton, pour les décou rager de poursuivre leur propagande extra-muros. Vous trouverez, entr'autres, dans la République du au matin une protestation signée par de vertueux patriotes qui ont littéralement lapidés. Ils accusent les bonapartistes d'avoir employé con tre eux ce mode de discussion ils prétendent même que le maire, M. Chapuzot, leur aurait dit Allez-vous en, vous êtes de la canaille; vous saviez bien qu'on devait vous assommer! Ces récréations ne semblent d'abord que plai santes; mais quand on y réfléchit, on ne peut que déplorer cette intervention américaine de coups de poings, de pierres, de bâtous, dans les débats électoraux. Un bien triste événement est arrivé le 4 vers une heure. Ed passant rue Neuve-Saint- Martin, devant une maison dont la toiture est en réparation, une jeune fleuriste, âgée de 18 ans, a reçu sur la tête une tuile qui lui a brisé le crâne. Le médecin appelé lui donner ses soins, a déclaré qu'il y avait peu d'espoir de la sauver. En effet, une heure après être entrée l'Hôtel-Dieuelle rendait le dernier soupir. ASSEMBLÉE NATIONALE LÉGISLATIVE. Séance du 5 A/ors, Présidence de M. RUPIN Aîné. La séance est ouverte deux heures et demie. M. LE PRÉSIDENT. L'ordre du jour appelle les inter pellations de M. Piscatory M. le miuistre de l'intérieur, l'effet de savoir si procès-verbal avait été dressé de plusieurs discours prononcés dans des réunions électorales. - Mais j'ai reçu ce matin même de M. le procureur général près la Cour d'appel de Paris, un réquisitoire dont je dois donner connaissance l'Assemblée. (Mouvement général d'at tention. Écouter! écouter') Le procureur géuéral, près la Cour d'appeî de Paris, s Requiert qu'il plaisse l'Assemblée législative, Considérant qui; d'un procès-verbal dressé par le com missaire de police de la commune de Montmartre, le i" mars i85o, il résulte que ledit jour, dans la septième réunion, dite électorale socialistetenue l'Ermitage de Montmartre, bou levard des Martyrs, 4, et laquelle assistaient 800 personnes, le représentant Michel (de Bourges) a prononcé un discours dans lequel il a ditainsi que le constate le procès-verbal susdaté Que le peuple examinera l'origine des fortunes et du capital... Qu'il eu a bien le droit, puisqu'il a oelui d'exa- 11 miuer la royauté, moins que le bourgeois, qui était le peuple hier, et qui sera peuple demain, en fasse volon- b tairemeut le sacrifice, ce quoi il l'engage... b b Cousidérout que, de ce qui préoède, il résulte oontre le représentant Michel (de Bourges) l'inculpation d'avoir, le 1" mars i85o, Montmartre, dans une réumou publique, et par un discours proféré et ci-dessus rapporté, oommis le délit d'attaque contre la propriété. Délit prévu par l'art. 3 de la loi du 11 août 1848; 1. Considérant qu'aux termes de l'art. 3 j de la Constitution, les représentants du peuple ne peuvent être poursuivis en ma tière criminelle qu'après que l'Assemblée aura autorisé les poursuites. Statuant d'urgence, b Autoriser les poursuites pour le délit sus-mentiouné con tre le représentant Michel (de Bourges.) b Fait au parquet, Paris, le 5 mars i85o. Le procureur géuéral Signé S. BAROCHE. I,a parole est M. Michel (de Bourges.) (Mouvement général). M. MICHEL (de Bourges). Je me suis présenté trois fois dans des réunious électoralesj'y ai parlé trois fois en ma qualité d'électeur, et jamais eu ma qualité de repiésentant du peuple. (Murmures droite.) Je n'ai pas voulu que la responsabilité des paroles de l'éleo- tenr pût être rrjetée sur ma qualité souveraine de représentant; mes poroles sont justiciables de la Cour d'assises, et le minis tère est dans son droit de me demander compte de mes paroles devant le pays. Mais le ministère qui veut la justice doit surtout vouloir la vérité. Or, j'affirme ici sur l'honneur, et j'aurai pour moi le témoignage de cinq de mes oollégues qui ont parlé dans la même réunion que moi, et l'attestation de deux mille citoyens de Montmartre; j'affirme que le langage qu'on me prête dans le Constitutionnel est un langage de tous points contraire la vérité. J'atteste que j'ai prêché la conciliation. J'atteste que je dé fendais devant les électeurs une liste que je n'avais point faite, mais que j'acceptais par la raison qu'elle était offerte comme un gage de conciliation entre les bourgeois et les polétaires. (Bruit droite.) A GAUCHE. Laissez donc parler! M. MICHEL (de Bourges). J'ai dit très-simplement que c'était une liste de conciliation, entre ceux qui possèdent et ceux qui ne possèdent pas, et je porte le défi au minislère eu masse, et an ministère publio en particulier, ou ses agents que je n'ai point vus, quoiqu'ils soient partout, je leur porte ce défi d'établir que non-seulement Montmartre, mais par tout où je me suis fait entendre, j'aie dit autre chose. Il y a un malentendu. La bourgeoisie et le prolétariat doivent se donner la main; la liste que nous apportons est une liste de conciliation. Il faut qu'on sache si des représentants sont sortis d'ioi avec la pensée d'aller propager ou l'esprit de conciliation, ou l'esprit de guerre civile. Il faut qu'on le sache.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 3