l'organe libéral de la régence ne parait pas plus au
fait des études que de la religion ou du patriotisme,
puisque son ignorance prévenue le porte vili
pender le poète flamand Sidronius Hoschius, que
tous les savants ont estimé. Mais ce compatriote
était jésuite, et dès lors il faut abattre coup de
pavés progressistes le monument de Merkhem.
de l'instruction publique.
l'opinion publique commence h se préoccuper
vivement, mais pas assez encore, de la grande ques
tion de l'instruction moyenne. Les bonnes lois ren
dent un État heureux, a-t-on dit, et les mauvaises
présagent sa décadence. Si ce principe est vrai pour
les lois ordinaires, combien doit-il l'être plus pour
celles qui exercent leur action sur les forces et les
espérances les plus vitales de la patrie?
un tiers des dépenses annuelles, que n'en obtien
drait-on pas a l'avenir?
Compter les poiuts d'un concours, d'un examen
d'une heure ou deux, ce n'est pas tout connaître.
A-t-on des reproches b faire sur la conduite des
professeurs ou administrateurs présents ou passés
de S1 Vincent?
Combien ce collège corople-t-il d'élèves passés
a un autre culte, causant h leurs familles des scan
dales ou des chagrins? Combien compte-t-i! de
maîtres professant de mauvais principes, écrivant
dans des journaux pervers, attaquant ce que la
religion respecte, ou se souciant peu de passer
pour tels?
Dira-t-il,le Progrès, que S' Vincent est aussi
inférieur sous le rapport de l'instruction religieuse
au collège communal, où jamais un prêtre ne met
le pied? Ou pense-t-il qu'une population catho
lique est assez dégradée pour ne faire qu'un mé
diocre cas de l'enseignement religieux
Sous l'influence de l'esprit de parti, toujours
aveugle, injuste, passionné, exclusif, il est impos
sible d'obtenir en fait de législation des résultats
sages, modérés, stables, bienfaisants, modifiant
sincèrement le passé en vue d'obtenir un mieux.
Aucun intérêt n'est encore plus délicat sous ce
rapport que celui de l'éducation. Dans un temps
de calme et de véritable désir de progrès, on écou
tera avec faveur les salutaires remontrances du
père de famille, les réclamations légitimes de la
religion, les exigences de l'époque et de la science:
chaque idée utile aura son contingent d'influence;
tous les éléments recueillis seront coôrdonnés avec
un choix judicieux, et les asiles de l'instruction se
ront en même temps des sanctuaires de vertu et de
modestie. Les maitres seront par leur conduite au
tant que par leur talent l'exemple de leur ville, et
de leurs mains sortiront des hommes fidèles h la
parole, endurcis au travail, propres h braver les
vicissitudes de la vie, des hommes que le succès
l'absolution. Au nom du Christ, hâtez-vous, car
mes moments sont comptés.
Adrienau premier coup d'œil qu'il jeta sur la
dame, comprit que l'état de la malade n'avaif
rien de désespéré, mais qu'il exigeait des secours
prompts, mais du reste faciles donner. Comme
durant son séjour b Damrae il avait étudié l'art de
la médecine et guéri plus d'un malade dans les
villages voisins, le désir d'être utile et de soulager
un être souffrant lui ôta tout-a-coup sa timidité,
Madame, dit-il, je vais d'abord vous doDner
l'absolution de vos péchés, puis ensuite, l'âme en
repos, nous nous occuperons du corps. Il étendit
les mains sur la malade,-prononça les paroles sa
cramentelles de l'absolution et fit une courte et
fervente prière, après quoi il interrogea le pouls
de la malade, déclara que l'on pouvait sans danger
la transporter dans un lieu moins incommode,
présida b ce transport, s'assit près du lit et pres
crivit diverses ordonnances qui opérèrent un mer
veilleux et soudain effet. Il était encore l'a quand
le médecin et le confesseur arrivèrent en grande
hâte
Votre besogne se trouve faite, leur dit assez
sèchement le jeune seigneur. Tandis que l'on vous
cherchait de toutes parts et que vous aviez quitté
le poste où vous enjoignait de rester votre devoir,
Dieu nous a envoyé ce prêtre pour recevoir la
n'éblouit pas, que l'infortune n'abat point, probes
dans le commerce, impartiaux dans les fonctions
publiques, accessibles pour les inférieurs, loyaux
dans leurs rapports avec chacun, préférant l'intérêt
général au leur, compâtissants envers les malheu
reux, pleins de piété filiale, plus occupés d'acquérir
la perfection dans leur étal que d'aspirer a des
positions élevées, réglés dans leurs mœurs, b l'abri
d'une soif insatiable d'argent, des hommes d'un
conseil sûr, capables des plus grandes résolutions
et du dévouement le plus absolu. Avec de tels
caractères dans les affaires publiques et privées, le
commerce peut en pleine sécurité prendre sou
essor, les belles lettres peuvent fleurir, les sciences
compter sur une énergique impulsion, aucun droit
ne reste sans satisfaction, on peut entendre les
coups de l'orage sans trop s'émouvoir, et l'avenir
- est garanti.
Est-ce l'esprit de parti qui cherche prédo
miner Toute autre considération est sacrifiée, les
préjugés vout avant tout. Les bons principes sont
néanmoins étalés, mais comme de la poudre
aux yeux, d'une manière hypocrite, uniquemeut
pour faire prendre le change.
C'est, nous le disons avec douleur, dans ces der
nières dispositions que le projet de loi sur l'instruc
tion secondaire est présenté, qu'il sera discuté et
voté.
Le libéralisme a pris en haine le clergé catho
lique, ou s'il voulait être plus franc, la religion
catholique. Il ne nous serait pas difficile de prouver
par mille particularités qu'il y a en cela identité,
sauf que l'antipathie est plus palpable contre la
morale qui gêne, que contre le dogme purement
abstrait. De la, on en est venu h vouloir avec force
d'une éducation sans religion.
Cette prétention n'est pas ouvertement pro
clamée. Consultez l'histoire, l'erreur a toujours
choisi une inarche tortueuse pour rendre la sé
duction plus facile. On ne citera pas un politique,
pas un hérésiarque, b commencer par les plus
impies, qui n'ait pas en apparence protesté de sou
attachement a la religion, de son désir de voir
fleurir les idées religieuses. Qu'on ne parle donc
pas de la fiche dérisoire de consolation jetée en
avant pour apaiser les familles, nous allions dire
pour se moquer d'elles que le clergé sera invité
donner l'instruction religieuse.
Voilb l'unique passage, où transitoirement il est
dit un mot de religion dans tout le projet de loi.
Singulier rapprochement! Il n'y aura pas un athé
née, pas un collège, si le projet est voté (comme il
le sera, sans un bienfait spécial de la Providence a
l'ingrate Belgique), où la mythologie, la science de
la fable, la connaissance de la religion payenne ne
sera point obligatoirement enseignée avec détail,
et l'enseignement de la vraie religion sera constam
ment mis a la porte ou en péril de l'être. Tout se
confession de la princesse, et il nous a fait trouver
en lui un raédeciu expérimenté. Il achèvera donc
seul l'œuvre qu'il a commencée seul Sortez!
Et tandis qu'ils s'éloignaient confus et mécon
tents, un mot tintait d'une façon étrange aux
oreilles du pauvre Adrien ce mot était le titre de
princesse donné b la dame près de laquelle il se
trouvait. Mais ce fut bien pis encore quand le
jeune seigneur vint lui avec l'enfant nouveau-né
dans les bras.
Il faut ondoyer mon fils, dit-il ce soin vous
regarde encore. Faites donc ce baptême provisoire,
mon père.
Quels sont les noms de l'enfant et ceux de
son père et de sa mère? balbutia machinalement
Adrien.
Sa mère se nomtne Jane, reine de Castille;
Son père a nom Philippe, archiduc d'Autriche.
Quant b mon fils, je le mets sous le patronage
du bienheureux saint Charles, et il reçoit de ma
volonté, dès aujourd'hui même, le titre de duc de
Luxembourg et le collier de la Toison d'or.
Le pauvre prêtre tomba plein de surprise et
d'humilité les genoux en terre, car il se tronvait
devant son souverain, le prince Philippe-le-Beau,
archiducd'Autriche, fils de l'empereur Maximilien
La nuit s'écoula paisible et reposée pour la
bornera b une invitation d'entrer, b une invitation
hautaine, du bout des lèvres, la porte b moitié
fermée. Si le prêtre ne se hâte pas assez de ré
pondre, s'il ue se fait pas assez petit pour glisser
par la fente, s'il ne se lient pas assez coi dans le
cercle arbitrairement restreint de ses attributions,
s'il offense la moindre susceptibilité, s'il marque
du déplaisir pour quelque scandale, s'il exprime
son improbation sur quelque livre douteux, licen
cieux, on crie b l'empiétement: la méfiance, la
rancune, la prévention le harcèlent b l'unisson, et
le prêtre toujours retenu près du seuil, est mis b la
porte, la religion est mise b la porte, Dieu est rois
b la porte. Et ensuite les choses iront n'importe
comment. Et cela nou pas dans un établissement,
mais arec les mêmes causes capables de produire
les mêmes effets, dans tous les établissements du
pays. Car on a soin de couper les ressources, de
peur qu'il ne surgisse d'autres établissements en
concurrence. D'un coté le grand nombre accablera
et préviendra de lui-même les tentatives de lutte,
et d'un autre coté, le même grand nombre d'insti
tutions gouvernementales augmentant les charges
des contribuables déjb surchargés, les empêchera
de fournir des fonds ou de tenter des sacrifices en
vue d'organiser la concurrence.
Ainsi se prépare pour nos compatriotes un temps
où une génération sans foi ni loi se jouera des vaips
droits et libertés soi disant consacrés par le pacte
constitutionnel. Si aujourd'hui on en tient si peu
compte, si ceux la même que nous devions croire
les amis de notre indépendance et de l'égalité des
droits de tous, osent aussi impudemment prendre
des airs de tyrannie, que sera-ce lorsque plus tard
présideront b nos destinées des ambitions qu'aucun
frein religieux ne contiendra, des esprits désor
donnés, enflés d'un vernis de science orgueilleuse
sans principes fondamentaux, dévorés de cupidité,
des frondeurs méprisant le prêtre, foulant le pau
vre, et ue cherchant que leurs satisfactions indivi
duelles L'apparition du projet audacieusement
pervers qui consterne le pays devanl le corps lé
gislatif est par elle seule une calamité; elle fera
changer de langage ceux qui b l'étranger prisaient
bien haut notre situation politique.
Lorsque passé trois ans environ un commence
ment d'incendie se déclara au cabaret le Sabot
Grande Place, Mr le lieutenant BRUYNEEL, du
b°" Régiment d'Infanterie, qui se trouvait occa
sionnellement dans le voisinage, ne balança pas b
montrer le dévouement le plus empressé qui fut
couronné d'un plein succès. Il y a quelques jours
seulement, le feu prit sur un grenier rue du Temple,
chez la veuve Florenlyn. Au milieu de ces bâ
timents agglomérés, l'accident pouvait avoir les
suites les plus graves. Déjb la flamme éclatait b
l'extérieur, et allait consterner une population
princesse malade. Le jour venu, Adrien se dis
posait b s'éloigner, pour quelques instants du
moins, et prenait son manteau dans l'intention
d'aller rassurer ses amis inquiets de son absence
il espérait, grâce b la clarté du jour, b un guide
qu'il demanderait et au nom de Memlinck, qui
devait être connu des gens du palais, découvrir la
maison récemment louée par le peintre. Au mou
vement qu'ij fit, la princesse s'éveilla, jeta sur lui
des tegards inquiets, saisit son bras et s'écria
Vous ne me quitterez point Je n'ai personne
b qui confier mes peines personne qui ne me tra
hisse et qui n'aille vendre les secrets que, dans un
moment de désespoir, je laisse échapper de mon
cœur. Mon père, je vous dois la vie; vous êtes
prêtre eh bien je vais vous confier les douleurs
qui me tuent et qui me rendront folle si je ne
le suis déjà.
Adrien fit un mouvement comme pour s'opposer
cette dangereuse confidence; mais Jane, sans
s'apercevoir des craintes du prêtre, lui découvrit
les secrets de son âme
{Pour être continué.)