ment aux pieds; nous voulons parler des intérêts des contribuables en général. Non obstant toutes les économies promises quels sont les dégrèvements de charges que nous avons vu accompir? Qu'on nous dise un acte posé par le ministère Rogier dont le public ait lui vouer de la gratitude. Sont-ce les expositions; les commissions qui, créées dans'le but d'améliorer le sort des masses, n'ont servi qu'à aplatir la bourse commune? Consultons, nos billets de contributions: offrent-ils une diminu tion ou bien ne réclament-ils quelques centimes de plus que les années passées? Encore, n'y avons nous pas échappé belle d'être quittes si peu de frais? Le ministre des finances n'a-t-il soumis aux Chambres le projet désastreux d'augmenter d'un million ou peu près, la contribution foncière? N'a-t-il point porté devant la lé gislature la proposition tendante frapper les successions directes d'un impôt odieux et écrasant? Quelles sont donc les bonnes choses qui font encenser le ministère par la presse clubiste? Depuis l'avènement tlu libéralisme comptons nous moins de mises la retraite, moins de dépenses? Aucunement. Toutes les charges vont en augmentant de jour en jour; et les de niers des contribuables sont jetés avec une prodigalité plus inconsidérée que sous les cabinets précédents dans le gouffre de la ruine. Y-a-t-ildes joursoù le Moniteur n'an nonce quelque dépense nouvelle de quel ques milliers de fçancs? Des milliers! ma foi, ce ne sont plus aujourd'hui que des bagatelles, que des joujous ministériels. Un millier! c'est peu de chose quand on voit réclamer des mil lions pour établir un système d'enseigne ment sceptique, irréligieux et contraire la liberté publique. Étrange conduite libé- raliste! Dépense, dépense, dépense ce n'est donc là que la signification des économies pré- chées par les courtiers du libéralisme dans les élections parlementaires? Députés es claves d'un ministère balardo-belge ainsi ne tourneront plus les choses, qu'au mot d'économie prononcé par une bouche li- béraliste le corps électoral se prononcera pour les candidats protégés du ministère. Les faits aujourd'hui parlent mieux que les paroles. Bienfaisant libéralisme nous vous avons vu l'œuvre, le peuple a pu juger de voire savoir faire. Au mois de Juin il vous en exprimera sa vive recon naissance. -joeogr- Le Progrès qui tant de fois a protesté de son impartialité l'égard de tout le monde, l'instant même où il poursuivit des traits de sa colère aveugle ceux qui ne partagent guère son opinion, vient de fournir une preuve nouvelle des sen timents de bienveillance qui l'animent quand il s'agit de discuter tel ou tel sys tème avancé ou défendu par ses adver saires politiques. Celte fois, c'est le projet de loi sur l'en seignement qui lui a servi l'occasion de couvrir de son écume voltairienne, une classe de citoyens dont la vie et les doc trines causent un éternel reproche. C'est aux prêtres surtout qu'il attribue la répul sion que ce projet soulève, parlant c'est le corps ecclésiastique qui subit les coups de verges progressifs. Voici comment le moniteur de notre ré gence s'exprime l'égard des griefs arti culés contre la législation présentée aux Chambres belges, en matière d'enseigne ment. On accuse le projet du gouverne ment d'être ruineux pour les finances. Mais nesemble-t-il pasétonnant que ce reproche vienne de la part du clergé qui n'a reculé devant aucune rouerie pour se procurer les moyens d'élever des établissements ri vaux aux collèges communaux? A propos de la gentille remarque du confrère, nous ne pouvons nous empêcher de faire une réflexion notre tour. D'a bord, nous donnons au Progrès la parfaite assurance que le coté financier du projet de loi sur l'enseignement ne, fixe pas l'at tention du clergé en particulier; tous les contribuables en masse ont de quoi se plaindre qu'on veuille leur extorquer de nouveaux millions, dans un moment où le besoin d'économiser se fait générale ment sentir, et celte nouvelle dépense qu'a mène le projet leur paraît d'autant plus insensée qu'elle ne paraît avoir d'autre but que de détruire la liberté consacrée par la Constitution de 1830, et de battre en brè che l'influence religieuse unique planche de salut de la société en naufrage. Uueautre considération que nous suggère l'incartade du Progrès contre le clergé, c'est que le journal voltairien ne peut avoir été convaincu de la vérité et de la justesse du reproche qu'il adresse au clergé d'éta blir des collèges religieux, libres, rivaux des établissements des communes. Com prenant sur quelle localité le Progrès veut appeler l'attention de ses lecteurs, nous lui demandons en effet, s'il entre bien dans sa pensée que le public trouvera étrange 3ue l'autorité épiscopale, la demande 'une foule de pères et de mères de famille établisse un collège éminemment catho lique alors que dans cette cité les familles bien pensantes n'ont qu'à choisir, ou de confier leurs fils des maîtres qui n'offrent pas toutes les garanties désirables ou de les envoyer en pension dans une institution étrangère la ville? Jamais Progrès vous ne ferez gober celte pillule; ce reproche ne trouvera guère d'écho pas plus que cet autre que vous' étalez relativement aux finances. Com ment, selon vous messieurs les Progres sistes, le clergé par ses collèges obérérait les communes! dans quelle province, dans quelle ville? Dans toute la Belgique, nous comptons 47 collèges subsidiés par l'état et la com mune, et ces collèges enlèvent déjà annuel lement aux contribuables 273,000 francs. Par contre les collèges ecclésiastiques ne coûtent pas une obole au trésor de l'État. Que coûtent-ils au budgets des com munes? Nous en avons la preuve en notre ville. Chez nous il y a deux collèges le col lège communal qui compte environ 80 élèves absorbe 48,850 francs en subsides tant de l'Etat que de la commune. Chaque élève fréquentant cette institution laïque coûte donc la petite bagatelle d'environ 235 francs aux contribuables. Par contre voyons ce que coûte au col lège S1 Vincent qui n'a pour tout subside que les trois mille francs que lui fournit, la générosité Yproise, chacun des 120 élè ves qui le fréquentent quelle sera cette énorme dépense chaque élève y coûte 25 francs. Cechiffre croyons nous en dit assez pour que nous ne répondions dans la suite que par un dédaigneux silence aux accusations que le Progrès lance au clergé, quant ses élourderies financières dans l'enseigne- de la jeunesse. 2 Tout le monde éclata de rire a cette galanterie de Willem. Pour lui, le pauvre garçon, son esprit se perdait dans toutes ces émotions si rapides; et il ne se croyait pas encore ce qu'on voulait le per suader qu'il était. Cependantil eut beau affirmer qu'il était Willem on ne cessa de lui répondre qu'il voulait affliger ses fidèles serviteurs; on lui protesta si unauimement et si chaudement qu'il était le seigneur comte de Hollande, que la tête du brave jeune homme se dérangea, et qu'il finit par penser que sou ancien état pouvait bien n'être qu'un mauvais souvenir. Au fait, s'écria-t-il, j'aime autant être prince que savetier. Mais j'étais furieusement ensorcelé jusqu'ici, car j'ai cru longtemps que j'étais savetier au coin de Korte-Poole. Ainsi, poursuivit-il, je ne m'appelerais pas Willem? Monseigneur veut nous désoler, dit la fausse duchesse. Ainsi je serais le très-glorieux, très-puissant et très-noble Philippe, duc de Lothier et de Bour gogne, comtedeHollandeetde Zélande, de Flandre et de Hainaut, seigneur de Frise?... S'il n'y a pas de sorcellerie là-dessous, c'est superbe. Monseigneur sait bien ce qu'il est et son al tesse prend cematin un petit divertissement,ditavec une gaieté respectueuse le maréchal de Bourgogne. Vous avez raison, répliqua Willem d'un air très-accablé. C'est moi qui suis une bête. L'esprit humain est bien faible,continua-t-il. Je suis certai nement le duc de Bourgogne, puisque vous le dites. Mais où m'étais-je imaginé que j'étais savetier au Korte-Poote Tout ce palais est donc moi Monseigneur peut-il en douter? Et ee lit aussi? C'est un excellent lit. Je n'ai jamais dormi d'un meilleur somme. Et vous recon naissez que cette jeune dame est mon épouse? J'en suis bien flatté. L'assemblée rit de nouveau en se contenant. La fausse duchesse dit alors: Nous allons nous retirer un moment pour le lever de son altesse. Les dames sortirent. Quel haut-de-chausse Monseigneur veut-il mettre aujourd'hui? demanda en s'approchant de l'air le plus digne l'intendant de la garde-robe. Quel haut-de-chausse? Il paraît que j'ai l'embarras du choix. En véritéje ne m'en doutais pas. Donnez-moi le haut-de-chausse que vous voudrez, pourvu qu'il n'y ait pas de trous. Monseigneur est bien gai ce matin. Aucun de ses haut-de-chausses n'est en mauvais état. Votre altesse veut-elle, poursuivit l'intendant, son haut-de-chausse de velours vert brodé d'or? Donnez le haut-de-chausse de velours vert brodé d'ordit le savetier. Les jarretières de grenat et les poulaines de même? Donnez tout cela, comme vous dites. Lessouliersà la poulaine en maroquin rouge? S'il vous plaît. Le pourpoint de satin ponceau? Ce sera merveille. La ceinture de filet de soie puce en argent? C'est parfait. La toque noire creve's de pourpre? Si cela vous fait plaisir. Et pour la messe le manteau d'hermine? Je suis de votre avis. Quatre pages apportèrent ces pièces d'habille ments sur des carreaux de soie et se disposèrent h en vêtir l'honnête Willem. Laissez donc, dit-il croyez-vous que je n'aie pas la force de m'habiller moi-même? Ce n'est pas l'usage de votre altesse, dit 1 intendant de la garde-robe, a moins que Mon seigneur ne soit malade; et alors ses fidèles servi teurs doivent au contraire redoubler de zèle. Malgré qu'il en eût, le comte de Hollande im provisé fut obligé de se laisser habiller par les officiers et les pages. Pendant ce temps-l'a on voyait qu'il luttait intérieurement contre ses préoccupa- bons. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1850 | | pagina 2