NOUVELLES DIVERSES.
Ces phrases isolées prouvent assez toute
l'excellence du discours de M. Osy. Elles
proclament tout haut les nobles sentiments
qui animent le député d'Anvers. La Cham
bre entière n'a pu s'empêcher de louer son
indépendance, sa loyauté et son énergique
caractère, qui place l'intérêt du pays au-
dessus des exigences des partis et des pré
tentions ministérielles. Puissent les efforts
généreux et patriotiques de M» Osy ouvrir
les yeux certains affidés du libéralisme,
et leur faire voir tous les dangers de la loi
que la Chambre discute celte heure/^
-maaai-
politiques avant de les faire nommer. Ainsi veilk
de belles garanties pour notre jeunesse I
Vraiment, plus j'étudie la loi, moins je vois ce
qui a pu engager l'honorable M. Rogier a aban
donner ses principes de 1834 et même ceux de
i84o. Et vraiment nous pourrions nous borner
lé combattre par ses propres paroles.
Il disait, en i834, daos l'exposé des motifs
Eu laissant la commune la libre direction de
ses établissements d'instruction moyenue, on va
stimuler le zèle de l'autorité locale, qui seule aura
l'honneur du succès ou la responsabilité de ses
fautes.
Relativement a la part d'intervention du gou
vernement, les dispositions du projet sont très-
simples; elle se borneut a donner au gouvernement
le pouvoir de fonder et de diriger trois athénées
modèles. »-
Une loi dans ce sens aurait été acceptée avec
reconnaissance, et j'aurais été le premier a la sou
tenir; mais aujourd'hui on vous demande de créer
une vaste concurrence contre la liberté.
On écrit de Menin que les pétitions contre le
projet de loi sur l'enseignemeut moyen y ont reçu
spontanément les signatures les plus honorables.
Les notabilités de la ville, sans distinction d'opi
nion politique, ont donné l'exemple, en cette cir
constance. Quoi qu'en pense M. le ministre de
l'intérieur, on comprend généralement assez bien
les dispositions de son projet pour ne pas se faire
illusion sur son caractère illibéral et rétrograde.
Ou Teste h Menin, comme aillenrs, le malencon
treux projet est réprouvé non-seulement par les
catholiques, mais encore par tous les libéraux qui
n'ont pas renoncé leur propre opinion.
M. Rogier se trompe encore étrangement quand
il dit que c'est par instigation que le pétitionne-
ment se propage. I.a partie vraiment libérale du
pays, les hommes pour qui nos libertés ont quelque
valeur, n'ont pas besoin d'être stimulés pour laisser
éclater l'indignation que leur inspire un projet de
loi contraire de tous points l'esprit de nos insti
tutions.
La vérité ne perd jamais entièrement ses droits.
Dans la presse même qui a si intrépidément nié que
le projet de loi sur l'enseignement moyen fût at-
tentoire aux prérogatives communales, il se ren
contre des journaux qui finissent par reconnaître
que l'œuvre de M. Rogier ne donne pas, sous ce
rapport, k nos libertés constitutionnelles et tradi
tionnelles tous leurs apaisements. De ce nombre est
)l Observateur. C'est un témoignage bien signifi
catif que celui d'un pareil journal habitué sacrifier
plus d'une vérité au désir de vexer Ie clérical. Pour
frapper de tels yeux il faut vraiment, comme nous
le soutenons, que les dispositions hostiles k la com
mune aient dans le projet de loi une clarté solaire.
Voici l'aveu qu'on lit dans Y Observateur
Il faut rendre la loi aussi libérale que le pays
est en droit de l'attendre d'un parti qui a toujours
lutté pour la liberté. Que M. le ministre de l'inté
rieur se montre quelque peu plus révérencieux
envers cette grande et glorieuse commune qui est
le plus magnifique progrès que l'histoire de nos
pères ait enregistré; qu'il étende la part trop mes
quine faite par le projet de loi k cette commune,
qu'il permette k la commune de choisir ses pro
fesseurs ailleurs encore que dans les écoles normales
de l'État, tout en donnant k la science les garanties
nécessaires; qu'il élargisse le cercle des attributions
que le projet de loi accorde aux bureaux d'admi-
nistration représentant la commune; qu'il admette
ses bureaux k surveiller l'enseignement qui se donne
sous leurs yeux, k participer k la nomination des
professeurs. Et alors il ne sera pas dit que le minis
tère libéral s'est contenté d'être moins contraire k
la plus vieille de nos-institutions politiques, que ne
l'avait été un ministère catholique. L'enseignement
de l'État n'en sera pas moins fort, et la commune
restera libre, respectée et forte.
CONSEILS PROVINCIAUX.
RENOUVELLEMENT PARTIEL DE l85o.
Un arrêté royal du 11 avril porte:
Vu l'art. 3 de la loi du g mai 1848, qui fixe
au premier mardi du tnois de juillet i85o la pre
mière sortie des conseils provinciaux, ensuite du
renouvellement intégral opéré en 1848
Art. i". Les collèges électoraux des cantons dé
signés dans l'état annexé au présent arrêté sont
convoqués pour le lundi 27 mai prochain, k l'effet
d'élire chacun le nombre de conseillers déterminé
par ledit état.
Dans laprovincecCAnvers .«Canton de Brecht,
2 conseillers k élire; Contich, 3 id.; Eeckeren, 2
id; Santhoven, 2 id.; Wilryck, 1 id; Malines, 5
id.; Lierre, 2 id.; Westerloo, 2 id; Hoogstraeten,
1 id.; Moll, 3 id.
Dans la province de Brabanl: Canton de
Moleobeék-St-Jean (loi du 20 juin i84g), ci-
devant d'Anderlccht, 2 conseillers a élire; Hal,
2 id.; Lennick-St-Quentin loi du 8 mars 1848},
ci-devant Lennick-St-Martin, 2 id.; Ixelles (loi
du 20 juin t84g),ci-devant Uccle, 3 id.; Vilvorde,
2 id; St-Josse-ten-Noode (loi du 20 juin i84g),
ci-devant Woluwe-St-Etienne, 2 id.; Louvain,
6 id.; Glahbeek, 1 id.; Léau, 1 id.; Nivelles, 3 id.;
Jodoigne, 3 id.
Dans la province de la Flandre occidentale
Canton d'Oslende, 2 conseillers k élire; Ardoye, 2
id.; Ghistelles, 2 id.; Thielt, 2 id.; Thourout, 3
id.; Furues, 2 id.; Dixinude, 2 id.; Hnoglede, 2
id.; Messines, 2 id.; Wervieq, 2 id.; Courtrai, 7
id.; Moorseele, 2 id.; Oostroosebeke, 2 id.
Dans la province de la Flandre orientale:
- Canton de Gand, 10 conseillers a élire; Eecloo,
2 ici. Assenede, 1 id.; Caprycke, 2 id.; Cruys-
hautem, 2 id.; Deynze, 2 id.; Evergein, 2 id.;
Loochristy, 2 id.; Nazareth, 1 id.; Nevele, 2 id.;
Oosterzeele, 2 id.; Somergem, 2 id.; Waerschoot,
1 id.; Beveren, 2 id.; Saint-Gilles-Waes, 2 id.;
Tamise, 2 id.
Dans la province de HainautCanton de
Boussu, 2 conseille.sa élire ;Chièvres, 2 id.; Dour,
2 id.; Enghien, 2 id.; Rœulx, 2 id.; Fontaine-
l'Evêque, 2 id.; Gosselies, 2 id.; Seneffe, 2 id.;
Beaumonl, 1 id.; Chimay, 1 id.; Ath, 2 id.; Flo-
becq (loi du 10 mars 1848), ci-devant Ellezelles,
2 id.;Peruwelz, 2 id.; Leuze, 2 id.; Tournay, 4 id.
Dans la province de Liège: Canton de Liège,
10 conseillers k élire; Dalhem, 2 id.; Fexbe lez-
Slins (loi du 25 mai 1848), ci-devant Gions, 2
id.; Louvegnez, 1 id.; Avennes, id.; Bodegnée,
2 id.; Limbourg, 2 id.; Herve, 2 id.; Aubel, 2 id.
Dans la province de Limbourg Cantou de
Beeriugen, 3 conseillers k élire; Hasselt, 3 id.;
Bilsen, 3 id.; Looz, 4 id.; Achel, 1 id.; Maeseyck,
2 id.
Dans la province de Luxembourg: Canton
de Messancy, i conseiller a élire; Florenville, 2
id.; Fauvillers, 1 id.; Etalle, 3 id.; Erezée, 1 id.;
Houffalize, 2 id.; Durbuy, 2 id.; Bastogue, 1 id.;
Neufchàteau, 2 id.; Wellin, 1 id.; Sibret, 1 id.
Dans la province de Namur: Canton de Ro-
chefort, 2 conseillers k élire Ciney, 3 id.; Couvin,
3 id.; Philippeville, 2 id.; Fosse, 4 id.; Beauraing,
2 id.; Gembloux, 3 id.; Walcourt, 2 id.
On écrit de Louvain Le Dommé Jacques
Langenaeken, l'auteur du double meurtre commis
sur sa femme et sa fille a été trouvée pendu ven
dredi dernier, vers g heures du matin, dans la
cellule où il avait pris son déjeuner. Langenaeken
s'était pendu k la fenêtre au moyen de sa cravatte.
On écrit d'Anvers, 9 avril Aujourd'hui ont
comparu devant le tribunal correctionnel, les au
teurs des actes de rébellion et d'outrages contre la
garde civique, lors de l'inspection d'armes du 1"
bataillon ;ont été condamnés les nommés Morisson,
du chef d'outrages par menaces, k 00 fr. d'ameude,
Devos pour outrages et rébellion saus armes envers
quelques gardes, six mois de prison, et Pots du
chef d'outrages, rébellion avec armes et blessures
infligées k des citoyens chargés d'un service public
dans leurs fonctions, k deux années d'emprisonne
ment.
Le 13 au matin vers quatre heures, il y a eu,
dans une distillerie de la ruelle du Livre, k Auvers,
un commencement d'incendie qui a causé l'explo
sion d'un rectificateur. Comme d'habitude, la ru
meur publique avait d'abord prêté d'assez grandes
proportious k cet accident qui, d'après des ren
seignements puisés k bonne source, n'a eu que peu
de gravité; deux ouvriers ont reçu seulement de
légères brûlures.
Un grand malheur est arrivé jeudi, dans
l'après-midi, sur )e.chemin de fer du Nord, un peu
en deçu de Compiègne Un jeune homme, qui a
paru être du midi, se trouvait dans le convoi de
S'-Qnentin k Paris. Son but était de s'arrêter k
Compiègne; s'étant endormi, il laissa passer la sta-
tion, enfin, réveillé k quelque distance, il eut la
malheureuse idée de vouloir sauter k terre, alors
que le convoi marchait k toute vapeur. L'infortuné
et imprudent jeune homme a été comme foudroyé
et touchant k terre et ne s'est pas relevé.
On écrit du duché de Nassau (Hoechst), le
3i mars Un crime semblable k celui qui a été
commis dernièrement k Paris par le graveur Aymé,
vient d'être perpétré en Allemagne.
Dans la matinée de mercredi dernierM. le
baron Adrien deSulzbach, bourgmestre de Hoechst,
reçut d'Offenbach-sur-le-Mein (grand duché de
Hesse-Darmstadt), sa ville natale, une boîte arrivée
par le roulage, et contenant uu grand gâteau d'uue
très belle apparence. Ce gâteau fut servi le même
jour au dessert du dîner de M. de Sulzbach, et lui,
sa femme et ses quatre enfants ,<àgés de douze k
vingt-un ans, eu mangèrent chacun un morceau.
Au bout d'une heure, ces six personnes ainsi
que la cuisinière et la femme de chambre, qui aussi
avaient reçu et mangé une part du gâteau, éprou
vèrent de violents vomissements, accompagnés de
tous les autres symptômes d'un empoisonnement.
Deux médecins furent appelés a la hâteet grâce
aux prompts secours qu'ils prodiguèrent aux ma
lades, ceux-ci ont été sauvés d'une inort certaine.
Le reste du gâteau a été analysé, et l'on y a trouvé
une assez forte quantité d'arseuic blanc en poudre.
Dans la soirée même, un ageut de police est
parti pour Offenbacb, pour y faire rechercher l'au
teur du crime. Dans les bureaux du roulage par
lequel la boîte contenant le gâteau avait été expé
diée, on a répondu que celte boîte y avait été
apportée par un jeune homme bien mis qui avait
déclaré se nommer Ernest Stoller, être artiste
peintre et demeurer k Offenbach, rue Haute, 127.
Cette adresse était fausse, et toutes les investiga
tions ultérieures faites par la police de Darmstadt
sont restées sans résultat, du moins jusqu'à hier au
soir six heures, moment du départ du dernier cour
rier d'Offenbach pour Hoechst.
On écrit de la même ville, 1" avril La personne
que l'on soupçonne d'avoir envoyé d'Offenbach-
sur-le-Mein, un gâteau empoisonné k M. le baron
de Sulzbach, bourgmestre de Hoechst, a été arrêté
avant-hier k Worms, dans le grand-duché de
Hesse-Darmstadt; c'est le comte Jean d'E...
Son extradition a été faite par les autorités hes-
soises et il a été conduit k la prison de Wiesbaden.
L'instruction est déjk commencée. On a aussi arrêté
son père et sa mère; le premier a été remis en li
berté, mais la seconde, contre laquelle des soupçons
se sont élevés, a été mise au secret.
ACTES DU GOUVERNEMENT.
Un arrêté royal du 11 avril accorde, pour l'an
née i85o k l'école d'agriculture de Thourout un
subside 11,000 fr.